AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Enquêtes de Mma Ramotswe tome 5 sur 23

Elisabeth Kern (Traducteur)
EAN : 9782264037640
240 pages
10-18 (04/05/2005)
3.93/5   94 notes
Résumé :
Tout va pour le mieux au bureau de l'Agence N°1 des Dames Détectives. Certes les clients ne se bousculent pas, mais rien d'alarmant à cela. pendant que Mma Makutsi a savoure sa récente promotion en qualité d'assistante-détective, Mma Ramotswe profite de ce répit pour méditer sur l'avenir de son pays.

Seule ombre au tableau : J.L.B. Matekoni, son fiancé, tarde à formuler sa demande en mariage...

Mais voici que les affaires reprennent e... >Voir plus
Que lire après La Vie comme elle vaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 94 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
5eme enquête pour Mma Ramotswe et c'est toujours avec autant de plaisir que je savoure ses aventures professionnelles mais aussi sa vie personnelle.

Niveau investigation, j'ai trouvé celle-ci intéressante et prenante même si elle figure en second plan. Une femme riche confie à l'agence de détective d'enquêter sur quatre prétendants au mariage. Sont-ils sérieux ou en veuillent-ils à son argent ? Mma Ramotswe est bien décidée à les faire avouer.

Niveau personnage Mma Ramotswe est toujours aussi attachante et sur tous les fronts : elle fait tourner l'agence, épaule son fiancé du mieux qu'elle peut et puis s'occupe des enfants. Elle est drôle et touchante. J.L.B Matekoni est toujours aussi indécis et je suis contente du dénouement ou enfin il arrive à prendre une décision. Mma Makutsi reste un de mes personnages favoris, elle est déterminée et son courage et envie de réussir lui donne des ailes.

L'écriture est toujours aussi plaisante, les dictons authentiques, les répliques à mourir de rire et comme les quatre tomes précédents, celui-ci est une petite bulle de bonheur.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          220
Après le "Rendez-vous avec la ruse" de Julia Chapman pour les besoins de ce challenge auquel je participe, portant sur les sagas, c'est vers une autre série que je me tourne, qui mériterait bien l'étiquette de « cozy mystery », même si ça date d'une époque où ce sous-genre était si peu à la mode qu'on n'en parlait même pas ! Quant à ma propre histoire avec Mma Ramotswe, elle est plus ancienne que ma panne de lecture de ces 15 dernières années, ce qui n'est pas peu dire !

Je ne suis plus certaine à 100% de comment j'ai découvert la série… probablement au hasard de mes errances en librairie. Je me rappelle que, à l'époque (fin des années 1990, début des années 2000), j'avais suivi plusieurs sagas proposées par la collection des « Grands détectives » de 10/18. Après Frère Cadfael que j'avais beaucoup aimé (et dont je crois avoir lu tous les tomes, en tout cas je les ai retrouvés chez ma maman ! et visiblement ils ont bien été lus), et Nicolas le Floch que j'avais apprécié jusqu'à un certain point mais qui m'avait agacée dès le tome 4, je cherchais sans doute une autre saga, et suis ainsi tombée sur Mma Ramotswe.
De mes premières lectures dans la série à cette époque, je me rappelle que j'étais tombée sous le charme de cette dame « à la constitution traditionnelle », et de cet auteur, tout britannique et ex-colon qu'il soit, qui chante réellement l'amour qu'il porte à cette terre africaine qui l'a vu naître et grandir (même si le Zimbabwe, où il est né effectivement, n'est pas tout à fait le Botswana). J'étais donc très enthousiaste à l'idée de reprendre la série, sans plus trop savoir à quel tome j'étais arrivée – je me suis basée sur les seuls synopsis, et je suis quasi-certaine d'avoir lu au moins les 4 premiers, mais ensuite c'est le flou, j'ai donc ré-entamé cette saga à partir du tome 5, et effectivement je n'en avais pas le moindre souvenir.

Évidemment, après tant d'années et après l'explosion du sous-genre qu'est le cozy mystery, j'ai lu bien d'autres choses, dont une autre série d'Afrique australe : les enquêtes de Tannie Maria, de Sallly Andrews. Autant dire que, avec une telle « concurrence », Mma Ramotswe a perdu beaucoup de son charme !
Je commence par le détail sans doute le plus futile, mais ceux qui me suivent savent que j'y accorde une certaine importance : dans toute la série, cette couverture est indéniablement la moins attirante ! On peut remarquer, notamment, que les premiers épisodes, qui avaient une couverture unie avec la photo de l'une ou l'autre personne africaine, ont ensuite été réédités dans la lignée des plus récents : ils présentent alors des dessins africanisants très colorés, que je trouve bien sympathiques. Or, le présent tome 5 semble bien le seul qui ait gardé sa couverture d'origine (fond uni avec une personne africaine), sans avoir jamais été revu sous une forme plus « animée » ! et c'est bien dommage.

