AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246764618
304 pages
Grasset (27/02/2013)
3.62/5   32 notes
Résumé :
La vérité et l’amour doivent triompher du mensonge et de la haine. « Par ce slogan célèbre, Václav Havel résuma l’esprit de la Révolution de velours. J’ai tenté de faire résonner ces mots dans l’intimité de nos vies. " C.L.

Francesca est française et enseigne l’histoire-géographie. Adolescente elle a adhéré, un temps, à la Jeunesse communiste. Après l’élection de Nicolas Sarkozy, elle quitte la France pour suivre son mari, diplomate, à Prague. Elle do... >Voir plus
Que lire après Vérité et amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 32 notes
5
0 avis
4
12 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis
Critique publiée sur mon blog : http://marcbordier.blogspot.fr/search?q=Claire+Legendre

le dernier livre de Claire Legendre, Vérité et amour, emprunte son titre à une phrase par laquelle Vaclav Havel résumait l'esprit de la révolution de velours qui fit chuter le régime socialiste en Tchécoslovaquie en novembre 1989 : "La vérité et l'amour doivent triompher du mensonge et de la haine". Ce roman raconte l'histoire de Francesca, une professeur d'histoire-géographie originaire de Nice venue suivre son mari expatrié dans les frimas de la capitale tchèque. Conseiller culturel à l'ambassade de France, ce dernier est davantage soucieux de la progression de sa carrière que du bonheur de son épouse. Aliénée dans ce pays inconnu dont elle ne parle pas la langue, malheureuse dans son couple qui bat de l'aile, Francesca mène la vie dorée et désoeuvrée de "femme d'expat' ". Après quelques semaines d'errances dans les rues et les cafés de cette ville étrangère, elle commence à se reconstruire en donnant des cours de français à des Tchèques désireux d'apprendre notre langue.
Ce récit est celui d'une initiation et d'une libération. Ancienne adhérente de la Jeunesse communiste, Francesca a rencontré son mari sur les bancs de la fac, et elle partage avec lui de solides convictions d'intello bobo de gauche. Elle quitte la France au moment de l'élection de Nicolas Sarkozy, qu'elle associe dans l'incipit du roman à la déliquescence de son couple : "Sarkozy a été élu et nous avons cessé de faire l'amour." Venue à Prague dans l'espoir de redonner vie à un amour déclinant, elle va en quelque sorte vivre sa propre révolution de velours, remettant en cause sa vision du monde et de son mariage jusqu'à ce que la vérité de ses aspirations profondes triomphe du carcan de mensonges et de froide détestation dans lequel elle vivait enfermée. A Prague, au contact de son petit groupe d'élèves, elle découvre une univers inversé dans lequel l'idéologie communiste n'est pas le visage de la résistance à un système de domination, mais le symbole même de l'oppression, tandis que le capitalisme libéral porte l'espoir d'une vie meilleure. Elle effectue ainsi un cheminement intellectuel qui l'amène à nuancer et enrichir ses convictions sans pour autant y renoncer. Parallèlement, elle est amenée à porter un autre regard sur son mariage : au départ résignée face à l'indifférence froide et goujate de son mari infidèle, elle finit par ouvrir les yeux et découvrir que l'idéaliste humaniste qu'elle a aimé autrefois s'est transformé en un arriviste ordinaire capable de sacrifier ses collègues pour faire progresser sa carrière. A son tour, elle finit par le tromper, sinon en actes, du moins en intention, et par se détacher complètement de lui. A la fin du récit, transformée intellectuellement et libérée sentimentalement, elle s'envole pour une nouvelle vie à Montréal.
J'ai bien aimé ce livre. Construit sous la forme de chapitres courts dont les titres sont autant d'allusions à l'histoire, l'actualité ou la littérature ("Visages humains", "L'occasion de se taire", " L'ère du soupçon", " La putain de la République"), il est mené à une rythme vif dans une langue qui sait emprunter aussi bien au registre littéraire qu'à la langue triviale, notamment lorsqu'il évoque le désir et les chassés-croisés amoureux. Tour à tour roman psychologique, chronique politique, récit de voyage ou roman d'espionnage, il saura vous tenir captivé jusqu'à la dernière page, et je ne saurais trop vous conseiller de le lire.
Lien : http://marcbordier.blogspot...
Commenter  J’apprécie          60
En 100-150 mots, pourquoi ce livre? (Ici, vous devez décrire les circonstances de votre expérience de lecture : quel est le contexte qui vous a poussé à faire ce choix? Ce sont les autres parties qui porteront davantage sur ce que vous en avez pensé.)

