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EAN : 9782268056623
204 pages
Le Serpent à plumes (15/09/2005)
4.13/5   31 notes
Résumé :
Le 16 mai1876, à vingt-six ans, le lieutenant Julien Viaud, alias Pierre Loti, arrive par mer pour la première fois à Constantinople. Il découvre un pays qui l'éblouit et le marquera au point de le considérer comme sa "seconde patrie".
Fasciné par Bosphore, la Turquie, sa civilisation et ses hommes, le grand écrivain confia en son temps, dans le souci de l'authenticité due aux lecteurs : "C'est presque à travers mon âme qu'ils vont apercevoir le grand Stambou... >Voir plus
Que lire après Fantôme d'Orient - Constantinople en 1890Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Plusieurs années après son histoire d'amour avec Azyadé, Pierre Loti retourne sur ses traces. Il revient à Istanbul et il vient prendre de ses nouvelles, il part également à la recherche de ceux qu'il a connu par la même occasion. le temps a passé et pas mal de choses ont changé. La tonalité du livre n'est guère joyeuse, ça n'est rien de le dire (voir citation).
On retrouve le charme ( au sens fort du terme ) de son ouvrage Azyadé. le style est toutefois plus homogène,. On ne retrouve pas le découpage par fragments qui faisait la spécificité d'Azyadé.
On est plus proche d'un Chateaubriand qui voit en toute chose sa fin prochaine. C'est très romantique, toujours aussi dépaysant. Je suis assez impressionné par Loti qui me parait particulièrement humaniste. Les misérables, les persones âgées, les mendiants, les Juifs, les Arméniens, les Turcs, tout le monde l'intéresse. Si certaines descriptions sont cruelles c'est qu'elles insistent sur les ravages du temps. Loti détonne, à le lire aujourd'hui, par son islamophilie très forte. Elle lui a d"ailleurs valu quelques problème, car il a eu bien du mal à reconnaitre la portée du génocide arménien. C'est donc tout à la fois un très beau roman (mais noir c'est noir je vous aurai prévenu), un puissant élixir, un témoignage sur un moment d'orientalisme puissant...A lire éventuellement avant de partir sur les traces de Loti à Istanbul.
"Quand nous mourrons, ce n'est que le commencement d'une série d'anéantissements partiels, nous plongeons toujours plus avant dans l'absolue nuit noire. Ceux qui nous aiment meurent aussi : toutes les têtes humaines, dans lesquelles notre image était demi conservée, se désagrègent et retournent à la poussière ; tout ce qui nous avait appartenu se disperse et s'émiette ; nos portraits, que personne ne connait plus effacent --, et notre nom s'oublie--: et notre génération achève de passer...."
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Une oeuvre qui, plus qu'un roman, pourrait être le journal de voyage d'un écrivain qui revient dans une ville où il a vécu et qu'il a beaucoup aimée, sur les traces de ses fantômes. Il n'y en a qu'un dans le titre, celui d'aziyadé, une « petite fille » avec laquelle le Narrateur a eu une liaison il y a dix ans et qu'il a abandonnée. Il n'a plus de nouvelle depuis sept ans et rêve régulièrement de sa mort. Ce portrait en partie effacé qui ne subsiste que dans la mémoire est émouvant et serre le coeur – même sans avoir lu aziyadé, ou même en en ayant des souvenirs un peu vague comme moi ; j'ai d'ailleurs préféré lire les Désenchantées de Loti. Oui, cette histoire d'amour est plus belle maintenant qu'elle est finie, plus forte que lorsque le Narrateur et cette femme se rencontraient.
Comme dans le rêve du Narrateur, le début de l'oeuvre est donc littéralement une course contre le temps pour retrouver des indices sur Achmet, son guide et serviteur, sur la maison d'aziyadé, sur son esclave, et finalement sur l'emplacement de sa tombe. Cependant, si le Narrateur est pressé, le rythme n'est pas haletant, au contraire, l'écriture prend son temps, car le Narrateur revit plus ses souvenirs qu'il ne ressent le temps présent, celui du récit.
Et c'est là que, pour moi, le terme de « fantôme » du titre aurait pu être écrit au pluriel : aziyadé, Achmet hantent le Narrateur, mais aussi les maisons, les cafés, les rues et la ville elle-même. Istamboul a changé, ce n'est plus la ville dans laquelle le Narrateur a vécu, certains quartiers ont brûlé, d'autres ont vieilli ; car la ville s'est modernisée, ce qu'il regrette. Il cherche une ville orientale, dans le sens d'orientalisme, c'est-à-dire le goût voire la mode pour l'Orient vu comme un ailleurs exotique. Ainsi, ce qu'il regrette, c'est que la ville et les passants perdent leur originalité pour ressembler de plus en plus à des Occidentaux.
Enfin, le dernier fantôme, c'est celui du jeune Narrateur, celui qu'il était et qu'il n'est plus ; il était pauvre, inconnu, maintenant il est riche et puissant, mais il est moins heureux.
Une oeuvre dont les tonalités dominantes sont la mélancolie et la nostalgie, où l'histoire d'amour qui finit mal est celle d'un voyageur pour la ville qu'il habitait plutôt que pour la pauvre petite fille qu'il a abandonnée, portée par la beauté de la langue et de la poésie de Loti, surtout pour restituer l'accord entre un paysage et d'un coeur.
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Fantôme d'Orient n'est pas son ouvrage le plus connu. Il a cependant le mérite d'être une compilation posthume de textes du turcophile traitant tous de Stanbul, comme on disait alors, et de l'empire ottoman.

