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Abymes tome 1 sur 3
EAN : 9782800153452
56 pages
Dupuis (04/01/2013)
3.49/5   92 notes
Résumé :
La mise en abyme est un jeu de miroir, l'enchassement d'un récit dans un autre récit. C'est le principe adopté par Valérie Mangin pour évoquer les figures de 3 créateurs : le romancier Honoré de Balzac, le cinéaste Henri-Georges Clouzot et la scénariste de bandes dessinées... Valérie Mangin, elle-même. 3 personnages réels aux frontières de la fiction et 3 dessinateurs pour leur donner vie : Griffo, Loïc Malnati et Denis Bajram. 3 albums pour une trilogie unique en s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome est le premier d'une trilogie qui forme une histoire complète et indépendante de toute autre. Il est initialement paru en 2013. Le scénario est de Valérie Mangin, les dessins, l'encrage et la mise en couleurs de Griffo.

L'histoire commence le 29 mai 1831. Honoré de Balzac réside à Bayeux et travaille sur son prochain roman : La Peau de chagrin. À Paris, Amédée Pichot (éditeur de la revue littéraire "La revue de Paris") décide de suspendre la parution en feuilleton de la "Peau de chagrin", au profit d'un autre roman. Ce dernier raconte la vie de l'écrivain Honoré de Balzac, en dévoilant quelques secrets peu reluisants (comme son rapport adultère avec la femme de l'académicien François Andrieux).

Lorsque Balzac prend connaissance de ce feuilleton, il est d'abord flatté d'avoir droit à une biographie aussi jeune. Puis les détails devenant gênant, il se range à l'avis de Louise sa compagne, et revient à Paris pour essayer de faire stopper la parution du feuilleton et découvrir l'identité de son auteur.

Dès la première page, le lecteur est séduit par la qualité de la reconstruction historique du Paris et de Bayeux de ces années-là. Une grande case permet d'admirer une vue de Paris avec les tours de Notre Dame en arrière-plan. Une autre place le lecteur dans une rue pavée de Bayeux. Plus loin, il flâne aux côtés de Balzac sur les quai de Seine, le long des boîtes caractéristiques des bouquinistes.

L'intérieur du bureau de Balzac à Bayeux présente ce papier peint associé à cette époque, les persiennes de cette pièce sont authentiques. Le contraste entre le fouillis du bureau de Balzac à Paris (très vraisemblable au vu de sa production littéraire intense) et l'ordre minimaliste de celui d'Amédée Pichot reflète bien la différence entre leur travail, et leur caractère. Le voyage en calèche permet de se souvenir que de nombreuses routes étaient encore en terre, sujettes au ravinement de la pluie.

Le contraste est saisissant avec les ors du salon de madame de Berny. Le lecteur peut aussi apprécier le soin apporté aux dessins des toilettes de ces dames, et aux costumes de ces messieurs. Griffo est à la fois un excellent chef décorateur, et un costumier précis et rigoureux.

Au fil des séquences de différentes natures, l'artiste se révèle également un metteur en scène inventif qui garde à l'esprit que la bande dessinée doit donner à voir. Ainsi les séquences de dialogue ne sont jamais statiques. Il ne s'agit pas d'une suite de têtes en train de parler dans des cases dénudées. Les personnages se déplacent, bougent, effectuent des actions de la vie quotidienne, ce qui informe le lecteur sur leurs habitudes, et leur cadre de vie, en fonction des changements de cadrage. Il n'y a que le parti pris de donner un gros nez à Balzac qui est un peu déconcertant mais qui s'oublie vite du fait des qualités graphiques des dessins.

Il n'y a que l'habitude d'Honoré de Balzac de s'exprimer à voix haute qui relève d'un dispositif narratif un peu artificiel et théâtral, mais ce choix est celui de la scénariste qui l'a préféré aux bulles de pensée ou aux cellules de texte. À un premier niveau, ce récit s'apparente à un mystère qu'il s'agit de découvrir : quel est cet individu qui expose les secrets de Balzac sur la place publique ? Le lecteur suit les démarches de Balzac pour essayer de lever cet anonymat. Valérie Mangin donne corps aux états d'esprit de Balzac, à ses sentiments et aux réactions de son entourage, avec justesse. Le lecteur se prend au jeu, et éprouve une forme d'empathie pour lui.