Pour le reste, on retrouve avec plaisir Mma Ramotswe et son bon sens teinté d'autant de détermination que d'une certaine indolence que l'auteur ne manque pas de relever comme toute africaine et bienfaisante dans notre époque qui ne cesse de se presser (pour rien) ; son fiancé que tout le monde (même Precious Ramotswe elle-même) appelle de son nom complet Mr J.L.B. Matekoni ; et sa secrétaire-assistante, la dévouée et intelligente Mma Makutsi.
L'histoire porte ici sur une dame qui a « fait carrière » dans son domaine (la coiffure) sans jamais penser à se marier et qui, se retrouvant désormais avec 4 prétendants, fait appel à l'Agence n° 1 des Détectives, car elle ne sait lequel choisir, en toute connaissance de cause. Ça parle aussi de bons et de mauvais mécaniciens automobiles, et de toute la difficulté de Mr J.L.B. Matekoni de « s'imposer », lui trop modeste alors qu'il est excellent dans son domaine – c'est bizarre comme ces parties-là m'ont fait penser que ce problème n'est décidément pas propre au Botswana ! et il est aussi question d'un saut en parachute sponsorisé pour soutenir la Ferme des orphelins à laquelle Mma Ramotswe et Mr J.L.B. Matekoni sont très attachés.
Le tout est comme toujours mené sans heurts : l'auteur insiste et ré-insiste sur le fait qu'on est en Afrique, qu'il fait chaud, et qu'il vaut mieux parler (et même palabrer) avec les gens que les braquer, dans le respect de ces traditions immuables qui ont pourtant tendance à se perdre. Il est aussi beaucoup question des rôles traditionnels des hommes et des femmes, ces hommes qu'il ne faut pas trop bousculer car ce sont eux les « maîtres », mais que les femmes sont capables de manipuler (et doivent le faire) avec un don exceptionnel, pour que les choses bougent enfin…

On a ainsi, sur fond de cet amour incommensurable (que je relevais plus haut) pour l'Afrique, et le Botswana en particulier, une vision à la limite du cliché et clairement « ancienne » du monde, d'un certain mode de vie, ou du partage des tâches dans un couple. Si l'auteur se veut moderne, en montrant par exemple que Mr J.L.B. Matekoni se met à cuisiner un soir pour Mma Ramotswe et les enfants (car ils ont adopté deux enfants), il insiste aussi beaucoup (trop) sur le fait que c'est une immense chance pour Mma Ramotswe d'avoir un homme pareil. Je ne connais pas assez (pas du tout même) le Botswana pour savoir si c'est tellement exceptionnel, et même chez nous le partage des tâches au sein d'un couple reste parfois - souvent ? - problématique (et les jeunes femmes qui viendront prétendre le contraire : profitez-en !! mais sachez bien que tous les hommes du monde n'ont pas 20 ans et cette tournure d'esprit moderne…), mais la façon qu'il a d'insister là-dessus montre à quel point ça ne semble pas naturel, justement.
Dès lors, ça aurait presque des allures de leçon de morale à l'attention des hommes botswanais – ou peut-être à l'attention des femmes botswanaises, qu'elles sachent comme manipuler leur mari ? quoi qu'il en soit, cette approche pseudo-moderne donne paradoxalement un petit goût suranné à cette histoire ! Certes, ce n'est pas dérangeant, ça fait même sourire… mais disons aussi que ce n'est pas forcément ce que j'ai envie de trouver (encore et encore, car c'est beaucoup répété) dans un livre dont j'attendais plutôt de la détente !

Ainsi donc, comme je l'espérais, j'ai retrouvé Mma Ramotswe et son entourage avec plaisir et j'ai réappris à goûter à cette ambiance si typique d'une contrée aride où le temps s'écoule apparemment avec plus d'indolence qu'ailleurs, mais où on prend vraiment le temps de se parler et de s'écouter. le charme d'une telle histoire semble bien un peu désuet cependant, et l'intrigue même a tendance à traîner en longueur, mais on sait en saisissant un tel livre que ce n'est pas trop pour l'enquête même qu'on le lit !
J'ai déjà acheté quelques-uns des numéros suivants : je les lirai à leur tour avec plaisir, mais à petites doses, comme un bonbon au petit goût suranné, que l'on déguste sans excès sous peine de se perdre dans ses aspects un peu trop moralisants.
Commenter  J’apprécie          00
Et voilà...5e tome des aventures de Mma Ramotswe, et je l'ai parcouru en diagonale, simplement pour connaitre l'avancée des petites enquêtes et des personnages.

