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EAN : 9798365891135
171 pages
Auto édition (28/11/2022)
4.81/5   21 notes
Résumé :
"La mort, la mort, la mort, toujours recommencée", chantait Georges Brassens en parodiant Paul Valéry et son Cimetière marin. Il est vrai que la Mort est partout, mais en réalité, elle juste là. Plus exactement, elle est là depuis la nuit des temps. Beaucoup la redoutent, ou la craignent, d'autres la souhaitent ardemment, d'autres encore vivent à côté d'elle, sans s'en préoccuper vraiment. Quelques-uns, enfin, la provoquent ; dans les deux sens du terme. Dans la Ro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Efficace, glaçant, drôle, terriblement prenant.
Elles sont dix-sept. Dix-sept nouvelles sur le thème le plus obsédant, le plus intriguant, le plus inquiétant, le plus fascinant de l'humanité...La mort.

Dès l'avant-propos, on comprend que le choix de Jean-Luc Menet est profondément inscrit dans une vraie logique. C'est un indice presque capital sur la teneur de ce qui va se tramer, et de la qualité de ce bouquet d'histoires qui ne vont pas seulement s'appesantir sur la mort au sens premier, mais aussi sur tout ce qu'elle peut signifier et sur la totalité de ses liens avec la vie.

La première nouvelle, "Réveil", fait un choix extrêmement porteur et annonciateur, comme une sorte d'élan qui va couvrir l'envol du lecteur et couvrir tout le recueil. On est tout de suite plongé dans un univers inquiétant, on découvre un personnage complexe, profondément imparfait mais pour qui on peut ressentir de l'empathie. La chute est un petit peu attendue, mais elle fonctionne très bien. Et, à l'autre extrémité de la collection, la très courte et très percutante "La Course" est une ode à la vie, comme pour tenir les nouvelles dans un écrin parfait entre la dernière minute d'une vie, et la toute première.

Jean-Luc Menet présente ses nouvelles aux lecteurs comme on propose un jeu élaboré de Cluedo : il nous laisse errer dans l'espace de la nouvelle, glaner des indices, émettre des hypothèses, se laisser séduire puis tromper par les personnages avant d'anticiper la fin, et, parfois, d'être surpris par celle-ci. Mais ce n'est pas tout. Par cette collection hétéroclite, il en profite pour croquer la société, qu'elle soit moderne ou passée, et explorer les troubles et les vices humains liés à la mort.

Ainsi, il propose une vision acérée et réaliste de protagonistes qui répondent à leurs désirs, et n'hésitent pas à franchir une ligne rouge invisible mais bien sensible. Souvent, la mort emporte la mise, mais parfois, la vie gagne et Jean-Luc Menet a suffisamment de talent pour faire comprendre sans brutalité ni polémique que parfois, quand la vie l'emporte, ce n'est pas forcément la meilleure des fins possibles.

Sur le plan de la structure, la sélection des nouvelles est précise et minutieuse, tant dans la variation de longueurs (parfois quelques pages, parfois plusieurs dizaines), de style, de genre, de narration...On a vraiment un kaléidoscope littéraire qui parvient à s'illustrer partout.

Parfois, on est oppressé par un presque roman noir ("Ville Noire"), puis on découvre l'aventure de la survie à tout prix ("Un Jour Interminable") dont la chute prend aux tripes, ensuite on découvre l'univers anxiogène d'un suicide annoncé ("Coaching"), ou celui d'une vie de famille étouffante et d'un couple toxique ("Canicule") avec une fin cathartique tant elle est libératoire et pointe du doigt une injustice estivale que personne ne prend vraiment le temps de venger. le lecteur comprend très vite que nouvelle après nouvelle, on va être malmené au service de l'histoire, et cela crée entre Jean-Luc et son lectorat un rapport captif. On attend la suite sans savoir ce qui va se passer, comment, pourquoi, et quelle interprétation de la mort il va livrer. Les dix-sept versions sont plus que nécessaires, elles apportent toutes leur petite touche à un tableau composite et épatant.

