Attention, la couverture retenue par Babelio est trompeuse : "Jules César, le glaive et la soie" est en fait le sixième tome de l'immense fresque romanesque historique "
Les maîtres de Rome", et, en son sein, le second des deux tomes du diptyque "Caesar's women" (Le premier étant "Jules César, la violence et la passion").
Ce tome se révèle, sans surprise, à la hauteur des précédents. Je conseille vivement à qui est intéressé de lire la saga de bout en bout, afin de pouvoir en tirer le plus de plaisir, de connaissances et d'attachement aux personnages possible. Il serait bien dommage de se lancer dans ce tome sans être déjà habitué au style et à la démarche de l'auteur, et sans avoir lu les premiers tomes, car lire l'oeuvre entière permet de savourer beaucoup mieux la cohérence et la réussite de ce projet littéraire colossal.
Comme dans les tomes précédents, c'est toujours la même façon de procéder : des dizaines de personnages, de nombreux personnages principaux (César se distingue cependant comme la clef de voûte du récit, qui court de décembre 63, juste après l'échec de la seconde conjuration de Catilina, jusqu'en mars 58, juste après la fin du consulat de César et son départ pour la Gaule transalpine), une multitude d'intrigues en cascade ; péripéties politiques et militaires et histoires sentimentales et familiales s'enchaînent, s'entrecroisent et se nourrissent les unes des autres.
Les autres protagonistes sont : Crassus, Pompée, Clodius,
Cicéron et sa femme Terentia, Caton, le consul conservateur Bibulus, Pompeia Sylla et Calpurnia (deux épouses successives de César), Aurélia (sa mère), Servilia (sa maîtresse),
Brutus (le fils de cette dernière)...
Cette fresque est une reconstitution extrêmement réaliste de la vie quotidienne et politique à Rome, fouillée et travaillée au plus haut point. Ce n'est pas un livre d'histoire, et pourtant ça y ressemble plus qu'à un roman, tant c'est riche, complet et exigeant. L'auteur maîtrise toujours aussi bien les ficelles narratives qui ont fait son succès : elle excelle tout autant dans les scènes érotiques ou amoureuses que dans la description acérée e
t impitoyable des stratégies politiques et des manigances politiciennes (c'est l'essentiel de ses romans, je vous rassure ; elle ne fait pas dans la bluette pour adolescentes). Ce tome, comme ceux qui l'ont précédé, m'a procuré un plaisir de lecture (tout à la fois un plaisir intellectuel et un divertissement) inégalable.
Bref, un chef d'oeuvre du genre, que je conseille à tous les amoureux de romans historiques et/ou
de la République romaine.