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Alain Suied (Éditeur scientifique)
EAN : 9782908825336
95 pages
Arfuyen (18/01/1996)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Au printemps 1819, Keats compose six de ses poèmes les plus célèbres. Il s'agit de ses fameuses odes, pièces tout à la fois allégoriques, narratives et descriptives. Bien que chacune résonne avec un accent qui lui est propre (et l'on peut bien préférer l'Ode à une urne grecque, véritable voyage rythmique, à l'ode Sur l'indolence, parent pauvre de la précédente dont la valeur hautement parodique de... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
O chevalier, quel mal te fait
Errer seul et fantômal ?
Au lac sont flétris les joncs
Et nul oiseau ne chante.

Quel mal te point, ô Chevalier
Si farouche et si désolé ?
L’écureuil a fini de remplir son grenier,
Et la moisson est faite.

Je vois un lys à ton front
Qu’emperlent l’angoisse et la fièvre ;
Et sur tes joues, alanguie, une rose
Se hâte de mourir.

Dans la prairie j’ai rencontré la Dame,
La toute belle enfant des fées, -
Les cheveux longs, le pied léger,
Les yeux sauvages-,

Je lui tressai un diadème,
Des bracelets, une ceinture parfumée ;
Elle me regardait d’un air enamouré ;
Tendre, une plainte émanait d’elle.

Lors je la fis asseoir sur mon destrier d’amble,
Et tout le long du jour je ne vis plus rien qu’elle ;
Pource que devers moi penchée, elle chantait
Le chant des fées.

Elle trouva pour moi les racines exquises,
Le miel des bois et la rosée de manne ;
Certes, en sa langue étrange, elle me semblait dire :
‘’Je t’aime, oh, oui, je t’aime !’’

Elle me conduisit à la grotte des fées ;
Et là elle pleura et fit un grand soupir ;
Et là j’ai clos ses yeux égarés et sauvages
De quatre baisers.

Et là dans ses bras elle m’endormit ;
Et là j’ai fait un rêve- Ah ! le triste présage !-
Des rêves le dernier jamais par moi rêvé
Au flanc de la froide colline.

Je vis, pâles, des rois, et des princes aussi,
Et, pâles, des guerriers – tous comme la mort pâles-
Qui me criaient : ‘’La Belle Dame sans Merci
T’a pris dedans ses rets !’’

Dans l’ombre je voyais leurs bouches décharnées
Béantes, proférer des prédictions horribles ;
Et puis je m’éveillai, et me trouvai ici,
Au flanc de la froide colline.

Et voilà pourquoi je séjourne ici,
Errant, fantomal et seul,
Bien qu’au lac les joncs sont flétris
Et que nul oiseau ne chante.

‘’La belle dame sans merci’’ (Avril 1819)
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Ode à un rossignol
trad. Alain Suied,)

Fuir ! Fuir ! m’envoler vers toi,
Non dans le char aux léopards de Bacchus,
Mais sur les ailes invisibles de la Poésie,
Même si le lourd cerveau hésite :
Je suis déjà avec toi ! Tendre est la nuit,
Et peut-être la Lune-Reine sur son trône,
S’entoure-t-elle déjà d’une ruche de Fées, les étoiles ;
Mais je ne vois ici aucune lueur,
Sinon ce qui surgit dans les brises du Ciel
A travers les ombres verdoyantes et les mousses éparses.

Je ne peux voir quelles fleurs sont à mes pieds,
Ni quel doux parfum flotte sur les rameaux,
Mais dans l’obscurité embaumée, je devine
Chaque senteur que ce mois printanier offre
A l’herbe, au fourré, aux fruits sauvages ;
A la blanche aubépine, à la pastorale églantine ;
Aux violettes vite fanées sous les feuilles ;
Et à la fille aînée de Mai,
La rose musquée qui annonce, ivre de rosée,
Le murmure des mouches des soirs d’été.


A présent, plus que jamais, mourir semble une joie,
Oh, cesser d’être − sans souffrir − à Minuit,
Au moment où tu répands ton âme
Dans la même extase !
Et tu continuerais à chanter à mes oreilles vaines
Ton haut Requiem à ma poussière.

Immortel rossignol, tu n’es pas un être pour la mort !
Les générations avides n’ont pas foulé ton souvenir ;
La voix que j’entends dans la nuit fugace
Fut entendue de tout temps par l’empereur et le rustre :
Le même chant peut-être s’était frayé un chemin
Jusqu’au cœur triste de Ruth, exilée,
Languissante, en larmes au pays étranger ;
Le même chant a souvent ouvert,
Par magie, une fenêtre sur l’écume
De mers périlleuses, au pays perdu des Fées.

Perdu ! Ce mot sonne un glas
Qui m’arrache de toi et me rend à la solitude !
Adieu ! L’imagination ne peut nous tromper
Complètement, comme on le dit − ô elfe subtil !
Adieu ! Adieu ! Ta plaintive mélodie s’enfuit,
Traverse les prés voisins, franchit le calme ruisseau,
Remonte le flanc de la colline et s’enterre
Dans les clairières du vallon :
était-ce une illusion, un songe éveillé ?
La musique a disparu : ai-je dormi, suis-je réveillé ?

p.19-21-23
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Vidéo de John Keats
John KEATS – Une Vie, une Œuvre : L’ardeur (France Culture, 2004) Émission "Une Vie, une Œuvre », par Francesca Isidori, diffusée le 23 mai 1991 sur France Culture. Invités : Robert Davreu, poète, traducteur de la Poésie et de la Correspondance de Keats ; Christian La Cassagnère, professeur de littérature anglaise (Université Lumière Lyon 2), qui a dirigé l'ouvrage collectif : Keats ou le sortilège des mots (Presses Universitaires de Lyon) ; Marc Porée, éxégète et traducteur des Poèmes et poésies de Keats aux éditions Gallimard ; Robert Ellrodt, traducteur et exégète de Keats.
Dans la catégorie : Poésie anglaiseVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature anglaise et anglo-saxonne>Poésie anglaise (101)
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