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EAN : 9782743619695
380 pages
Payot et Rivages (06/05/2009)
3.81/5   243 notes
Résumé :
Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Sa vie et son couple ont volé en éclats depuis que son fils Pablo a été enlevé à la sortie de l'école. Malgré tout, il se raccroche à l'espoir insensé de le revoir vivant, avec l'appui d'un gendarme à la retraite qui se consacre à la recherche d'enfants disparus. À quelques kilomètres de distance, un jeune collégien nommé Victor rentre chez lui après la classe pour découvrir une scène d'horreur : sa mère, Nadia, gît... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
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Ouvrir ce livre , c'est entrer dans un univers sombre , noir ,visqueux , glauque ,désespéré . C'est se trouver plongé en apnée dans un liquide boueux , vaseux , dont on ne pourra se sortir , bouche grande ouverte pour aspirer un air un peu moins vicié , qu'en de trop rares moments .Cet ouvrage peut désespérer toute personne sensible , fragile ou traversant une période de vie un peu compliquée. Il est remarquable pour qui aime la noirceur sociale et sociétale de notre monde. Cet ouvrage ne peut laisser indifférent et il peut être utile de lire un sujet "un peu plus léger " à la suite.....
Bon , ça c'est pour l'ambiance excellemment traduite par Hervé le Corre. Cet auteur sait créer un climat incroyable , glauque , poisseux dans lequel vous vous enfoncez lentement , lentement mais inexorablement , comme dans des sables mouvants et sans aucune main secourable à proximité , aucune chance d'y échapper.
Et puis , il y a les personnages.Vilar , un flic qui a tout perdu ,son fils Pablo , enlevé et jamais retrouvé, son couple , son envie de vivre.
Et puis , il y a Victor ,jeune collégien qui découvre sa mère assassinée et dont le destin , évidemment, bascule .
Vilar est chargé de l'enquête sur le meurtre de la mère de Pedro....Ces destins cabossés se rejoignent...
A partir de là , nous allons suivre la vie en parallèle de ces deux personnages pour lesquels , sachons le , nous allons épouser la cause avec une grande empathie . Nous allons dès le début nous sentir si concernés que rien ne pourra perturber une lecture épouvantablement fascinante .Et c'est lent , lent pour mieux nous broyer ,nous "déchiqueter" pour mieux nous manipuler et mieux nous désespérer .
Il y a bien sûr d'autres personnages qu'on ne manque pas de suivre avec intérêt mais notre attention est bien focalisée sur ceux qu'on peut sans doute considérer comme les deux "héros " .
Hervé le Corre est doué, très doué, pour moi une sorte de " maître du roman noir " , pas le seul , sans doute ,mais en bonne place parmi ces auteurs qui savent observer le monde et en dépeindre les plus bas instincts. La lecture de " les coeurs déchiquetés " est obligatoire pour tous les amateurs du genre .
Je suis encore bouleversé et , comme je le conseille , je vais "récupérer " un peu avec un ouvrage plus léger, j'en ai vraiment besoin...
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Hervé le Corre prend son temps, remplit les silences de ses héros pour raconter l'avant et l'après de deux tragédies. Des crimes dont il décrit minutieusement les méandres de l'enquête quand les affaires se recoupent. quand le chassé devient le chasseur, soumettant Pierre Vilar, le commandant de police dont le fils a été kidnappé, à un supplice psychologique infernal alors même qu'il enquête sur l'assassinat de la mère du jeune Victor.

Il m'a fallu un moment pour m'habituer à cette lenteur et entrer dans le roman qui pourtant ouvre sur deux scènes qui mettent en empathie immédiate avec Vilar et Victor, terrassés par le chagrin et le manque. Trop de mots pour expliquer leur douleur, leurs sentiments et leurs vies vidées de leur élan vital. Mais des mots qui s'avèrent indispensables pour faire comprendre et ressentir, mais cela je l'ai perçu après.

