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Laure Meyer (Traducteur)
EAN : 9782080811158
284 pages
Flammarion (04/01/1999)
3.99/5   83 notes
Résumé :
Thomas S. Kuhn met l'accent sur les bouleversements de la pensée scientifique (Copernic, Newton, Lavoisier, Einstein ... ), et étudie ces moments de crise que traverse la science au cours de son évolution. Il y a révolution scientifique lorsqu'une théorie scientifique consacrée par le temps est rejetée au profit d'une nouvelle théorie. Cette substitution amène généralement un déplacement des problèmes offerts à la recherche et des critères selon lesquels les spécial... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici encore un classique incontournable de la littérature scientifique de vulgarisation.
Que cherche à nous montrer Thomas S. Kuhn ?
Que ce n'est pas la validité de la théorie nouvelle qui fait son acceptation ou son refus, mais que c'est un phénomène éminemment humain, presque politique, à tout le moins générationnel.
Les pontes en place sont des masses de granit indéplaçables et il faut finalement attendre un renouvellement des générations de chercheurs pour que l'idée nouvelle fasse réellement une percée.
L'auteur s'appuie sur la physique, mais toutes celles et tous ceux qui ont osé pousser un peu leurs études scientifiques dans un quelconque autre domaine savent que c'est évidemment applicable partout. En ce sens, cet ouvrage est à catégoriser essentiellement comme sociologique, j'ajouterais presque " sociologie du chercheur ".
L'exposé, à mon avis efficace et assez intègre, montre que les esprits " encore en formation " sont les plus aptes à ingérer la fondamentale révolution que peut apporter telle ou telle nouvelle idée. Ceux qui se sont construits avec d'autres bases ont un trop long travail de destruction de leurs fondamentaux à effectuer pour pouvoir pleinement adhérer.
Ne pouvant se résoudre à la nouveauté, les grands chercheurs en place (qui ont d'ailleurs dû batailler ferme en leur temps, quand ils étaient de jeunes chercheurs révolutionnaires, pour faire accepter leurs visions) jouent un rôle de tampon, de bloqueur temporaire de la science en marche, rôle qui n'est pas inutile, qui permet aussi de " laisser décanter " l'information nouvelle et toutes ses implications.
On pourrait probablement citer en exemple, parmi une myriade d'autres, la vision révolutionnaire d'Alfred Wegener sur la dérive des continents, rejetée en bloc lors de son émission dans les années 1930, puis acceptée comme évidente en 1968 sans presque aucun élément nouveau.
Dans la science actuelle, sans vouloir chercher à nuire en aucune façon à cet éminent spécialiste, je pense qu'à l'heure actuelle, quelqu'un comme Yves Coppens joue un rôle de frein majeur à l'acceptation de nouvelles visions de l'émergence humaine.
Un livre fort intéressant, qui, je pense, va bien au-delà du seul monde scientifique, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Thomas Kuhn était le fils de parents aisés, juifs non pratiquants de la côte est des Etats-Unis. Un père ingénieur industriel ( et boursicoteur) et un mère ayant fait des études supérieures mais femme au foyer. La vie personnelle de Thomas, contrairement à celle de Feyerabend, est, pour ainsi dire, sans histoires, si ce n'est qu'il se sentit souvent un peu déconnecté ( sauf à Harvard), n'avait pas beaucoup d'amis et se maria deux fois. Pendant la guerre, il entreprit des études de physique à Harvard, allant jusqu'au doctorat, avant de faire le saut vers l'histoire et la philosophie des sciences lors de ses trois années en tant que “junior research fellow” à cette même institution.

