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EAN : 9782290259092
96 pages
J'ai lu (20/10/2021)
3.29/5   319 notes
Résumé :
Deux voix, deux visages, deux récits. Édouard, la cinquantaine, répond à Élise, une adolescente de dix-sept ans. Ils avaient pourtant le même âge quand ils se sont rencontrés, quand ils se sont aimés. Ils se retrouvent trente-trois ans plus tard, à travers leur journal intime.Quel est cet amour si fort, si puissant qu’il peut renaître de la déchirure ?
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
3,29

sur 319 notes
Avant de commencer « Se le dire enfin », je me suis penchée sur cette petite nouvelle faisant office de préquel, comme une occasion de faire connaissance avec les personnages avant l'heure.

Les personnages, ils sont deux, Édouard et Élise. Et c'est à travers des extraits de leurs journaux intimes, dans lesquels chacun s'adresse à l'autre, que nous sont apportées quelques anecdotes de leur jeunesse et les circonstances de leur rencontre. Enfance, adolescence, vie de famille, vie au collège, puis au lycée, chacun a son propre vécu.

Édouard est enfant unique, timide, introverti pourrait-on dire aussi. Sujet aux moqueries, il tente de se faire plus discret qu'il ne l'est déjà, tout en se forgeant une carapace dure comme fer. de toute sa scolarité à Rennes, il ne se sera fait qu'un véritable ami, Denis, le seul à avoir toute sa confiance. Après une déception amoureuse en CM2, il s'est juré qu'on ne l'y reprendrait pas.

Élise est la petite dernière, arrivée après ses six frères (dont deux paires de jumeaux). Fille de militaire muté tous les deux-trois ans, elle a appris à ne pas s'attacher aux autres, afin de mieux vivre les déménagements. Adoptant un look bien à elle, elle aime sa fantaisie sans se préoccuper des regards des autres. Suite à la dernière mutation de son père, Élise arrive en cours d'année au lycée de Rennes à la rentrée de janvier. Chaussée de ses vieilles Kickers, de sa veste militaire et de sa robe rouge à rubans, elle débarque en cours de maths et croise pour la première fois le regard d'Édouard...

Petite nouvelle qui ne mange pas de pain mais qui met en appétit, d'autant que les personnages, à se confier pour eux-mêmes, deviennent vite des copains. Je me suis immédiatement identifiée à Élise, bien que je ne lui ressemble en rien. Mais moi-même étant fille de militaire, je sais ce que c'est que de changer d'école tous les trois-quatre ans... Et qu'on soit l'aînée ou la petite dernière de la famille n'y change rien : c'est perturbant quelqu'en soit l'âge, bien que vécu différemment en grandissant.

En si peu de pages, nous nous retrouvons propulsés dans les années 1980 à faire connaissance avec deux êtres que tout oppose depuis le début mais qui sauront se trouver. La plume toujours aussi sensible de l'autrice, sachant décrire avec brio les sentiments humains, est toujours aussi plaisante et électrisante.

Le seul reproche que j'aurais pu faire à ce mini-livre, c'est son prix. 6,20 € pour 96 pages : ça fait un peu cher la page... Mais l'ayant dégoté dans une boîte à livres, je ne me sens pas en colère comme bon nombre de lecteurs (mais je les comprends très bien).

Bref, tout ça pour dire que j'ai aimé cette petite mise en bouche, qui promet un roman en suivant plein de belles émotions, de sensibilité et d'humanité comme Agnès Ledig sait les faire. Je m'étais prévu un livre sur Auschwitz juste après cette jolie nouvelle, mais comme ne dit-on pas qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, je vais finalement directement enchaîner avec le roman d'Agnès Ledig.
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Habituellement je ne suis déjà pas une grande fan de l'autrice, mais elle arrivait quand même à éveiller un soupçon d'émotion.

Ici, ce livre, de 90 pages (6,20€, ça fait cher la page!!!), me donne surtout l'impression de gruger le lecteur tant l'histoire est vide et dénuée de sentiments.

À croire qu'il s'agit uniquement d'une pompe à frics.

"Compter les pages" aurait été un titre plus approprié.

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🎨 « Tu avais dix-sept ans quand tu m'as écrit ce qu'avait été ta vie avant moi. Juste avant que celle-ci nous sépare.
J'en ai cinquante, nous venons de nous retrouver. J'ai besoin de te raconter ce qu'était la mienne avant de te connaître.
Et le recul me fait dire que nous ne nous sommes jamais perdus, puisque nous nous sommes toujours aimés. »
(P.85)

🎨 Compter les couleurs. Vivre les premiers émois. Raconter l'enfance, les odeurs, les couleurs, les lieux. Se livrer. Dire les blessures d'antan, les peurs d'alors, les tourments et les passions incontrôlables, la découverte du corps et du coeur. Ce coeur qui bat, qui s'emballe, qui découvre lui aussi, qui transporte autant qu'il fait mal.