Car, effet probable du talent narratif exceptionnel de l'auteur, ce roman, très psychologique et très noir, a fini par me toucher au point d'en être réellement affectée et triste. Éprouvant et bouleversant, Les coeurs déchiquetés le sont aussi pour mettre en scène, avec beaucoup de sensibilité, les dérives et la violence humaines les plus abjectes et la plus lâche, parce qu'elles visent ou atteignent parmi les plus vulnérables : des enfants.
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Inconsolable.

Vilar, un flic bordelais a perdu un enfant de la pire façon qui soit: le petit Pablo a été enlevé un jour, à la sortie de l'école. Depuis cinq ans, rien. Vilar cherche, guette, traque. Il se désespère dans une attente sans fondement. Il perd son couple, son éthique, son sang-froid, il se perd.

Inconsolable.

Le jeune Victor a perdu sa mère de la pire façon qui soit: assassinée sauvagement. Tandis que la police enquête, Victor est placé dans un foyer où il se frotte à la violence d'autres enfants au coeur déchiqueté. Il a pour seul soutien l'urne funéraire qui contient les cendres de sa Manou. Il perd sa confiance, sa douceur, sa sécurité.

Inconsolables, Vilar et Victor, hantés par un vide qui les dévore, leur enlève le goût de vivre, chacun dans son chagrin.

Leurs routes pourtant sont parallèles: Vilar cherche le prédateur pédophile qui aurait enlevé son fils et traque le psychopathe qui a tué la mère de Victor.

Curieusement, l'écart se resserre entre ces deux profils de suspects. Intensément, l'écart s'amenuise entre Vilar et Victor, ces deux coeurs déchiquetés.

Mais c'est mal connaître le Corre que de penser qu'il va céder à la facilité des coïncidences, des convergences trop attendues...

Inconsolables, les chagrins infinis le restent. Même si pointe une petite lueur d'espoir, d'affection, de famille retrouvée dans cet univers de noirceur et de cruauté.

Et le grand océan brasse, dans ses sombres lames, les larmes des enfants perdus ou orphelins. Un cheval de son mufle doux console parfois mieux que ne le font les hommes avec leurs paroles vaines.

Chagrins d'absence, chagrin d'enfant, chagrin de père..
Inconsolables, forcément Inconsolables.

Inconsolables, nous le restons après la lecture de ce roman très beau et très noir.

Magnifique écriture d'Hervé le Corre, prenante, bouleversante et si juste.
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Hervé le Corre signe un roman d'une noirceur absolue, au coeur du mal, à travers deux personnages à l'empathie immédiate. Difficile de n'être pas ému par le jeune Victor, chamboulé émotionnellement après la disparition atroce de sa mère, ou par Vilar, flic qui survit depuis la disparition de son fils. le Corre dans un style remarquable alterne les deux histoires. C'est terriblement addictif, d'une violence physique et psychologique éprouvantes et "Les coeurs déchiquetés" confirme le grand talent d'un auteur très très doué. du lourd.
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Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Inconsolable depuis que son fils Pablo a mystérieusement disparu et que son corps n'a jamais été retrouvé, il vit désormais seul, son couple n'ayant pas résisté à ce drame. Mais il garde espoir, malgré tout, qu'on le retrouve et après tant d'années, c'est avec l'aide d'un vieux policier qu'il continue à le rechercher.
Victor, un jeune collégien de 13 ans, rentre de l'école. Et c'est une véritable scène d'horreur qui s'offre à lui: sa mère git dans sa chambre, nue et pleine de sang. Quelqu'un s'en est pris à elle avec une telle violence que le jeune garçon reste sous le choc. Il sera alors recueilli dans un foyer puis une maison d'accueil puisqu'il vivait seul avec sa maman, Nadia. Et c'est justement Vilar qui sera chargé de l'enquête. C'est lors de cette investigation que son passé refera surface et avec lui ses espoirs...

