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EAN : 9782843373602
397 pages
Anne Carrière (06/04/2006)
3.96/5   143 notes
Résumé :
Il est des amours lumineux. Il en est d'autres obscurs, irrémédiables, au bord desquels on est pris de vertige et dont on sait qu'ils nous briseront. François n'aurait jamais cru qu'il vivrait les deux - et qu'il les vivrait en même temps.

Que l'un et l'autre lui sembleraient aussi essentiels, aussi inséparables que les deux moitiés d'un même fruit. Anne l'incandescente, la violente, fuit l'amour, s'en défend comme s'il contenait sa mort. Elisabeth y... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai découvert ce livre sur le blog de mon amie Lili Galipette et sa critique faisait tellement envie que je me suis laissée prendre au jeu. En effet, je ne lis que très peu de romans d'amour, encore moins lorsqu'il s'agit d'adultères. Pourtant là, j'ai aimé. Il faut bien avouer que le style de Marie Laberge, que je ne connaissais pas, y est pour quelque chose ! C'est bien écrit, le style est alerte. On a envie de tourner les pages, de savoir… et l'on oublie presque qu'il s'agit ici de passions coupables.

Je suis friande de romans québécois. J'ai découvert cela il y a peu mais depuis, je les lis avec frénésie. Cependant, jusqu'à présent, les histoires se passaient dans le Québec du XIXe siècle ou du début du XXe. C'est le premier qui se passe à notre époque. de ce fait, il m'a manqué ce sentiment d'évasion que je recherche, je pense, chez les écrivains du Grand Nord. En même temps, je ne peux pas en vouloir à Marie Laberge puisque son histoire est concentrée sur les rapports humains et la passion qui les lie.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Après mon coup de coeur pour ma première lecture de cette auteure québécoise, " Ceux qui restent", j'ai eu la chance de dénicher à ma médiathèque, un roman plus ancien " Quelques adieux" [ publié en 1992, au Canada, et en 2006, en France], que j'ai aussitôt dévoré... On retrouve des analyses subtiles, décortiquant la complexité infinie de nos rapports aux autres, qu'ils soient d'Amitié ou d'Amour !

Là aussi, à juste titre plusieurs autres critiques dont je ne prendrais connaissance qu'après avoir rédigé mon propre sentiment de lecture ...pour éviter d'être influencée et trop imprégnée des ressentis des camarades !!

Happée , bouleversée par cette double histoire d'amour, pourtant sur-traitée dans le monde romanesque , qui pourrait être "banale à souhait", mais l'amour fou d'un professeur d'université, François, pour une des ses
étudiantes, brillante et atypique, Anne , prend une dimension autre, universelle...
Car cet homme aime à la fois sincèrement, profondément son épouse, Elisabeth, et parallèlement, cette très jeune femme, passionnée, écorchée vive, comme un "oiseau blessé" [ On apprend qu'elle a subi très petite, un choc émotionnel terrible, en la mort accidentelle et brutale de son père, adoré par-dessus-tout].

Une analyse des plus fines sur l'infinie complexité des rapports amoureux. Que rien , n'est tout blanc ou tout noir ...dans les attachements humains !

Deux amours absolus mais diamétralement opposés: l'un , intense, joyeux, et serein, et le second, tout aussi intense, mais au double visage de la passion et de la douleur...Les deux différents, complémentaires, mais tout aussi authentiques...


" Il ne comprenait pas pourquoi on parlait si peu de cette possibilité d'être entier tout en étant doublement amoureux. Que cette duplication ne soit ni une échappatoire hypocrite, ni une manière d'amoindrir l'amour ou de l'épicer, mais un état de fait troublant, une réalité solide et possible ébranlait profondément les convictions de François. Pour rien au monde il n'aurait voulu qu'Élisabeth soit torturée par les sentiments qu'il portait à Anne. Cela était déjà assez douloureux à vivre, et la touchait bien assez à travers ses variations d'humeur. Il ne savait pas lui-même comment il parvenait à concilier les deux pôles de sa vie avec autant de certitude. Il savait que même si jamais plus elle ne le touchait, il aimerait Anne et lui appartiendrait quand même. Et que, si Élisabeth venait à le quitter, il ne cesserait pas de l'aimer et ne parviendrait pas à atténuer son chagrin par la présence continuelle d'Anne. Les deux femmes constituaient son absolue capacité d'aimer. Choisir lui semblait une solution aussi inepte que de se mutiler un membre par ignorance de son usage. Et la lâcheté n'avait rien à voir là-dedans. (...) François s'apercevait que l'exclusivité d'un sentiment n'était pas nécessairement la preuve d'une grande aptitude à aimer.L'amour était une source génératrice en lui-même "(...)(p. 169-170)....