🎨 Édouard et Élise se sont connus alors qu'ils étaient adolescents. Dans ce très court roman, leurs deux voix se livrent, disent tout, de leur enfance à leur rencontre, à l'après. Il lui écrit trente ans après, et l'homme répond enfin à l'adolescente, pour rattraper le temps perdu, pour expliquer et enfin se livrer.

🎨 Les retrouvailles. Malgré le temps qui passe, rien n'a changé, tout est intact, peut-être plus dur encore… Indissociable du roman dont il est l'antépisode, j'ai hâte de découvrir l'histoire de ces amants perdus…
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Je livre une critique courte pour un récit très court !
J'ai été attirée par cette lecture pour «achever» la lecture de «Se le dire enfin», que j'avais lu il y a quelques temps déjà.
Alors je suis un peu déçue car, car même si je ne peux pas dire que je reste sur ma faim, puisque j'ai déjà lu la suite, c'est étrange de lire une sorte de préface après le roman lui-même.
Cependant j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver les 2 personnages principaux (1 femme et un homme) qui se livrent intimement sur leurs premiers émois amoureux, et qui permet de mieux comprendre le personnage d'Edouard dans le roman « Se le dire enfin ».
Ils ont 15 ans, à une époque où j'avais 15 ans moi aussi, et ça m'a ramené à mon adolescence, pendant ce récit, si court soit il ….. et juste pour ça, merci Agnès Ledig
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J'adore Agnès Ledig. Elle fait partie de mes autrices préférées. Je suis donc profondément peinée de mettre une note aussi pourrie à ce texte. Oui, je dis bien texte et pas roman...
J'en veux à la maison d'édition Flammarion. Comment peut-on faire payer 6.99 € pour un récit qui fait 50 pages ? Qui plus est, il ne s'agit pas d'une histoire avec un début et une fin ! Non, nous avons ici un texte très plaisant qui nous met l'eau à la bouche pour la suite des évènements... Soit l'achat du prochain roman de l'autrice.
Le principe est sympa et, de fait, j'ai du coup acheté la suite. Néanmoins, je trouve ça honteux de faire payer cette mise en bouche aux lecteurs. Il fallait l'offrir tout simplement !
Je déplore vraiment la méthode de Flammarion.
Concernant le texte en lui-même, je n'ai rien à lui reprocher. Que du contraire ! Je retrouve avec grand plaisir la si jolie plume de l'autrice.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Elle me prépara en parallèle à être fière d'afficher ma fantaisie, et m'apprit à laisser glisser les moqueries et les quolibets éventuels comme l'eau sur les plumes d'un canard, en me disant qu'il fallait prendre exemple sur lui, « paraître impassible en surface sans jamais perdre le rythme en profondeur pour avancer ».
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Je suis pour la paix dans le monde, les petites fleurs au bout des fusils. Ma mère me dit que c’est parce que je suis née en 1968, dans une époque peace and love . Elle m’explique que lui aussi veut le bien de tous, qu’il faut des militaires pour défendre les civils, et je ne la crois pas. Elle espère que je comprenne avec l’âge. En attendant, je subis les conséquences de l’engagement de mon père. J’ai appris à ne pas tisser de relation trop intense. Ni avec les filles, ni avec les garçons. Je sais qu’il faudra que je les laisse derrière moi à la mutation suivante. Poursuivre une relation à travers un échange épistolaire peut paraître exaltant les premières semaines, puis le romantisme s’espace avec le temps, les lettres deviennent rares et disparaissent sans que l’on s’en rende compte. Je ne dois pas avoir l’âme d’une George Sand. Je n’ai qu’une amie avec laquelle je corresponds désormais. Une seule.
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Il ne m’avait jamais été offert d’être le témoin de tant de détermination pour conquérir une fille. Elle feignait l’indifférence. Et cela ne faisait qu’accroître son désir. Lui qui n’avait eu jusque-là qu’à choisir parmi un parterre de prétendantes qui s’ouvraient comme des fleurs devant leur soleil, il se heurtait à un mur de résistance. Pour la première fois dans notre amitié, je faisais preuve de plus d’objectivité que lui, car s’il désespérait, je voyais pour ma part que la cause était acquise. Peut-être refusait-elle de passer pour une fille facile. À moins qu’elle n’aime ce temps où tout se joue et qu’elle veuille en faire durer le plaisir. Ce qui motivait Dédé en temps normal – du moins le croyais-je. Certains soirs, j’avais de la peine pour lui tant je sentais le désespoir dans ses propos. « Je ne peux pas passer à côté d’elle, tu comprends ? C’est comme si je savais que c’était elle. Comme si je l’avais toujours attendue. » Je lui opposais notre âge, plaidais l’erreur, la précipitation, à quoi il répondait qu’il n’y a pas d’âge pour être sûr.
