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Depuis La barbarie au visage humain paru en 1977, chaque cataclysme annonce l'apparition de Bernard-Henri LEVY sur nos écrans et les rayons des librairies. Il est donc logique que le COVID nous vaille un nouvel opus mais Ce virus qui rend fou est une lecture interpellante, voire une divine surprise !

Les virus (et les coronavirus) existent de toute éternité et notre pays a subi en 1958 et 1968 des épidémies qui ont tué des dizaines de milliers de patients sans que l'activité en souffre et que la mémoire humaine en ait été traumatisée. Epoque où ni les chaines d'informations continues ni les médias sociaux n'existaient pour abrutir les citoyens de prévisions aussi macabres qu'inexactes.

Désormais, nous vivons dans la civilisation du « principe de précaution », du « sortons couvert », dans un univers virtuellement stérilisé qui induit la nécessité des « gestes barrières », conduit à la « distanciation sociale » et aboutit à la bêtise du confinement. BHL souligne la folie collective que nous avons connue pour occulter les fautes et les défaillances de nos dirigeants et technocrates (masques, tests, euthanasie). Il n'y a pas de monde sans virus, pas d'humanité sans virus. Pas de vie sans mort.

BHL est révolté par le voile du confinement qui a masqué les dramatiques événements du Niger, de Syrie, de Libye pour le plus grand bonheur des dictateurs.

L'homme est un animal social et BHL en héritier de Pascal, Hannah Arendt et Jean Baudrillard dénonce une culture du masque et du refus de l'autre perçu comme menace potentielle.
Hier le malade du Sida était le pestiféré ; aujourd'hui le « coronaviré » est perçu comme une bombe bactériologique, privé d'obsèques et condamné à disparaitre dans un four crématoire.
L'hygiéniste est la fin de la transcendance. La peur de la maladie pousse à abdiquer sa liberté en faveur d'une illusoire sécurité.

Au siècle dernier, Paul Claudel mettait en scène Violaine donnant un baiser au lépreux dans son mystère L'annonce faite à Marie … Belle leçon d'humanité qui démontre que la lèpre n'est pas inhumaine, que la misère doit être partagé et qu'elle est rédemptrice.

BHL reprend la formule «n'ayez pas peur » pour nous inciter à ouvrir les bras aux malades conformément à notre héritage judéo-chrétien. En nous ouvrant les yeux, il interrompt le bal masqué et sa danse macabre, et ouvre notre esprit à la petite fée Espérance chère à Péguy.

Un livre mince en apparence, mais qui ouvre une réflexion salvatrice. Un ouvrage incontournable pour qui espère en l'humanité du « monde d'après » et donc en l'avenir de la civilisation.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Si on m'avait dit qu'un jour je lirai un bouquin de BHL, j'aurais probablement parié ma chemise du contraire et, j'aurais perdu.
Après l'avoir entendu chez Ruquier à propos de son nouveau bouquin, j'ai eu envie d'en savoir plus sur ce qui avait amené un discours qui, s'il ne me convainquait pas sur tous les points notamment sur le plan économique, ne me semblait pas si éloigné de ce que je ressentais par rapport aux délires qu'a pu faire naître le « qu'au vide dit neuf ».
Deuxième livre en trois jours sur le sujet (la légende du crachin breton s'étant révélée exacte depuis trois jours aidant) après l'excellent « La revanche de la nature » d'Aymeric Caron, j'étais motivé.
Premier constat en refermant le bouquin, BHL est très soft (du mal à assumer ?) quand il a un contradicteur en face. du moins sur le plateau d'On n'est pas couchés il y a quinze jours. Que j'aurais aimé qu'il ait Aymeric Caron en face de lui.
Je me pose quand même une question. Qu'est ce que je n'ai pas compris ? Ce qu'il dit pour vendre son livre ou alors son livre ? Les deux ? Peut être…

« Ce virus qui rend fou » , c'est le type même de bouquin qui me laisse le cul entre deux chaises.
D'un coté, il y a un constat, des faits, des réserves sur la manière dont la situation a été appréhendée qui font que je ne peux qu'être d'accord avec certains propos. Et puis de l'autre il y a tout ce que je déteste, cet étalage de culture, ces références religieuses, et la Torah par ci et Rabbi truc par là, le peuple Juif, et puis le pape, Jésus, les chrétiens (à noter que s'il déplore la désertification des églises et des synagogues pendant la période de confinement, pas un mot pour les mosquées…mais j'y reviendrai brièvement plus tard sur les musulmans), et puis les philosophes grecs avec bidule qui a dit ça et tel autre encore ça et puis Sartre et puis Giono et puis Claudel, Mauriac, Villon, Genet, De Gaulle… stop, n'en jetez plus !!! Et toi Nanard, sans tes références et tes citations, t'en penses quoi de tout ça ? Ton opinion, celle qui n'est pas dictée par une culture débordante, ton ressenti, quel est-il une fois débarrassé de tout ce tape à l'oeil ?
Oui ce bouquin a tout ce qu'il faut pour que je le « massacre ». Il est puant de mépris (sous couvert d'ouverture à l'autre), il est rempli de contradictions.

