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Métal Hurlant - Nouvelle formule tome 2 sur 9
287 pages
Les Humanoïdes associés (15/02/2022)
4.13/5   27 notes
Résumé :
Que retenir de la fantastique aventure de Métal Hurlant entre 1975 et 1987 ? Répondre à une telle question est un défi que seul Jean-Pierre Dionnet, son cofondateur et rédacteur en chef historique, pouvait relever. Il a fait une première sélection de 23 histoires courtes qui, selon lui, constituent l’essence de Métal Hurlant. On y retrouvera The Long Tomorrow de Mœbius et Dan O’Bannon, qui a influencé le film Blade Runner, Agorn de Philippe Druillet ou Crux Univers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On a dit : pas de revues sur Babelio, non pas de revues ... des livres, toutes sortes de livres, mais pas de revues.
Quoi ! On a dit : pas de revues !
Qui a dit : pas de revues ?
A l'automne 2021, "Métal Hurlant" avait entamé son grand retour avec un premier numéro dédié à l'anticipation proche, au "no future" qui nous étreint.
Mais la déflagration attendue finalement n'a été qu'un gros pétard mouillé : un peu moins de 300 pages de rédactionnel intéressant et de bonne bande-dessinée, mais rien de bien transcendant, et il n'y avait pas là de quoi installer sa quechua devant chez son buraliste pour attendre un hypothétique deuxième numéro.
Que Dieu me savonne et que les "humano" me pardonnent !
C'était sans compter sur la persévérance de trois passionnés : le journaliste Christophe Quillien, l'écrivain Claude Ecken et Jerry Frissen, le rédacteur en chef de ce retour tant espéré.
"Metal Hurlant" est vraiment de retour avec ce deuxième numéro !
Le 19 décembre 1974, à quatre heures du matin, heure locale, aux limites de Livry-Gargan et de la forêt de Clichy, quatre hommes décident de ne plus répondre désormais qu'au seul nom collectif des "humanoïdes associés".
- Philippe Druillet, l'enlumineur paranoïaque ...
- Moebius, alias Gir, le dessinateur aux mille faces ...
- Jean-Pierre Dionnet, dit "grat-grat" ...
- Bernard Farkas venu mettre un peu d'âme dans les comptes ...
Et, comme les trois mousquetaires étaient quatre, Nikita Mandryka, cinquième larron de la foire, vint rendre possible l'aventure et lui offrir son titre : "Métal Hurlant".
Une révolution qui a marqué les esprits bien au delà de la bande-dessinée francophone !
Ce deuxième numéro qui vient de sortir est un indispensable album de bande-dessinée.
Achetez-le !
Volez-le !
Empruntez à votre grand-mère ou à la mafia !
- Un rédactionnel passionnant à la croisée des chemins de l'histoire récente de la BD et de la SF, des éditions Opta, de l'Echo des Savanes et de Rock'n Folk, de la librairie "Futuropolis" et d'une bande de passionnés où l'on retrouve mentionnés des noms comme celui de Francis Lacassin, Stan Barets, Goscinny, Jean Boullet et de bien d'autres ...
- Les couvertures des anciens numéros ...
- Les plus emblématiques des séries du journal ...
- Un casting à couper le souffle ...
"Métal Hurlant" est de retour !
Et n'oubliez pas que pour vous concocter ce grand retour, des auteurs ont travaillé comme des bêtes, en perdant le boire et le manger.
Qu'ils ont du interroger sans relâche Jean-Pierre Dionnet, lui braquer une lampe dans les yeux en lui interdisant d'aller pisser.
Mais après tout c'est sa faute.
N'est-il pas un des fondateurs du meilleur des journaux, celui où la SF, sans entrave aucune, est devenue un art majeur de l'illustration et de la contre-culture ? ...


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Et donc, Métal Hurlant est revenu.
La politique éditoriale est annoncée : alterner tous les trimestres un numéro de nouveautés et un numéro patrimonial.
Ce numéro 2 est ainsi une compilation de planches parues entre 1975 et 1984 dans l'ancien journal.