Je me doutais que cela risquais d'arriver, cette lassitude, pourtant j'ai quand même voulu lire plusieurs de ces histoires d'affilés...

Les aspects qui pouvaient paraître un peu agaçant dans les précédentes aventures, se font d'avantage sentir, et le personnage de Mma Potokwane, la directrice de l'orphelinat m'a particulièrement énervée.

C'est un tome qui fait la part belle aux manipulations des femmes envers les hommes. Et franchement, je n'ai pas apprécié.

Je vais donc peut-être faire une pause...
Commenter  J’apprécie          150
Avant d'être bibliothécaire, j'ai été libraire, et avant ça encore, bibliothécaire. Si je vous dis ceci, ce n'est pas uniquement pour me péter les bretelles – mais quel super-héros qui s'est autoproclamé comme tel ne le fait pas, hein, dites ? - ni entretenir le gonflement de mes chevilles sous prétexte que sans ledit gonflement, mes chaussettes finiraient par retomber sur mon pied, mollassonnes et pathétiques. Non, si je vous le dis, vous pensez bien que cela a, aussi, un rapport avec le livre dont je vais parler aujourd'hui, à savoir La Vie comme elle va, 5ème tome des aventures de Mma Ramotswe signé Alexander McCall Smith.

Donc, si vous suivez toujours, après avoir été bibliothécaire et avant de le redevenir, j'ai été libraire. Dans un café-librairie. Anglais. En France. Un magnifique endroit, avec un plafond en pierres voûtées, ce genre de lieu où il fait bon lire en buvant un café, un thé – je ne faisais pas la bière -, ou un smoothie que je mettais huit plombes à préparer. En tant que préparateur de jus de fruits, je n'étais pas très doué. Ni en tant que libraire d'ailleurs. Mais à cette occasion, j'ai tout de même connu de beaux moments. Comme l'organisation de concerts de musique ou la mise en place d'un club de lecture. C'est à travers l'un de ces derniers que j'ai fait la connaissance de Mma Ramotswe, première femme détective du Botswana. Il y avait eu une dizaine de personnes pour venir parler des Larmes de la girafe, dont certaines (les personnes , pas les larmes) avaient vécu dans ce pays d'Afrique. Elles n'avaient bien sûr pas manqué de faire le parallèle entre la fiction avec la réalité. Deux aspects qui ne manquaient pas de points de concordance.

On ne peut pas lire les aventures de Mma Ramotswe sans avoir envie à un moment ou un autre de se rendre au Botswana.

« En Afrique, on était bavard, on s'interpellait d'un côté de la rue à l'autre ou à travers une étendue de savane, et peu importait si les passants entendaient. Des conversations entières pouvaient ainsi se tenir alors que l'on continuait à avancer chacun dans sa direction, parlant jusqu'à ce que les voix deviennent trop faibles ou trop lointaines pour être intelligibles, jusqu'à ce que les mots soient happés par le ciel. »

Alors bien sûr, le roman est traité sur le mode de la comédie, voire même de la fable ou du conte, l'approche pouvant même paraître un peu naïve par moments, mais la réalité, les préoccupations, les interrogations sur le devenir de ce pays, sur la perte des traditions, sur une modernité galopante et étouffante sont bel et bien là d'un opus à l'autre.

« le Botswana avait été un pays à part et il le restait, mais il l'était davantage du temps où chacun, ou presque, respectait les anciens usages. le monde moderne était égoïste et peuplé d'individus indifférents et mal élevés. »

Pour autant on n'éprouve jamais une quelconque impression de redite entre chaque aventure, et le texte ne connaît jamais de perte de vitesse. Pour la simple raison qu'il n'y en a pas, de vitesse. La vitesse, ici, elle n'a pas sa place. Il est même étonnant de voir qu'à l'heure où pas mal d'intrigues policières vont à cent à l'heure, carburent aux rebondissements, Mma Ramotswe trouve quant à elle son rythme de croisière dans un certain éloge de la lenteur et de la contemplation. Avec brio.