La Structure des Révolutions Scientifiques, écrit en 1962 alors que Thomas a quarante ans, offre sa vision du progrès scientifique. Avant Kuhn, il semble que l'on ait vu ce progrès comme linéaire et cumulatif: des progrès engendrent d'autres progrès et ainsi de suite ad infinitum. Kuhn soutient que la recherche a lieu dans un contexte, qu'elle repose sur des choix qui doivent être faits avant même qu'une démarche de recherche ne puisse avoir lieu : choix d'un domaine de recherches, identification même sommaire des entités qui le peuplent et de leurs relations, sélection des méthodes à utiliser, description du type de questions que l'on aborderait et de ce qui constituerait une réponse légitime. de fait, en temps de science “normale” ce contexte ou “paradigme” a été défini et inculqué aux chercheurs qui forment la communauté pendant leur formation, en particulier par la résolution de problèmes exemplaires mis en avant par les ouvrages de référence. Mais tôt ou tard la communauté rencontre des problèmes qui ne se prêtent pas à ce traitement, et commence alors la redécouverte du contexte, qui avait été jusque là considéré comme si immuable qu'il était devenu implicite et invisible. C'est là que l'on sort du régime de science “normale” pour entrer dans celui de “ révolution”, une période où les éléments du contexte sont remis en question jusqu'à ce qu'une redéfinition de celui-ci permette enfin de sortir de l'ornière. L'opération est difficile et coûteuse, car si des problèmes intractables jusqu'ici deviennent tout à coup solubles, d'anciennes solutions à d'autres problèmes deviennent impraticables et des pans entiers de recherche disparaissent dans l'ombre. La révolution se clôturant par l'adoption du nouveau paradigme, une nouvelle période de science “normale” commence alors que l'on récrit les ouvrages de référence.

Kuhn a été accusé de relativisme ( la science ne serait qu'opinion et toutes les opinions se vaudraient). Il a violemment protesté son innocence. le fait est qu'il n'admet pas de vérité objective que la science devrait découvrir en s'en approchant de paradigme en paradigme. La démarche qu'il dépeint permet à la communauté scientifique de poursuivre ses travaux, mais il n'est nulle part question de terminus ou de vérité finale. Il s'agit plutôt d'une équipe essayant de progresser dans un labyrinthe sans avoir connaissance d'une entrée ni d'une sortie : de temps en temps l'on se retrouve dans une impasse et il s'agit de trouver le moyen de continuer son chemin. le chemin est le but, mais un paradigme qui permet de poursuivre sa route vaut bien mieux qu'un autre qui ne le permet pas.

Un ouvrage d'un peu moins de trois cents pages, truffé de références à l'histoire de la physique, de l'astronomie et de la chimie , écrit dans un langage riche mais terne (Kuhn se plaignait souvent de ses difficultés d'écriture) . Il a fait date dans la philosophie des sciences du vingtième siècle. A mon sens, Kuhn est, avec Quine et Popper, un précurseur d'Imre Lakatos. Peut-être en parlera-t-on une prochaine fois ?