Cette lecture était proposée dans le cadre de ce cours pour une activité de groupe. Les thèmes évoqués dans le titre et la quatrième de couverture ont tout de suite piqué ma curiosité : amour (thème universel!), vérité (comment l’auteure traitera-t-elle le lien entre les deux?), sentiment d’étrangeté (qui n’a pas déjà vécu cela dans sa vie?), expatriation, etc. De plus, je me suis découvert une « affinité » avec l’auteure Claire Legendre en consultant sa biographie. J’ai terminé voilà quelques années mon baccalauréat en littératures de langue française à l’Université de Montréal et, au moment où j’ai eu mon diplôme, Claire Legendre commençait à enseigner dans le département de littératures. Si la coïncidence est anecdotique, elle a néanmoins contribué à me donner envie de lire ce roman.

En 75-100 mots, un premier aspect qui m’a plu :

J’ai aimé l’évolution et le jeu de la narration dans le roman. Legendre est habile à faire des sauts entre la narration au « je » (où l’attention est focalisée sur le point de vue du personnage principal, Francesca) et à la troisième personne du singulier (où on suit la progression de l’histoire d’un point de vue omniscient et plus descriptif-objectif). Cela donne un effet « d’ascenseur » vraiment dynamique; par exemple entre l’intensité et la légèreté des émotions ou des situations vécues; ou entre la détresse psychologique de Francesca et la dérision de certains événements.

En 75-100 mots, un second aspect qui m’a plu :

La plongée dans l’intimité et le quotidien de Francesca et de son mari, le « vice consul », m’a marquée, voire choquée. L’usure du temps ayant réduit leur relation à de la froideur, du sarcasme, de la méchanceté et de la violence verbale, j’ai à plusieurs reprises pris le parti de Francesca, qui encaissait les remarques et le désamour de son mari, sans vraiment dire un mot. Pourquoi ne réagit-elle pas plus autant?! J’ai aimé comment ce roman a remué en moi des émotions. J’aurais souhaité être l’amie de Francesca pour l’épauler dans sa crise existentielle et de couple!

En 75-100 mots, aspect qui m’a moins plu :

Je ne suis pas très familière à la politique européenne et ne m’y intéresse pas particulièrement, alors les passages où la narratrice décrit l’actualité politique de la France et de la République Tchèque sont ceux qui ont le moins retenu mon attention. Notamment, j’ai eu du mal parfois à comprendre certaines informations politiques (telles que les noms de partis et leur orientation, les noms des politiciens, les régimes politiques en France sous différents présidents, etc.), car je manquais de connaissances en la matière.
Commenter  J’apprécie          20
Legendre raconte dans Vérité et amour l'histoire de Francesca, originaire de Nice, qui suit son mari, conseiller culturel à l'ambassade de France, à Prague. Ce roman initiatique dévoile le parcours d'une femme faisant l'expérience de la perte de repères, mais aussi celle de l'échec de son mariage. le récit propose une évolution quant au parcours de Francesca, des points de vue politique, social mais aussi amoureux. Bien que la redécouverte de son identité dans ce milieu étranger m'ait semblé bien rendue par le roman, l'évolution m'a paru bien tardive et pas totalement complétée au plan amoureux. Tout au long de ma lecture, c'est ce côté pathétique du personnage qui m'a sauté aux yeux – au sens de pitoyable, voire misérable. Ce terme est bien sûr très fort et à nuancer, mais la dépendance à son mari m'a choquée dès le départ et, à mon grand désarroi, cette frustration ne s'est pas dissipée. Si l'amour prend une importance colossale dès l'incipit du roman(1), Francesca accepte le paternalisme de son mari jusqu'à la fin(2) et ne s'affranchit pas tout à fait de sa dépendance à lui(3). Même lorsqu'elle semble prendre de la distance par rapport à lui, une dépendance plus générale à l'amour des hommes semble substituer à celle de son mari(4). Je ne nie pas toute forme d'évolution sur le plan romantique : . Il me semble tout de même que le roman ne propose pas de réelle évolution de sa pensée critique par rapport à la vie amoureuse et au rôle des femmes.