de très beaux personnages, auxquels on ne peut que s'attacher,comme Hélène, étudiante et amie d'Anne, fidèle, attentionnée, La tante de cette dernière,Hyacinthe, adorée et aimante, comme une deuxième mère, qu'elle a vraiment été...pour "notre oiseau blessé"...

Une bouleversante symphonie qui revisite tout l'éventail multicolore des liens d'amour ou d'amitié que nous créons, construisons avec les autres...

En plus des émotions plurielles ressenties à cette lecture, je m'immerge à fond dans les paysages québécois et descriptions poétiques des lieux [ Québec, Montréal, etc.], et cette "Neige" omniprésente... qui n'est jamais loin...

" Dites-moi, à quoi sert de tant aimer ? A quoi sert de tant donner ? Quelquefois, je voudrais mourir avant, avant le coup final, avant de mourir d'une main aimée, avant de mourir parce qu'un regard s'est éteint et qu'aveugle, je tende les mains vers le vide. "(p. 260)

J'ai aussi envie de dire un petit mot sur la couverture, qui est magnifique... illustrant très justement le contenu et l'atmosphère de ce roman polyphonique... Un simple arbre dans un paysage neigeux, hivernal; pauvre arbre courbé , malmené par le vent, mais tenant bon, en dépit des éléments extérieurs, hostiles... !

Un roman très nourri, dense, où l'écrivaine fait alternativement raconter chacun des personnages...sur son histoire, ses doutes, ses peines, ses joies, sa volonté d'être sincère avec ceux qu'il aime... Une lecture adorée, qui aborde une multiplicité de sujets...

Très heureuse d'avoir commandé deux autres ouvrages de cette auteure québécoise [ " Treize verbes pour exister" et "Le Poids des ombres"]...La promesse de moments très prochains d'émotions et de nouveaux éléments à découvrir sur l'univers de cette romancière !...



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Quel roman empli de sensualité, aux sentiments communs entre un homme et deux femmes qu'il a pu aimer , chacune à sa manière. Une liaison de 7 ans pour sa maîtresse et une vie avec sa femme sans que celle ci n'ait vent de la fameuse liaison.
L'écriture de Marie Laberge est toujours aussi puissante, beaucoup de sentiments exprimés, une passion très présente, des personnages vivant chacun leur propre introspection mais une vie tout de même pleine de traumatismes existants et refoulés.
Bref, autant de sensualité dans les mots et dans l'histoire, je ne peux juger l'attitude de chacun mais je me dis quand même que la passion se doit d'être vécue quand elle apparaît, au risque de créer des conséquences non négligeables pour certaines personnes.
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François Bélanger enseigne la littérature à l'université de Québec. Il est marié avec Élisabeth et aime sa femme. Un jour de rentrée, il croise le regard de la jeune Anne Morissette. Dès lors, comment résister au désir fou qui le consume ? « Lui qui s'était toujours cru à l'abri, bien tassé dans son oeuf conjugal et professionnel ne comprenait pas pourquoi tout à coup il en ressentait les parois et l'étroitesse. » (p. 15) de son côté, l'étudiante ne sait que faire de l'attirance qu'elle éprouve pour son professeur. Elle qui vit si librement, refusant toute attache et toute promesse, se sent menacée par cette passion qui les consume. François aime Élisabeth. Et il aime Anne. Il ne peut envisager de quitter la première, mais il ne peut tolérer de vivre sans la seconde. « Anne contient la fin, Élisabeth la durée. Et il se doute que jamais il n'aurait pu se consumer en Anne si Élisabeth n'avait pas existé. Que sans elle, peut-être que lui aussi aurait fui. » (p. 136) Des années plus tard, Élisabeth comprend que François en a aimé une autre. Elle s'épuise alors à remuer le passé, à interroger ceux qui savaient, à comprendre comment elle a pu ignorer la grande passion de son mari. « Tu veux savoir si il y a de quoi être jalouse, si François l'aimait plus que toi, mieux que toi, si ça valait la peine, si c'est une fille assez intéressante pour que ton chagrin ne soit pas du gaspillage. » (p. 206) Pour reprendre sa route et pardonner à François, Élisabeth va devoir dire adieu à quelques illusions et à beaucoup de peurs

