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3,43

sur 1525 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le dernier roman d'Amélie Nothomb est pour moi un conte. J'avoue qu'il m'a bien plu même si au début, j'étais un peu agacée par les parents de l'héroïne. Au fil de la lecture, l'histoire était un peu abracadabrante et le conte fantastique n'était pas loin.
Nora et Florent se rencontrent et c'est de suite le grand amour. Leur entourage pense que cela leur passera mais rien n'y fait, ils s'aiment toujours passionnément. Leur premier bébé, Tristane, pleure sans discontinuer mais un jour Florent, son papa, lui intime de ne plus jamais pleuré et les pleurs s'arrêtent instantanément, de quoi rendre jaloux certains parents...
Et c'est à ce moment où l'histoire vire à l'improbable. Les nouveaux parents s'aiment toujours avec entrain au point que la petite n'a pas de place pour eux et délaisse leur fille en la laissant très souvent seule avec elle-même. Et c'est là qu'elle n'ose plus faire de bruit de peur de déranger ses parents. Quelques années plus tard, la petite soeur, Laetitia, arrive. Tristane va avoir une vie transformée grâce à ce petit être venu au monde.
Je ne vous en dirait pas plus sur l'histoire.
Ce conte à été pour moi, savoureux et mystérieux. Un bel hommage à la fratrie et plus particulièrement aux soeurs que l'on peut avoir dans la vraie vie. Une telle complicité nourrie les espoirs les plus fous.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas apprécié autant un roman de cette autrice.
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J'ai sauté le 30è, il a eu un prix, j'ai donc décidé de lire celui-ci (le 31 è donc qui paraitra en aout) et je l'ai terminé en deux après-midis.
Un roman plus profond qu'il n'y parait sur l'amour filial et fraternel (soeurernel n'existant pas et c'est bien dommage car c'est celui-là qu'il aurait fallu employer ici...). Un bon opus avec les thèmes de prédilection de l'autrice : amour de l'autre et amour de soi, amour des mots et de la littérature.
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Amélie Nothomb, cette année, c'est de la bombe comme je l'aime. Avec des thèmes qui lui sont chers comme les liens affectifs dans la sphère intrafamiliale.

Il est question du lien d'attachement inexistant des parents, Florent et Nora, pour leur premier enfant, Tristane. Les parents restent entièrement consacrés à l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre, lequel semble exclusif de tout autre amour.

Aux yeux de sa mère, Tristane est un peu "terne". Mais comme il est dit en quatrième de couverture, "Les mots ont le pouvoir qu'on leur donne." Cependant, comment cette petite Tristane va-t-elle pouvoir se départir de cette idée, de ce point de vue originel posé par sa mère et se construire une autre image ?! C'est une enfant qui a du potentiel, mais il y a ce "mais"...

Tristane a tout de même la chance que ses parents vont lui faire cadeau d'une petite soeur, de cinq ans sa cadette. Tristane va pouvoir construire avec cette dernière, un lien très fort, qui paraît indéfectible. D'emblée, on se pose néanmoins la question de savoir est-ce que cette deuxième enfant va pouvoir se construire positivement ?

Encore un moment d'exception avec Amélie Nothomb. Voilà une rentrée littéraire qui commence bien !

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Pour son trente et unième roman, Amélie Nothomb a accouché d'une famille atypique, voire psychotique, comme ce fut le cas avec des précédents livres.
Elle choisit de situer son « conte » avant l'ère des portables ( elle fait d'ailleurs partie des rares écrivains à déclarer ne posséder ni ordinateur, ni smartphone) !


Elle campe donc un couple plus que fusionnel, Florent ( 30 ans) et Nora (25 ans).Ils vont vivre cette passion durant trois ans avant qu'un bébé vienne s'immiscer dans leur intimité. Avoir des parents déficients, n'est-ce pas une source de romanesque ?
La romancière enfante souvent des « enfançonnes » surdouées, des êtres brillants, mais qui souffrent de carence affective.
Elle aime aussi ponctuer son récit de dates de naissance, d'âges des protagonistes dont on suit l'évolution au fil des ans.

La première fille de ce couple «  forteresse », Tristane se révèle d'une intelligence hors norme, elle acquiert la lecture avant d'entrer à l'école.
Une fillette qui rappelle par sa précocité, Diane, l'héroïne de Frappe-toi le coeur. C'est elle qui va apprendre à lire à sa cadette, Laetitia.