Nous sommes tous enclins à interpréter un texte ou un discours selon nos sensibilités politiques, écologiques ou autres et je crois que là BHL s'est lourdement trompé quant au intentions de tous les gens qu'il prend de haut, ceux qui ont pu croire un instant que ces deux mois de confinement seraient peut être l'occasion de se questionner sur nos modes de vie et de pourquoi pas les changer pour un monde meilleur.
BHL voit dans cette démarche stupide un repli sur soi, une glorification du Moi. Parce que probablement, malgré ses reportages aux quatre coins de la misère du monde, ce monde tel qu'il est lui convient. J'en doute alors je ne comprends pas. Réfléchir sur soi, changer des habitudes nuisibles à tous (et encore plus à ceux qu'on ne voit pas en Afrique ou en Asie) c'est penser collectif et non à sa gueule. Il parle de cet état d'esprit en l'opposant à des textes d'auteurs séquestrés comme Kafka, Xavier de Maistre, Genet, Proust, Sade, Villon et beaucoup d'autres en nous demandant si nous pensons qu'ils ont aimé leur « confinement » ? Quel rapport ? Quelle indécence de comparer une remise en question aléatoirement salutaire due à un élément indépendant de notre volonté qui nous a partiellement isolé (pour ce qui est du bien fondé de cette isolation forcée c'est un autre débat) avec une privation totale de liberté.

L'Homme n'est pas un animal pour BHL et il s'amuse de ces gens s'émerveillant de voir une biche sur la plage désertée, de voir un sanglier en centre ville ou tous ces animaux dans des endroits improbables, endroits d'où nous les avons chassé pour bétonner, pour créer entre autre des magasins d'inutile.
Et puis les écolos, les végans les ravis de la crèche, quel mépris pour eux dans ces pages. Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg pour les plus grandes villes de France viennent d'élire des maires écolos sans parler de Lille qui à 200 voix près… Oui Paris est écolo ou alors qu'on arrête les procès faits à Hidalgo. Oui Nanard, les écolocrates et les végétocrates, comme vous les appelez ont envie de changer leur vie, de penser Vie.
L'Homme n'est pas un animal, c'est un Homme ? Un chien n'est pas un animal, c'est un chien ? J'ai bon ?
Il ne manque pas non plus de rappeler aux abrutis verts qu'il se déplace en avion pour témoigner de la misère du monde pendant que le reste de l'humanité (enfin nous quoi, les nantis) ne pense qu'à sa petite santé. Alors mesdames et messieurs les verts, vous qui ne savez pas, touchez pas à l'avion.

Je ne vais pas m'étendre sur tout ce qui est références religieuses mais j'avais dit que je reviendrai sur le seul point abordé sur les musulmans.
« le Hezbollah s'est confiné.
Le Hamas, qui déplorait alors huit cas, a déclaré n'avoir plus qu'un but de guerre, obtenir des masques d'Israël : ‘'des masques ! des masques ! notre royaume pour des masques ! nous viendrons, si besoin, couper le souffle à six millions d'Israëliens''.
Daech a déclaré l'Europe zone à risque pour ses combattants qui ont filé se moucher dans des kleenex à l'eucalyptus, au fond de quelque caverne syrienne ou irakienne ».
Chacun en pensera ce qu'il veut…
Il y a bien aussi un petit missile pour le pape mais bon… bref.

Une dernière chose car il va finir par être beaucoup trop long ce billet, j'ai bien aimé cette hallucinante contre vérité d'une bêtise et d'un mépris de compétition :
« Et, quant au projet d'appuyer sur le bouton pause pour permettre à la planète de souffler, quant à cette coupure de courant de la mondialisation que, selon des écologistes à l'âme d'autruche, la nouvelle fée électricité, avec ses énergies ioniques et renouvelables, allait enfin opérer, quant à cette mise entre parenthèse, cette suspension, cette épochè, des lois du monde d'avant dont on nous entretenait partout et dont le Covid devait être le disjoncteur, bravo ! c'était en train de marcher ! mais pas comme on nous l'avait dit… pas dans le sens d'une plus grande égalité… car ce sont les damnés dont on était en train de se séparer et ce sont eux qui allaient payer au prix fort notre générosité radicale ».
Sauf que toute cette misère qu'il côtoie à longueur de voyages est due en grande partie à la mondialisation qui entretient ce que la colonisation avait commencé il y a bien des siècles. Ceux qui payent au prix le plus fort depuis toujours, ce sont les habitants des pays que BHL « visite » et ils ne payent pas autre chose que nos inconsciences. Parler de « générosité radicale », ça en devient obscène.