Certaines de ces nouvelles poussent même le curseur de la créativité un peu plus loin qu'on ne va les attendre. Par exemple, la spectaculaire "Le Facteur" qui brille par son horreur sous-jacente sans jamais mettre ne fut-ce qu'un demi-orteil dans le gore, ou "Petite Mort" qui s'aventure presque dans une revisite bouillante de l'aventure d'Eve au jardin d'Eden, ou encore "La Pluie Et le Beau Temps", presque digne d'un sketch des Vamps mais qui tient un fil narratif extraordinaire sans jamais le perdre, comme une forêt généalogique touffue que Jean-Luc maîtrise avec une facilité...Déconcertante.

L'auteur empoigne le thème de la mort et se permet vraiment de l'interpréter et de le pousser dans tous ses retranchements. Grâce a une vision affûtée de la société, il propose vraiment une palette de destins et de vies plus ou moins tragiques, plus ou moins brisées, plus ou moins dangereuses sans jamais les juger. Quand il rentre dans la tête d'un tueur, il ne perd pas de temps à faire savoir qu'il considères les actes immoraux, mais il va au coeur même de leur psyché et exploite leurs failles de façon implacable. C'est fin et précis, et très bien présenté. de façon générale, jamais il ne juge ses personnages, même les plus noirs, même les plus tordus. Il condamne de temps en temps.

Une des nouvelles les plus frappantes demeure "Délivrance". C'est une saisie bouleversante du destin de Rose, qui essaie tant bien que mal de mettre une tragique malédiction qui a transformé sa vie en une succession de peines toutes plus grandes, et plus inexorables que les autres, et qui voit arriver le couperet final comme la première vraie fois qu'elle peut connaître la paix. Et même là...La mort rode, et elle laisse son plus amer cadeau.
Le portrait de cette femme au destin hors du commun est d'une telle précision qu'on se surprend presque à googler la vieille femme, dès fois que cette histoire incroyable ne soit vraie. C'est dire comme on plonge dans les petits mondes de Jean-Luc Menet.

Enfin, comment ne pas adorer le grand coup de massue sur le quatrième mur dans "Tueuse En Série", ou l'on soupçonne notre facétieux auteur de faire le constat de son propre statut de tueur en série...Avec un sérieux score quand à son nombre de victimes ! Ici apparaît au plus fort la presque complicité entre auteur et lectorat.



Malgré la gravité du thème, difficile de ne pas vouloir mettre ce puissant recueil dans les mains des lecteurs avides d'histoires bien faites. Tout le monde risque bien de s'y plaire...
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[SERVICE PRESSE]


Partout la mort de Jean-Luc Menet.

Je remercie l'auteur de m'avoir proposé de chroniquer son recueil de nouvelles.


17 nouvelles où la mort est omniprésente.


Réveil : un homme repense à sa vie alors qu'il se fait enterrer

Canicule : une femme détestable se fait prendre à son propre jeu

Ville noire : un sdf victime de troubles dissociatifs de l'identité

La pluie et le beau temps : deux commères déblatèrent sur les gens du village

Corps étrangers : des paléontologues découvrent un couple de néandertal

Petite mort : une jeune femme est agressée chez elle

Stéphanie : une vieille femme qui perd la tête

Le têtard : un flic alcoolique qui n'est pas au bout de ses surprises

Coaching : un psy dépressif clôture ses consultations

Le facteur n'est pas passé : une veuve noire fabrique des onguents à base du corps de ses victimes

Délivrance : une femme âgée se remémore la vie qui lui a prit ses fils les uns après les autres

Un jour interminable : un homme est victime d'une machination

Concours de circonstances : un violeur en série sauvé du suicide par sa future victime

La traversée : un père de famille revient d'une expérience de mort imminente

Le mobile du crime : un étudiant imprudent a un accident de voiture

Tueuse en série : une romancière commet des meurtres à travers des romans

La course : pour une mort, une naissance


Mon ressenti final :

J'aime beaucoup les recueils de nouvelles. Cela permet de faire une pause sans être gênée dans ma lecture et sans en perdre le fil.

