Second tome des aventures de Toine Culot. Après s'être trouvé un bon métier, s'être marié et être devenu père de famille, il est temps de songer à l'étape suivante : devenir maïeur du village !
C'est l'occasion de se plonger dans la fièvre électorale d'un petit village de campagne, où il faut parvenir à récolter environ 70 voix pour être élu grand vainqueur des élections. Les grandes ambitions, la volonté de transcender son destin personnel bousculent alors les vies jusque-là bien rangées. Dans ce petit monde clos où tout le monde se connaît, l'élection prend un caractère clanique : les vieilles rancunes, les disputes de la vie quotidienne, la jalousie d'un amoureux éconduit, la honte toujours mordante d'une plaisanterie publique, tout est prétexte à un changement de liste.
Ce second tome est aussi agréable que le premier : les personnages, à la fois naïfs et vivants, provoquent des rires francs autant qu'ils arrachent des larmes. Les expressions en wallon rappelleront de beaux souvenirs à ceux qui ont grandi en entendant cette langue. le roman suscite aussi une forte nostalgie pour une époque révolue, où on pouvait s'engueuler avec son voisin mais quand même compter sur lui en cas de coup dur.
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Avant tout, je me dois de signaler que mon grad-père Maurice parle wallon, je le parle donc avec lui au quotidien et c'est pour moi un régal! Mais Arthur Masson a une vrair belle écriture de conteur qui sent bon le terroir et qui le respecte au plus au point. Tous ces personnages sont plus vrais que nature et leurs aventures sont à la fois émouvantes et rocambolesques... Qui ne se reconnaitrait pas dans le portrait du bon farceur jovial T Déome ou dans celui du bon bougre de Toine?... C'est toute une époque regrettée qui reprend vie au fil des pages. Et ne parlons pas du pharmacien monsieur Pestiaux, on connaît tous un grand philosophe qui n'a pas fait ses preuves et qui se croit permis de rmett les petit g'ins à leu places. Bref à savourer sans modération! Meme les lecteurs qui ne comprenne pas le wallon doivent s'y mettre car le roman est en fraçais, il est agrémenté d'expressions wollones savoureuses traduites au bas des pages! bonne lecture!
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Deuxième volume de Toine et sa famille. Dialogue toujours aussi formidable.
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Dans ma vie de lecteur il est des auteurs qui m'accompagnent depuis toujours et Arthur Masson est l'un d'eux. le (re)lire est toujours un énorme plaisir. Ses histoires racontées dans une langue savoureuse mêlant un Français superbe au dialecte mosan me procure toujours la même joie à la lecture. Sans oublier une fine étude de la société et un humour qui n'ont pas vieilli même si parfois il s'adresse spécifiquement à un public belge plus au courant de nos turpitudes linguistiques. Un auteur qui mérite bien plus que le titre d'écrivain régionaliste qui lui est accolé.
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Le dernier refuge de la littérature épique, c'est la presse sportive. De la chanson de geste, les journaux boxophiles et cyclolâtres ont gardé la gravité de ton, l'idéalisme naïf, et cette touchante duperie de l'imagination qui exalte et gonfle la prouesse musculaire – sprint ou crochet du gauche – jusqu'au delà des humaines possibilités.
Mais nos trouvères modernes, rajeunissant le genre épique, l'ont enrichi. Les chansons du vieux passé, pour exaltantes qu'elles fussent, ignoraient le lyrisme, qui est la vibration harmonieuse de la grande passion... Dieu sait si les journalistes sportifs, chantres de l'universel et fanatique amour des peuples pour l'héroïsme sur pneumatiques, font leur possible pour nous servir des proses vibrantes.
Rude métier que celui-là ! Il exige de son homme à la fois la cervelle épique et l'âme pindarisante. La concurrence y est grande. Les mots les plus éclatants du lexique laudatif ont subi l'usure du galvaudage quotidien...
Mais noble métier aussi ! Car le chauvinisme s'est mêlé à l'affaire, quand ce n'est pas la nationalisme le plus exclusif ou même le racisme le plus pointu. Un champion, paraît-il, est toujours le chef-d'œuvre de sa terre. Il est tout son pays en un seul homme, avec sa grande âme de chez lui. Il magnifie sa nation et sa race aux yeux de l'Univers jaloux.
Allez me chanter ça chaque jour dans une chanson nouvelle sur un air inédit !
Dans ses gros sabots, avec son foulard noué à la diable en oreilles de lapin, et sa bonne grosse tête couverte de l'argent bourru d'une chevelure intacte, T. Déome, debout au milieu de tous ceux-là qui le reconnaissaient pour frère, T. Déome était inconsciemment splendide. Non, il ne s'en doutait pas, mais il était à ce moment l'Ardennais spécifique. Trapu, gros pour confirmer la règle de maigreur par une exception frondeuse ; sans apprêt, malicieux sous ses espèces débonnaires et même frustres ; vite ému et donc volontiers rosse, par pudeur, il incarnait l'éternelle magistrature du bon sens en sabots de bouleau et gilet de velours, parfumée d'âcre tabac. Produit pur d'une terre chiche, mais belle de la saine beauté des filles à maigre dot, il narguait la vie de son sourire broussailleux et démolissaient allègrement, à coups de boutoir, les duperies, les artifices, les décors fallacieux, et les politesses hypocrites, et les mièvreries gommées, et les lècheries flagorneuses, tout cela qui n'était pas la nature simple et la vérité drue.
Aloys avait doublé sa sixième. Il avait doublé sa cinquième. Il aurait dû doubler sa quatrième mais ses dix-huit ans allaient sonner. Le père avait décrété : il en sait plus qu’assez. Et Aaloys avait pensé : dommage quand même .Je m’amusais bien .Les copains étaient gentils et le programme des études comportait de bonnes choses , les vacances par exemple.
Le curé reçut sa part d'éloquence, et Toine lui servit « que tout le village le regretterait quand il serait mort ».
À quoi le curé répondit :
— Ça me fait plaisir, mais je ne suis pas pressé de vérifier.
Les dix premières minutes de l'émission Wallons-nous présentent l'Espace Arthur Masson. A ne pas rater !
Télétourisme parle aussi de nous. A ne pas manquer !