La maîtresse du Général

Maurice de Kervénoaël (dont j'avais beaucoup apprécié le cycle sur les Lannélec) nous entraîne encore dans sa Bretagne d'origine, avec son style fluide habituel, plein d'images..

Nous sommes ici en pleine guerre vendéenne. L'héroïne, dont le narrateur a acheté le domaine bien des années plus tard, est une jeune femme de la noblesse bretonne: Louise, fille du marquis du Bot du Grégo, franc-maçon acquis aux idées nouvelles, personnage un peu fantasque et volage, mais pas tout à fait disposé à renoncer à tous ses avantages dus à son rang. Louise, comme toutes les jeunes filles nobles de son temps, va faire un mariage arrangé avec le vicomte de Pont-Bellanger, personnage rigide et peu tendre envers sa femme. Il décide très tôt d'émigrer, en 1791, ce qui va entraîner le séquestre des biens fonciers de la famille, dont le domaine de Vau du Quip dans le Morbihan, domaine cher au coeur de Louise.

Louise, par le biais de son cousin Kerstrat, acquis aux idées de la Révolution, va rencontrer le brillant, fringant et tout jeune Lazare Hoche, qui vient d'être nommé commandant en chef de l'armée de l'Ouest. Elle divorce de son mari et entame une liaison passionnée (et controversée) avec le jeune général. Elle croit à l'amour, mais va finir par s'apercevoir que Hoche cherche à l'utiliser à des fins d'information.. Bien des années plus tard, dans sa région d'origine, Louise est perçue toujours comme une traîtresse..

Le roman prend vite une forme d'épopée. Il présente beaucoup d'informations sur les troupes royalistes et "bleues". Les passages sur les horreurs commises sous la Terreur à Nantes sont bouleversants. Roman très bien documenté mais parfois il faut s'accrocher pour suivre tous les agissements de tous ces intervenants. Ceux qui sont particulièrement mis en valeur sont le terrible Jean-Baptiste Carrier, qui a mené la Terreur à Nantes, le chef royaliste Charrette, les chefs Cadoudal et Stofflet, et bien sûr, du côté opposé, le jeune Hoche, personnage haut en couleurs, réputé pour ses nombreuses conquêtes féminines, et au CV qui fait rêver: issu d'un milieu modeste (son père était palefrenier)., à l'âge de 14 ans, il est reçu aide surnuméraire dans les écuries royales. Il apprenait la nuit, étudiant dans les livres de sa tante. Engagé à 16 ans dans les Gardes françaises en 1785, il devient officier en 1792. Il franchit vite les étapes. En 24 mois il devient général de division!!

Cette liaison improbable entre une vicomtesse et un jeune général révolutionnaire a évidemment quelque chose de troublant.. le plus amusant est que l'ex-mari de Louise, le vicomte de Pontbellanger, va devenir un des chefs de l'armée royaliste!!

Le personnage de Louise est bien rendu. On sent une femme partagée entre la fidélité à ses origines et son amour dévorant pour ce jeune général si brillant.. Elle est aveuglée au point de ne pas voir qu'elle est en fait manipulée..

La force de ce livre est de montrer une époque troublée, où les personnages ont du mal parfois à choisir leur camp. du côté des royalistes, de nombreuses dissensions apparaissent, ce qui affaiblit bien sûr leurs actions.
Ainsi les chouans acceptent mal l'arrivée dans leurs rangs des nobles arrivant de l'étranger, qui ne connaissent pas le terrain ni le type de guerre pratiquée. Ils préfèrent des chefs comme Cadoudal et Stofflet...

Très beau roman avec le souffle d'une belle épopée et un tableau nuancé et subtil de la révolution.

Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre d'un auteur que je connaissais déjà et qui va plaire à tous les amateurs d'Histoire et de la Bretagne..

