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EAN : 9782732460505
420 pages
Editions de la Martinière (03/10/2013)
3.91/5   11 notes
Résumé :

Ce livre de Jay McInerney réunit soixante-six de ses chroniques parues dans House and Garden et dans le Wall Street Journal, chroniques qui se nourrissent des connaissances qu’il a accumulées avec le temps sur toutes sortes de vins, sur les gens et les lieux qui les produisent à travers le monde.

On voyage ainsi avec lui des châteaux légendaires de la culture vinicole à l’Australie, la Nouvelle-Zélande, en passant par les collines de Santa Ri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Une odeur de crayon fraîchement taillé que l'on ne retrouve que dans le Laf
ite- Rothschild et le Mouton-Rothschild, me dit “Bacchus et moi”, tiens, tiens ! Je venais justement de relire le premier des 44 mangas “Des gouttes de Dieu” en regardant la série, alors ce livre venait à point nommé.

Bien sûr, Jay McInerney convoque des vins exceptionnels, un peu bling-bling, que je n'ai et n'aurai pas l'occasion de goûter.
Mes dégustations mémorables se limitent à un Léoville-Las-Cases 1985 et un Château Haut-Brion 1988 pour les Bordeaux.
Pourtant je ne me souvenais pas qu'un “Haut Brion bien mûr sent la boîte à cigares Montéchristo, une truffe noire et une brique chauffée à blanc posée en équilibre sur une vieille selle.”

Il fallait bien un Américain pour nous parler ainsi, de manière un peu iconoclaste, des vins !

L'auteur nous fait rêver quand il nous emmène en vendanges dans la coulée de Serrant avec Nicolas Joly : “Il a décidé de vendanger le lendemain de mon arrivée : il enverra ses vendangeurs au moins cinq fois dans les vignes, afin qu'ils ne sélectionnent que les grains les plus mûrs. Il aime attendre le moment où une partie des grains sont ratatinés, et rien ne le rend plus heureux que d'y voir un peu de botrytis, la pourriture noble, s'y installer.”

Je suis toujours fasciné par ceux qui parlent du vin et racontent leur expérience gustative : “le Condrieu a souvent un goût de pêche blanche, tirant parfois, il est vrai, sur l'abricot. J'aime sa mâche charnue, visqueuse et ronde en bouche. J'aime ce bouquet floral qui me rappelle parfois le chèvrefeuille. Certains dégustateurs anglais comparent son arôme à celui des fleurs d'aubépine mais, pour le piètre botaniste que je suis, il évoque tout simplement certains jardins que j'ai traversés au printemps. Je l'aime aussi parce qu'il me fait penser aux Gauguin de la période tahitienne. “

Dans ce livre, on peut picorer parmi les 65 chroniques, aller sans ordre et voyager entre les régions françaises et les vins du monde.

J'avoue avoir sauté des vins étrangers introuvables que je ne boirai pas, je garde espoir pour les français, même pour une bouteille de Romanée-Conti !

Enfin, pour des gastronomes, lisez la dernière aventure, celle de ElBulli, le meilleur restaurant du monde qui termine ce livre en apothéose.

