L'Éternité (suite et fin)

Étonnant livre du romancier bordelais Hervé le Corre. Un texte court qui suit le personnage principal, Louis Lorenzo, dans ses pérégrinations après ...sa mort. D'humain de chair et d'os il devient un fantôme spirituel plein de projets alors que son enveloppe corporelle décrépit à vue d'oeil , devenant le territoire de la vermine nécrophage.
D'abord surpris, puis comprenant qu'il était bel et bien mort, l'ancien Louis, ce nouvel « être» totalement désincarné, découvre alors l'ivresse d'une totale liberté, toute frontière de temps et de lieu étant abolie. Son âme se rêve voyageuse alors que l'éternité semble lui offrir tous les possibles : l'espace du monde et de ses confins, alors que d'un seul bond et par sa seule volonté immédiate il peut survoler la Terre , flottant tel un ectoplasme, à quelques kilomètres d'altitude . Malgré l'infinité des opportunités qu'offre cette nouvelle « existence » , le fantôme de Louis a du mal à se détacher de son ancienne vie de mortel, revenant sans cesse à sa dernière demeure alors que ce qui constituait son corps il y a encore quelques jours, disparaît peu à peu comme si cette ancienne réalité n'avait jamais existé, la télé allumée continuant elle à diffuser inlassablement ces images animées preuves que la vie continue, ailleurs, sans Louis.


Difficile de classer ce récit dans telle ou telle case même si l'on est bien dans le domaine de l'imaginaire. On y retrouve
cette tonalité humaniste et toujours cette puissante acuité à la condition des gens simples, propres aux romans noirs qui ont fait le succès de l'auteur. Ici il nous conte le sort d'une personne âgée de plus de 80 ans , qui attend la mort même s'il ne souhaite rien précipiter. Sa vie est derrière lui mais une nouvelle existence désincorporée s'offre à lui après sa mort. . Mais est-elle pour autant synonyme d'éternité ? Une éternité joyeuse s'entend. Rien n'est moins sûr.
Une curiosité littéraire à découvrir ne serait-ce que pour la qualité de l'écriture de l'auteur comme des remarques acerbes mais toujours très justes qu'elle contient sans parler de l'originalité de la thématique et de son traitement.

C'est un roman très court (mais qui aurait pu l'être encore plus), qui raconte l'histoire de l'"âme" d'une personne qui vient de décéder seule chez elle, entre le moment ou elle quitte son cadavre, et celui ou elle va disparaitre, s'évaporer, définitivement.
Le narrateur (l'âme) raconte sa découverte de ce "mécanisme" inconnu du cycle de la vie, se déplace sur terre et à jusqu'à la limite de l'espace sidéral, découvre d'autres ectoplasmes qui semblent dans la même situation qu'elle. Et elle décrit en parallèle avec une multitude de détails comment elle assiste à la décrépitude de son cadavre au fil des heures, des jours ainsi que son invasion par une multitude d'insectes variés, qui s'en repait, l'utilise comme support de ponte, ... etc
Comme je l'écrivais, cette histoire est originale, l'écriture est agréable, mais l'histoire aurait gagnée à être plus courte, car parfois on a l'impression de tourner en rond ...