On est témoin de l'indéfectible et puissante complicité qui va se nouer entre les deux soeurs. Dès l'enfance, c'est un bonheur pour Tristane de contempler «  l'amour de bébé endormi ». Elles préfèrent jouer ensemble plutôt que de rester rivées à l'écran et deviennent inséparables. Inséparables comme Amélie Nothomb et sa soeur Juliette

En fréquentant l'école, elles peuvent constater leurs différences…, en particulier le grand investissement des autres parents auprès de leur progéniture. Elles se résignent à avoir des parents défaillants, qui vivent dans leur bulle idyllique. Ne les ont-elles pas appelés « papa et maman », d'une seule entité inséparable.

On subodore que les pédiatres vont crier haro devant le comportement irresponsable des parents des deux fillettes qui les gavent de télé, vivant dans leur bulle amoureuse.
Des parents immatures au point de laisser leur progéniture seule la journée, sans baby- sitter quand tous deux reprennent le travail. Si bien que Tristane va se tourner vers sa tante Bobette pour obtenir des renseignements pratiques… et se livrer aux confidences. N'a-t-elle pas été humiliée, blessée par son père, traumatisée par les paroles de sa mère ( après avoir surpris une conversation à son sujet?)
Comment se débarrasser ensuite du complexe profondément ancré de « petite fille terne », puis de fille « fadasse » qu'on lui a collé au collège?
Comme on sait, les mots détruisent.

Faute de reconnaissance de la part de ses parents, Tristane nourrit une affection sans bornes pour sa tante, et pour sa fille Cosette dont elle est la marraine. C'est un coup de massue pour le lecteur quand Tristane obéit à l'injonction de sa cousine aimée.

L'anorexie est au coeur de ce roman, maladie dont souffrent plusieurs héroïnes de l'auteure, sujet qu'elle maîtrise pour en avoir été victime. Celle de Cosette est lourde de conséquences.

Comme Monica Sabolo, Tristane effectuera elle-même les démarches administratives pour obtenir une bourse afin de poursuivre ses études et de gagner son indépendance, ne rechignant pas à enchaîner les petits boulots pour couvrir ses dépenses.

L'écrivaine se fait toujours un malin plaisir de glisser son mot fétiche «  pneu », cette fois, il est porté au sommet, puisqu'il se métamorphose en nom de groupe de musique/band : Les Pneus ! Car The tires , ça sonne mal.
Et on rêve de les voir dans les « charts ». Mais créer un groupe demande une cohésion entre les différents musiciens /membres. Des tensions, des rivalités amoureuses naissent. Comment va-t-il progresser ? Sera-t-il en concert à Bercy ? La fan de Metal développe une réflexion sur la musique.

Parmi les points communs qu'Amélie Nothomb partage avec son héroïne, on peut lister sans hésiter le goût du rock ( metal), de la lecture, les études de lettres.
Comme dans Les aérostats, Amélie Nothomb met en exergue le pouvoir des mots, l'utilité d'apprendre le grec, le latin, valorise la littérature, « un moyen comme un autre de devenir présidente de la République ». D'ailleurs elle enrichit notre connaissance du français, glissant toujours un ou deux termes peu courants, comme ici «  apophtegme » : parole mémorable ayant une valeur de maxime. Ou encore l'emploi du mot «  dormition » pour décrire l'étreinte amoureuse des parents.

Comme Tristane , la romancière a longtemps partagé sa chambre avec sa soeur, lieu propice aux confidences, avant de prendre son indépendance à Paris, « la Jérusalem des lettres françaises ». Comme elle, elle connaît l'ivresse de la lecture. D'ailleurs, elle rédige des « blurbs » pour le bandeau de livres qui l'ont conquise. (1)
Quant à la ressemblance de Tristane avec son père , elle convoque cette phrase si souvent entendue par l'Académicienne  : «  Amélie, c'est Patrick. » , et qui la révoltait , petite, car troublée qu'on ne voie pas qu'elle était une fille.
Last not least , on devine l'épistolière invétérée quand, dans le roman, les deux soeurs recourent à la correspondance pour leurs confidences à l'insu de leurs parents !
( En 1991, la ligne fixe Maubeuge-Paris est onéreuse et ne permet pas l'intimité.)

