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EAN : 9782812611988
224 pages
Editions du Rouergue (11/01/2017)
3.64/5   28 notes
Résumé :
A la mort d'un vieux prêtre, les responsables de son diocèse découvrent qu'il s'agissait d'une femme. Sans que personne ne s'en doute, elle exerçait paisiblement sa vocation de prêtre depuis des années. La chancelière de l'évêché et un prêtre plus jeune enquêtent pour comprendre comment et pourquoi cette usurpation d'identité a pu avoir lieu. Avec humour et tendresse, Anne-Isabelle Lacassagne évoque avec ce roman la place des femmes dans l'Eglise d'aujourd'hui.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Sujet original pour ce premier roman qui permet d'explorer un territoire en général fermé, secret et feutré, celui de l'Église catholique. Ainsi donc, une femme aurait réussi à mystifier tout le monde et à faire "carrière" dans la prêtrise sans que personne ne s'en aperçoive jusqu'à sa mort. On comprend que l'Évêque de la paroisse s'affole. Et si ce n'était pas un cas isolé ? Et, plus grave, comment Dieu a-t-il pu laisser faire ? (voilà un objet de méditation qui réjouira les agnostiques dont je fais partie et troublera certainement les croyants). A travers l'enquête menée par un jeune prêtre et la chancelière de l'évêché, une juriste loyale mais lucide envers l'Église, le lecteur explore la vie de ce prêtre "travesti" mais également les coulisses d'un parcours qui mène de la vocation à l'exercice d'un sacerdoce. Il est invité à s'interroger sur la vocation, sur la place accordée aux femmes dans la religion catholique, tout ceci sans aucune "bondieuserie" de sorte que l'intérêt de tous peut être capté, notamment grâce au personnage de Charlotte, le plus sceptique et certainement le plus rationnel.
Tout ceci nous donne un roman singulier et plutôt intéressant que j'ai lu avec un petit sourire aux lèvres mais que chacun recevra et interprètera selon ses propres convictions et son propre rapport à la religion.
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C'est le premier roman d'Anne-Isabelle Lacassagne, d'ailleurs membre d'un service diocésain, et qui écrivait jusqu'ici des livres pour enfants.

C'est un roman original dont l'action se situe dans le milieu fermé de l'Eglise. Un vieux prêtre décède, les responsables de son diocèse découvrent avec effroi qu'il s'agissait en réalité d'une femme. Comment une telle situation a-t-elle pu se produire et surtout persister pendant toute la vie de ce prêtre sexagénaire?

Charlotte est une jeune femme dynamique, jeune mère de famille de trois garçons un peu remuants. Elle exerce la fonction de chancelière de l'évêché. A ce titre il va lui être demandé par sa hiérarchie de mener l'enquête aux côtés du père Bernard-Marie. le contraste entre les deux personnalités va être saisissant, entre la Charlotte tonique, pragmatique, qui n'hésite pas à porter un oeil critique sur l'institution de l'Eglise et l'austère ecclésiastique, toujours soucieux de se conformer aux dogmes.

Pour mieux appréhender les raisons de cette situation, ils vont être amenés à sonder et enquêter sur la jeunesse du prêtre qui portait le nom de Pascal Foucher. Bien vite ils découvriront que cette personne a eu un parcours chaotique et a été placé en famille d'accueil pendant son enfance.

Cela va prendre du temps et de l'énergie à nos deux héros si dissemblables, de remonter le temps et de comprendre le parcours et les causes d'une situation a priori aussi insolite.

L'accueil qui leur est fait par les différents témoins et proches du prêtre décédé va être très variable et va compliquer parfois leur tâche.

C'est un beau roman qui donne une belle place aux femmes à travers ce personnage de Charlotte qui voudrait voir l'Eglise s'ouvrir davantage aux femmes pour ce qui est des responsabilités qui pourraient plus leur échoir.

Les rapports hommes-femmes dans l'Eglise sont en premier plan également. C'est un tableau intéressant de la situation d'aujourd'hui et des frustrations de certains membres comme Charlotte qui aimerait pouvoir évoluer davantage dans ce milieu.

A noter que ce roman a inspiré le film "Magnificat" sorti récemment, avec Karin Viard dans le rôle de Charlotte. Malheureusement je n'ai pas eu le temps d'aller voir le film...
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La lecture de la série jeunesse le Club secret de saint Tarcisius d'Anne-Isabelle Lacassagne m'a donné envie de découvrir son roman Des femmes en noir. le scénario m'a rappelé une histoire que j'avais déjà entendue, dont je ne sais pas si elle doit être classée au rang des légendes urbaines de l'Eglise. Celle d'un prêtre dont on se rend compte après sa mort qu'il était une femme.

