Ce récit est destiné à des personnes qui apprennent le français ou à de faibles lecteurs. Et pourtant.... ce récit est particulièrement prenant et touchant. Joséphine et Minerve attendent leur second enfant. le premier est mort à la naissance, et Joséphine a gardé de lourds séquelles de son accouchement, au point d'être ostracisée par les habitants de son village. le second accouchement ne s'annonce pas bien non plus, aussi, cette fois-ci, Minerve prend la décision d'emmener Joséphine au dispensaire (et je vous laisse imaginer la douleur du trajet, pour elle, même si son mari prend le plus de précautions possibles, Joséphine est tout de même installée à l'arrière de son vélo). Là, à nouveau, une décision est prise : Joséphine doit être emmenée ailleurs, là où l'on pourra lui faire une césarienne si les choses tournent mal.
Court récit, et course contre la montre dans un pays où rodent militaires et miliciens. Les premiers, avec quelques billets, on peut les soudoyer, les seconds, non, et les conséquences se comptent en morts, en blessés. Nous découvrons aussi ceux qui ont choisi de rejoindre des ONG, notamment Jenny, qui veut être utile, avant toutes choses, Arthur, jeune médecin angoissé, ou Karim, qui continue ses missions malgré tout.
Une oeuvre pleine d'espoir, à partager.
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Ce récit à été écrit dans le cadre d'un atelier réalisé par l'auteur et est destiné à être lu par les primo arrivants ou faibles lecteurs adultes ou adolescents. Il nous raconte le quotidien d'une femme prête à accoucher dans une province pauvre d'Afrique et met en avant le rôle dONG telles que médecins du monde.
Le roman se lit très bien, et ne porte aucun jugement sinon de la bienveillance envers les différents personnages, le tout sans pathos ni cliché. Il a beaucoup plus aux élèves, car il abordait des thèmes méconnus pour eux. La rencontre avec l'auteur a été une fois de plus fabuleuse, car Nsonde est un excellent intervenant, capable de s'adapter à tous types de publics et très ouvert.
Lecture conseillée collège lycée publics FLE et jeunes migrant.
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Cet état d’incertitude constante sur le fil mince et fragile, qui sépare la vie et la mort, est devenu un moteur pour la vie de Jenny, la sage-femme originaire de Suède. C’est sa quatrième mission pour l’organisation humanitaire et elle se nourrit encore des frissons de l’urgence. La jeune femme d’une trentaine d’années se sent revivre à chaque enfant sauvé qui lâche son premier cri. Le bonheur dans les yeux d’une mère et d’un père soulagés lui fait toujours le même effet. Le combat quotidien contre la mort est devenu le sens de son existence, une dynamique, une inspiration qui lui fait oublier la monotonie confortable et peu motivante de ses années passées à Stockholm.
l rassure son amour et la supplie de rendre d’abord hommage à la vie et de remercier les ancêtres de leur avoir accordé un tel bonheur ! D’ailleurs, lorsque des triplés naissent, un responsable du ministère de la Santé se déplace pour rendre visite aux parents et leur apporte un certain nombre de cadeaux pour les soutenir. Les autres questions et préoccupations attendront demain.
La violence partout et la sauvagerie qui semblait avoir pris le pouvoir. L’ensemble de l’Est du Congo et une partie de la région des grands lacs semblaient plongés dans le chaos. Destructions, viols, meurtres… Un cauchemar de massacres. Les villages étaient brûlés, sans pitié. Tout un peuple était pris en otage par des troupes d’enfants soldats sanguinaires et sans scrupules, rendus fous par les drogues et la folie destructrice. Les habitants terrorisés fuyaient sans savoir où aller. Les réfugiés s’entassaient sous des tentes, dans des camps incapables de répondre aux besoins les plus élémentaires du flux de malheureux. L’urgence déjà.
Il y a urgence et son service ne possède pas le matériel nécessaire pour une situation comme celle-là. Il faut appeler tout de suite l’antenne obstétrique qui se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres dans la plaine, au bord du Tanganyika. Elle est mieux équipée et son personnel a l’habitude des accouchements à risques.
Témoin impuissant des va-et-vient de la sage-femme et de son assistante qui l’ignorent totalement, Minerve espère une explication. Devant leur silence, il tombe au pied du lit où Joséphine se tait. Des larmes coulent de ses yeux fermés, son poing est enfoncé dans sa bouche pour retenir les hurlements.
Tout comme lui, elle avait certainement besoin d’être rassurée, de partager sa peine. L’idée de sa solitude dans un moment pareil était insupportable. Dans l’épreuve, il l’aimait encore plus fort. Il s’est donc mis activement à la recherche de celle qu’il avait juré de chérir toute sa vie pour le meilleur et pour le pire. Après quarante-huit heures d’angoisse, il a fini par la retrouver
À l'occasion du Forum des libraires 2023, Sophie Charnavel, Directrice générale, présente la rentrée littéraire de Robert Laffont - @edrobertlaffont
0:00 Introduction
0:31 La Reine aux yeux de lune de Wilfried N'Sondé
0:47 La Danse des damnés de Kiran Millwood Hargrave
1:05 Les Petits Farceurs de Louis-Henri de la Rochefoucauld
1:30 Juliette d'Abd Al Malik
1:58 Proust, roman familial de Laure Murat
2:41 Comment aimer sa fille de Hila Blum
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