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EAN : 9782368900550
188 pages
Le Passeur (23/01/2014)
3.97/5   15 notes
Résumé :
Cité légendaire qui connut plusieurs vies, sous le nom de Byzance ou de Constantinople, Istanbul se dessine comme le lieu de rencontre des populations et des cultures, une ville-monde fascinante, faite de métissage et d'échanges, où la démesure est reine. Avec près de quatorze millions d'habitants et plusieurs millénaires d'histoire, ce passage entre l'Asie et l'Europe envoûte. Sa part sauvage, ses formes labyrinthiques, son esprit indomptable et littéraire en font ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Deuxième critique : à propos de Gabriel Matzneff
J'avais récemment publié une critique élogieuse de ce livre. Je le fais aujourd'hui dans un tout autre esprit. En effet, il y a peu j'ai eu l'occasion de voir le film le Consentement tiré du livre de Vanessa Springora. Un film éprouvant qui m'a rappelé les horreurs commises par Matzneff, prédation sexuelle sur des adolescentes mais aussi de petits garçons aux Philippines et qui constituent souvent le coeur de ses ouvrages. le film rappelle les passe-droit qui permirent à Matzneff d'échapper à la justice, et de vivre dans une certaine opulence alors même que ses livres ne se vendaient guère. Mais il est vrai que Pivot, Mitterrand ou ses éditeurs plaçaient son style bien au-dessus de la morale traditionnelle. Au nom de ses qualités littéraires, il avait en quelque sorte tous les droits. Assez terrifiant. Un bel imparfait du subjonctif peut-il faire oublier des actes de viol ?
Et puis je me suis rappelé, (cela m'avait un peu frappé mais j'avais sans doute préféré le refouler), que Sébastien de Courtois cite Matzneff (j'ai revérifié : p 49 dans l'édition de poche, extraite du livre Comme le feu mêlé d'aromates). Jolie phrase par ailleurs, mais je me suis demandé ce que Sébastien de Courtois, écrivant cela en 2014 (et non en 1990 par exemple) voulait faire ici. Il m'a semblé, et il me semble encore, que le message est le suivant : moi aussi Sébastien de Courtois j'appartiens à la race des esthètes au-dessus de la morale traditionnelle qui place le style au-dessus de tout et au-dessus de notre morale traditionnelle et bourgeoise. Et ce faisant cela participe (mais dans une période différente de cette de la publication des oeuvres de Matzneff) à ce discours contribuant à l'impunité du prédateur publié par Gallimard. Je ne suis pas du tout un ayatollah de la censure et je pense que le contexte est très important. Dostoïevski fut un horrible antisémite mais il a écrit ses horreurs longtemps avant la Shoah. Gide avait des pratiques proches de celles de Matzneff peut-être, mais les lois étaient différentes et il fut parallèlement d'une clairvoyance sidérante face au colonialisme et aux totalitarismes, et il n'a pas fait de sa prédation sexuelle le coeur de son oeuvre.
Mon édition du Thé à Istanbul date de 2017, et il me semble qu'en auteur avisé il aurait été possible de changer ce passage pour ne pas donner l'impression que la littérature avait tous les droits, y compris de cautionner l'horreur. Je regrette d'autant plus que j'ai aimé ce livre. Mais j'aimais aussi Pivot et voir certains passages d'Apostrophe aujourd'hui provoque un certain malaise. C'est ainsi.
( Ci-dessous toutefois mon ancienne chronique :
J'ai beaucoup aimé ce récit de voyage consacré à Istanbul qui permet une approche littéraire et élégante de cette ville passionnante.
C'est très bien écrit, vraiment plaisant à lire et Sébastien de Courtois, fin connaisseur semble-t-il, parle de ses amis turcs, décrit la ville, s'appuie sur les récits littéraires, sur Orhan Pamuk. On se ballade ainsi parmi les églises byzantines, dans des quartiers touristiques ou pas du tout, et le livre est idéal pour approcher la ville avant un voyage, ou bien pour approfondir son voyage et réfléchir sur ce que l'on vient de voir.
le titre est élégant, et on a ainsi l'impression en plaisante compagnie de boire un thé (ou un çai !), mais le sous-titre est bien le récit d'une ville et c'est bien de la confrontation entre l'image fantasmée d'une ville très souvent décrite et la réalité d'une métropole bien plus complexe et bien moins lisse que se nourrit le livre.
Passionnant, relativement court, mais pas très écolo, car 'sauf si vous prenez l'Orient-Express) vous n'êtes pas à l'abri de prendre l'avion pas très longtemps après la lecture de ce livre, direction le Bosphore !
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Magnifique livre, beaucoup plus dense qu'il n'y parait dans lequel l'auteur dévoile son amour pour la belle Constantinople au fil de chapitres thématiques.
Un condensé de ce qui fait Istanbul par une personne qui aime et comprend profondément cette ville et qui égrène les citations d'auteurs ayant foulé ses rues à toutes les époques. Un livre qui donne envie de prendre le premier avion et qui donne envie de lire les mots et le ressenti des auteurs cités. Une merveille d'érudition nourrie d'une certaine indolence propre à cette ville-femme.
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bel auteur découvert à Istanbul pour un premier voyage l'été dernier pour le travail, comme une voix qui vous parle avec l'expérience d'une vie hors norme pour découvrir le Bosphore et cette civilisation, à lire sans hésitation pour comprendre ce que l'on ne voit pas !
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critiques presse (2)
LePoint
03 mars 2014
Dans "Un thé à Istanbul", délicat journal en forme de confidence, l'écrivain-voyageur Sébastien de Courtois raconte sa ville, son amour.
Lire la critique sur le site : LePoint
Liberation
03 mars 2014
Flâneries de Sébastien de Courtois à Istanbul, ville imprégnée du «hüzün», humeur noire locale.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais n'en est-il pas ainsi pour chaque capitale historique à fort potentiel historique Paris, Rome ou Vienne ? Et même en Orient, avec Bagdad, Damas et Le Caire, qui ne sont plus que les ombres de ce qu'elles ont été au sommet de leur gloire ? Nous traversons une époque de changement majeur et les villes souffrent autant que nous.
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La lumière est une constante dans l'étonnement que procure Istanbul, surtout par le dégradé de ses ciels d'automne et de décembre, une alliée fidèle qui permet de ne jamais se lasser. Mais la lumière fonctionne de pair avec l'eau, celle de ses deux mers et celle du détroit, une association parfaite qui nous rappelle la dimension portuaire de l'ancienne Byzance et, ce que je ne soupçonnais pas au début, l'existence d'une culture maritime.
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J'avais bien tenté une timide exploration par un jour de pluie - décidément-, mais j'avais été vite rebuté par ces quartiers que je trouvais trop neufs, loin de l'image orientaliste que je m'étais créée à force de lectures, mais qui -je le réalisai ensuite- avait emprisonné mon rêve. Le cinéma m'aida à prendre un certain recul.
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Ce qui paraît inaccessible est souvent à portée de main.
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Découvrir une ville par le cinéma veut dire prendre un certain recul par le regard des autres.
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Videos de Sébastien de Courtois (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sébastien de Courtois
Sébastien de Courtois, Sur les fleuves de Babylone, nous pleurions .Sébastien de Courtois présente son livre Sur les fleuves de Babylone, nous pleurions : le crépuscule des chrétiens d'Orient, aux éditions Stock http://www.laprocure.com/fleuves-babylone-pleurions-crepuscule-chretiens-orient-sebastien-courtois/9782234079120.html
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