Dans ce conte, Amélie Nothomb explore à nouveau les relations familiales, qui peuvent être conflictuelles entre parents et enfants, incarnant cette expression « famille je vous hais ». Les réactions des parents déçoivent, surtout celle de la mère à l'annonce de la réussite de Tristane. Que penser de parents peu enclins à encourager les études de leurs enfants et qui dénigrent la lecture ? « Le coup de matraque » qui s'abat sur Tristane , dans le dénouement, sidère tout autant le lecteur.

Par le titre, le livre des soeurs,l'écrivaine rend un hommage indirect à sa soeur adorée Juliette, avec qui elle forme un duo soudé depuis l'enfance et entretient un amour paroxystique. de nombreuses interviews relatent d'ailleurs leur osmose.

Quant au style, même s'il vise à l'épure, le conte n'est pas encore pour cette fois réduit à un haïku. «  Dans trente ans, mon livre sera peut-être un haïku », boutade que l'écrivaine a formulée dans la presse !

Amélie Nothomb signe un roman vibrant au rythme d'un amour sororal absolu, de la musique de Led Zeppelin, de Queen, de David Bowie, de Lou Reed, de Patti Smith. le récit est hélas assombri par le destin tragique de deux protagonistes. Mais « la mort n'est pas la cessation de l'amour », on peut continuer de dialoguer avec les défunts. Si le groupe Les Pneus, touchant seulement les «  happy few », ne figure pas dans le Top 50, ce roman, lui, surfe sur la vague du succès. «  Amor fati » pour credo.

(1) : Vincent Delareux fut un des chanceux adoubés. « Le cas Victor Sommer » lui vaut l'admiration d'Amélie Nothomb et cette phrase en jaquette du livre :
« Un récit à mi-chemin entre les Evangiles et Pyschose ! Une réussite. »

P.S :
A noter que la photo de la couverture est signée Nikos Alagias.
On peut lire une interview du photographe dans le Hors-série anniversaire de Lire Magazine Littéraire, paru en juillet 2022
Quant à Perry Salkow, friand d'anagrammes, il a transformé le titre le livre des soeurs en Soleil des rêveurs.
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Oui c'est un coup de coeur, un de plus avec cette autrice.

Le livre des soeurs parle de l'amour filial, de l'amour en général, de l'amour familial, du pouvoir des mots aussi.

Tristane est l'aînée de la famille. Ses parents Nora et Florent se vouent un amour tel qu'il est difficile d'intégrer cette entité qu'ils représentent. S'ils ont eu Tristane c'est parce que c'est ce qu'on attendait d'un couple marié. Pas un désir mais une continuité des choses à faire. Quand ils ont eu Laetitia, là encore c'est pour faire une soeur à Tristane et non par désir d'enfants.
D'ailleurs ça se traduit rapidement dans la hie au quotidien.
Même s'ils ne sont pas des parents mauvais ils sont absents aux autres. Ils s autosuffisent.

Tristane en est consciente et va tout faire pour que sa soeur ne souffre pas et se sente aimer. A ce stade d'amour, qui pourra rivaliser ?

Mais ce n'est pas tout, il y a aussi tante Bobette, mère célibataire de 4 enfants sans emploi mais qui aime ... peut être parfois elle ne sait pas bien comment.

La vie avance, les enfants grandissent, comprennent, subissent, se soignent ou abdiquent, survivent et peut être même vivent.

C'est une histoire sans violence physique mais pas dénuée de violence. C'est une histoire de tous les amours.
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Un 31eme titre d'Amelie Nothomb pour lancer la rentrée littéraire de septembre avec le pouvoir des mots posés sur les émotions et les relations familiales. Ce conte noir et triste révèle tous les charmes de la sororite avec cette histoire de Tristane, aînée du couple trop fusionnel de Florent et Nora. C'est avec l'annonce de l'arrivée de sa soeur Laetitia que la vie s'émerveille ! Les mots, phrases et pages qui décrivent pudiquement la qualité de l'amour et de la relation entre les deux soeurs sont d'une beauté et force émotionnelle à l'image du talent unique d'écrivain d'Amelie Nothomb ! La fuite du temps, des pages du récit et de la construction de l'histoire coulent avec délices pour un effet page Turner délicieux…Ce roman ne procure pas de nouvelles surprises mais perpétue l'oeuvre de l'écrivaine dans cette exploration des relations familiales.
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De leur amour sans faille naquit Tristane, qui, très rapidement, a appris à se gérer toute seule, ses parents étant peu enclins à sacrifier leur idylle...
Puis vint au monde Laetitia, et les deux soeurs ont su faire outre le désintéressement de leurs parents et construire ensemble une belle existence...
Une histoire sur les rapports fusionnels entre soeurs et ceux parfois compliqués entre parents et enfants...
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En bref :
J'ai lu ce roman avec douceur et avidité.