Charmée par La ferme des engoulevents je n'ai pas hésité un seul instant à me plonger dans le dernier roman de Maurice de Kervénoaël. Merci aux éditions de l'Archipel pour ce partage :
#LamaîtresseduGénéral #NetGalleyFrance !

1787 on célèbre les noces de Louise ,dix-sept ans, la fille unique du marquis du Bot du Grégo, l'une des plus grandes fortunes de Bretagne. Si cet homme, franc-maçon, est à l'écoute des idées nouvelles il reste néanmoins attaché aux privilèges de sa caste et à son mode de vie . Quant à l'époux de Louise, le vicomte de Pont-Bellanger, il est totalement hostile à la Révolution. Quand il choisit d'émigrer, il se heurte à l'intransigeance de Louise qui ne veut pas quitter son manoir au risque qu'il soit mis sous séquestre.. parce que voyez vous Louise est propriétaire dans l'âme , on ne touche pas à ce qui lui appartient et pour en retrouver la propriété jusqu'où sera t'elle prête à aller? Sa rencontre avec Lazare Hoche va se révéler décisive.

La guerre civile éclate en Bretagne. Les blancs font face aux bleus , les nobles et les chouans font cause commune mais les dissensions sont nombreuses et les conduiront à leur perte. ..

Nous apprenons ou redécouvrons cette période mouvementée. Dommage que l'auteur n'ait pas pris la peine de nous offrir une bibliographie à la fin de son roman.
Quant à Louise qu'en dire? Rien est sans doute le mieux que je puisse faire.

"La maîtresse du Général" est le nouveau roman historique très bien documenté de Maurice de Kervénoaël, auteur des trilogies des "Lannélec " et de "La Ferme des Engoulevents".

De la chute de l'Ancien Régime au retour des Bourbons, "La Maîtresse du Général" offre le portrait d'une femme libre et intrépide : aristocrate déchue, Chouanne insurgée, intrigante, espionne puis baronne d'Empire – Louise Exupère, Marquise du Bot du Grégo, est une Scarlett bretonne !

1787. Louise, dix-sept ans, est la fille du marquis du Bot du Grégo, franc-maçon acquis aux idées nouvelles. Ce libertin possède l'une des plus grandes fortunes de Bretagne. Louise doit épouser le vicomte de Pont-Bellanger, qui, hostile à la Révolution, décide d'émigrer en 1791. Attachée à ses terres, Louise refuse de le suivre et divorce.

Lorsque la Convention nationale est élue l'année suivante, les biens du couple sont séquestrés et la vie de Louise est menacée. Elle s'enfuit et vit une passion amoureuse avec le jeune et brillant général Hoche, tandis que la guerre ravage l'Ouest de la France. Prise entre son coeur, son milieu et ses intérêts, Louise doit se frayer un chemin...

Je remercie les @editionsdelarchipel et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman instructif et divertissant à la fois.

L'auteur nous brosse le portrait de Louise, ce personnage controversé au caractère affirmé et à l'intelligence affûtée dans une biographie romancée très agréable à lire.

L'intrigue débute en 1780 à Vannes : Louise, âgée de 10 ans, habite le manoir le van de Quip, qu'elle ne cessera de vouloir protéger tout au long de sa vie. L'histoire se termine à sa mort en 1826 à l'âge de cinquante-six ans, après avoir été mariée deux fois et eu quelques amants, dont le célèbre Général Lazare Hoche, son grand amour.

La structure narrative est claire et cohérente puisqu'elle est organisée en cinq parties intitulées : le temps de l'Ancien Régime ; la Révolution en marche ; un Général révolutionnaire ; l'heure des choix ; reconversions successives. Les faits historiques sont très détaillés et très bien documentés avec des extraits de lettres, ce qui donne de la vraisemblance et de l'authenticité au récit.

Grâce au style fluide de l'auteur et à sa connaissance approfondie du contexte historique, j'ai découvert les péripéties de Louise et de son entourage de manière agréable. Même si cette période de la Révolution n'était, a priori, pas ma préférée, l'auteur a su me transmettre sa passion de façon distrayante.

