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EAN : 9782221218884
240 pages
Robert Laffont (07/02/2019)
4.18/5   17 notes
Résumé :
Le tout premier livre de L214, l'association qui dénonce depuis des années la souffrance animale dans des vidéos retentissantes.
C'est l'histoire improbable d'un groupe de citoyens engagés, partis à l'assaut d'une inquiétante forteresse, l'industrie de la viande, avec son cortège de souffrances insensées imposées chaque année à des millions d'animaux. Leurs armes : des caméras, pour dévoiler ce qui se passe vraiment dans les élevages, les abattoirs et les tra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
J'exprime toute ma gratitude aux Éditions Robert Laffont et à Babelio pour leur choix de faire circuler les idées que « La face cachée des nos assiettes » véhicule. Pour le courage de diffuser les éléments d'un débat urgent – avançant désespérément lentement –, indispensable à un assainissement sociétal bien plus vaste et dont on est de plus en plus nombreux à rêver. Je les remercie aussi, bien sûr, pour l'envoi du livre.

« La face cachée des nos assiettes » est cosigné par L214 et Eyes on Animals.
L214 Éthique et Animaux est, en France, l'association qui a généré l'envolée du débat sur la condition animale de ces dernières années ; elle est aujourd'hui bien connue (et redoutée !) grâce à ses enquêtes en caméra cachée dans les élevages et dans les abattoirs, grâce à son sérieux et à l'intelligence de son discours dans les médias.
Eyes on Animals est née à Amsterdam en 2007, un an avant L214, à l'initiative de l'anglophone canadienne Lesley Moffat.
Il se trouve que des liens d'amitié et des investigations conjointes unissent ces deux entités qui racontent ici leur combat commun.

Brigitte Gothière, Sébastien Arsac et Lesley Moffat entrecroisent leurs témoignages dans un livre « anonymisé » à l'instar de la plupart de leurs publications, mettant humblement en avant un travail d'équipe, dans un style alerte, juste, documenté et sourcé.

Divisé en onze chapitres (« Le gavage, c'est naturel », « Eyes on Animals et L214, deux associations, un même combat », « Comment on trompe le consommateur », « Des délinquants au service de la loi », « Le trop long voyage des veaux d'Irlande », « Le drame des animaux ''sous-produits'' », « L'oeuf et la poule », « Les animaux broyés par les lobbies », « Turquie, Ghana, le choc », « Les arrière-cuisines du Père Dodu », « Un système à bout de souffle ») et une section finale (« Face aux critiques »), ce livre cumule autant de mérites que de sujets abordés : il est un efficace état des lieux quant au sort des animaux dits « de consommation » ; il détaille les stratagèmes – avançant de l'amateurisme vers le professionnalisme et la structuration de leur révolte – dont des citoyens épris par un idéal de justice se voient contraints d'user pour dénoncer les réalités qu'une gigantesque industrie s'efforce à cacher, à obscurcir et invisibiliser par tous les moyens ; il exemplifie copieusement et déconstruit quelques-uns des mensonges, des entraves et des tricheries institutionnalisés de la filière viande s'exerçant dans toute la « chaîne de production » et façonnant l'opinion publique.

A travers des cas concrets, on en apprend pas mal sur les coulisses des enquêtes et sur les enjeux de la communication web, sur la complicité du monde de la recherche et les organismes qui le financent, sur l'ajustement lexical et publicitaire que les industriels adoptent pour conforter les consommateurs dans leurs habitudes, sur la souffrance des bêtes et de leurs abatteurs, ainsi que sur les aberrations qui constituent le transport des animaux.

Lassitude, désespoir et impuissance composeraient le ressenti du lecteur se rappelant à chaque page la violence innommable qui frappe les sans-voix, si la force de conviction de ces objecteurs de conscience n'était pas aussi grande, porteuse d'énergie et d'espoir.