Voilà quelques points parmi d'autres qui m'ont donnés quelques rougeurs et si j'aurais bien remis quelques citations hautaines, je n'ai pas eu le courage de rouvrir ce bouquin.

Vous l'aurez peut être compris, si je conseille un livre sur le confinement, ce sera sans aucune hésitation celui d'Aymeric Caron.
Sinon, cette fois je suis prêt à parier mon pantalon que c'était ma première et dernière lecture de BHL.

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Juin 2020, dans « Ce virus qui rend fou », Bernard-Henri Lévy s'interroge sur les enseignements de l'épidémie due au COVID-19, sur ce qu'elle révèle de la société et s'insurge contre la « terreur » qui a été insufflée.

Une épidémie à ce niveau est toujours un désastre sanitaire, en même temps qu'un drame social, mais BHL regrette la place, démesurée selon lui, accordée au COVID-19 dans l'espace médiatique, faisant pratiquement disparaître de l'actualité les sujets graves. Il fait la part belle à de nombreux auteurs car il a gardé de ses années de formation certaines références qu'il se flatte de pouvoir nommer : Platon, Foucault, Canguilhem, Althusser, Jankélévitch ou le psychanalyste Jacques Lacan… sans que ce soit toujours judicieux.

La position de BHL est que le confinement et le tapage médiatique causent autant de dommages que les méfaits de la pandémie. En raison de nombreuses lacunes, ce court livre n'apporte rien de nouveau aux lecteurs qui ont déjà maintes fois entendu ou lu les articles des journalistes ou les interventions des personnels médicaux.
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Citoyen du monde, défenseur des peuples oubliés ou massacrés dans les parties les plus reculées de la planète, Bernard-Henri Levy ne pouvait pas voir d'un bon oeil les mesures de restriction des libertés mises en place par un grand nombre de pays pour contenir la propagation du virus SARS-COV-2. Il clame haut et fort sa "colère" dans ce petit livre et dans plusieurs interviews qu'il a données à l'occasion de sa parution.

Logiquement, il devrait alors se ranger derrière les gouvernements qui ont refusé le confinement : Boris Johnson (jusqu'à ce qu'il change d'avis), Donald Trump, Bolsonaro et le gouvernement suédois, notamment. Mais de ceux-là, il n'est absolument pas question dans cet essai. Pas plus que du nombre des morts provoqués ou évités par les différentes politiques de lutte contre le virus. Alors, il nous parle d'économie, de chômage, du creusement de la dette ? Pas plus. du sacrifice des agents hospitaliers ? Pas davantage.

En réalité, les faits n'intéressent pas BHL. Il jette seulement un bref coup d'oeil à cette pandémie et en tire deux ou trois considérations tellement générales, tellement péremptoires que, même si elles ont une part de vérité, on a peu envie d'en débattre avec lui.

Les médecins et les scientifiques ont pris une place excessive dans le débat public, nous dit-il. Ils ont selon lui "pris le pouvoir". Je dirais que, pour le cas de la France (BHL, lui, reste toujours dans les généralisations et ne regarde aucun cas particulier), on a surtout vu beaucoup de controverses et , pour ma part, j'ai eu le sentiment que c'était bien les politiques qui prenaient les décisions et en assumaient la responsabilité. Par exemple, pour la date et le rythme du déconfinement.

Mais là où je suis près de perdre mon calme, c'est quand BHL du haut de sa grande sagesse, nous traite quasiment de collabo pour avoir si facilement accepté de nous confiner. A l'en croire, nous serions, nous les humains, (encore une fois, il ne fait pas de différence) des personnes qui aiment se replier sur soi, en fait, nous avons vraiment aimé nous confineer dans "notre terrier" car nous détestons nous occuper de notre prochain. La Preuve (avec un P majuscule) de ce vice terrible que BHL pointe d'un doigt accusateur : les Ouighours, les Bengalis, les Somaliens, les Syriens avaient disparus de nos écrans de télévision, nous leur tournions le dos pour ne nous occuper que nos petits éternuements. Et si c'étaient pour nous occuper de nos vieux, encore ! Mais non, là aussi nous leur avons tourné le dos, les laissant mourir seuls...