L''intrigue romanesque permet de découvrir la personnalité attachante de Louise qui n'hésite pas à jouer le rôle d'informatrice afin de lever le séquestre sur ses biens à la Révolution. Malgré quelques longueurs à cause de certaines répétitions, j'ai beaucoup aimé la troisième partie qui est centrée sur l'histoire d'amour entre le Général Hoche et Louise. Un bon moment de lecture !

Un grand merci a Babelio et masse critique pour la découverte de ce roman de Maurice de Kervenoael : La maîtresse du général.

Un roman qui trouve ses origines au début de la Révolution Française mais débute en 1977 alors qu'un jeune couple à racheté le manoir de "la pute de Hoche", la marquise du Blot du Gréco.
Une personnalité si fascinante que notre acquéreur décide d'écrire le roman de sa vie.

1780, la jeune Louise est écartelée entre ses parents séparés suite aux frasques incessantes de son père. Celui ci s'attache à dilapider son impressionnante fortune mais est pourtant une personnalité atypique et érudite. Sans limite, il tue suite à un pari un soir de beuverie, un couvreur et est banni de France durant 3 années.
Louise reste seule avec une mère peu aimante et tout aussi libertine que son père partagée entre l'aisance du côté de sa mère et la peur de manquer du côté d'un père criblé de dettes.

1787 c'est un mariage arrangé avec un mari qui va vite la délaisser ce qui ne la dérangera quere. C'est aussi petit à petit l'embrasement qui va consumer la France juste après une présentation à Versailles et une journée au hameau avec la Reine ...

Un roman d'aventures, une histoire d'amour, la trame historique de la revolution à la Restauration et puis quelle femme cette Louise ... marquise puis baronne, elle a traversé les régimes avec le même bonheur tentant de sauver et récupérer ses possessions puis se dévouant à son second mari.

Pas d'ennui dans ce bon roman que je referme avec peine ....

Maurice de Kervénoaël nous conte ici l'histoire romancée de la séduisante Louise Exupère Françoise Charlotte du Bot du Grégo.
Son statut social lui promettait une vie privilégiée où elle n'aurait à manquer de rien. Les événements politiques lui prouveront que disposer de biens, avoir un nom, ne préservent pas de n'être plus personne du jour au lendemain. de se retrouver presqu'à la rue, complètement démunie.
Pour se relever, il faudra se battre avec courage. Louise va se lancer dans une lutte acharnée pour la récupération de ses biens injustement mis sous séquestre.
Aventurière, agent double, amoureuse passionnée, elle n'hésitera pas à modeler ses opinions dans le but de servir ses intérêts même s'ils vont parfois à l'encontre de ses convictions.
Un roman très bien écrit. La maîtrise de cette période de fin 18ème est remarquable. La chute sociale de la noblesse vue par l'histoire de Louise, éclaire sur les changements radicaux dans la société durant cette fin de siècle. Il était intéressant d'être placé de ce côté de la population. Certains ont fui à l'étranger, d'autres ont vécu cachés par peur de représailles et des exécutions.
Si la Révolution a permis d'abolir à juste titre les privilèges maintenant une partie du peuple dans la pauvreté, elle a d'un coup renversé un pan de l'aristocratie française. Une facette que j'ai aimé parcourir au travers de l'histoire de Louise.
Le récit ouvre également une fenêtre sur le conflit sanglant entre Vendéens et Républicains, entre blancs et bleus. J'ai bien aimé le passage relatant le séjour de Louise en Vendée. Il a fait remonter du fond de ma mémoire de Vendéenne, les noms entendus depuis l'enfance de Stofflet, Charette...
Ce siècle des lumières se termine de façon bien sombre avec cependant l'espoir de renouveau. Ne dit-on pas qu'une naissance ne se fait pas sans douleur.