Un roman policier sous fond de clin d'oeil à Hollywood, et, plus particulièrement à Alfred Hitchcock dont je soupçonne Alberto Ongaro d'être un fervent admirateur.
De nombreux clin d'oeil cinématographiques émaillent le récit, permettant ainsi à Alberto Ongaro de rendre un "discret" hommage à l'âge d'or hollywoodien.
Jusqu'à ce jour, je n'avais lu que deux titres de romancier italien, (La Taverne du Doge Loredan et le Secret de Caspar Jacopi), décédé en mars 2018. J'avais trouvé ces romans d'un accès pas facile du tout, et, cela même si j'en avais apprécié ma lecteur, et, surtout par la découverte d'un auteur que je ne connaissais pas.
Ce n'est pas le cas avec cet ouvrage. On y découvre un Alberto Ongaro quelque peu malicieux, plein de verve, au style enlevé, et, parfois acide, et surtout évoluant dans un milieu qu'il connaît à la perfection : celui du cinéma.
Pour la petite histoire, A. Ongaro était également scénariste pour le cinéma. Il sait donc de quoi il parle.
A mon humble avis, il s'agit d'un excellent polar, et, Alberto Ongaro mérite d'être connu par le plus grand nombre.
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Il venait de regarder sa montre pour la enième fois quand, en déplaçant son regard, au pied du pont, du côté du musée, il vit une femme accomplir le même geste que lui puis laisser retomber son bras avec résignation. C'était une femme jeune grande et mince aux cheveux châtains qu'aussitôt, non sans émotion, il associa à la scène de la veille au soir quand, accoudé à sa fenêtre, il avait vu passer la femme grande et mince à laquelle il avait attribué le coup de téléphone.
Il regardait autour de lui comme si, là il se trouvait, était tapie une fraction imprécise de ce temps où rien n'était jamais certain mais où tout semblait encore possible.
Assis à côté d'elle , derrière les autres qui avaient accaparé les premières places et suivaient le concert appuyé à la balustrade de la loge, il avait soudain ressenti le désir de l'embrasser en même temps que la certitude de pouvoir le faire .Et il l'avait fait.