« Observer les gens et se demander ce qu'ils faisaient constituait un passe-temps traditionnel au Botswana. La nouvelle mode, qui voulait que l'on se montrât indifférent aux autres, semblait difficilement acceptable. Regarder les gens n'était-il pas un signe que l'on s'y intéressait, que l'on refusait de les traiter comme de parfaits étrangers. »

L'enquête ici est inexistante. On pourrait le regretter. Là encore, il n'en est rien. L'impact... non pas l'impact, le mot est trop fort, trop percutant... disons alors l'enthousiasme dans La Vie comme elle va, provient encore et toujours des personnages. Ils sont si marqués et si authentiques qu'il se rappellent à nous avec une facilité déconcertante, quand bien même on les a perdus de vue depuis longtemps. Cependant, cette fois-ci, l'enthousiasme vient aussi des rapports hommes / femmes qui sont dépeints.

« Nous savons toutes que ce sont les femmes qui prennent les décisions, mais nous devons donner aux hommes l'impression que ces décisions sont les leurs. Il s'agit d'un acte de charité de notre part. »

Ah ça, vous pouvez prendre n'importe quel homme de cette histoire, aucun n'a le beau rôle : perfide, sournois, calculateur, timoré, obsédé, vénal... Dis comme ça, ça fait très caricatural, mais c'est traité d'une telle manière que c'est en réalité très drôle.

Je le disais, l'envie de découvrir le Botswana est là. Mais je me connais, une fois sur place je serai sans cesse à l'affût de LA camionnette blanche de Mma Ramotswe. C'est dur parfois de faire la distinction entre la fiction et la réalité d'autant qu'on peut se poser la question de savoir si elle existe vraiment, hein... mais je ne vais pas ouvrir ce débat là, j'ai un bain de bouquins à prendre.

