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Isabelle Leymarie (Traducteur)
EAN : 9782352842347
254 pages
Editions du Jasmin (15/09/2020)
4.5/5   7 notes
Résumé :
L’amour contrarié entre Estela et Jorge et le triangle amoureux de Jorge, Estela et Iaiá forment la trame de ce roman. Mais bien au-delà, ce texte est aussi une chronique de la société carioca dans la deuxième moitié du xixe siècle et traite des conventions de l’époque, de l’ascension sociale, du caractère éphémère de l’amour passion et du mariage de convenance, de raison ou d’intérêt.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pas très loin du coup de coeur pour ce récit dramatique qui prend pour contexte le Rio de la fin du XIXème siècle, autant dire un environnement et une période qui me sont complètement étrangers. Non seulement je ne suis pas calée en littérature sud-américaine mais encore, je ne connais rien de l'histoire du Brésil. Rien que pour m'avoir un peu décrassée, je suis reconnaissante à Machado de Assis.

C'est donc avec un oeil vierge et des attentes non définies que je me lançai dans ma lecture. Très vite, j'ai été séduite par le style et le rythme avant d'être happée par le personnage de Jorge, ses aventures et ses infortunes. Bien qu'il s'agisse ici d'un triangle amoureux, l'auteur ne donne pas dans l'académisme. Avec simplicité et sincérité, il noue un drame sentimental sur plusieurs années, donnant à chaque protagoniste une personnalité fine et travaillée.

Ce sont d'ailleurs les interactions entre les différentes psychologies qui donnent au roman sa couleur et sa profondeur. Compatibilités ou incompatibilités se mélangent pour former un puzzle dont le lecteur ne sait pas jusqu'à la fin s'il parviendra à l'achever.

Le roman est très centré sur les personnages, ne vous attendez donc pas à parcourir le Brésil d'il y a 150 ans par monts et par vaux. Si Machado de Assis nous en révèle beaucoup des mentalités, notamment par les nombreux dialogues, il reste discret sur le contexte. C'est cette tendance à aller à l'essentiel qui donne à "Iaia Garcia" son intensité de roman d'apprentissage. Une belle peinture de sentiments beaux et entiers.


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Un article du monde daté du 25 juin 2020 à propos d'un écrivain brésilien du 19ème m'avait intrigué. En effet, cet article mentionnait que sur la photo officielle de Joaquim Maria Machado de Assis, né en 1839 d'un père noir et ouvrier et d'une mère portugaise et brodeuse, celui-ci apparaissait aussi pâle que sa chemise blanche. J'ai pu vérifier les deux photos, l'une retouchée où en effet il apparaît blanc, l'autre le montrant tel qu'il était, à savoir la peau noire d'un métis. Beaucoup de lecteurs brésiliens ont découvert récemment la vraie couleur de peau de Machado de Assis. Bien sûr, cet article m'a engagé à découvrir cet écrivain majeur de la littérature brésilienne du 19ème siècle et j'ai acheté deux de ses romans que j'ai précieusement conservés dans ma PAL. Peu de temps après, sur Babelio, que je consulte très fréquemment, je vois apparaitre la nouvelle liste de livres proposés dans le cadre des Masse Critique, à savoir le roman dans une traduction inédite du brésilien en français : Iaiá Garcia. J'ai bien sûr candidaté pour recevoir ce livre, ce qui fut fait et je tiens naturellement à remercier les éditions du Jasmin ainsi que Babelio. Ce roman de la phase « romantique » de l'auteur mêle la vie de trois personnages principaux, Jorge, Estela et Iaiá, dans une relation qui se développe subtilement et ironiquement. Dona Valeria, la mère de Jorge, souhaitant mettre fin à cet amour naissant entre Estela et Jorge, s'arrange pour que son fils soit contraint de partir à la guerre du Paraguay. Il revient après quatre années changé et plus mature. Iaiá a désormais seize ans et en paraît dix-huit. Estela est le personnage qui apparaît le plus dans le roman. Au début du roman, elle est décrite par l'auteur comme une belle fille de seize ans d'une beauté naturelle. On comprend bien que l'amour de Jorge pour Estela, très froide, distante, fière et orgueilleuse est voué à l'échec. Machado de Assis confère aux personnages féminins une forte personnalité qui se renforce avec le développement du récit et sont en quelque sorte les « moteurs » de l'histoire. On est là dans une oeuvre précieuse avec pour principales qualités, le lyrisme, les jeux psychologiques et la conduite des deux femmes, Estela et Iaiá, qui sont dans des pôles complètement différents, à savoir une qui nie la réalité et l'autre qui a peine à s'imposer. Ce roman est avant tout un roman d'amour qui analyse des relations rendues impossibles notamment par les différences de classes sociales. C'est un roman qui se lit en quelques jours avec beaucoup de plaisir, les relations entre les personnages sont emprunts de beaucoup de finesse et d'un humour toujours discret mais bien présent.
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« Iaiá Garcia » est un chef d'oeuvre. Un classique, un socle littéraire hors norme achevé en septembre 1877. « le quatrième roman et le dernier de sa phase romantique. » Joaquim Maria Machado de Assis est un maître du langage. Puisant dans sa contemporanéité, les psychologies, les idiosyncrasies, les mots qui deviendront des romans cultes. « Iaiá Garcia » est l'emblème d'une époque brésilienne. L'auteur dévoile subtilement, intuitivement, les turbulences politiques, la guerre : la Triple Alliance, les mouvances d'un esclavagisme encore ancré. Les disparités sociales, les habitus d'une société carioca encore conventionnelle, riche de coutumes, de bien-pensant et de pragmatisme. Les descriptions sont voluptueuses, appliquées. On ressent d'emblée une double lecture sous un filigrane appuyé. Chacun des protagonistes est un symbole. le style est si doux, si aérien que « Iaiá Garcia » est une référence. Luis Garcia élève seul sa fillette Lina onze ans, surnommée « Iaiá ». Espiègle, volubile, enfant grandissante sous l'armure d'une éducation efficace. Luis Garcia vouant à sa fille un amour protecteur. Entre Luis et le Noir « Raimundo » l'enfant est bercée de sollicitude. « Iaiá allait alors trouver le Noir. – Raimundo, qu'est-ce que vous m'avez gardé ? -Quelque chose, répondait-il en souriant. Devinez quoi ! -Un fruit -Non -Un oiseau – Non plus -Une friandise -Laquelle ? -Je ne sais pas. Donnez-la-moi moi ! Parfois c'était un gâteau, parfois un fuit, un joli insecte. » Dans l'autre versant de ce récit. Je demande la mère : Valéria, riche veuve d'un juge. le fils : Jorge éperdument amoureux d'Estela dont le père : M. Antunes était clerc du juge. Habitué des tables dressées, des confidences intimes, des services exaucés pour le juge. Il est le serviteur des hautes instances sociales. Sa femme décédée, le juge et sa femme auront de cesse de prendre Estela sous leurs ailes. Jeune femme devenue à la fin de ses études Estela vit chez Valéria et Jorge. Dans un rôle un peu contrasté. Employée aux services de ces derniers, choyée, mais sans cette tendresse qui s'abandonne. Voilée par les disparités sociales d'un Brésil extrinsèque et rigoriste. Que va-t-il se passer ? Joaquim Maria Machado de Assis excelle de prouesses. Il peint des personnages intrigants, d'une force altière telle que le récit s'échappe et l'on est en plongée dans une réalité impressionnante. Les amours emblématiques, les émois, les sentiments, dans un siècle en proie aux non-dits, au conformisme. Les jeunes femmes ne sont pas des caricatures. le récit est empreint de tous les ressentis plausibles, toutes les facettes de l'amour. le tragique, le passionné, l'impossible (peut-être). Traduit du portugais avec brio par Isabelle Leymarie, qui signe aussi une préface soutenue et éclairante. C'est une grande chance qu'il soit édité par les Editions du Jasmin. « Iaiá Garcia » est une fierté de lecture.