Ce recueil comporte dix-sept nouvelles toutes plus différentes les unes que les autres. J'ai beaucoup aimé chacun d'entre elles.

J'ai trouvé que l'auteur faisait preuve d‘audace, d'esprit, d‘imagination et de style à travers chaque histoire racontée.

L'écriture est très agréable, relevée et addictive. J'ai été rapidement immergée dans les mondes et les situations narrés par l'auteur, à chaque lecture. Je n'arrive pas à en aimer une plus que les autres. Les textes sont de qualité et vous feront passer un bon moment de lecture.

Pour côtoyer la mort , c'est ici : https://amzn.to/3WqOsa4
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« Partout la mort », en voilà un titre qui fait froid dans le dos. Et de fait, j'ai débuté ma lecture avec une certaine appréhension. Mais ayant lu d'autres romans du même auteur et les ayant aimés, je voulais découvrir ce recueil de nouvelles.
17 histoires dans lesquelles la mort s'invite à un moment ou un autre, mais 17 histoires qui parlent de vie aussi, car l'une ne va pas sans l'autre. Et plus on avance dans le livre, plus on se laisse prendre au jeu : par quel chemin la faucheuse parviendra-t-elle jusqu'à sa proie ? Comment choisit-telle sa victime ? Comment l'emporte-t-elle ? Pourquoi ? C'est bien là tout le talent de Jean-Luc Menet de nous prendre dans les filets de notre curiosité, en offrant des tranches d'histoires différentes, autant par les thèmes abordés, que par les personnages. Et l'on plonge dans le récit policier, historique, romantique, psychologique…. Et l'on sympathise ou non avec une vieille femme, un clochard, un écrivain, un jeune accro aux réseaux sociaux, et bien d'autres personnages.
Les 17 dénouements, les derniers mots des nouvelles ? La mort qui termine une vie ? N'en soyez pas si sûrs, car ils révèlent un inattendu, une information qui donnent un nouveau sens à chaque histoire. Et rien de plus jouissif pour le lecteur que d'être surpris et d'en rester « baba » !
« Partout la mort », pourrait aussi être « les variations de la mort », ou « les multiples visages de la mort », et vous comprendrez alors, que l'on guette tout au long des pages ce qui fait basculer l'existence de nos personnages, que l'on tente de déceler la mort dans ses multiples manifestations, à travers les indices jetés ça et là par l'auteur.
Jean-Luc Menet n'y va pas par quatre chemin, il est incisif, mordant, caustique, et ne s'embarrasse pas de détours inutiles. Mais son humour est aussi là, car j'ai souri à la lecture de certains passages. Ce recueil de nouvelles nous plonge dans une ambiance sombre, étouffante, parfois délirante, voire « décalée », mais ô combien addictive, car aucune nouvelle ne ressemble à une autre. Et c'est chaque fois avec frissons, envie, impatience et une certaine crainte que l'on pénètre dans la nouvelle suivante.

Je salue cet exercice littéraire qui dénote le talent de l'auteur. Il parvient à travers ce thème difficile à ne jamais tomber dans la redondance et à offrir des récits si différents, que l'on ne peut qu'admirer sa capacité d'imagination, mais aussi de finesse dans sa manière de traiter le thème.
Je ne peux résister. Celle pour laquelle j'ai eu un coup de coeur s'appelle « Stéphanie ».

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17 nouvelles dans ce recueil.
Des nouvelles toutes différentes mais qui ont un point commun : la mort ou même la vie car l'un ne va pas sans l'autre.

Un homme d'une soixantaine d'années relate les souvenirs de sa vie...

Jérémy, Cécile, Clélia et Topaze sur le chemin des vacances mais un des 4 n'arrivera pas à destination...

Guillaume, un sans abri témoin d'un meurtre...

Un psychologue sur le point de passer sa dernière journée de travail...

Et tant d'autres histoires à découvrir !


Je n'avais jamais lu de recueil de nouvelles avant de me lancer dans « Partout la mort » c'est pourquoi, avant de commencer ma lecture, j'avais une petite appréhension MAIS j'avais amplement confiance en Jean-Luc qui avait su me captiver avec sa novella « Enquête interne » que j'avais adorée et pourtant-là aussi, je n'avais jamais lu de novella.