Cette sagesse, je lui la laisse bien volontiers. Je la trouve totalement hors sol, déconnectée des véritables situations qu'ont vécu et vivent encore des millions d'humains, déconnectée des risques encourus (et notamment par les personnes âgées), déconnectée des véritables chiffres de la pandémie, qui est toujours en cours, déconnectées des décisions réellement prises par les dirigeants.

Un petit livre (le mot d'essai serait excessif) vite torché entre deux avions, entre deux interviews. de la fast-pensée, comme il y a des fast-food.

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Moi qui ne suis pas philosophe et n'ai jamais lu le moindre livre de BHL, je me suis dit ". Et puis, il y a eu le passage sur le plateau de "La Grande Librairie", je me suis ravisé "et pourquoi pas après tout". Lorsque, sur ce même plateau j'ai su que l'intégralité des droits étaient reversés à l'ADELC, association pour le développement de la librairie créative, j'étais convaincu.
Mon premier sentiment m'a conforté dans le fait qu'un philosophe ne peut être complètement compris que par des philosophes tellement ça regorge de références littéraires ou d'articles de références qu'il faudrait refaire trois ans d'études.
Mais, allons, arrêtons de nous flageller. J'ai capté ce qui était à ma portée et Dieu sait qu'il y a énormément de quoi enrichir mon propre discours sur le sujet. J'ai lu cet essai avec un bloc et un stylo pour être sûr de me souvenir de tout.
Franchement à aucun moment je me suis senti ailleurs qu'à ma place en lisant les colères et les analyses de BHL.
Suis-je d'accord avec tout ? Non, sûrement pas mais j'ai le droit maintenant de comparer ses avis et le mien.
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J'ai l'impression de ne pas avoir lu le même livre! Je n'apprécie pas beaucoup BHL (philosophe pour caniche a dit quelqu'un de méchant) mais ici j'ai l'impression qu'il écrit haut et fort ce que je pense tout bas; rien contre le confinement si c'est une mesure efficace mais n'entendre parler de la covid avec des propos contradictoires, cela m'a gonflée. Plus rien ne semblait se passer dans le monde...avez-vous vu le dessin animé Palu contre Corona? C'était très parlant.
Je m'inquiète du tout sécuritaire: le terrorisme et maintenant la Covid donnent des mesures liberticides peut-être définitives.
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J'ai été moi aussi surpris par la passivité des Français durant ce confinement imposé à tous. D'une manière générale, quand une crise agite le monde ou mon pays, je ressens le besoin de me renseigner afin de comprendre ce qui s'est passé. Si c'est aussi votre cas alors je ne vous recommande pas ce livre, qui ne m'a pas vraiment convaincu.


Car les gens ne sont pas fous. Et Bernard-Henry Lévy n'est pas psy (ou sociologue). Il est philosophe, tendance moraliste. Et c'est un travail tout à fait respectable. Travail critique en l'occurence, comme l'atteste le prologue où l'auteur tente de trouver des explications à cette crise, toutes négatives. le premier chapitre (Reviens, Michel Foucault) traite de la société de contrôle biopolitique et de la montée du pouvoir médical. C'est la partie que j'ai trouvé la plus pertinente. le second (Divine surprise) est plus anecdotique. Il concerne certains extrémistes se rejouissant presque de voir une humanité punie pour ses méfaits. Je suis ensuite en total désaccord, avec le chapitre sur l'enfer du repli sur soi (Le confinement délicieux), ainsi qu'avec celui qui postule que "la vie ne vaut rien si elle n'aspire à la « bonne vie » " (La vie, disent-ils). Pour finir, BHL se désole qu'on ait, pendant toute cette période, "oublié les oubliés" (L'adieu au monde ?).


Ce petit livre constitue sans doute une bonne petite introduction à la pensée de Bernard-Henry Lévy. BHL c'est d'abord un style, assez enlevé (probablement pour s'élever), plutôt agréable, parfois même drôle. Dès le prologue on trouve des jeux de mots (virus du virus), mais surtout tout une rhétorique autour de la guerre et du collectif. Dans cette crise il voit donc la victoire (des collapsologues, des maîtres du monde ou de la vie contre l'économie), la peur (c'est-à-dire le manque de courage) ou encore l'aveuglement ou l'emballement collectifs. le combat ici mené par l'auteur est celui de l'esprit chevaleresque contre le corps médical. BHL est un mousquetaire en croisade. Sa devise : "un pour tous et tous pour un". Il méprise le "chacun chez soi, chacun pour soi". Il est un homme de lettres et d'action. Il est dans le combat quand d'autres sont dans la fuite, il est dans la lutte quand d'autres désertent. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir son courage.