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L'oeuvre majeure de Khun, à mi chemin entre histoire et philosophie des sciences.
Sa thèse principale : la constitution et l'évolution des sciences ne procèdent pas accumulation des découvertes mais par à-coups brutaux non linéaires. Ce développement des sciences dépend notamment d'un processus de changement qu'il nomme révolution.
Ce qui précède ce changement est la prise de conscience par le ou les scientifiques d'un événement ou d'une anomalie n'entrant pas dans le cadre des lois qui gèrent scientifiquement l'objet de l'étude. Il y a donc une période de crise et de dissensions, puis les scientifiques changent de paradigme (ensemble des principes et méthodes partagés par une communauté scientifique) pour insérer cette anomalie ou cet événement dans la loi et bouleverser ainsi tous les phénomènes qui en dépendent.
Khun part du principe que les anciennes théories ne peuvent être considérées erronées quand on les replace dans leur cadre historique : elles respectaient les principes de la science de leur époque. Il établit ainsi qu'un groupe de scientifiques étudient selon un contexte intellectuel propre à son environnement historique (science dite normale).
Quand une anomalie ou un événement bouleversent cette science normalisée, les scientifiques entrent dans une phase de recherche extraordinaire, aboutissant à de nouvelles bases scientifiques bâties par de nouvelles convictions (révolutions scientifiques). Cela entraîne une transformation et de la pensée scientifique et de la conception du monde qui entoure cette recherche scientifique.
Pour Khun, les paradigmes se suivent mais ne s'accordent pas : on passe donc de l'un à l'autre par des révolutions scientifiques.
A rapprocher de son autre ouvrage "La Tension essentielle : tradition et changement dans les sciences".
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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La science normale s'enferme dans un paradigme : son enseignement scolaire passe davantage par les manuels que par la lecture des classiques, son historiographie est aplanie, son fonctionnement est cumulatif, son questionnement philosophique sur les principes fondateurs ne s'effectue pas en son sein. Loin d'être scandaleuse, cette situation est nécessaire au bon développement de la science. Un changement de paradigme ne s'effectue pas, pour Kuhn, par une illusoire réfutation poppérienne (qui, déjà, demande bien des théories annexes) et il ne s'effectue pas, non plus, par un plus haut degré de vérification (au sens du positivisme logique) du nouveau paradigme. le nouveau paradigme correspond généralement autant aux données scientifiques que l'ancien au moment de sa formulation, mais il intègre différemment ces données. C'est précisément parce que le changement de paradigme n'est pas motivé par des raisons de cet ordre qu'il est nécessaire, historiquement autant qu'épistémologiquement, qu'il ne s'effectue que rarement : un changement de paradigme ne s'effectuera jamais à la légère, et doit posséder un intérêt pour le développement de la science. Un changement de paradigme, c'est aussi un changement de problématologie : s'il permet à la science de se poser de nouveaux problèmes ou de se reposer les problèmes déjà existants sous une autre forme, il participe aussi à la perte de certains problèmes. Ceux qui refusent les révolutions scientifiques ne sont pas donc nécessairement anti-scientifiques, et ils ont généralement de très bonnes raisons de le faire, en plus des raisons sociologiques (le fait d'avoir participé toute sa vie à un paradigme, etc). Refuser la révolution newtonienne n'avait rien de scandaleux : après tout, on pouvait reprocher à Newton de faire appel à des forces occultes. le nouveau paradigme n'est pas plus fin que l'ancien : au contraire, il apparait généralement sous une forme grossière.

Epistémologie et histoire des sciences ne se distinguent pas clairement ici. Et, pourtant, que l'histoire mobilise certaines considérations sans que cette mobilisation ne puisse s'effectuer par un développement déductif ne dit rien de ces considérations elles-mêmes. Une justification historiquement située ne change pas le contenu logique de cette justification que l'épistémologue doit étudier. Un enjeu consiste donc à savoir si la révolution scientifique est ici comprise dans la perspective d'une condition de possibilité pour la science ou si elle se borne à une explication historique. L'un des enjeux est aussi de savoir si la conversion à un nouveau paradigme est "irrationnelle" à cause de l'imperfection humaine (qui ne change rien au droit) ou bien de la structure même de la recherche. Kuhn, tendant vers la seconde option, ne nous dit pas si c'est parce que les justifications ne sont pas épistémologiquement déterminantes ou si c'est parce que, même à supposer des êtres raisonnables purs, ces justifications ne se constituent que dans des champs problématiques mobilisés par les circonstances sans qu'une mobilisation particulière soit l'explication épistémologique du problème (les champs ne pouvant se mobiliser qu'historiquement, mais ayant leur consistance "en soi"). Contextes de justification et de découverte ne sont pas formellement niés par Kuhn, mais, en pratique, la distinction est considérablement
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Pour les 40 ans de la collection Champs, Gallimard réédite un certain nombre de volumes en les faisant préfacer par un scientifique actuel. Excellente idée.

