Aux journées forums des métiers, certains jobs n'attirent vraiment pas les foules... Celui de « marchand de mort » n'a, par exemple, pas le vent en poupe... Pourtant, il faut bien que quelqu'un s'en charge !
Alors, pour combler ce déficit professionnel, les marchands de mort sont recrutés sans leur accord et n'ont pas d'autres options que de s'employer à ce sale boulot.
C'est ce qui arrive à Charlie, mâle bêta par excellence, le jour de la naissance de sa fille et, accessoirement, celui aussi de la mort de sa femme. le karma quoi.
Seulement ce métier s'apprend à la dure. Pas de DRH, pas de stage de formation ni de perfectionnement, pas de conseils de collègues ni de sites internet dédiés. On apprend à tâtons, au fil de ses erreurs.
Un sale boulot quoi.
Christopher Moore est un habitué des sujets décalés, des thèmes sérieux qu'il prend un malin plaisir à examiner sous un angle irrévérencieux. Il m'avait déjà conquis avec «
L'Agneau », ce cinquième évangile narrant la vie de Jésus entre ses 6 et 30 ans, et il réitère.
Le thème de la mort est ici abordé avec le même manque de sérieux, mais aussi avec une bonne louche de tendresse. On sourira beaucoup aux difficultés de Charlie
Asher dans son nouveau poste, on rigolera de ses bourdes et de ses incompréhensions.
Mais «
Un Sale boulot » n'est pas seulement un roman de pur divertissement, car C. Moore a su étayer son propos de réflexions religieuses, éthiques et philosophiques qui amènent le lecteur à, parfois, cesser de rire pour se questionner.
Le traitement est un peu long et quelques coupes n'auraient pas été inutiles, mais ce roman est une lecture fort sympathique et vivement conseillée pour s'assouplir les zygomatiques.