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Oh ça oui, j’ai été heureuse quand j’étais petite. Surtout d’avoir été une fille après six garçons. Je bénéficiais de la protection de six gardes du corps qui prenaient leur rôle très à cœur. Notre père, en mission longue dans la plupart des conflits armés du globe, partait, uniforme et sac en toile kaki sur le dos, en laissant derrière lui notre mère et sa flopée de petits. Seule à la tête de cette tribu, elle tenait l’organisation d’une main de fer tout en nous apportant le velours de sa tendresse. Nous avions parfois envie de la détester pour sa rigueur qui n’avait rien à envier à celle, militaire, de notre père, mais nous l’aimions. Très tôt, chacun eut à participer aux tâches quotidiennes et les plus grands avaient la responsabilité des petits. Quant à moi, j’ai appris ce qu’une femme doit connaître pour s’occuper de son foyer. Heureusement, elle commence à comprendre que je ne suis plus une gamine et que j’ai envie d’autre chose que de faire des enfants et rester à la maison.
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On savait frapper mes émotions pour les faire déborder. On juge, on se moque, on insulte, on trouve les points faibles, on met à genoux pour humilier, on se moque de plus belle. Cercle vicieux enclenché, pronostic lacrymal engagé. Je serrais les dents et je respirais par le nez à la moindre vague de larmes qui naissait sous leurs mots. En toute chose, l’entraînement permet de progresser.
Je renonçai assez vite au football pour me réfugier dans les parties annexes de la cour, où les filles s’abritaient déjà, recluses pour ne pas déranger ces activités que les garçons imposaient. Elles m’adoptèrent avec plus ou moins d’enthousiasme. Certaines voyaient en moi le garçon inoffensif, à l’âge où exécrer le sexe opposé s’apprend comme les tables de multiplication. D’autres, plus méprisantes, ne me trouvaient aucun intérêt, elles qui déjà se souciaient d’être remarquées, adulées, approchées par les fauves transpirants d’avoir joué des coudes autour d’un ballon.
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Vidéo de Agnès Ledig
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/agnes-ledig-un-abri-de-fortune-53745.html Entrer dans un livre d'Agnès Ledig, c'est se couper du monde, retrouver l'essentiel, s'interroger sur son propre parcours, imaginer une autre façon de vivre le quotidien. Depuis son premier roman « Marie D en haut » en 2011, suivi de « Juste avant le bonheur », Agnès Ledig est devenue une auteure majeure, fédérant autour d'elle un public fidèle, sensible à ses histoires contemporaines et à son écriture belle et fluide. Pour son 10ème roman, « Un abri de fortune », elle nous entraine dans les Vosges, là où elle-même s'est installée avec sa famille il y a quelques temps. Là, dans cette nature intacte, Capucine et Adrien, ont reconstruit leurs vies, eux que le destin avait confronté au pire. Nous les avions déjà croisé dans le précédent titre d'Agnès Ledig, « La petite reine » mais précisons-le, ce nouveau roman n'est pas une suite. Ensemble, Capucine et Adrien ont retapé une ancienne ferme, et tout en assurant le travail des champs et l'entretien des bêtes, ils ont fait le choix d'accueillir chez eux des personnes en reconstruction. Tout cela sous le regard de Jean, 90 ans, qui a toujours vécu ici et qui, assis chaque jour sur son banc, assiste avec discrétion aux allers et venues des uns et des autres. Et voilà Clémence, Rémi et Karine. Ils ne se connaissent pas. Tous les trois sont un peu paumés, ont été brinquebalés par la vie, tentent de masquer les maux qui les taraudent et se retrouvent ainsi dans cette ferme isolée des Vosges pour essayer de redonner un sens à leur existence. Chacun garde jalousement le secret qui le tenaille jusqu'au jour où un secret encore plus grand va leur permettre de déverrouiller leur mal-être. Avec sa plume douce, délicate et sensible, Agnès Ledig parvient une fois encore à nous toucher au coeur. Au-delà de cette belle histoire de résilience et d'entraide, dans laquelle des thèmes forts et douloureux sont abordés, elle nous rappelle aussi combien la nature, les gestes simples, l'écoute des autres peuvent nous aider à apaiser nos émotions excessives et nos idées noires. Une leçon de vie et d'espoir que chacun pourra interpréter à sa façon. « Un abri de fortune » d'Agnès Ledig est publié chez Albin Michel
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