Un autre niveau de lecture est d'apprécier l'évocation d'Honoré de Balzac. Sans être grand connaisseur de cet écrivain, il est possible de reconnaitre les titres de ses romans évoqués (pas très difficile), les faits marquant de cette année 1831 (un rapide coup d'œil sur wikipedia confirme ces éléments historiques). Bien sûr, il s'agit d'une fiction et le récit diverge de la réalité historique dès la première page. Il est également possible de voir dans ce récit une version alternative de la vie de Balzac, animé d'une soif inextinguible de vivre au maximum, tout en produisant une œuvre littéraire pérenne. En cela, le lecteur retrouve le thème principal de la "Peau de chagrin".

Le titre "Abymes" renvoie à la figure de style de mise en abyme, consistant à intégrer une histoire dans l'histoire qui reflète le récit principal. Ici cette figure de style est facile à identifier puisque Balzac lit sa propre histoire au travers des articles paraissant en feuilleton dans "La revue de Paris". Par le titre, le lecteur est invité à se poser la question sur cette mise en abyme. Que reflète-t-elle ? Elle renvoie l'image peu reluisante d'un individu pleutre, près à toute sorte de compromissions pour atteindre son objectif de devenir un grand écrivain. Elle insiste sur la vanité de l'auteur et son sentiment de supériorité sur les individus qui l'entourent, qui ne sont guère plus que des figurants dans sa propre vie, une vision narcissique du créateur.

Valérie Mangin décrit donc une version de la vie d'Honoré de Balzac qui aurait pu être si son génie littéraire n'avait pu trouver d'exutoire dans la publication (elle aurait même pu être encore plus cruelle en insistant sur sa propension à faire de la cavalerie avec son budget). Ce thème est assez glissant car le lecteur ne peut pas s'empêcher de penser que madame Mangin est elle-même une auteure (certes pas de l'envergure de Balzac, mais c'est le lot de presque tous les auteurs) et qu'elle évoque ainsi sa propre condition de scénariste.

Cette mise en abyme interroge aussi les limites de la capacité de divertissement d'un roman. En effet, le dernier livre en date de Blazac (La peau de chagrin) se voit supplanté par une chronique de sa propre vie. Finalement le public préfère les révélations sur la vie privée de l'auteur, à l'œuvre de ce dernier. Il préfère le côté superficiel d'une chronique à sensation, plutôt que le sérieux d'une étude de mœurs dans un tableau social acéré.

Ce premier tome de la trilogie est une grande réussite sur le plan de la reconstitution historique et sur le plan de la mise en abyme. Du point de vue de l'intrigue, le pot-aux-roses pourra ou non satisfaire le lecteur en fonction de ce qu'il en attendait. Il demande une petite augmentation de niveau de suspension consentie d'incrédulité pour croire à la faisabilité d'une telle supercherie au vu du temps très court dont dispose le coupable chaque nuit pour écrire l'article du lendemain en y incluant les détails du jour.
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Roman graphique qui reprend la biographie alternative de la vie et de l'oeuvre d'Honoré de Balzac.
Alors que l'auteur s'attelle à finir l écriture de sa dernière oeuvre " la peau de chargin" paraît en parallèle chaque matin les événements passés de la vie De Balzac mais aussi d'autres intervenus la veille des parutions.
Balzac n'a de cesse de chercher qui veut lui nuire et la fin réserve quelques surprises.
les dessins et le textes sont de bonne facture, une lecture étonnante et plaisante.
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J'avoue que les mises en abymes dans la littérature, cinéma, bande dessinée... c'est un procédé qui me fait jubiler, je suis bon public. Et là, c'est le sujet même de l'histoire. Balzac découvre que son roman feuilleton “La peau de chagrin” est remplacé par un autre feuilleton qui raconte que Balzac découvre que son roman feuilleton “La peau de chagrin” est remplacé… Alors si l'intrigue policière en elle même, les caractères des personnages, le ton, le déroulement de l'intrigue reste assez classique, ce petit jeu entre le personnage De Balzac, assez écorché au passage, et le récit dans lequel il se voit est absolument formidable, à en donner le vertige.
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Abymes est encore une série à concept pour le moins intelligent. Pour autant, j'ai l'impression que Valérie Mangin ne sort pas de son thème favori qu'est l'uchronie. En l'occurrence, elle s'applique au destin d'hommes célèbres ayant marqué la littérature ou le cinéma. Je ne vais pas critiquer car j'aime également ce genre de thèmes. le talent de la scénariste fait que c'est bien exploité. J'ai toujours du plaisir à lire ces oeuvres.

