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EAN : 9782234088139
250 pages
Stock (05/06/2019)
3.5/5   9 notes
Résumé :
Depuis mon plus jeune âge, j’ai une passion : les livres. Ils ont forgé mon enfance, ils sont le fil directeur de ma vie professionnelle. Je suis née belge, la France m’a accueillie et m’a permis d’agir. De la Belgique jusqu’au ministère de la Culture où j’ai passé dix-sept mois, j’ai traversé des moments heureux, exigeants, durs parfois, mais aussi inespérés. Toute ma vie je me suis engagée. Car je crois au pouvoir du dialogue face au cynisme du monde moderne, je c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Laure Adler a proposé et encouragé Françoise Nyssen à témoigner de son passage au Ministère de la Culture en se racontant un peu dans sa nouvelle collection « Puissance des femmes », dans laquelle la langue de bois n'a pas sa place. L'exercice m'intéressait à la base et je dois dire que cette lecture m'a passionnée, tant j'ai ressenti une grande sincérité et ai appris à connaître un peu mieux cette femme que j'admire depuis de longues années. Parce que j'adorais son père, évidemment, mais heureusement pas seulement.

« Hubert tenait des carnets et ensuite un blog (il était toujours à la pointe de la technologie) qui nous terrorisaient tous. Tous ceux qui venaient dîner au Paradou, au Mas, se demandaient comment ils allaient être traités ensuite sur le fameux blog. Je ne sais pas comment cela avait commencé. Pour ma part, je préférais les carnets, qu'il a tenu à publier en les expurgeant des commentaires et remarques inutiles. Mais je n'étais pas à l'aise avec ce qu'il disait sur son blog, parfois même vraiment gênée. Évidemment, cela n'avait rien à voir avec ce qui se passe aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Tout ce qui était écrit l'était avec élégance et amabilité, mais certains qui se sont retrouvés sur son blog se sont fâchés. Hubert était un homme qui aimait plaire, or il savait forcément que ses écrits le mettaient en porte-à-faux par rapport aux gens dont il parlait. Je ne comprends pas pourquoi il en a eu besoin. Il ne pouvait pas s'en empêcher, semble-t-il. »
Quelle grande chance pour celles et ceux qui, comme moi, l'ont découvert à travers ce blog, pour ma part en 2006. C'est vrai qu'il avait une parole libre et que parfois, on pouvait assister à quelques règlements de compte ou mises en avant mais ça ne le rendait que plus humain, et quelle vie que la sienne. Je n'oublierai jamais, par exemple, la manière presque légère – mais on sentait bien ce qu'il en pensait… – dont il a fait part de la décision de Paul Auster de ne plus faire appel à Christine le Boeuf pour le traduire (par fax. Alors que les Nyssen sont à l'origine de sa première publication et traduction. Son succès est venu par la France, par Christine et Hubert, très directement). : « Mardi 6 avril 2010 Petite, très petite incursion dans la colline, au cours de laquelle nous avons commenté, Christine et moi, le texte du fax par lequel Paul Auster, avec force reconnaissance et compliments, lui annonçait qu'elle ne serait plus désormais sa traductrice. Mais des signes nous en avaient déjà instruits. On n'avance pas en âge impunément… »

Mais revenons à Françoise, qui a été pour beaucoup elle aussi dans l'aventure Actes Sud, dès le départ. Elle raconte tout cela et plus encore, la grande famille qu'elle a constituée, sa foi absolue en la Culture sous toutes ses formes, la manière dont elle est devenue ministre, le poids écrasant de la machine bureaucratique étatique, ses démêlés avec une certaine presse, ce qu'elle a tenté de faire et les priorités qu'elle a dégagées.

« Mon père, un homme de publicité, disait : « C'est quand on a soi-même la nausée d'un message qu'il commence à passer chez l'autre. » C'est indéniable. Or moi, je pensais qu'il fallait d'abord travailler et finaliser les choses, avant de se présenter publiquement pour « communiquer ». »
Novice dans ces arcanes politiciennes, elle laisse entrevoir un respect et une admiration sincère pour le président, le premier ministre ayant droit à un tout autre traitement (miroir de leur propre façon de la traiter). En annexes, les textes d'une de ses tribunes et son discours de passation de pouvoir.

Un récit engagé et ouvert sur l'extérieur, qui n'est pas aveugle à l'urgence climatique que nous vivons actuellement.
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Scientifique de formation, Françoise Nyssen rejoint presque par hasard, mais finalement assez logiquement, la maintenant célèbre maison d'édition fondée par son père. Quelques décennies plus tard, cette femme de la société civile est bombardée ministre de la culture par le président Macron. Mais qu'est-elle allée faire dans cette galère a-t-on presque envie de lui demander ?
« Plaisir et nécessité » écrit dans une période de post partum tente de répondre à cette question. Françoise Nyssen y expose également ses convictions de femme de lettres et surtout de coeur. On mesure dans ses propos combien sa sensibilité, son honnêteté mais aussi son immense naïveté ne pouvaient n'être qu'écrabouillés par le rouleau compresseur de la politique. Son passage éclair au Ministère de la culture sonne comme un grand gâchis.
Il est également curieux et un peu triste de constater qu'une grande éditrice a une plume aussi pauvre.
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L'ancienne ministre de la Culture, dans ce livre passionnant, nous raconte son parcours hors du commun, de sa jeunesse plutôt scientifique à son expérience de 17 mois à la rue de Valois, en passant évidemment par son travail aux éditions Actes Sud et ses méthodes éditoriales.

