Derniers jours à Kiev d'
Albert Kantof, publié aux Éditions
Pierre de Taillac, est présenté comme un roman d'amour historique dans l'Ukraine de 1919, une région en proie à la guerre civile dans laquelle s'affrontent l'armée blanche et l'occupant bolchévique.
Au milieu du chaos, la jeune et belle comtesse Kyra Alexandrovitch se retrouve seule. Ses parents ont été assassinés par les communistes tandis que son mari officier s'est engagé dans l'état-major de l'armée blanche. Mendel, un jeune violoniste juif, erre lui aussi dans la campagne ukrainienne après avoir assisté à l'assassinat de ses parents et au massacre de son village par les Cosaques.
Ensemble, ces deux personnages, issus de mondes totalement étrangers vont tenter de rejoindre Sébastopol au péril de leur vie. Au cours de leur périple, Kyra sauvera la vie de Mendel et, ce qui devait arriver arrivera, ils deviendront amants, au grand dam de l'époux de Kyra, l'arrogant et ambitieux Nicolas Alexandrovitch. Humilié par le choix amoureux de son épouse qui le rejoint à Odessa après cinq années de séparation, celui-ci n'hésitera pas à provoquer la mort de nombreux innocents du ghetto juif d'Odessa dans le seul but de venger son amour-propre blessé….
Albert Kantof parvient à capter notre attention jusqu'au bout en nous faisant découvrir cette période tragique et méconnue de l'histoire de l'Ukraine, mais je dois dire que l'intrigue m'a déçue, car trop prévisible. Il aurait peut-être été intéressant de relater l'histoire du point de vue du jeune violoniste, un personnage simple et attachant qui au final est presque anecdotique face à la - trop - forte personnalité de Kyra, qui parfois peut irriter le lecteur. La fin de l'ouvrage laisse supposer qu'il pourrait y avoir une suite…..
Si ce livre m'a laissé un sentiment mitigé, c'est peut-être aussi parce que j'ai eu récemment l'occasion de lire quelques uns des superbes ouvrages des auteures russes
Gouzel Iakhina (
Zouleikha ouvre les yeux,
Les enfants de la Volga) et
Ludmila Oulitskaïa (
L'échelle de Jacob,
Sonietchka). Grâce à leur talent d'écrivaines et de conteuses, leurs sagas n'ont pas leurs pareilles pour toucher le lecteur et le faire voyager, au gré de l'Histoire souvent tragique de leur pays.
Merci aux Éditions
Pierre de Taillac et à Babelio (Masse critique) de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.