Le lecteur ne rencontrera donc ce personnage que post mortem, accompagnant un duo mandaté par l'évêque pour faire la lumière sur cet évènement surprenant: Charlotte, chancelière du diocèse, et Bernard-Marie, prêtre un peu raide du col qui s'est mis au yoga.
L'enquête de ces deux acolytes est rythmée par les découvertes et des réflexions pleines d'humour et de bienveillance sur le fonctionnement de l'institution catholique et les rôles de ceux qui s'y impliquent. On est très loin du brûlot féministe, c'est un regard doux et humain porté sur des questions que l'Eglise doit regarder en face...
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Des femmes en noir est le premier roman d'Anne Isabelle Lacassagne. D'habitude elle écrit des livres pour la jeunesse.
Cette fois-ci , elle s'est inspiré de son milieu professionnel. Travaillant dans un service diocésain , son premier roman à trait à l'Eglise et plus particulièrement à un prêtre dans paroisse .
L'idée de départ est simple est en même temps incongrue . Un prêtre , la soixantaine , dénommé André Foucher vient de décéder. Et là stupeur on s'aperçoit que le prêtre est une femme.
L'Eglise, le diocèse doivent faire face à cette nouvelle.
Pour cela , une enquête est ouverte afin de pouvoir connaitre la vie antérieure du prêtre André Foucher et pour savoir de quelle façon il a pu cacher cela à ses paroissiens et à la hiérarchie de l'Eglise
Les deux personnes nommées pour enquêter sont un jeune prêtre , Bernard-Marie et une laïque , Charlotte , chancelière du diocèse.
Par l'intermédiaire de ces deux personnages nous allons entrer dans le quotidien de la vie du prêtre et d'une paroisse. C'est restitué au plus prés et de façon tout à fait réaliste.
Cette enquête va surtout emmener Bernard- Marie et Charlotte dans la vie antérieure d'André Foucher , dans laquelle se trouve la réponse au fait de ce" prêtre féminin".Ce livre est aussi et surtout une réflexion sur la place de la femme d'en l'Eglise.
Malheureusement je trouve que livre n'approfondit pas la réflexion sur ce sujet , ni sur le positionnement doctrinal et théologique de l 'Eglise.
Peut être la faiblesse d'un premier roman , tout comme les situations opportunistes et faciles .( une semaine de vacances chez l'ancienne responsable d'une maison d'accueil - ou tous ces nonagénaires qui ont une mémoire extraordinaire sur des événements vieux de 40 à 50 ans)
La lecture reste agréable et linéaire mais nous sommes dans un entre deux.


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Il ne faut pas s'attendre un duo de choc avec cette femme, mère de famille et cet homme en blanc, qui a pour seul arme, sa bible. Pas pleins de rebondissements étonnants et de scènes d'action qui font des étincelles. Ici, on prend son temps. On est calme. On réfléchit. On étudie. On pose des questions et parfois on insiste. Chacun de son côté va enquêter et vont se retrouver autour de moment phrase où tout va nous être dévoilé.

Ce livre est une ode à la femme. C'est ce qui m'a le plus étonnée. Charlotte a une très forte personnalité, un poste à responsabilité avec des enfants indomptables. La femme qui a élevé Pascal Foucher possède un charisme imposant. Pascal Foucher avait une douceur et une écoute très appréciée. Sainte Geneviève, sainte patronne de Paris, référence récurante est présente partout comme une femme courageuse et tenace. D'autres femmes sont présentes et montrent force face à toute situation. Les hommes eux font de leur mieux, c'est tout. Ils ne sont pas trop battant, pas trop ouvert, pas trop aventureux. Ils restent dans le cadre dans lequel on les a mis.

Et puis ces femmes au sein de l'église, qu'elles sont leur place au final? Les femmes sont présentes dans les églises car elles gèrent les activités de l'église, s'occupe de tout et s'intéresse à tout. Elles sont indispensable dans le fonctionnement globale. Parfois, un peu trop diront les curés. Lors de la rencontre, elle disait que les prêtres considéraient soient les femmes comme des saintes. Comme ces femmes qu'il ne connaisse qu'à travers les récits religieux. Ou soient comme des choses totalement invisible qui ne mérite aucun égard et aucun regard. Il faut dire que certains ne vivent qu'entouré d'hommes alors une présence féminine est perturbante.

