Cet ouvrage regroupe 38 textes, allant de trois - quatre pages à une quinzaine de pages, autour du thème de la « mystification » de l'histoire. Un terme me semble t-il inapproprié.
En fait, les auteurs reviennent sur quelques épisodes historiques transformés, au fil du temps, en vérité, pour des besoins de construction nationale comme la
Chanson de Roland ou la pomme de Guillaume Tell. Ils les ramènent à ce qu'en disent les textes d'époque : c'est à dire pas grand-chose. Pour les événements du XX éme siècle, il s'agit là plutôt de présenter des actions secrètes visant à désinformer l'adversaire (Fortitude et son exercice d'essai Tigre, le « détournement » de l'Artic Sea, les fausses attaques ayant conduit aux débuts de la seconde guerre mondiale ou de la guerre du Viet-Nam...).
Bien des chapitres tiennent de l'anecdote, souvent déjà lue par ailleurs, quelques-uns se détachent cependant. Notamment celui sur les tentatives nazies d'obtenir en 1941 une paix séparée sur le front ouest, qui ont conduit
Rudolf Hess à se rendre en avion au Royaume-Uni. Acte d'un fou, comme cela a été présenté en Allemagne, ou au contraire processus validé par Hitler ?
Le rachat de juifs hongrois par Izrael Krastner, sujet à polémiques après guerre, est une partie peu connue de l'histoire de l'holocauste.
Le voyage de la grande Catherine dans le sud de la Russie et de l'Ukraine, dans une abondance de richesses mises en avant par Potemkine, a conduit à la création du mythe d'un Potemkine déroulant des paysages heureux et riches sous les yeux de la tsarine, grâce à des toiles peintes. Il n'en est rien, comme l'expliquent les auteurs.
L'ensemble est disparate, présenté sans logique chronologique ou par thème, mais contient, de ci de là, quelques informations des plus intéressantes.