Par contre il est forcément très difficile de faire une chronique/critique originale d'un livre publié pour la première fois en 1962 (1983 pour la première édition française [1]). Qu'a de spécial cette édition 2018 ? une préface (8 pages) de Jean-Pierre Luminet présentée sous la forme d'un entretien. Cinq questions pour lui permettre d'expliquer l'intérêt l'attrait qu'il éprouve pour ce livre. Personnellement, j'aurais aimé que sa participation soit plus conséquente et qu'il nous accompagne au fil des 337 pages de cet ouvrage passionnant.

Ce sont peut-être là des défauts. Les domaines explorés par la science normale sont évidemment minuscules : elle a le champ visuel sévèrement restreint. Mais ces restrictions nées de la confiance en un paradigme se révèlent essentielles pour le développement de la science. [2] Cette simple phrase donne à mon sens le ton de cet essai à la croisée de l'histoire des sciences et de la philosophie. Car, si au fil des pages, vous apprenez de nombreuses choses sur l'histoire des sciences, vous y découvrez également le point de vue de l'auteur sur ce que devrait être selon les sciences. D'ailleurs, la première phrase du premier chapitre donne le ton : Dans cet essai, le terme science normale désigne la recherche solidement fondée sur un ou plusieurs accomplissements scientifiques passés, accomplissements que tel groupe scientifique considère comme suffisants pour fournir le point de départ d'autres travaux. Je pense qu'on parle aussi assez volontiers dans ce cas de science académique.

On ne peut pas dire que je sois emballé par le côté ronflant de ce genre d'assertion, mais le côté histoire des sciences est attractif.

Et quand Thomas S. Kuhn ne nous parle pas de « science normale », il parle des révolutions scientifiques. C'est à dire des périodes pendant lesquelles les connaissances scientifiques ont été chamboulées par une poignée d'iconoclastes que les partisans de la « science normale » auraient bien mis au pilori ou au bucher... ce qui a parfois été fait.

En bref : Un livre à ne pas rater si vous êtes intéressé par l'histoire des sciences.
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Une fois un premier paradigme trouvé pour une discipline donnée, il n'est plus possible de faire de la science hors paradigme. Rejeter un paradigme sans en adopter un autre c'est rejeter la science elle-même. Le faire, c'est discréditer non pas un paradigme mais l'homme : "le mauvais ouvrier blâme ses outils".

(p.79)

En multipliant les versions d'un paradigme, une crise assouplit les contraintes associées à l'exercice " normal" de la science, ce qui permet à un nouveau paradigme d'émerger.

(p.80)

Mais qu'est-ce qui fait que certaines anomalies, et seulement certaines, induisent ce genre de recherche approfondie qui mène à un nouveau paradigme ? Il n'y a probablement pas de réponse universellement valable.
(...) Parfois une anomalie questionne explicitement des composantes fondamentales du paradigme, comme le faisait le problème de l'aether pour les tenants de la théorie de Maxwell. Ou, comme dans le cas de la révolution Copernicienne, une anomalie peut mener à une crise parce qu'elle inhibe des applications jugées d'importance vitale, comme la confection de calendriers ou l'élaboration de prédictions astrologiques. (...) Souvent, plusieures facteurs jouent.

(p.82)

la transition d'un paradigme en crise vers un autre d'où une forme de science "normale" pourra à nouveau émerger est loin d'être un processus linéaire. Il s'agit d'une reconstruction de la discipline à partir de nouvelles fondations, une reconstruction qui change la plupart des méthodes, généralisations et applications du domaine de recherche.

(pp.84-85)

Les chercheurs qui réalisent le départ vers un nouveau paradigme sont souvent très jeunes ou alors nouveaux dans le domaine concerné.

(p.90).
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Parce que cela suppose la déstruction en profondeur d'un paradigme et le bouleversement des priorités et des techniques de ce qu'était la version "normale" d'une science, l'émergence de nouvelles théories est, en général, précédée par une période de grande désorientation professionnelle. Cette désorientation est produite par l'échec sériel des tentatives de résoudre un nombre d'énigmes par les techniques de la science "normale".