Marie Laberge ne parle pas d'adultère, elle parle d'amour. François est-il coupable d'en aimer une autre qu'Élisabeth ? Est-on coupable d'aimer ? « Et, de façon irrémédiable, il sait qu'il a affaire non à une liaison, mais à la passion. Et il y consent. » (p. 89) le polyamour, thèse à la mode depuis quelque temps, est ici présenté avec simplicité et évidence. Il est des coeurs qui peuvent aimer à foison sans trahir, ni abandonner. La société condamne ce qu'elle considère comme une errance des sentiments ou une manifestation vile de pulsions charnelles. Mais le désir n'est pas coupable quand il est vécu comme le fait François. « Vaincu, débouté, il rentre, taraudé par le désir d'Anne, soumis comme à un vieux mal si connu qu'il en est presque aimé. » (p. 45) Ce roman m'a beaucoup émue. le style de Marie Laberge est impeccable, sonore et poétique, follement sensuel parfois et terriblement tranchant quand il faut achever. Quelques adieux me donne encore plus envie de découvrir le reste de l'oeuvre de cette grande auteure québécoise.
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Acheté sur un vide-grenier parce que Marie Laberge m'avait laissé un assez bon souvenir avec sa trilogie « le goût du bonheur », surtout le premier tome « Gabrielle ».
Mais là, au secours ! J'ai cru abandonner plus d'une fois.
Il s'agit d'une histoire d'amour on ne peut plus classique : un couple, une maîtresse et la manière dont chacun vit son amour.
Bon, ça pourrait le faire, à la rigueur. Mais le drame de ce roman, c'est …………..les dialogues.
D'un « niaiseux » !, pour reprendre le vocabulaire canadien utilisé. C'est à la limite du supportable.
Et je me trouve bien du mérite, ou de l'indulgence, ou du masochisme, d'être allée jusqu'au bout.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Elle est là. Elle est venue. Le monde est sauvé. La mort est remise à plus tard. Et c’est bien tout ce qu’il lui demande. Comment François peut-il expédier rapidement tout ce monde ? Comment finit-il par être libre alors que les corridors se remplissent? Il veut lui parler, lui dire. Mais Anne ne veut pas de paroles, ni de promesses. Elle veut le pacte du corps, celui qui, dans leur délire éblouissant, les scelle l’un à l’autre, les soude. Et François sait cela s’il l’a oublié. Et son corps et ses mains se souviennent de l’exacte mesure de cette démesure lorsqu’il saisit Anne et la ploie et la recommence en pleurant d’amour.
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Il ne comprenait pas pourquoi on parlait si peu de cette possibilité d'être entier tout en étant doublement amoureux. Que cette duplication ne soit ni une échappatoire hypocrite, ni une manière d'amoindrir l'amour ou de l'épicer, mais un état de fait troublant, une réalité solide et possible ébranlait profondément les convictions de François. Pour rien au monde il n'aurait voulu qu'Élisabeth soit torturée par les sentiments qu'il portait à Anne. Cela était déjà assez douloureux à vivre, et la touchait bien assez à travers ses variations d'humeur. Il ne savait pas lui-même comment il parvenait à concilier les deux pôles de sa vie avec autant de certitude. Il savait que même si jamais plus elle ne le touchait, il aimerait Anne et lui appartiendrait quand même. Et que, si Élisabeth venait à le quitter, il ne cesserait pas de l'aimer et ne parviendrait pas à atténuer son chagrin par la présence continuelle d'Anne. Les deux femmes constituaient son absolue capacité d'aimer. Choisir lui semblait une solution aussi inepte que de se mutiler un membre par ignorance de son usage. Et la lâcheté n'avait rien à voir là-dedans. Il avait essayé de se détester, de se mépriser, de délabrer, d'avilir son amour pour Anne. En vain. La seule analogie acceptable qui lui venait lorsqu'il argumentait avec lui-même pendant des heures sur le sujet était l'amour que l'on porte à ses enfants qui peut varier totalement d'un enfant à l'autre sans perdre de sa qualité. On pouvait aimer ses enfants différemment, selon le type d'attachement que chacun d'eux suscitait. Et le sentiment pouvait être aussi fort et sincère même s'il différait selon l'enfant. Quelquefois l'un d'eux pouvait prendre plus de place, monopoliser l'attention, l'amour exprimé, sans pour autant épuiser tout l'amour à son profit, comme si ce n'était qu'un contenant précis, fermé et limité. François s'apercevait que l'exclusivité d'un sentiment n'était pas nécessairement la preuve d'une grande aptitude à aimer. L'amour était une source génératrice en lui-même et non un lac artificiel immuable qui ne contient que l'eau que l'on y a mise. La source semblait intarissable. Et c'était assez terrifiant. IL se jugeait terriblement égoïste de vouloir tout prendre sans rien perdre. Et pourtant, il avait bel et bien perdu Anne, sans cesser pour autant de l'aimer.

