Arthur Koestler (1905 - 1983) a publié ce roman en 1951, quelques années après la seconde guerre mondiale, et dans un contexte de guerre froide. Une idéologie communiste portée par l'Union soviétique s'affronte alors au libéralisme occidental. le conflit n'est pas qu'idéologique, se matérialisant dans des pays tiers. Ainsi en Corée, de juin 1950 à juillet 1953 la République de Corée soutenue par les occidentaux affronte la République populaire démocratique de Corée appuyée par la République populaire de Chine et l'Union soviétique. En Europe occidentale l'impérialisme soviétique et l'influence importante de plusieurs Partis Communistes nationaux inquiète certains milieux. Koestler avait adhéré au Parti Communiste allemand en 1931. Des voyages en Union soviétique et le spectacle des procès de Moscou (août 1936 à mars 1938) et des Grandes Purges l'amenèrent à rejeter le Stalinisme, puis à quitter le PC allemand en 1938. Son roman le plus célèbre, le Zéro et L Infini (1945) dénonce les procès de Moscou.
Dans Les Hommes ont soif, Koestler met en scène son angoisse d'une conquête soviétique en Europe de l'Ouest. Avec le recul il m'a semblé qu'il dramatise à l'excès. Je n'étais cependant pas là à l'époque, ni directement marqué par une guerre mondiale récente... Quoi qu'il en soit, ce roman est le livre le moins intéressant de cet auteur que j'ai pu lire, caractérisé par des longueurs sans grand intérêt à mon goût. D'autres récits romanesques de Koestler (Le Zéro et l'Infini, Spartacus) ne présentent pas de tels défauts. De cet auteur, ce sont cependant des essais (particulièrement Les somnambules, à ne pas manquer si l'histoire des sciences vous intéresse) et ses récits autobiographiques (Le testament espagnol, témoignage de son séjour dans le couloirs de la mort franquistes) qui m'ont le plus intéressés.
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Une narration un peu brouillonne, certes, mais j'aime le côté "Derniers jours de Pompéi". Et puis une tendresse particulière pour Monsieur Anatole, la scène de son enterrement est ma préférée...
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J'ai trouvé à travers ce livre un auteur remarquable que j'ai beaucoup apprécier dire que j'ai beaucoup appris à travers. ces essais littéraire.
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Car la pitié était la seule force qui maintînt entier le monde vivant et lui donnât sa cohérence.
Le seul rapport entre cet événement reculé et sa situation présente était qu'en regardant son image, un écho de sa douleur s'éveillait en elle à travers l'immense distance de l'espace et du temps, de même que les marées alternaient et que son ventre saignait sous l'action pâle et lointaine de la lune. Des millions d'autres gens avaient assurément connu la même expérience en regardant l'image. Ils avaient été touchés par la marée de pitié et amenés ainsi à deviner la proximité de tous les êtres et, de là, à leur amour.
Pour atteindre le but, il faudrait peut-être faire maint détour, et, parfois le perdre de vue.
On eut dit qu’elles voulaient donner une representation.les lumières rouges et vertes des ponts se reflétaient dans l’eau tranquille. du côté de la place Saint/Michel, où la foule dansait encore. on entendait les notes traînantes d’un accordéon.
La lie de la terre, Arthur Koestler