(pp.67-68)

La prolifération des versions d'une théorie est le signe avant-coureur habituel d'une crise.

(p.71)

Les trois exemples cités sont classiques. Dans chaque cas, une nouvelle théorie n'a émergé qu'après l'échec confirmé des travaux effectués dans le cadre de la science "normale". (...) Notons aussi que les problèmes qui ont causé l'éffondrement ( des vieilles théories) étaient bien connus de longue date. La science "normale" les considérait comme " résolus" ou "quasi résolus", et c'est bien pourquoi le sentiment d'échec, quand il vint, était si fort. Enfin (...) les solutions à ces crises avaient été anticipées auparavant, au moins partiellement (...) mais en absence de crise, ces spéculations avaient été ignorées.

(pp.74-75)

Les philosophes des sciences ont démontré, à maintes reprises, qu'il est toujours possible d'édifier plus d'une théorie sur une collection de données.

(p.76)
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Nous devons sans doute abandonner la notion que des changements de paradigme mènent la communauté scientifique de plus en plus près de la vérité. (...) Rien de ce qui a été dit ici n'implique une évolution vers quoi que ce soit.

(p.170)


Ce processus, qui n'est autre que la résolution de révolutions, est la sélection compétitive, par la communauté scientifique, de la meilleure façon de continuer sa pratique. Le résultat d'une succession de telles phases révolutionnaires, séparées par des périodes de science "normale", est l'instrument que nous appelons " connaissance scientifique". (...) Tout ce processus se déroule (...) sans qu'il y ait d'objectif prédéterminé ou de vérité scientifique fixe dont chaque étape du développement de la pensée scientifique serait une meilleur représentation.

(pp.172-173)

... la notion de correspondance entre l'ontologie d'une théorie et ce qui existe "réellement" dans la nature me parait illusoire, même en principe.

(p.206)
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Un programme de recherches effectif ne commence qu'après qu'une communauté scientifique pense avoir acquis des réponses dignes de confiance à des questions telles que : quelles entités peuplent notre champ de recherches ? Comment celles-ci interagissent-elles entre elles et avec nous ? Quelles questions peut-on se poser légitimement à leur sujet et quelles techniques employer pour chercher des réponses ? Les réponses à des questions comme celles-ci sont fermement établies dans la formation de futurs chercheurs . Comme cette formation est rigoureuse et rigide, elle exerce une influence profonde et durable sur les esprits. (...) Quand nous en viendrons à examiner ce que j'appelle la science "normale" nous décrirons celle-ci comme un effort déterminé et soutenu pour forcer la nature à rentrer dans les concepts fournis par la formation du scientifique. (...) La science normale, souvent, s'oppose à des nouveautés radicales parce qu'elles subvertissent ses convictions profondes.

(p.5)
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Comme le choix entre des institutions politiques rivales, le choix entre paradigmes rivaux est un choix entre des façons de vivre mutuellement incompatibles. C'est pour cela que le choix entre paradigmes ne peut pas être fait à l'aide des méthodes de la science "normale", car celles-ci dépendent d'un paradigme sous-jacent, et c'est précisemment ce qu'il faut choisir ou rejeter. (...) En sciences comme en politique : il n'y a pas de référence plus élevée que l'assentiment de la communauté.

(p.94)

Les livres de référence, étant des outils pédagogiques pour la perpétuation de la science "normale", doivent être récrits chaque fois que le langage, les problèmes ou les standards de ce qui constitue la science "normale" changent. Ils doivent donc être récrits après chaque révolution scientifique et, une fois récrits, déguisent non seulement le rôle mais l'existence même de la révolution qui les produisit.

(p.137)

Une fois récrits, les livres de référence font donc penser que la science connait un développement linéaire ou cumulatif.

(p.138)
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