Fantôme d'Orient est le titre de la petite nouvelle qui ouvre le recueil où il raconte l'une de ses escapades stanbouliote à la recherche de la sépulture d'un amour passé. Ce texte larmoyant et nostalgique est suivie d'une description très intéressante de Constantinople en 1890 pour le compte d'un guide de voyage. La description est toute personnelle mais rend compte d'un univers disparu aux portes de l'Europe dont on peut cependant lire bien des traces encore aujourd'hui dans l'Istanbul moderne.
Les deux textes suivants, Turquie agonisante et La mort de notre cher France en Orient, intéresseront d'avantage encore les fans d'histoire car ils permettent de rendre compte des mentalités de l'époque et de certains aspects géostratégiques passés depuis à la moulinette du temps et des événements oubliés.
L'ultime texte du recueil, Suprême vision d'Orient, me reste encore à lire. Mais le titre me parait explicite.

Fantôme d'Orient, ne vaut pas par la qualité de la nouvelle éponyme, mais les autres textes sont tout à fait intéressants pour prendre la mesure d'une époque. En cela, je n'hésiterais pas à les rapprocher des sentiments qui sont apparus lors du visionnage des épisodes de la Série consacrée à Albert Khan. Ce sont des preuves d'une richesse culturelle insoupçonnée qui a disparue depuis sans laisser plus de traces que quelques bâtisses cachées et autres photos jaunies. Comme pour les images d'Albert Khan, les textes laissent des sentiments forts et profonds qui dépassent la pertinence des propos ou encore l'émotion suscitée par le combat (désespéré ?) d'un homme voulant montrer à travers ses écrits la richesse d'un monde à des attardés mentaux totalement incultes. C'est poignant et envoûtant à la fois sans qu'on ait nécessairement besoin de partager la totalité de ses arguments avec l'auteur qu'on sent (trop ?) impliqué dans une histoire d'amour pour les ottomans et leurs cultures et plus généralement pour l'humanité et ses différentes facettes.

Un ouvrage indispensable à qui se rend à Istanbul, un voyage à lui tout seul pour ceux qui n'auront pas cette chance, Fantôme d'Orient est publié chez Phébus dans la collection Libretto et normalement disponible dans n'importe qu'elle librairie.
Lien : http://vicissitudesludiques...
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Fin 19ème siècle, lors d'une longue escale à Constantinople un officier de marine s'éprend fortement d'une jeune femme recluse dans un harem, aziyadé. Ils se retrouvent le soir grâce à la complicité d'amis. Mais l'officier finit par devoir retourner dans son pays sur la promesse d'un retour.
J'avais lu cette histoire sous forme de BD.
Dans ce livre, cet officier de marine est de retour 10 ans plus tard et part sur les traces de l'amour de sa vie dont il pressent la mort.
Ce livre représente un bel exemple de la mode orientaliste de l'époque. Pierre Loti sublime ce qui représente l'Orient pour lui, des couleurs, une atmosphère, des sons et des lumières particulières. C'est un plaisir de le lire, de le suivre dans sa quête de l'être aimé.
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Un des meilleurs Loti, indispensable pour comprendre les remous politiques de cette époques et rendre à César ce qui lui appartient...loti nous offre la possibilité en lisant ces lignes de rétablir certaines vérités sur le rôle des différentes ethnies dans les guerres et soulèvements qui ont agités cette partie du monde...avec bien entendu en plus la passion de l'Orient de Loti...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Quand nous mourrons, ce n'est que le commencement d'une série d'anéantissements partiels, nous plongeons toujours plus avant dans l'absolue nuit noire. Ceux qui nous aiment meurent aussi : toutes les têtes humaines, dans lesquelles notre image était demi conservée, se désagrègent et retournent à la poussière ; tout ce qui nous avait appartenu se disperse et s'émiette ; nos portraits, que personne ne connait plus effacent --, et notre nom s'oublie--: et notre génération achève de passer...."
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Partout, sur la terre, sur les roches et sur l'herbe rase, une teinte uniforme d'un gris-roux, qui est comme la patine du temps ; on dirait qu'une cendre recouvre ce pays, sur lequel trop de de races d'hommes ont passé, trop de civilisations, trop d'épuisantes splendeurs.
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Vidéo de Pierre Loti
En partenariat avec l'Opéra National de Bordeaux, rencontre avec Alain Quella-Villéger autour de l'oeuvre de Pierre Loti. Entretien avec Christophe Lucet.
Retrouvez les livres : https://www.mollat.com/Recherche/Auteur/0-1303180/quella-villeger-alain
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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