Un fort volume, certes, dans une présentation assez austère qui plus est, mais qui se lit aussi fiévreusement que l'auteur se questionne, s'observe, et interroge sa condition d'écrivain - laquelle ne se décrète justement pas, mais demeure problématique, toujours susceptible d'imposture, de vanité, etc. Il ne suffit pas de publier, de réussir à publier, ses livres, pour être écrivain, il reste un impondérable entre l'écriture, la publication, et l'identification de soi comme écrivain, qui ne sera jamais levé et fera souffrir quiconque se met à l'épreuve de l'écriture. Ce journal porte les affres de cette interrogation lancinante qui ne s'oublie parfois que dans l'amour des femmes, leur corps, leur pensée, ou celui, concomitant, de la musique. le pathétique n'est jamais loin mais l'authenticité de ces pages, leur "clarté", est telle qu'il n'incommode pas le lecteur qui voit se débattre un homme avec une vocation qui ne tolère pas toujours l'humain.
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Richard Millet ressuscite la tradition française du journal littéraire avec son poignant Journal, qui court de 1971 à 1994.
Lire la critique sur le site : Lexpress
L'aube est l'heure de ceux qui aiment, comme de ceux qui vont mourir.
p.159
Le printemps me somme, la fenêtre ouverte, de répondre de mon corps.
p.156
Je travaille comme on nage dans un lac immobile.
p.156
Hantise du sang qui coule doucement.
p.157
Voyage au bout de l'enfer du RER avec Richard Millet. Il présente son dernier ouvrage, "Paris bas-ventre. le RER comme principe évacuateur du peuple français", aux éditions de la Nouvelle Librairie sur notre site le 27 mai 2021
https://nouvelle-librairie.com/boutique/politique/actualite/paris-bas-ventre-le-rer-comme-principe-evacuateur-du-peuple-francais/