Pas facile d'être un super-héros des livres, moi j'vous l'dis...
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
Commenter  J’apprécie          30
La vie suit son cours dans ce doux pays qu'est le Botswana.
Mma Ramotswe doit, cette fois ci, enquêter sur la moralité de quatre maris potentiels pour une riche dame de Gaborone : Mma Holonga.
Quant à Mma Makutsi, elle doit surmonter la mort de son frère qu'elle a toujours soutenue malgré son peu de moyens. Vu la description de la maladie, ce dernier semble être décédé du sida, maladie très importante au Botswana (j'ai effectué quelques recherches) nous avons une légère idée de comment finissent les personnes pauvres n'ayant pas de grands moyens pour se soigner. La description est poignante mais tout en pudeur et discrétion.
Mais tout n'est pas sombre dans sa vie. Grâce à sa promotion non seulement comme assistante détective et employée du garage de Mr JLB Matekoni ainsi qu'aux cours de secrétariat pour hommes qu'elle a commencé à proposer, ses revenus ont augmentés, ce qui lui permet d'aider un peu mieux sa famille, mais aussi d'améliorer un sa vie en louant un appartement possédant de meilleures conditions, dans un meilleur quartier : un robinet d'eau rien que pour elle ! Cela nous amène, moi en tout cas, à réfléchir à quel point nous sommes des privilégiés !
Nous avons, encore une fois une description du Botswana et de la manière de vivre de ses habitants, certains s'accrochant aux vieilles traditions tandis que d'autres cherchent à tout prix à adopter la culture occidentale perdant peut être dans ce processus une partie de leur âme…
Encore un roman calme et doux qui nous emmène très loin en Afrique avec tout de même quelques petites pointes d'humour…
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Mma Ramotswe avait beaucoup réfléchi, ces derniers temps, à la façon dont on intégrait les étrangers. Le monde était vaste et l'on aurait pu croire qu'il y avait assez de place pour chacun. En réalité, il semblait qu'il n'en était rien. Il existait beaucoup de gens insatisfaits de leur sort, qui souhaitaient vivre ailleurs. Souvent, ils partaient pour des pays mieux nantis, comme le Botswana, dans l'espoir d'améliorer leur quotidien. C’était compréhensible et, pourtant, ils se heurtaient à des personnes qui ne voulaient pas les accueillir. Ici, c'est chez nous, disaient-elles. Vous n'êtes pas les bienvenus.
Il était si commode de penser ainsi ! On cherchait toujours à se protéger de l'inconnu. L'autre était différent : il parlait une langue différente, portait des vêtements différents. Nombreux étaient ceux qui refusaient la présence d’étrangers parmi eux, juste à cause de ces différences. Et pourtant, il s'agissait d’êtres humains, non ? D'individus qui pensaient de la même manière, avaient les mêmes espoirs que n'importe qui. Ils étaient nos frères et nos sœurs, quelle que fût la façon dont on abordait la question, et l'on ne pouvait fermer sa porte à un frère ou à une sœur.
Commenter  J’apprécie          60
Bien qu'il fût un pays sec, le Botswana était toujours vert après la saison des pluies et l'on trouvait des coins d'ombre un peu partout. Ce n'était qu'au début de l'été, avant l'arrivée des précipitations, que tout était brun et desséché. A cette époque, les vaches maigrissaient parfois désespérément et cela fendait le coeur des propriétaires de bétail de voir leurs troupeaux mordiller sans conviction les rares brins d'herbe sèche qui subsistaient, la tête basse sous l'effet de la lassitude et de la faiblesse. Il en serait ainsi jusqu'à l'arrivée des nuages violets qui s'amoncelleraient à l'est, jusqu'au moment où le vent véhiculerait l'odeur de pluie - une pluie qui se déverserait en draps d'argent sur la terre.
Cela, bien sûr, si la pluie venait. Parfois on connaissait des sécheresses et la saison s'écoulait avec de rares précipitations. Le manque d'eau devenait alors une souffrance, éprouvée en permanence sous la forme d'une sensation de poussière au fond de la gorge. Le Botswana avait de la chance, bien sûr,il pouvait importer des céréales. En revanche il existait des pays qui n'en avaient pas les moyens, faute d'argent, et là, il n'y avait rien pour s'interposer entre les êtres et la famine. C'était le fardeau de l'Afrique que, dans l'ensemble, l'on supportait avec dignité, mais cela faisait peine à Mme Potokwane de savoir que ses frères africains enduraient une telle souffrance.
Commenter  J’apprécie          20
Elle adorait manger, c’était sûr, mais elle était également très active et l'on aurait pu penser que toutes ses allées et venues d'un bout à l'autre de la fermes des orphelins, à fureter pour s'assurer que chacun travaillait, étaient de nature à lui faire perdre des kilos, mais il n'en était rien. Toutes les femmes de sa famille avaient la même morphologie, qui leur avait apporté chance et reussite. Il n'y avait aucun intérêt, estimait-elle, à être maigre et malheureux quand les avantages d’être bien en chair apparaissaient de façon aussi évidente. D'autant que les hommes aimaient les femmes ainsi faites. C’était un terrible fléau que le monde extérieur avait introduit en Afrique, en diffusant l'idée que les femmes minces, et même parfois aussi maigres que des sebokoldi, des mille-pattes, puissent être considérées comme désirables. Ce n’était pas cela que les hommes souhaitaient au fond d’eux-mêmes. Au fond d’eux-mêmes, les hommes voulaient des femmes dont la silhouette leur rappelait les bonnes choses qu'on trouvait sur la table.
Commenter  J’apprécie          30
-Ah, fit Mma Ramotswé. Il existe beaucoup, beaucoup de livres. Et il y en a toujours de nouveaux qui sortent. Il est difficile de tous les lire.
- Il est impossible de tous les lire. Même ces gens très intelligents de l'Université du Botswana - des gens comme le professeur Tilou-, ils n'ont pas tout lu.
- Ce doit être triste pour eux, fit remarquer Mma Ramotswé, pensive. Quand c'est votre métier de lire des livres et que vous ne pouvez jamais en venir à bout.Vous croyez avoir tout lu et, soudain, vous vous apercevez que d'autres livres sont apparus. Que faites vous alors ? Vous devez recommencer...
Commenter  J’apprécie          50
- Beaucoup de femmes viennent me voir au sujet des hommes, répondit-elle d'un ton calme. Les hommes constituent le principal problème des femmes.
Mma Holonga sourit.
- C'est vrai, Mma, vous n’exagérez pas en disant cela. Seulement, la plupart des femmes ne rencontrent de problèmes qu'avec un homme unique. Dans mon cas, il y en a quatre.
Mma Ramotswe tressaillit. C’était inattendu : quatre hommes ! On pouvait concevoir qu'une personne ait deux amours et espère que ni l'un ni l'autre n'apprenne jamais l'existence de son rival. Mais quatre ! C’était la porte ouverte à mille difficultés.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Alexander McCall Smith (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexander McCall Smith
Alexandre MacCall Smith au Botswana par Journeyman Pictures
autres livres classés : botswanaVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (239) Voir plus



Quiz Voir plus

Les enquêtes de Mma Ramotswe

Pour commencer, une question facile : dans quel pays vit Mma Ramotswe ?

Congo
Burkina Faso
Botswana
Mali

10 questions
78 lecteurs ont répondu
Thème : Mma Ramotswe détective de Alexander McCall SmithCréer un quiz sur ce livre

{* *}