Commenter  J’apprécie          00
1. En 75-100 mots, pourquoi ce livre?
J'ai choisi ce livre dans le cadre d'un cours à la maîtrise en science de l'information à l'Université de Montréal. Deux titres nous étaient proposés dans le cadre d'une activité de lecture et le roman de Claire Legendre est celui qui a attiré mon attention. Lors de mes études au BAC en anthropologie, j'ai suivi un cours qui parle de la globalisation et la mondialisation. On y a abordé le sujet des expatriés, ce sujet m'avait beaucoup intéressé à ce moment. Je me suis dit qu'il serait intéressant de choisir un livre qui traite de cet aspect.

2. En 75-100 mots, un premier aspect qui m'a plu :
L'aspect de l'expatriation m'a plu. L'auteure décrit bien les émotions auxquelles un expatrié peut ressentir. le sujet est abordé du point de vue d'une femme qui s'est expatriée par amour, donc avec des défis différents. Tout au long du livre, il est intéressant de voir la progression du personnage et la manière dont elle s'approprie sa nouvelle ville et ses nouveaux repères. Elle rencontre des personnes qui confrontent ses convictions, tout au long de la lecture, on remarque les changements qui s'installent tranquillement chez le personnage principal.

3. En 75-100 mots, un second aspect qui m'a plu :
Le deuxième aspect qui m'a plu, ce sont les relations interpersonnelles de Francesca. La relation avec son mari qui est conflictuelle. Je trouve que l'état d'esprit est intelligemment décrit. On y voit bien les paradoxes auxquelles elle est confrontée. de cette relation découle une liaison que Francesca a avec un de ses élèves. Elle souhaite lui plaire et pousser sa relation un peu plus loin, mais il y a toujours quelque chose qui la retient. L'histoire de séduction et les non-dits entre les deux personnages sont fascinants à suivre.

4. En 75-100 mots, un aspect qui m'a moins plu :
Les références sur la politique française sont un aspect qui m'a moins plu. le personnage principal est d'origine française et il y a beaucoup d'allusions aux événements politiques de cette époque avec le président Sarkozy et l'élection de François Hollande. La description est parfois lourde et difficile à comprendre pour ceux qui ne suivent pas la politique française. Les discussions entre Francesca et son élève tournent autour de la politique et les dialogues ne sont pas évidents à suivre.
Commenter  J’apprécie          20
Selon l'idée évoquée par Bourdieu (1998) qui défend un fictif se mêlant et se mélangeant au réel et si l'on considère que c'est une caractéristique importante dans le jugement d'un livre, on peut donc apprécier une oeuvre entièrement pour son ou ses personnages. Il s'agit aussi d'un attrait usuel d'un roman (Saricks, 2005). Dans le cas de Vérité et Amour, il est difficile d'aimer le livre sans aimer le personnage ou tout du moins sans lui trouver un quelque chose qui provoque une réaction intérieure. Tout est basé sur ce personnage qui est narrateur participant (Allo Prof, s.d). On apprécie sa lecture car l'on veut savoir, on aime comprendre ce que vit et ressens Francesca, on veut voir les choses à travers son regard. On peut bien sûr comparer son histoire, ses amis, ses péripéties avec les nôtres mais on cherchera avant tout à savoir si l'on aurait réagit de la même manière et pourquoi. Finira-t-on par trouver Francesca bête, touchante, pathétique ? Supportera-t-on ses décisions ? Comme l'énonce Maatta (2010) : « I can stand a book that has bad plot and good characters ».
En oubliant nos perceptions et nos goûts, que peut-on dire objectivement de Francesca ? C'est une jeune femme française, amoureuse d'un homme et animée de convictions et de principes. Il s'agit d'un personnage complexe tiraillé par ses émotions. Une femme à la fois forte et faible que l'on pourrait qualifier en un mot d'introspective. On déroule quelques moments de vie de cette héroïne ordinaire.