Étant forcément nostalgique de ce que je n'ai pas connu (en 1975, j'étais trop minot ; en 1984, je gardais mon argent de poche pour les albums du Gun Club ou ceux de Moebius), je dois être dans le coeur de cible.
Et bien c'est gagné : je suis conquis.

Premier bonheur : je ne connaissais que deux des histoires re-publiées (The long tomorrow de Moebius et O'Bannon ; 1996 de Chantal Montellier), donc je ne me sens pas lésé.

Second bonheur : il y en a dont je connaissais l'existence sans les avoir lues, et elles ne sont pas décevantes. Surtout le Carapaces des frères Luc & François Schuiten, beau à pleurer.

Troisième bonheur : au-delà des criantes différences de styles, de narrations, d'univers, il règne un mauvais esprit réjouissant. L'humanisme est une illusion ou un échec, le futur sera pire, c'est la haine et la bêtise qui prévaudront, et le mieux est encore d'en rire. Ou de s'évader un peu. Ou les deux.
Voilà. C'était probablement ça, l'esprit Métal, et c'est bon d'en retrouver des bribes.

Bon, maintenant, je vais faire mon esprit chagrin.
D'abord, si les jeunots du prochain numéro ne relèvent pas le gant, ça va vite devenir contrasté. Y avait un peu de ça dans le numéro 1, mais pas encore assez. Lâchez les chiens, que diable. de mon côté, je ne perds pas espoir et serai au rendez-vous du numéro 3.
Deuxio, avis aux Humanos : c'est bien gentil de publier des extraits d'albums gravement introuvables, mais va falloir s'employer à quelques rééditions judicieuses, sans quoi tout cela fera pschitt.

Et pour vous, amis lecteurs Babéliotes qui ne connaîtraient rien de cette épopée, voilà une occasion de tester à relativement peu de frais (20 balles pour 300 pages) si cela vous attire ou repousse. Plongez !
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Metal Hurlant est une revue BD française. Elle est, pour le moins, mythique. Elle vit le jour en 1975 et, contre vents et marées, tint le choc jusqu'en 1987 avant de se contenter de parutions ultérieures erratiques (2002-2004, 2006, 2021-2022 et plus si affinités). Dans le sillage précurseur de Pilote, elle se voulut d'emblée adulte et largement matinée SF. Elle allait, peu à peu, emporter le 9ème Art hexagonal vers un nouvel Age d'Or. Son succès fit tache d'huile vers les pays francophones puis à l'international. La revue fit école, devint référence mondiale de part sa qualité (essentiellement graphique), ses tentations innovatrices, ses expérimentations diverses. Des noms s'imposèrent et perdurèrent, issus de précédentes mouvances ou inscrits dans la sienne propre ...

Sur le long terme, les périodes fastes et les déclins alternèrent, les stops économiques et les relances hasardeuses firent les hauts et les bas de la revue. Comme d'autres magazines BDs elle connut des flux et des reflux. Metal Hurlant, au-delà de sa dernière mouture (un n° unique en 2006), ne pouvait se résigner à mourir. Tôt ou tard viendraient des allumés acharnés à ce que la bête revive … et nous enchante à nouveau.

Le Metal Hurlant nouveau est en kiosques. Un bon cru ?

Fin 2021, Metal Hurlant renait de ses cendres sous l'impulsion d'un crowdfunding (financement participatif) inspiré. La nouvelle mouture, celle actuelle, longue vie à elle, se veut trimestrielle et touffue (300 pages, rien que çà) avec une alternance, d'une parution sur l'autre, d'inédits puis de résurgences du patrimoine de la revue. Les numéros impairs seront ainsi revival, faisant appel à de nouvelles plumes ; les numéros pairs vintage farfouillant les archives et y retrouvant les vieilles pépites.

Le nouveau n°1, fin 2021, fit donc dans l'inédit ; je ne l'ai pas lu, pas acheté, à peine feuilleté en kiosque où il fut distribué. Pas de ressenti perso donc si ce n'est l'émergence remarquée sur la Toile d'avis mitigés lui reprochant, pour certains, une perte de l'esprit d'origine. Était-ce inévitable ?

A suivre donc. Pour plus tard. Sur le fil d'une autre chronique. Peut-être.