Bernard-Henry Lévy défend donc une humanité de contact : face â face, les yeux dans les yeux, la main dans la main, si possible torse bombé, chemise ouverte et cheveux au vent. Alors forcément, on l'imagine bien s'insurger devant sa télé pendant le confinement : "mais c'est pas ça la vie !" Se serrer la main est certes un beau geste mais est-ce un bon geste ? La question mérite d'être posée et le débat lancé ! Car il faut dire que les temps ont changé. Nous sommes passés du monde de l'effort et de l'honneur à la société de l'attention et du bien-être. le savoir-vivre s'est déplacé de la face au territoire. On célébrait les héros, on encense les victimes. Il fallait sortir pour réparer le monde, il faut rester chez soi pour le préserver. Hier encore il fallait s'imposer, aujourd'hui on veut juste se poser. L'énergie du désespoir est remplacée par la fatigue de l'abondance. Mais l'abondance, c'est aussi l'abondance d'êtres vivants sur la planète. Or comme le dit simplement une affichette à la poste : "Un peu d'espace ça fait du bien". Un peu de temps aussi. Un peu de solitude également.
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Excellent essai dans lequel BHL démontre que nos sociétés humaines n'agissent plus avec leur raison mais leurs émotions et sont prêtes à laisser des mesures liberticides s'installer sans réagir. C'est très intelligent, court, assez facile à lire. Lecture essentielle que je cobseille vivement.
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Comme beaucoup, lire un livre de BHL n'était ni dans le « déjà fait » ni dans le « certainement un jour »! L'entendre parfois sur des plateaux TV nous donner de grandes leçons géopolitiques était bien suffisant voire insupportable. Et je ne parlerai pas de ses reportages dans Paris Match visant à soit culpabiliser certains un peu loin de ce qui se
Passe dans le monde, soit à exposer de façon parfois vulgaire les drames trop nombreux de notre
Civilisation.
Alors pourquoi ce revirement me direz vous? Un effet de la COVID 19 qui en plus de tuer des milliers de personnes semble attaquer les neurones de
celles et ceux ayant eu à l'affronter?
Non aucunement cela; tout d'abord une première interview sur radio classique, un matin, porteuse d'une colère dans laquelle je me retrouvais bien. Puis vint un passage à la grande librairie et un débat contradictoire et interpellant, la encore, entre 3 philosophes
Mais il y avait encore un obstacle!!! Si beaucoup de ses propos avaient le mérite de mettre à mal une bien pensance mielleuse, restait un pont entre Holocaust et cette pandémie qui était de trop pour moi!!!
Pourquoi vouloir tout ramener à cela, malgré tout le sérieux et la mémoire que nous devons en garder?

Mais voilà, un après midi ensoleillé, le livre posé négligemment sur la table d'une petite maison de vacances.... et c'était parti!!

Résultat des courses..... je n'ai pas prévu lire prochainement un autre BHL, je tiens à saluer l'auteur pour sa décision de reverser tous
ses droits aux libraires indépendants, certains agacements et cris de colère sont à écouter.... car la est mon point!!
L'écouter parler de cette période permet de nous éviter tout un étalement culturel pesant.
Ce livre mérite la contradiction sur notamment une absence d'agacement vis à vis des médias. Certes BHL nous dit bien que durant des semaines et des semaines plus rien n'existait comme
Information.
Mais c'est un peu court à mon goût!!
N'oublions pas qu'elle le fait vivre.... alors quid de l'indépendance du philosophe?
Donc pas d'avis, à vous de voir.... pour moi les plus et les moins s'équilibrent.
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BHL est en colère. Contre ceux qui ont bu les paroles des médecins sans les mettre en cause, contre ceux qui le « soûlèrent, encore et encore, avec leur fameux « jour d'après » » (moi aussi!), contre ceux qui ont vu dans cette pandémie un avertissement de la nature quant à notre mode de vie (mais que nous disait alors la peste antique?), contre ceux qui ont accepté sans colère le confinement et, plus encore, contre ceux qui l'ont vécu avec délice, savourant un repli sur soi, pour lui, égotiste.

Bref, il est en colère contre tout le monde. Alors, forcément, dans la masse, je suis tombée d'accord avec certains arguments. Mais je deviens molle (ou sage) avec l'âge et je me laisse plus facilement convaincre par un discours apaisé et construit que par toute cette colère en pagaille.

A lire après un discours politique extrémiste.
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