Le second tome nous transporte après la Seconde Guerre mondiale et l'épuration qui a suivi en France. Un réalisateur de film semble être dans le collimateur. Henri-Georges Clouzot sera surtout la victime d'une sombre machination alors qu'il est entrain de tourner un film sur la vie De Balzac. On voit forcément le lien avec le premier tome. La mise en abyme est encore une réussite.

Le troisième tome réserve d'ailleurs une surprise de taille puisque l'auteur elle-même se met en scène et que c'est son célèbre mari qui est au dessin. Il est vrai que dernièrement, une autre série à concept à savoir Trois Christs m'avait fortement déçu. Là, le rattrapage est plutôt réussi.

L'exercice consiste à s'amuser de la mise en abyme. Cette trilogie avec 3 dessinateurs différents est très intéressante avec un scénario inventif et une cohérence digne de ce nom. Au niveau de la qualité, cela ira en crescendo avec une tension entre réalité et fantastique qui semble brouiller les pistes.
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Valérie Mangin s'est lancé dans un projet en trois tomes, « Abymes ». le but est d'explorer le thème de la mise en abyme à partir de trois ouvrages dessinés par trois dessinateurs différents. le premier s'intéresse à Balzac, le deuxième à Clouzot (qui réaliser un film sur Balzac) et le troisième à… Valérie Mangin (qui découvre le premier tome sur Balzac…). le tout est publié chez Dupuis dans la collection Aire Libre.

Même s'il fait partie d'un triptyque, ce premier tome peut être lu indépendamment comme un one shot. Hélas, pour des questions de cohérence marketing, la couverture est assez laide, avec son fond vert pâlichon, bien loin des très belles couleurs que produit Griffo à l'intérieur… Mieux vaut feuilleter l'ouvrage pour se donner envie de le lire.

Le pitch est intriguant : alors que Balzac écrit « La peau de chagrin », voilà qu'un feuilleton paraît, relatant sa jeunesse. D'abord amusé (et content que cela lui apporte plus de notoriété), l'auteur va commencer à s'inquiéter à voir tant de détails précis apparaître, jusqu'à de noires révélations…

Sans surprise, on aborde la mise en abyme. On se laisse prendre par l'histoire, même si elle ne présente au final pas grand-chose de très original. le mystère s'épaissit au fur et à mesure, jusqu'aux révélations finales, un poil décevante. Mais le scénario fonctionne et on lit avec plaisir la chute de l'écrivain. À voir si les tomes suivants apporteront une double lecture pertinente. Mais en tant que one shot, cela reste sympathique.

La bande-dessinée vaut surtout par le dessin superbe de Griffo. Ses personnages ont des bouilles des plus réussies, très expressives. Il retranscrit parfaitement l'époque également, avec les grands salons, les bas fonds de Paris… le tout porté par des couleurs lumineuses qui apportent un vrai plus aux planches. le découpage est efficace, même dans les planches peu évidentes. Car Balzac passe pas mal de temps à soliloquer dans cet ouvrage !

Une des réussites des auteurs dans cet abymes est de présenter de fausses gravures du journal. Celles-ci reprennent exactement d'autres cases de l'album, renforçant le malaise et l'impression fantastique de cette histoire. Si elles peuvent servir de flashbacks (donc de façon plus classique), elles sont parfois simplement intercalées, comme un clin d'oeil au lecteur.