De quoi ça parle ?
De la relation passionnée entre deux soeurs.

Mon avis :
J'ai aimé la plume d'Amélie Nothomb, simple et pourtant noble. L'auteure sait amener son lecteur où elle le souhaite sans utiliser des termes compliqués ou savant. Elle n'en a pas besoin si bien, son monde est poétique, un brun mélancolique et sombre, mais tellement sensible.
L'intrigue est bien mené. Un couple inséparable, complice, en fusion totale décide de faire un enfant. Cette enfant, Tristanne, ne trouve pas sa place au sein de ce foyer qui ne vit et ne respire qu'au travers de l'union des parents. Une petite soeur, Laëtitia, viendra égayer le quotidien morose de Tristanne.
Et c'est le début d'une autre histoire, inconditionnelle et absolue.

L'histoire est tantôt douce et bienveillante, tantôt morose et sombre. Nous passons d'une émotion à l'autre en deux temps trois mouvements. Les chapitres sont courts et dynamisés par l'écriture lyrique d'Amélie.

J'ai absolument hâte de continuer à lire l'oeuvre de cette auteure que j'apprécie déjà.
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Je ne suis pas une fan absolue d'Amélie Nothomb et je n'ai pas lu tous ces livres. J'avais trouvé "Acide sulfurique" intéressant mais peu accroché aux "Catilinaires" par exemple.
Ici j'ai été bluffée et ce récit de vie est puissant et émouvant comme s'il était autobiographique.
L'héroïne, Tristane, naît dans un couple à l'amour passionnel qui ne voulait pas spécialement d'enfant et ne sait pas s'en occuper. le bébé grandit, autodidacte peut-on dire, très intelligent et débrouillard mais comme un robot sans marques d'affection de la part de ses géniteurs.
A la naissance de sa petite soeur, Laetitia, Tristane est suffisamment grande pour avoir conscience de ne pas vouloir que ce malheur se reproduise sur sa cadette. Elle va donc être comme une mère de substitution et lui donner tout l'amour dont elle a manqué.
J'ai trouvé le personnage de Tristane magnifique (et triste et douloureux).
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Parler d'Amelie Nothomb est un exercice difficile tant elle s'érige pour moi au sommet des auteurs qui me subjuguent par leur maîtrise des mots.

Florent & Nora decident d'avoir un enfant car c'est un dicta de la société. Tristane née de leur amour unique qui dure une vie. Cet amour beau de prime abord et d'une telle exclusivité qu'il occulte totalement leur enfant, la laissant seule face à ses capacités extraordinaires dans son apprentissage de la parole, de la lecture et de l'écriture.

Puis l'idée leur vient de faire un deuxième enfant, ainsi ils pourront réellement continuer à vivre leur bonheur amoureux puisque Tristane sera occupée dans son rôle de grande soeur : Laetitia naquit cinq ans plus tard.

L'amour amoureux est déjà pris par Florent et Nora. Tristane et Laëtitia s'engagent donc dans un amour fraternel exclusif qui dépasse les limites du coeur. Laëtitia est le feu sacré, elle brille ! Tandis que sa soeur Tristane arbore ce regard terne qui lui est reproché par tous. Mais comment briller quand l'amour des parents a été inexistant ?

La puissance des soeurs est un bouclier face à la désaffection parentale. Amélie Nothomb tisse une histoire d'amour et de désamour sous nos yeux. le foisonnement de son vocabulaire n'a de cesse de me charmer. En trois mots elle dresse un portrait, un drame, des sentiments qui prennent vie aisément dans notre imagination. Une ode à l'amour fraternel. Deux soeurs ♥


« Venait alors ce moment exquis entre tous : se réveiller ensemble. Échapper de concert au charme, se sentir à la fois alourdie et améliorée, empesée d'une charge de douceur, et étreindre la soeur dans le même état que soi, saisissement conjoint de l'autre et de l'identique. Un tel instant se savourait très longtemps. »
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