L'Episode 02 de la mouture 2022 est en mode copié-collé vintage et plonge dans les archives de 75 à 84. Que des rééditions donc, des BDs courtes devenues mythiques ; des one-shots (ou presque). Un bémol : pourquoi proposer des trucs à suivre ?, çà me gêne aux entournures du projet initial, que je percevais autre, dans la mesure où les épisodes ultérieurs seront, par ligne directrice éditoriale, naturellement exclus.

On est en mode copié-collé du Metal Hurlant primitif, dans un pot-pourri (best of ? C'est selon les appréciations de chacun) entrecoupé de présentations des scénaristes et dessinateurs (le plus souvent) au sommaire. Voici revenu le temps des Grands Anciens (Moebius, Druillet, Caza, Bilal … etc).

Est-ce une judicieuse initiative ?

Je suis venu à Métal Hurlant dès sa naissance en continuation logique de ma passion SF littéraire préexistante, je l'ai quitté quand son versant SFFF premier s'est dilué dans une BD poly-azimutée flirtant de moins en moins avec mon genre de prédilection. La tranche temporelle retenue en 2022, 1974-1984, n'est pas pour me déplaire ; c'est la plus fertile en Imaginaire, elle est apte à réveiller en moi une certaine nostalgie. D'autant que n'ayant jamais gardé les Metal Hurlant que j'achetais (ils sont partis dieu sait où), j'ai sauté sur l'occasion pour retrouver d'anciens frissons graphiques évanouis. Faut dire aussi, qu'à nouveau paraissant en kiosques et en librairies, comme avant, je retrouve ce curieux élan ancien de penser que la SF s'offre à nouveau à un réseau plus large.

De page en page : du déjà lu de bout en bout, la résurgence de la plupart des vignettes proposées (elles sont si fortes qu'elles se sont imposées dans ma mémoire comme autant de cicatrices graphiques). A un moindre niveau et à l'inverse, les scénari sont passés à la trappe de l'oubli (faut dire que c'était le cadet des soucis de Dionnet, le rédacteur en chef, qui flashait essentiellement au visuel et donnait quelques fois son aval de parution à du sans queue ni tête. Ce fut, un peu, hélas, la marque de fabrique du magazine, cette prédilection accordée au choc des images aux dépends des mots.

Les BDs incluses empruntent, pour certaines, à un certain classicisme littéraire SF oeuvrant à des histoires crédibles, à des récits simplement anticipatoires à court terme, à des mises en abime traditionnelles limpides et logiques :

_La SF post-apocalyptique soft et campagnarde de Crespin. Elle est dans une tradition « ligne claire » intemporelle. le thème est dans l'air du temps, il rejoint les préférences actuelles du lectorat pour le post-apo (perso, je n'en peux plus de ce sous-genre, je crispe, la fiction flirtant de trop près avec une réalité dans l'oeuf, ne demandant qu'éclosion).

_Celle contre-utopique (pour le moins) de Chantal Montellier qui entrevoyait, déjà, les dégâts engendrables par la télé-surveillance citoyenne. Simple, prédictible, en noir et blanc, flippant, naturellement efficace, mise en garde embarquée et no futur.

_Gillon, l'Ancien, en rupture des « Naufragés du temps ». Alias, extrait du mag ludique « Jeux et stratégies » et de son « homme au chapeau mou ». Les deux au service de fins classiques, logiques, purement ludiques. J'aime bien, on y a la tête comme au sortir de nouvelles à chutes de l'Age d'Or SF US.

_Moebius et O'Bannon, avec « The long tomorrow », en incontournables précurseurs de l'ambiance ciné de Blade Runner.

_ Mezières, seul, sans Christin, qui se dépatouille graphiquement et scénaristiquement très bien au coeur un Space Opera pas si militariste qu'il n'y parait.

_Luc et François Schuiten, post-apo encore, pour un récit de toute beauté et qui, quelque part, pousse la larme à l'oeil.

D'autres BD glissent dans le déjanté, le jusque-au-boutisme graphique sans immédiate compréhension scénaristique (c'était çà, aussi, Metal Hurlant) :

_ le lyrisme graphique ébouriffé de Druillet, hors temps hors champ, hors-tout, graphiquement bluffant, en 16/9ème époustouflant. Druillet, le plus souvent, j'aime bien, mais quand c'est le pétard et ses herbes de Provence qui fument, faut pas me demander de comprendre.