Qu'en est-il de ces femmes qui entendent un appel et qui voudrait le partager. Par leur sexe, elles n'ont pas le choix de devoir s'isoler dans un couvent. Pourquoi le fait de partager avec des croyants devrait-il être juste un privilège de l'homme? Même dans un couvent de femme, il faut un homme prêtre pour apporter la bonne parole. Est-ce bien juste? Pourtant à une époque où la crise de foi pour devenir (ou rester) prêtre se fait, pourquoi ne pas faire preuve d'ouverture et de tolérance? J'ai entendu ce cri féministe entre les mots. Mais ce changement sera impossible. L'église peut se réformer cependant pas à ce point là.

D'autres thématiques sont abordées en trame de fond comme la transmission de foi à sa progéniture, d'adopter une croyance à son époque, de parler des différentes pratiques entre paroisse, le fait que des hommes suivent un enseignement pour être prêtre et décide de changer de voie en cours de route...

Le tout est assez bien emballé avec une couverture très accrocheuse. Pas besoin d'une photo de col romain ou d'ovaires pour accrocher le lecteur. La photo en noir et blanc de Mario Giacomelli est très intrigante. Il a reconstitué un jeu fictif avec des prêtres fictifs. Je la trouve très parlante, positive et drôle. En tout cas, cela m'a donné de découvrir le travail du photographe.

Les hommes en noir vont rendre leur verdict. Ils ont rangé les pieux pour des chapelets et du vin de messe. Tout va redevenir à la normale. Ce duo de l'improbable va pouvoir reprendre leur quotidien avec plus de tranquillité. Amen.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour la première fois, Bernard-Marie songea à lui-même. Est-ce que, en tant que prêtre, on devenait transparent, neutre un être qui pour pouvoir tout entendre n'existait pas vraiment ? Il se réduisait à des fonctions, être une oreille, une main tendue, un sourire. Il appartenait aux gens qu'il rencontrait. Avait-il, lui aussi, en prononçant ses vœux, renoncé à lui-même ou du moins un peu de lui-même? Non, il savait bien que non. Etait-il à part du monde qui l'entourait ? Pour être honnête, un peu.
L'homme en noir sentit le doute l'envahir. Toujours, il avait cru qu'il s'était trouvé dans le Christ, qu'il avait revêtu le Christ, que cela lui tenait lieu de racines solides pour affronter les aléas de la vie. Voilà qu'il se demandait si ce n'était pas une formule un peu vide, comme un manteau dont on se drape pour éviter de montrer qui on est.
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Qu'est-ce que les gens faisaient de leurs vies ? Comment l'utilisaient-ils ? Est-ce qu'ils la subissaient ? Se laissaient-ils aller très mollement ou au contraire imprimaient-ils leur marque ? Lui sondait les corps et le curé les âmes. Deux langues différentes pour s'adonner à la même curiosité. Leur monde n'est pas celui que vous croyez. Ils en ont même des quantités.
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"Il se considérait comme un homme ou comme une femme ?"
On y était enfin. Le médecin hésita. Il aurait pu balayer la question mais il pensa à son ami et la réponse coula, si facile, si évidente .
"Comme une femme, bien sûr."
Il sentit que le prêtre, en face de lui, se raidissait.
"Pourtant il a vécu comme un homme."
"Comme un prêtre."
"Un prêtre est un homme" dit fermement l'homme en noir. Les deux se regardèrent, se défiant du regard.
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Cela ne servait à rien de râler. Bernard-Marie les comprenait. Des hommes d'affaires épuisés voilà ce qu'ils étaient devenus, des gestionnaires, qui n'avaient plus le temps de prier, qui n'y pensaient même plus, ou alors le soir dans leur lit quand le noir les environnait et qu'ils se retrouvaient petits garçons effrayés par les ténèbres. Que le Seigneur me guide et me rassure, qu'à sa suite, je passe la nuit et que demain j'arrive au bout de tout ce qu'on me demande. La charge de I'évêque était lourde. Celle de l'auxiliaire aussi. Pour sa part, Bernard-Marie trouvait qu'il bossait finalement moins qu'une mère de famille et à ceux qui le plaignaient, il répliquait sèchement qu'il était profondément heureux d'être prêtre.
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L'homme s'arrêta un moment avant de continuer à écrire. Le père Foucher l'avait laissé libre. Libre d'inventer, de mentir ou de dire la vérité, dans son intégralité ou par petits bouts. C'était une des choses qui le touchaient chez lui. Cette capacité du curé à faire confiance.
Il était particulier. Un peu trop. C'était bien là le problème.
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