Tout ça pour dire que Jean-Luc a le don de me plonger dans ses histoires en quelques mots seulement.

Le style d'écriture de l'auteur est très subtil et rend toutes ses histoires passionnantes. L'auteur a une capacité d'imagination infinie !
17 histoires ce n'est pas rien et on pourrait avoir peur de retomber sur le même genre d'histoires ou dans la monotonie mais ce n'est pas le cas ici !

Mis à part le seul point commun de toutes ces histoires : la mort, elles sont toutes différentes les unes des autres. Certaines sont courtes mais percutantes et d'autres plus longues mais intenses.

Et la dernière histoire... qui clôture très bien cet ouvrage, mais je ne peux pas vous en dire plus là-dessus... À vous de lire ce recueil de nouvelles.

Je remercie chaleureusement Jean-Luc de m'avoir contacté, ce fut une très belle expérience, encore une fois. Je vous conseille vraiment de lire un de ses livres !
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Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Jean- Luc Menet pour l'envoi de son nouveau livre : « Partout la mort », format numérique . Voici un recueil de dix-sept nouvelles ayant pour thème commun la mort qui s'invitera à un moment du récit. Les nouvelles sont courtes, vont à l'essentiel et cultivent le sombre, le cynique, l'horrible et l'oppressant. Les thèmes abordés sont très variés et chaque nouvelle se déguste et se suffit à elle-même. J'ai retrouvé la plume originale de l'auteur, percutante, incisive et non dénuée d'humour. J'ai ri malgré le fil conducteur angoissant et la mort qui rôde à chaque page. Excellent moment de lecture.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Il tenait son poing fermé et serrait de toute ses forces en serrant les dents. Bien qu'il n'eût que deux ans et demi, il était parvenu à maintenir cette position pendant près d'une minute. Le temps nécessaire à la mort par asphyxie du petit être innocent qu'il avait attrapé presque malgré lui en plongeant la main dans une flaque d'eau croupie : un énorme têtard.
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Lucien n’a pas beaucoup dormi. Ce n’est pas la première fois. Il dort peu depuis toujours. Il fait partie de cette catégorie d’individus qu'on nomme les petits dormeurs et qui ont besoin de peu de sommeil. Ceux-ci, il ne faut pas les confondre avec les faux petits dormeurs, de simples insomniaques qui, après une nuit de veille subie, sont sujets à des baisses de régime et des coups de pompe, débouchant régulièrement sur des endormissements plus ou moins fugace.
Les vrais petits dormeurs n’ont rien à voir avec eux. Ils se contentent de seulement trois ou quatre heures de sommeil par nuit, ce qui suffit à recharger leurs batteries. Ils ont d'illustres représentants, comme Napoléon Bonaparte, Voltaire, Thomas Edison, Victor Hugo, Winston Churchill et paraît-il, un certain Emmanuel Macron.
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Le froid, le bruit, l’odeur, l’alcool et la honte, tout cela rend mon sommeil léger, chaotique, insuffisant.
Mais ce n’est rien à côté du reste.
Car ce qui m’a empêché de dormir cette nuit, c’est tout autre chose.
J’ai assisté à un meurtre.
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Dans la Rome antique, mais aussi en Italie, le nombre dix-sept porte malheur. En effet, il s'écrit en latin XVII, dont l’anagramme VIXI (vixi) signifie « j'ai vécu », c’est-à-dire « je suis mort ».
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C’était hier. Il devait être environ minuit et je me promenais au hasard des rues. Normalement, je rejoins mon emplacement habituel vers dix-neuf heures au plus tard, mais mon moral était déplorable. Je me suis habitué à ces variations d’humeur. Depuis toujours, je suis cyclothymique. Certains jours, je suis au sommet de ma forme : souriant et enthousiaste, rien ne saurait venir à bout de mon optimisme, même la rue. Mais d’autres fois, je me sens comme au fond du trou, empli de tristesse, irritable, abattu : dans ces moments-là, je suis incapable de réagir, je déprime.
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