Ferràn Adrià, le chef espagnol, servait trente-sept services à 48 personnes le soir.
Il a aujourd'hui fermé au grand dam de deux millions de personnes, dont je fais partie, qui cherchaient désespérément à réserver une table !
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Un recueil consacré au vin - très inégal à mon sens. Tantôt ces textes sont plats comme des pizzas à la cantine d'entreprise, tantôt pétillants de curiosité et d'enthousiasme.
Souvent ce n'est que du name dropping, autrement dit de la frime. Autre regret, plus de la moitié de textes porte sur les vins américains que je ne compte pas déguster.
Pourtant, je suis tombée sur des pépites. J'ai bien aimé les comparaisons décalées.
« [Le Coulée de Serrant 2008] corsé et tout en velours, à la limite du liquoreux, mais vif et vibrant, une beauté robuste et juvénile comme Milla Jovovich dans Resident Evil. le 2007 plus voluptueux, plus décadent, avec des notes miellées qui me rappellent Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus. »
Ou alors
« Dans la froide région de Chablis, le chardonnay s'exprime en mode acoustique, sans ampli, dépouillé de tout ce qui n'est pas son essence, comme la version acoustique de Layla par Eric Clapton ».
McInerney cite un prédécesseur, il s'agit d'Auberon Waugh :
« Quand on écrit sur le vin, il faut être provocateur. [ ] Les notes de dégustation les plus bizarres doivent être mises en avant ; champignon, bois pourri, mélasse noire, crayon carbonisé, lait concentré, égout, odeur de gare française ou de lingerie féminine ».
Dans le magasine Tatler, Auberon Waugh décrivit le vin favori de son cousin de la façon suivante : le vin lui évoquait « un bouquet de chrysanthèmes fané sur la tombe d'un bébé antillais mort né », formule qui provoqua son renvoi immédiat de Tatler.
Bref, du panache mais aussi une dose de snobisme.
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Soixante-cinq chroniques inspirées d'expériences diverses dans sa riche carrière d'écrivain hédoniste passionné par les vins. Les connaissances sont certaines, même impressionnantes, pas dogmatiques, très variées et enrichissantes pour un Français toujours trop centré sur la production nationale. L'auteur y aborde en effet beaucoup d'anecdotes vécues en compagnie de grands vins du monde entier. le style est alerte et drôle, souvent finement humoristique. Seul un petit côté jet set est agaçant d'autant qu'il est appuyé par des détails superfétatoires.
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Ces chroniques sont réparties en sept parties, leur taille moyenne est de six pages. L'auteur s'implique fortement dans ses chroniques. Il nous parle de ses dégustations, de sa première rencontre avec un vin, même de sa vie privée (c'est grâce à sa seconde femme qu'il a découvert le puligny-montrachet, p. 313), sans pour autant jamais s'écarter de son sujet.
Les chroniques parlent du vin, de tous les vins : Bordeaux, Bourgogne, Chablis, Tavel, en bref vins rouges, vins blancs, rosés (symbole de détente et de décontraction), champagne (y compris le champagne rosé), cognac, armagnac. Tous les pays producteurs sont visités, y compris les moins connus (la Nouvelle-Zélande, certains pays d'Amérique du Sud). Si les clichés ont la vie dure (ah ! l'opposition entre le vigneron bourguignon et le propriétaire de château bordelais), Jay McInerney essaie de lutter contre les idées reçues. Peut-être est-ce plus facile de New York : un auteur français aurait sans doute davantage déploré qu'un des restaurants les mieux notés au monde ne présente aucun bordeaux dans sa carte des vins.
Pour chaque « cépage » évoqué (les puristes me pardonneront mon manque de vocabulaire, même après la lecture de cet ouvrage), l'auteur retrace ses origines, son évolution, et surtout, l'amour de ses propriétaires pour leur production. La production de tel ou tel vin est affaire d'affinité, d'affection, d'hommes et de femmes plus que d'argent (même s'il en a fallu, bien sûr, pour acheter vignes et domaines).
J'ai découvert des choses, en lisant ces articles, comme la biodynamie, sur laquelle l'auteur revient souvent, ou le zinfandel dont j'ignorais l'existence. L'auteur s'attache aux lieux, aux personnalités, fait des rapprochements entre le vin et le cinéma. Il s'intéresse aussi à la littérature et à l'histoire – quel était le vin préféré d'Honoré de Balzac et de Louis XVI ?
Si vous lisez ce recueil, je vous conseillerai de picorer les articles de ci, de-là, en allant vers les cépages qui ont votre préférence. Ce livre invite à la légèreté, au plaisir de savourer un bon vin, non aux excès, les dégustateurs devant garder « un minimum de sobriété et de jugement critique », p. 289.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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critiques presse (1)
Lexpress
31 octobre 2013
Une ripaille de 400 pages joliment éméchées où l'art de boire devient un art de vivre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Disséquer les plaisirs qu'offre le Condrieu, c'est un peu comme tenter d'expliquer un haiku. Je peux au moins dire que j'aime ce vin à la folie parce que la pêche blanche est mon fruit préferé ; or le Condrieu a souvent un goût de pêche blanche, tirant parfois, il est vrai, sur l'abricot. J'aime sa mâche charnue, visqueuse et ronde en bouche. J'aime ce bouquet floral qui me rappelle parfois le chèvrefeuille. Certains dégustateurs anglais comparent son arôme à celuí des fleurs d'aubépine mais, pour le piètre botaniste que je suis, il évoque tout simplement certains jardins que j'ai traversés au printemps. Je l'aime aussi parce qu'il me fait penser aux Gauguin de la période tahitienne. Et pour finir, de façon perverse, je l'aime parce qu'il est dépourvu de deux qualités que tous les grands vins sont censés posséder : l'acidité et la capacité de vieillir. Le riesling, lui, est acide et s'accorde mieux avec la cuisine, et un bourgogne blanc tel qu'un meursault ou un puligny se gardera plus longtemps, acquérant de la complexité avec l'age. Oui, et alors? L'amour ne repose pas sur des considérations pratiques et le condrieu est un vin pour romantiques.
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Un Haut-Brion bien mûr sent la boite a cigares contenant un Montecristo, une truffe noire et une brique chauffée à blanc et posée en équilibre sur une vieille selle. Il est profond et complexe comme un sonnet de Shakespeare. Une fois qu'on en a bu, on ne l'oublie plus jamais et le désir d'en reboire ne nous quitte plus.
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Cela fait des années que je n'ai pas adressé la parole à mon ex-femme, mais si ça m'arrive un jour, il faudrait sans doute que je la remercie pour cette première bouteille de puligny-montrachet.
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