Critique publiée sur Senscritique (2011)
J'ai gardé de mon enfance et de mon adolescence un goût prononcé pour les choses de l'espionnage, pour les James Bond et autres héros de ce mon de monde parallèle, pour ces gadgets incroyables et ces secrètes tractations dont nous n'aurions jamais rien deviné jusqu'à ce que le pot au rose soit révélé.
Cela explique en parti l'acquisition récente que j'ai fait de tout un tas de romans et de récits en rapport avec le monde de l'espionnage, avec la promesse de détails croustillants et inédits, et l'espoir d'en savoir un peu plus sur ces dessous de table fascinants.
"Les espions russes de Staline à Poutine" n'est pourtant guère passionnant, peut-être le ton du récit, peut-être le passage du coq à l'âne au sein des chapitres, peut-être tout simplement la faible portée historique de certaines histoires dévoilées. Tout n'est pas mauvais, et je comprends désormais mieux la géopolitique de la Russie et de ses anciens pays confédérés ; mais pas de révélation phare pour autant.
Agréable mais pas essentielle, voilà comment je pourrais résumer la lecture non passionnée de ce livre.
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Toukhatchevski, le Bonaparte rouge
Peu à peu, et malgré l'inquiétante renaissance du nationalisme dans l'ex-URSS, les archives s'ouvrent. Et l'on découvre une partie de la vérité sur quelques affaires retentissantes. Ainsi ces dossiers sur l'Armée rouge.
Remontons un peu dans le temps. En juin 1941, lorsque Hitler lance ses troupes contre l'URSS, il obtient rapidement des succès stupéfiants. Les nazis atteindront même les portes de Moscou avant d'être arrêtés puis repoussés. Mais ils vont occuper durablement de vastes pans du territoire soviétique. Et dès les premiers mois de la guerre, des centaines de milliers de soldats sont tués ou faits prisonniers.
La puissante Armée rouge a cédé facilement, trop facilement, face aux coups de boutoir de l'ennemi. Les maréchaux soviétiques ont semblé incapables de résister. Ils ont accumulé les fautes, et leur incompétence a étonné.
La raison de cette débâcle s'explique par les purges staliniennes qui ont décapité l'Armée rouge quatre ans plus tôt. Les meilleurs officiers ont été fusillés ou envoyés au goulag par dizaines de milliers. Et à l'heure même où il faut se battre contre l'ennemi, l'épuration continue. Les nazis ont donc en face d'eux des troupes mal commandées par des officiers démoralisés. Certains ont été sortis en hâte des camps où Staline les avaient fait enfermer. Mais la prison les a brisés. Et ils se révéleront bientôt incapables d'affronter efficacement les forces hitlériennes. Il faudra de longs mois avant que de nouveaux officiers sortent du rang et mènent la contre-offensive jusqu'à la victoire de 1945.
La liste noire du Kremlin:
Trois semaines avant la mort de la journaliste, le vice- gouverneur de la Banque Centrale , Andreî Kozlov, a été également abattu. Ce haut fonctionnaire avait le tort de s'attaquer de façon vigoureuse au blanchiment d'argent.