François se sentait piégé. Incapable d'être totalement heureux, il vivait à cloche-pied sur ses sentiments. Il n'était ni tout à fait là, ni vraiment ailleurs; il était seulement très malheureux et ne connaissait ni remède, ni refuge. Il ne demandait pas à Élisabeth de le consoler d'Anne, même de façon détournée. Cela aussi faisait partie de l'étanchéité des deux amours. Il vivait lentement, jour après jour, comme un convalescent.
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“L’amour est comme un cancer, un chancre, une masse sournoise qui se nourrit d’elle-même, grossit, grandit et finit par nous dévorer. On meurt et on se demande si finalement, on n’aurait pas mieux fait d’haïr seulement ou de rester indifférent. L’amour est une félicité, vous avez raison, un poison d’une douceur sans nom, mais tous les poisons finissent par nous tordre les boyaux, ne le savez-vous pas? Si tant de bonheur pouvait aller sans souffrance, j’y souscrirais immédiatement…mais l’ultime cadeau de la vie est une souffrance indicible, parce que l’amour meurt, le corps vieillit, nous abandonne lâchement et la maladie, l’inévitable humilité, nous gagne. Dites-moi, à quoi sert de tant aimer? À quoi sert de tant donner? Quelque fois, je voudrais mourir avant le coup final, avant de mourir d’une main aimée, avant de mourir parce qu’un regard s’est éteint et qu’aveugle, je tende les mains vers le vide. (p. 264-265)”
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"Comprenez-moi bien" ! Quelle idée, quelle manière de s'exprimer ! Comme si on était compris dans la vie, comme si être compris était le but ultime de toute existence. Tout le monde veut toujours être tellement compris qu'l n'y a plus que des incompris qui s'expliquent mutuellement leurs déceptions sans se comprendre... (p. 70)
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Elle se souvenait de l'amour qu'elle portait à son père, immense, indestructible, et de la haine épouvantable et de l'horreur qui l'avaient habité longtemps après sa disparition.
Etait-ce possible de tant souffrir , quand on est si petite ? (p. 188)
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Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Quand l'histoire d'une famille rejoint l'Histoire Guillaume Erner reçoit Jacques Attali. Cette semaine, Justine, étudiante et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Antigone » de Jean Anouilh, et « le Goût du Bonheur » de Marie Laberge.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
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