C'est un livre qu'il faut lire et faire lire : en oubliant, par exemple, plusieurs exemplaires dans des salles d'attente, dans le métro...
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Un bouquin édifiant, racontant le vécu d'un groupe de citoyens actifs dans la défense du bien-être animal et prônant la non-consommation de produits issus de l'exploitation animale.
Une claque, même dans ma tronche de végétarien, qui dénonce la toute puissance de la broyeuse que sont les lobbies de la viande, quasiment intouchables.
Certes, le terreau est fertile chez moi pour ce genre de raisonnements, mais qui peut encore vraiment se targuer d'être insensible à la cause animale ?
Bref, beaucoup de parti pris de ma part pour ce bouquin, mais c'est assumé, clairement !
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Quelle claque.
Je ne vais pas mentir, je mange de la viande.
Sauf que ce livre nous éclaire de façon spectaculaire sur ce qu'il y a dans nos assiettes. D'où ça vient et comment la viande a atterri là.
À travers différents exemples et des réflexions approfondies sur l'agriculture et l'argent que tout ce système engrange, L214 nous offre un livre saissisant sur la réalité que beaucoup d'entre nous occulte.
Quand vous vous retrouvez (et moi la première) devant un morceau de steak, est-ce que vous prenez le temps de vous dire que ce morceau là n'est pas qu'un vulgaire morceau ? Mais qu'il provient d'un animal, qui a probablement été transporté dans des conditions abominables, qui a connu des conditions d'élevage horribles et une mise à mort tout aussi scandaleuse. Que ce "morceau" provient d'un animal comme ceux que vous voyez parfois en vrai et que vous qualifiez de "mignon". Est-ce que vous seriez capable de le tuer, vous, cet animal ?

Je suis incapable de regarder les vidéos que publie l'association. Je suis le genre de personne capable de me mettre dans un fossé en voiture pour éviter un papillon sur la route si vous voulez donc... j'ai décidé de lire plutôt que de voir.
Je remercie vraiment l'association pour cet ouvrage qui devrait être mis dans les mains de tous.
On ne peut pas tout révolutionner du jour au lendemain, bien sûr, mais éveillons les consciences pour que s'enclenche un changement.
Et je vais continuer à me renseigner sur ce sujet et à agir à mon petit niveau.
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L'association L214 nous offre leur premier livre « La face cachée de nos assiettes ». Il faut dire que leur combat était ailleurs que dans la littérature et puis… La concurrence est rude ! Enfin… Peut-on parler de concurrence ! Je pense à Aymeric Caron qui a déjà présenté ce sujet à deux reprises et de façon très intéressante.

Mais ici, c'est davantage un livre qui justifie par les faits, l'existence d'une telle association. C'est un peu une introduction à une longue lignée de publication, je suppose. Tout commence avec le foie gras, premier grand combat. Puis on tourne vite autour des abattoirs, conditions d'élevage et autres transports. En fait, on tourne autour des vidéos diffusées par L214.

Les faits ne sont pas inintéressants, surtout pour les néophytes ! Pour les autres, vous n'apprendrez pas un tas de chose. Oui car ce bouquin, s'adresse, pour moi, à ceux qui ne sont pas encore sensibilisé au sujet. Moi je le suis et je dois dire que je n'en ressors pas grandit.

Cela n'enlève rien à l'utilisé de ce bouquin. Rien que le « L214 » sur la pochette est un gage de qualité et ce livre a le mérite d'exister ! Je tiens a ajouter que le dernier chapitre est assez intéréssant (le plus interessant pour moi) car il s'agit d'une suite de réponses aux grandes critiques qui leur sont faites ! Je remercie Babelio et les éditions Laffont pour cet découverte dans le cadre d'un Masse Critique.
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Un livre que tout le monde devrait lire, ne serait-ce que pour voir l'envers du décor de l'industrie de produits animaux !

J'ai beaucoup aimé ce livre. C'est facile à lire et on nous explique bien tout : ce ne sont pas que des informations jetées au lecteur qui risquent de le refroidir plus qu'autre chose.

Étant végétarienne depuis plus de 2 ans, je me suis vraiment bien identifiée au message que veut nous faire passer l'association L214, et malgré beaucoup de tristesse en apprenant les traitements des animaux que ce soit de leur vivant ou au moment de les abattre, j'ai trouvé ça nécessaire de le savoir.

J'ai beau ne plus manger de viande, je mange toujours les produits issus d'animaux pour le moment (lait, oeufs...), et même dans mon cas les animaux ne sont pas épargnés.

J'ai eu du mal à lire certains passages. Depuis qu'on est tout petit, on ne voit que la bonne image de la viande. On la voit comme un produit, et à la limite on évoque des animaux heureux en les faisant danser dans les pubs. Mais ce livre nous ouvre les yeux sur ce que les industries très connues nous cachent.