Cet « Abymes », première partie, est un ouvrage plutôt réussi. Si son scénario se révèle finalement assez classique, il est suffisamment bien mené pour nous emporter dans l'histoire. Porté par un dessinateur de talent, il fonctionne en tant que one-shot. Il faudra voir ensuite si les tomes suivants lui apportent une seconde lecture pertinente, ou pas.

Lien : http://blogbrother.fr/abymes..
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critiques presse (10)
Bibliobs
12 juillet 2013
Un chef-d'oeuvre de suspense et de réflexion sur la littérature
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Actualitte
13 mai 2013
Le premier volet est magistral : l'affrontement entre Honoré de Balzac et le mystérieux auteur qui lui pourrit la vie est traversé par une énergie et une rage qui sont communicatives.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BullesEtOnomatopees
15 avril 2013
Entre polar historique, biographie fictive et enquête policière, Abymes nous emmène dans un scénario aux nombreuses connections et finit même par nous filer un sacré tournis au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans ses méandres. Jusqu'au final, saisissant.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
BDSelection
06 mars 2013
Entre enquête policière et conte philosophique, cette espèce de machiavélique farce macabre nous transplante en plein cœur de la vie mondaine et littéraire du XIXe siècle, avec jubilation…
Lire la critique sur le site : BDSelection
Bedeo
06 mars 2013
Entre bande dessinée historique, enquête policière et univers macabre le scénario puise sa force dans sa faculté à mêler différents styles.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BoDoi
20 février 2013
Une vertigineuse fiction autour d’un fait obscur de la vie de Balzac [...] un thriller psychologique de haute tenue autour d’un écrivain truculent et instable. [...] juste ce qu’il faut pour donner des allures de pièce de théâtre.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
18 février 2013
Évoquer des raconteurs d’histoires en entrant dans leur vie et en organisant des mises en abyme, voilà le pari de Valérie Mangin. Une façon de s’interroger sur les processus créatifs, la célébrité, l’inspiration et ses méandres...
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Actualitte
30 janvier 2013
La saga amorcée par Valérie Mangin est à ce titre fantastique : trois créateurs vont subir le jeu de la mise en abyme, et trois dessinateurs lui donneront un coup de main dans cette aventure. Ici, pour le premier tome, c'est Griffo qui ouvre le bal, et donne à Balzac une envergure étonnante.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BDGest
21 janvier 2013
Si ce n’est pas tous les jours que l’envie de relire un exercice de style vient à l’idée, ce Balzac précipité au bord du gouffre en donne l'envie, ainsi que celle de se jeter la tête la première dans les Abymes suivants.
Lire la critique sur le site : BDGest
Auracan
18 janvier 2013
Graphiquement, Griffo apporte la touche indispensable à la mise en abyme avec des décors angoissants, des personnages patibulaires et une documentation qui colle à l’époque.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Mais ? Ça parle d'un écrivain célèbre qui se rend compte que son dernier roman est remplacé par un autre feuilleton dans le journal.
- Et le romancier en question est même en train d'écrire la suite de son livre en Normandie... L'auteur se moque de vous... Regardez, il y a enfin le nom du héros à la dernière phrase du texte...
- "Honoré Balzac"... Mon propre nom sans sa particule !
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Le jeune Honoré Balzac laissé sans ressources par son père mécontent qu'il ait choisi de devenir romancier fut contraint de travailler en même temps qu'il allait entendre les cours de littérature à la Sorbonne.
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La vraie magie du cinéma, c'est quand l'art rencontre l'argent mais certaines fois, l'argent ne rencontre que le désir de lui-même. Une mise en abyme.
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C'est ouvertement moi le personnage de ce roman ! Bon Dieu ! Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Je suis en train de lire le fait que je suis en train de lire ma propre biographie dans un feuilleton !
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Je suis en train de lire le fait que je suis en train de lire ma propre biographie dans un feuilleton !
L’auteur a mis ma vie en abyme.
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