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Je ne connaissais Joaquim Machado de Assis de nom. C'est l'un des auteurs brésiliens majeurs du XIXe siècle. Je ne suis pas un grand lecteur de littérature classique mais Babelio et les éditions du Jasmin (que je remercie au passage) m'ont offert ce livre avec sa nouvelle traduction (une jolie édition d'ailleurs, au passage) dans le cadre d'une Masse critique. L'occasion fait donc le larron. Et j'ai beaucoup aimé puisque je l'ai descendu en deux jours !

C'est un triangle amoureux dans la société bourgeoise de Rio de Janeiro des années 1860. Luis Garcia, veuf quadragénaire et haut fonctionnaire, élève sa fille Iaia avec son domestique (un esclave affranchi). le fils d'une de ses amies, Jorge, est amoureux d'Estela, qui se montre froide et distante avec lui. Ne supportant pas ce rejet, il s'engage dans l'armée, le Brésil étant en guerre contre le Paraguay aux côtés de l'Argentine et de l'Uruguay. C'est la guerre de la Triple Alliance, qui va durer de 1865 à 1870. Au cours de cette période, Estela épouse Luis Garcia, pour les convenances de la société bourgeoise de l'époque où le célibat est mal vu et où c'est toujours bien d'avoir un bon parti. Quand Jorge revient, il accepte la situation sans jamais avoir oublié son amour. Et c'est alors que Iaia, qui a grandi, va s'intéresser à lui.

Ce n'est pas vraiment le genre d'histoire qui m'attire à la base, mais j'ai beaucoup aimé malgré tout. le style est simple et très agréable. Les personnages sont remarquablement bien décrits. Malgré le fait que le livre ait été écrit en 1878, il ne fait pas du tout vieillot. Il faut dire que ce genre d'histoire pourrait tout à fait être transposé à l'époque contemporaine et dans un cadre moins exotique que le Brésil.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le temps, ce chimiste invisible qui dissout, compose, extrait et transforme toutes les substances morales, finit par faire disparaître dans le cœur du veuf non pas le souvenir de sa femme, mais la douleur de l'avoir perdue.
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Il ne se sentait ni heureux ni malheureux, mais entre les deux, ce qui est l'état habituel de l'existence humaine.
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Les gens discrets sont rares; la majorité ne sont pas des éperviers, qui, même blessés, volent en silence, comme le dit la chanson, mais des pies bavardes, qui racontent tout ou presque tout.
P. 69
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L'intolérance est aveugle et la cécité est une cause d'erreur. De bons conseils et la modération peuvent corriger et guider les intelligences, mais l'intolérance ne produit rien qui soit durable et fécond.
Citation de Joaquim Maria Machado de Assis
P. 7
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Le jour où la nature deviendra communiste et répartir équitablement les qualités morales, la vertu cessera d'être une richesse et deviendra une chose tout à fait quelconque.
P. 147
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Videos de Joaquim Maria Machado de Assis (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joaquim Maria Machado de Assis
Voici une présentation d'un des plus grands écrivains brésiliens, Joaquim Maria Machado de Assis. C'est João Viegas; traducteur, qui nous fait le plaisir de nous en parler en évoquant pour nous le texte "Chasseur d'esclaves". Bon visionnage !
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