Je conseille à tous de lire ce livre, au moins dans l'optique de s'informer et éviter certains produits qui cachent vraiment une cruauté infinie.
De plus, on en apprend plus sur ceux qui ont créé L214, et sur pleins de polémiques.

Un grand merci à Babelio et Robert Laffon pour cet envoi !

Bonne lecture !
Sacha
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas séparer une mère de son petit paraît enfin éminemment souhaitable d'un point de vue éthique, tant il paraît inconcevable de nier la souffrance que cela engendre pour les deux. La vétérinaire américaine Holly Cheever, de la New York State Humane Association, a raconté en 2011 sur le site allcreatures.org une histoire à peine croyable. Fraîchement diplômée de l'école vétérinaire, elle exerçait dans le comté de Cortland, non loin de New York. Un éleveur l'avait jointe pour résoudre un cas curieux : une vache, qui venait de vêler pour la cinquième fois, ne donnait presque pas de lait. Holly Cheever avait examiné l'animal. Il était en bonne santé. Au bout de plusieurs jours, l'éleveur l'avait rappelée. Il avait résolu l'énigme. La vache avait donné naissance à des veaux jumeaux. Elle vivait aux champs et rentrait le soir à l'étable. Elle avait ramené un des deux veaux à l'étable et avait caché l'autre dans un fourré : elle allait le nourrir la nuit, en cachette ! Holly Cheever insiste dans son court récit sur la chaîne de raisonnement complexe suivie par l'animal. La vache savait qu'on lui prendrait son petit, comme les fois précédentes. Elle avait anticipé sans doute la suspicion de l'éleveur si elle ne ramenait pas de veau à l'étable et elle a donc opéré un arbitrage, un cachant un de ses petits et en sacrifiant l'autre... (pp. 104-105).
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En suivant des bétaillères à travers l'Europe, on ne peut qu'être frappé par toute l'absurdité du système. Des porcelets quittent les Pays-Bas en camion, direction l'Italie ou la Croatie, où le cochon de lait est recherché. Des moutons voyagent d'Espagne en Grèce pour atteindre un ultime abattoir. Des poules pondeuses de réforme, qui ont été nourries avec du grain brésilien, partent des Pays-Bas pour être abattues en Pologne, afin de préparer des rations bas de gamme, qui seront vendues congelées aux pays africains, car personne n'en voudra en Europe. Ces poules voyagent à raison de six mille par camion. Des milliers de kilomètres parcourus, des animaux qui souffrent, un bilan carbone désastreux et un chauffeur polonais sous-payé. Tout cela pour des marges qui se mesurent en centimes par kilo de marchandise. Est-ce vraiment ce que nous voulons ? (pp. 123-124).
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Une partie du monde agricole a le chic pour détourner les mots de leur sens commun. Dans une porcherie, quand on castre, qu'on coupe la queue et qu'on meule les dents des porcelets, le tout sans aucun anesthésique ni antalgique, on dit qu'on soigne les animaux. Quand on gave, on dit qu'on leur donne une alimentation progressive et contrôlée. En abattoir, on fait de la protection animale (p. 194).
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Au fil des années et des dossiers, nous en sommes venus à désespérer de la Commission européenne. Ses fonctionnaires sont compétents. Ils sont parfois même charmants. Ils vous reçoivent. Ils vous écoutent. Ils prennent des notes. Ils hochent la tête. Ils comprennent. Puis rien ne se passe. Lorsque vous reprenez rendez-vous, six mois ou même un mois plus tard, c'est un autre fonctionnaire qui vous reçoit. Il est compétent, il écoute, il prend des notes, il comprend. Et puis rien, une fois de plus. On se demande jusqu'à quel point les fonctionnaires européens ne s'accommodent pas cyniquement des entorses à la réglementation qu'ils sont chargés de faire respecter. En ce qui concerne les importations de viande depuis des pays tiers, par exemple, les abattoirs – de Turquie, des États-Unis, de Chine... – doivent respecter les normes européennes. La Commission les inspecte une fois par an, pas davantage, et elle annonce ses visites des semaines à l'avance ! Autant rester à Bruxelles, dans ces conditions (pp. 97-98).
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Jean-Paul Bigard, patron de la marque Charal, l'a déclaré devant la commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs : toute sa politique commerciale vise à couper le lien dans l'esprit des consommateurs entre les animaux et la viande. Nous ferons tout notre possible, au contraire, pour le rétablir (p. 229).
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