Liste de référence :

Alloprof. (s.d). Français, les types de narrateurs. Repéré à http://www.alloprof.qc.ca/BV/Pages/f1054.aspx

Bourdieu, P. (1998). Les règles de l'art : genèse et structure du champ littéraire. Paris, France : Seuil.

Maatta, S. (2010). A few good books : using contemporary readers' advisory strategies to connect readers with books. New York, New York : Neal-Schuman Publishers.

Saricks, J-G. et Brown, N. (2005). Readers' advisory service in the public library. Chicago, Illinois : American Library Association.
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (3)
LeDevoir
30 décembre 2013
Ce roman d’esprit pragois, au lyrisme redevable à Bohumil Hrabal, bâtit son intrigue sur la collusion de l’intime et du social.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
04 juin 2013
Roman d'amour, politique, d'espionnage, même fantasmagorique: Vérité et amour réunit tout cela autour de la quête identitaire d'une expatriée française à Prague...
Lire la critique sur le site : LaPresse
Actualitte
06 mai 2013
Claire Legendre est sans doute un écrivain soucieux de toujours inscrire l'intime dans l'époque, dans l'Histoire et dans le temps, ce qui donne à une histoire son plus fort écho.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’expatriation est un grand sac en toile de jute dans lequel on fourgue à la va-vite tous les problèmes, toutes les névroses, on les y enferme solidement avec une ficelle et ça barbote à l’intérieur, ça fabrique des monstres, ça ne vous laisse pas tranquille. C’est pratique à emporter avec soi, ça résume. On échange la kyrielle des peurs enfantines, des phobies, des traumas, des obsessions, et même l’ensemble des soucis rationnels contre un seul grand tout, étiqueté « expatriation ». Et vous voilà guéri. Vous n’avez plus qu’un seul problème à gérer, un problème bien identifié. (p. 14)

C’était un peu vexant de ne pas comprendre. Comme pour la langue, je me retrouvais à l’écart une fois de plus, exclue par mon étrangeté : étrangère toujours, définitivement, de comprendre que mes efforts sont vains, de mesurer la dérision du chemin parcouru et l’ampleur du mystère encore, de cette langue qui se dérobe à la mienne, de ses strates à creuser, je n’ai pas les outils. (p. 286)
Commenter  J’apprécie          60
J'ai toujours imaginé des toboggans qui descendraient depuis les fenêtres des immeubles et qui permettraient de rejoindre la rue en s'y laissant glisser. On pourrait se jeter par la fenêtre sans se faire mal.
Commenter  J’apprécie          70
Partager le rêve, même vain, de se retrouver, semblait la forme la plus aboutie de la relation.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Claire Legendre (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Legendre
Vous avez peur des araignées, du vide, du regard des autres, de la maladie. Qu’on vous trahisse, qu’on vous abandonne, que les prédictions de la petite gitane se réalisent.
Vous arrêtez de fumer, vous fuyez les insectes et les confidences médicales, vous évitez de monter sur scène, de prendre l’avion, de tomber amoureux, de vous pencher au balcon. Vous ne passez pas le permis de conduire et vous commencez à lire les romans par la fin, un peu comme on mettrait une ceinture de chasteté.
Vous croyez que vous êtes paré, qu’on ne pourra jamais vous prendre au dépourvu, qu’il ne vous arrivera rien.
Et puis on découvre un papillon dans votre poitrine, vous le sentez battre des ailes. Vous ne pourrez pas faire mine de l’ignorer…
Essai autobiographique sur la peur, Le nénuphar et l’araignée explore les symptômes, les sources et la genèse de l’angoisse, de la plus intime à la plus ordinaire.
+ Lire la suite
autres livres classés : expatriationVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (57) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3661 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..