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Contre-histoire de la philosophie tome 6 sur 12
EAN : 9782253084709
384 pages
Le Livre de Poche (13/10/2010)
4/5   40 notes
Résumé :
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Contre-histoire de la philosophie. Tome 6

Dans cette Contre Histoire de la philosophie, Michel Onfray se propose d’examiner en une dizaine de volumes vingt-cinq siècles de philosophie oubliée. Les manuels, les histoires, les encyclopédies, les travaux universitaires, les programmes scolaires, les colloques, les éditions, les traductions évitent soigneusement cet immense continent de la philosophie. Voilà pourquoi... >Voir plus
Que lire après Contre-histoire de la philosophie, tome 6 : Les radicalités existentiellesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le 19ème siècle est traversé par deux courants de pensée qui tentent d'apporter des réponses à une humanité confrontée à la révolution industrielle. Dans le tome 5 de la «Contre-histoire de la philosophie », ont été abordées les solutions collectives ou l'eudémonisme social. Dans ce tome 6, Michel Onfray nous présente trois philosophes qui plutôt que de changer le monde, ont proposé des solutions individualistes à partir de pôles majeurs : la Nature pour Thoreau, le Néant pour Schopenhauer, le Moi pour Stirner.

L'individu va s'opposer aux lois de la société – travail, exploitation de l'homme et de la nature, religion, famille, répression de la spontanéité – pour inventer une autre manière d'être au monde. Chacun d'une manière différente va s'aligner sur la figure du dandy qui gaspille son temps au lieu de le gagner…

Le premier, Henry David Thoreau, est un philosophe américain connu pour son oeuvre « Walden ou la vie dans les bois » dans lequel il défend une vie simple, au contact de la nature, solitaire, loin des mensonges de la société. Il est très proche d'Emerson, le père du transcendantalisme, mouvement qui prône la bonté de la nature et des humains, pervertis par les institutions politiques et religieuses. Malgré sa misanthropie, il s'engage contre l'esclavage. Il sera emprisonné pour désobéissance civile, fidèle à son éthique de vivre sa pensée et penser sa vie. Il s'intéresse également aux Indiens, qu'il défendra, à leur connaissance de la nature, leur vie en harmonie avec elle et fera l'éloge de leur sagesse.
Pour lui « aimer sa vie, c'est vouloir ce qui est, car ce qui est doit être ».

Schopenhauer, mieux connu, a réussi à allier une pensée tragique à une vie heureuse. Son oeuvre est à la fois pessimiste – tout est douleur, nous sommes soumis à l'aveugle volonté de vivre qui nous entraine à nous reproduire éternellement, notre existence n'est qu'oscillation entre souffrance et ennui – mais également optimiste : il existe une solution pour être heureux en pratiquant l'art de la mesure.
Sa philosophie est existentielle, c'est un art de la consolation, il s'oppose à la philosophie universitaire.

Le dernier, Max Stirner, philosophe allemand, a été célèbre pour son ouvrage « L'Unique et sa propriété » dans lequel il s'oppose à Hegel et défend le « Moi » contre toutes les formes d'oppression qu'il subit, dans une perspective anarchiste. le but de l'éducation doit être l'accomplissement de l'individu, la propriété n'est qu'un rapport de force, rien n'appartient à personne. Les égoïstes peuvent s'associer librement pour être plus puissants. L'Unique est révolté en permanence.
La philosophie de Stirner est une philosophie postchrétienne, une philosophie de la force, qui annonce la pensée de Nietzsche.

Une fois encore Michel Onfray nous permet de découvrir des auteurs peu ou mal connus en constatant que nos problèmes d'aujourd'hui ne datent pas d'hier…
… Et nous donne envie d'aller se confronter à leurs écrits pour y puiser quelques réponses.
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Ce volume de la "Contre-histoire de la philosophie" propose de résister à la massification de l'époque par la construction d'une subjectivité forte revendiquée comme telle.
Pour Henry David Thoreau, la nature peut et doit nous donner des leçons: contre la technique et la société de consommation, le philosophe propose la marche, la solitude, la frugalité existentielle, la rébellion libertaire, l'autosubsistance sous toutes ses formes.
Arthur Schopenhauer formule la philosophie pessimiste la plus achevée, mais vit selon les principes d'un épicurisme théorisé dans "l'Art du Bonheur".
Enfin dans "L'Unique et sa propriété", Max Stirner pose les bases d'un homme post-chrétien qui donnera des idées à un certain Nietzsche...
Ces trois penseurs radicaux offrent de nouvelles possibilités d'existence. Cette contre-histoire est une invitation pour chacun à mener une vie philosophique.
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Trois radicalités existentielles proposent de nouvelles possibilités d'existence : Thoreau et son panthéisme mystique et païen de la Nature ; Schopenhaeur et sa métaphysique noire doublée d'une éthique eudémoniste blanche ; Stirner et son ontologie sauvage trouée par la clarté lumineuse de son Unicité ; trois façons d'incarner le dandysme, autrement dit la résistance à la veulerie d'une époque de fer et d'acier, d'argent et de fumées, de vitesse et de superficialité.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le christianisme a séparé les hommes de la nature, il a fait de l'homme le sommet de la création et lui a donné droit d'en user sans modération et de façon déraisonnable. Les animaux, dépourvus d'âme, autant que le reste de la création d'ailleurs, les végétaux pareils aux minéraux, existent ontologiquement au-dessous des humains qui, en fonction de cette fausse hiérarchie, se voient accorder tous les droits sur la nature, donc contre elle. L'homo sapiens exploite la nature, vit en face d'elle, en ennemi.
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... Lorsque Henry David Thoreau célèbre la philosophie antique, il ne commet pas l'erreur de la réduire au monde gréco-romain: il prend soin de la mettre à égalité le plus ancien philosophe égyptien ou hindou et Homère, sinon Anacréon ou un philosophe dit présocratique. Lui l’Américain sait que la sagesse ignore les frontières, qu'elle n'est pas l'apanage d'un continent, mais le fait d'individus de génie, indépendamment du lieu de leur méditation... [p. 58]
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La religion propose le salut pour une vie après la mort ; la philosophie, une sagesse dans la vie avant la mort. L'une vend des arrière-mondes ; l'autre invite à jouir de ce monde-ci ici et maintenant.
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Schopenhauer sait que l'amour du prochain constitue une impossibilité psychologique, à cause de la mécanique humaine qui est essentiellement égoïste.
L'amour-propre guide le monde, l'intérêt également, rien n'est pur, aucun sentiment n'est vrai si on les mesure à cette aune.
Tout ce qui se présente sous de beaux atours (amour, amitié, générosité, gentillesse, bonté, charité, clémence, et autres versions sur l'altruisme et la philanthropie) cache la mécanique cruelle d'une individualité menée par la puissance de son vouloir et conduit à d'abord exprimer son moi, quoi qu'il en coûte.
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Nous perdons notre vie à la gagner et nous sommes esclaves de ce que nous possédons. Ce que nous possédons nous possède. Ce que l'on a, ce que l'on veut, ce que l'on souhaite garder quand on l'a, voilà autant d'entraves à être. Or il faut être, il n'y a que ça de vrai.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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