Grâce à sa prose très fluide et libre, on ressent sa passion pour la culture et les artistes. Mais elle ne s'arrête pas à cela et nous parle également de ses combats pour la culture pour tous, pour l'écologie et pour le féminisme. Elle nous fait également entrer dans le quotidien de la fonction de Ministre, avec ses hauts, ses bas, ses journées chargées et parfois le mépris ressenti par les ministres issus de la société civile...ce qui nous fait nous rendre compte que nous n'avons vraiment que des a priori sur le travail des Ministres.

J'émettrais cependant deux petites réserves sur le livre : la première concerne les évocations d'Emmanuel Macron par Mme Nyssen : même si elle paraît sincère dans ce qu'elle écrit à son propos, je trouve que ses propos manquent un peu de nuance, plaçant toujours le Président du bon côté de la barrière, dépeignant un Emmanuel Macron sans véritable défaut notable, n'émettant de véritable critique que lorsqu'elle parle du manque de temps qu'il a pu consacrer à son Ministère.

La deuxième réserve que j'émettrais concerne l'emploi d'un vocabulaire peut-être un trop technocratique et opaque pour le tout-venant quand elle parle de son action au Ministère de la Culture, ce qui peut rebuter certains lecteurs.

Malgré cela, je le redis, cette autobiographie est tout simplement passionnante et passionnera tous les amateurs de culture sous toutes ses formes.

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NDLR : Je me permets juste de notifier deux coquilles que j'ai pu trouver dans le livre (au cas où)

La première concerne le nom de la Secrétaire d'État Brune PoiRson qui, dans le livre est rebaptisée Brune Poisson.

Et la deuxième concerne la chaîne de radio publique France BLEU qui est écrite tout au long du livre France BleuE qui est une erreur.
Lien : https://leslecturesduprofess..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Hubert tenait des carnets et ensuite un blog (il était toujours à la pointe de la technologie) qui nous terrorisaient tous. Tous ceux qui venaient dîner au Paradou, au Mas, se demandaient comment ils allaient être traités ensuite sur le fameux blog. Je ne sais pas comment cela avait commencé. Pour ma part, je préférais les carnets, qu’il a tenu à publier en les expurgeant des commentaires et remarques inutiles. Mais je n’étais pas à l’aise avec ce qu’il disait sur son blog, parfois même vraiment gênée. Évidemment, cela n’avait rien à voir avec ce qui se passe aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Tout ce qui était écrit l’était avec élégance et amabilité, mais certains qui se sont retrouvés sur son blog se sont fâchés. Hubert était un homme qui aimait plaire, or il savait forcément que ses écrits le mettaient en porte-à-faux par rapport aux gens dont il parlait. Je ne comprends pas pourquoi il en a eu besoin. Il ne pouvait pas s’en empêcher, semble-t-il.
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Mon père, un homme de publicité, disait : « C’est quand on a soi-même la nausée d’un message qu’il commence à passer chez l’autre. » C’est indéniable. Or moi, je pensais qu’il fallait d’abord travailler et finaliser les choses, avant de se présenter publiquement pour « communiquer ».
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Après dix-sept mois dans un ministère, je sais désormais qu'avoir des convictions et être enthousiaste ne peut pas suffire. Il faut aussi connaître les institutions. C'est du reste une chose que je recommanderais pour l'avenir : je pense qu'il est intéressant et pertinent de choisir des ministres qui viennent de la société civile, mais il faut les accompagner un minimum. (p. 123)
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Je ne suis pas certaine que Nicolas Hulot et moi-même ayons été des ministres choisis par le Premier ministre. Nous n'étions pas des ministres politiques. Nous étions portés par notre engagement citoyen, notre expérience de la société civile, et par une vision de ce que nous voulions accomplir. Le Premier ministre a une idée plus classique et plus politique traditionnelle de ces choses, me semble-t-il. Nous étions quant à nous des francs-tireurs, nous étions guidés par nos convictions et par ce que nous estimions urgent de faire. (p. 224)
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Le ministère de la Culture doit s'emparer de cette question de la culture pour tous. Il est urgent de travailler pour remédier aux fractures culturelles existantes. Combien de fois entend-on "la culture, ce n'est pas pour moi", combien de gens se sentent exclus de la culture ! La culture doit être une chance pour tous, et non un privilège pour quelques-uns. Il s'agit de combattre la "ségrégation culturelle". Cela a été le cœur de mon action. (p. 157)
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Videos de Françoise Nyssen (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Nyssen
L'écrivain américain Paul Auster est mort ce 30 avril 2024. Figure majeure de la littérature outre-atlantique qui s'est fait connaître avec sa "Trilogie new-yorkaise", il fut aussi poète, traducteur, critique, essayiste et scénariste. L'auteur de Moon Palace (1990), Léviathan (1993), Seul dans le noir (2009) ou encore Baumgartner (2024), devenu célèbre avec ses récits new-yorkais peuplés de personnages marginaux et désorientés, laisse une trace indélébile dans le monde de la culture.
Son éditrice historique Françoise Nyssen, des éditions Actes Sud, sa traductrice Anne-Laure Tissut, ainsi que le journaliste Antoine Leiris sont aux cotés de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux pour lui rendre hommage.
Visuels de la vignette : The rooftops of Brooklyn in New York / Getty + portrait de Paul Auster Leonardo Cendamo/Getty Images
#paulauster #littérature #newyork
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