_Les hachures et contre-hachures denses et serrées de Bilal (c'est beau.. !), celles toutes aussi réussies de Caza (c'est re-beau .. !) les deux au service d'un réalisme de forme qui fait fi du fond (on s'en fout.. !)

__Les atmosphères hippies et planantes de Macedo.
Pour finir, certaines BDs empruntent des chemins encore plus marginaux, qui plus est marquées par leur époque de parution : le polémique Voss, Nicollet en cousinage provocateur, Nicole Claveloux en exubérances poétiques fantastiques ou surréalistes.

En tout 25 récits qui valent le détour. A découvrir ou à secouer de nostalgie les vieux de la vieille (comme moi)

Ps : je regrette de ne pas avoir acheté le n° 01 d'une ère nouvelle que j'espère florissante pour Metal Hurlant.

Lien : https://laconvergenceparalle..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le fond, c'était la forme. Et si la forme débordait sur le fond, tant mieux!
J.P Dionnet
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L'éclaireur demeure seul.
Il gît et se vide, tranquille ...
Maintenant ça n'a plus aucune importance, il va se vider encore, ou bien quelque mutant le mangera ...
Ça ne fait rien ... nous suivons son meurtrier : une créature humanoïde qui porte le suaire blanc pour dissimuler ses difformités.
Il escalade la colline.
Il va, il a un but, ce n'est pas un meurtre qui le fera hésiter ou ralentir.
Son coursier rumine, indifférent ...
L'humanoïde l'éperonne.
Il ne quitte pas des yeux la carabine attachée à la selle ...
L'herbivore se balance sur la voie étroite qui domine le canyon ...
Ceci, le vent de sable, la silhouette grêle en haut de la bête, c'est le début de notre histoire ...
L'histoire de celui que, quelques bêtes, quelques mutants et quelques choses volantes connaissent sous le nom de : "Cobalt 60" ...
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Si je n'avais pas de ligne directrice, j'avais une conviction : il ne faut jamais tenir compte de l'avis du lecteur ...
(Jean-Pierre Dionnet dans l'introduction "nous avions marché sur la lune")
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Videos de Métal Hurlant (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Métal Hurlant
Artiste multiforme, Jacques Loustal est notamment connu pour ses carnets de voyages, genre qu'il pratique depuis plus de quarante années. Cette pratique du dessin d'observation, sur le vif, n'est d'ailleurs pas étrangère à celle de la bande dessinée, les images faites en situation pouvant ensuite être utilisés comme socle d'un récit (« L'Homme de sable, avec Philippe Paringaux, Métal Hurlant, 1981). En compagnie Laurent Lolmède confrère ayant également pratiqué le carnet de voyages, on reviend dans cette rencontre du SoBD 2023 sur cette façon de dessiner… et de faire des livres. « Je faisais un dessin comme quelqu'un pouvait se mettre au coin d'une rue et fumer une cigarette », explique ici Loustal pour exprimer ce qui l'intéresse dans le dessin sur carnet. Pour lui, le voyage est eu coeur de cette activité graphique. Moins pour Lolmède, qui se définit plus comme un promeneur, un dessinateur de campagne. Pour ce dernier, le carnet de voyage est un objet à part entière, qui peut s'apparenter à un fanzine, tandis que Loustal évoque le plaisir fétichiste du carnet vierge, du livre blanc qu'il s'agit de peupler en toute liberté, l'exercice autorisant le dessinateur à choisir les outils qui lui conviennent. Evoquant le dessin-récit, qui condense en une seule image une scène qui peut être éclatée et s'étaler sur un certain temps, Laurent Lolmède rappelle que le B.A. BA du dessin, pour Lolmède, c'est de faire comprendre ce que le dessinateur voit. Les intervenants s'accordent sur le fait que le carnet de voyage est devenu un genre littéraire dessinée à part entière. le dessin sur le vif est un pratique très spécifique, qui rejoint également le reportage dessiné. La rencontre, qui s'est tenue le dimanche 2 décembre 2023, est animée par Frédéric Michel.
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