Alternant les chapitres sur les histoires de Victor d'un côté et de Vilar de l'autre, on ne peut s'empêcher de chercher à comprendre le lien qui existe entre ces deux personnages, tout ceci donnant un effet d'autant plus rythmé et dynamique au roman. L'écriture d'Hervé le Corre est passionnante et très descriptive. Il sait maintenir une certaine pression de plus en plus palpable au fil des chapitres. le personnage de Victor est très attachant et l'auteur a su mettre en lumière ce petit être dont la mère a été tuée sans larmoiement. Ce polar puissant, aux descriptions minutieuses de Bordeaux et ses environs, plonge aux coeurs des âmes de façon bouleversante.

Les coeurs déchiquetés... des bleus à l'âme...
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne te demande pas ce qui t'est arrivé. Je préfère penser que tu t'es pris une porte dans la gueule parce que t'es vachement distrait comme mec. Au point que j'ai un type en cellule dont j'ignore au juste ce qu'il fait là : garde à vue ? En attente d'expulsion ? Ou alors il est là pour tester le confort des geôles ? Et le PV d'audition, il est où ? Tu vas arrêter ce mec à son boulot, tu le traînes ici tout seul, tu l'interroges, tu le fous en cellule, tu demandes une recherche sur un certain Eric Sanz et tout ça tout seul, sans en référer à quiconque ? T'es qui, là ? L'inspecteur Harry ? Ou la Bavure ?
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Il ne pouvait rien contre cette attente. Elle venait se loger en lui à certains moments, quand il était seul et tranquille, quand il trouvait les choses belles et harmonieuses. Il ne croyait à rien, ni à Dieu ni aux âmes, il savait bien que les morts ne reviennent jamais parce que tout est fini pour eux. Mais il était en train d'apprendre que leur souvenir insistait parce qu'il y a ce lien entre eux et ceux qui restent, cet écho, cette note étirée pareille à la vibration d’une cloche qui n'en finit pas même quand on ne l'entend plus, et il ne savait pas s'il avait envie que ça dure encore ou que ça cesse, car il ne savait pas s'il en éprouvait du plaisir ou de la peine.
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Il ne croyait à rien, ni à Dieu ni aux âmes, il savait bien que les morts ne reviennent jamais parce que tout est fini pour eux. Mais il était en train d’apprendre que leur souvenir insistait parce qu’il y a ce lien qui se prolonge entre eux et ceux qui restent, cet écho, cette note étirée pareille à la vibration d’une cloche qui n’en finit pas même quand on ne l’entend plus, et il ne savait pas s’il avait envie que ça dure encore ou que ça cesse, car il ne savait pas s’il en éprouvait du plaisir ou de la peine.
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Les chiens s'étaient tus. Il y eut des bruits de ferraille, tout un remuement confus dans la remise. L'homme bougonnait ou grognait sourdement, parlant peut-être à ses chiens. La porte d'entrée fut ouverte lentement puis il sembla que le vieux demeurait sur le seuil, immobile, peut-être à l'écoute de quelque chose qui lui paraissait tout à coup suspect ou dangereux.
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- Pourquoi vous m'avez demandé si elle avait voulu se faire payer ?
Vilar et Marianne échangèrent un regard, tombèrent d'accord.
- Nous avons tout lieu de penser que Nadia Fournier se livrait, de façon plus ou moins régulière, à la prostitution. Quand une fille comme elle lève un miché dans votre genre, en général elle le fait casquer, d'une façon ou d'une autre.
- C'est quoi mon genre ?
- Friqué et assez crétin pour confondre sa vie avec une fiction.
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Vidéo de Hervé Le Corre
Nous avons eu le plaisir d'interviewer Hervé le Corre autour de son roman « Traverser la nuit » pendant le festival Quais du Polar. Ce roman lu par Ariane Brousse est en lice pour le Prix Audiolib 2024. Découvrez notre interview !
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