AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266085519
238 pages
Pocket (11/06/1998)
4.07/5   60 notes
Résumé :
C'est une maison extraordinaire, qui semble là juste pour permettre à Harvey et à ses nouveaux amis de s'amuser. Un lieu où tous les jours sont fête. Tout y est magnifique, jusqu'au moment où l'on cherche à s'en évader et où le rêve se transforme en un terrifiant cauchemar.
Que lire après Le Voleur d'éternitéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 60 notes
5
5 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Merci Babelio ! Ayant participé à son pique-nique à Bruxelles, j'en suis revenu avec trois livres, dont celui-ci !

le Voleur d'éternité étant un livre de la collection Pocket Junior, je le destinais à un adolescent mais, le feuilletant, j'ai commencé à le lire et, indifférent à l'invraisemblance du récit, je ne l'ai pas lâché !

Harvey, seul dans sa chambre, se désespère, on est au mois de février, un mois n'apportant que laideur et tristesse, et les prochaines vacances sont si éloignées… Sa plainte est entendue : un petit homme apparaît soudain dedans sa chambre et lui propose un séjour au pays des vacances. Il se laissera séduire par cette invitation et, effectivement, découvrira une vie de rêve : des repas fabuleux, des jouets, plus d'école … Mais tout est-il vraiment si rose dans cette maison ?

Cette lecture fut pour moi une agréable découverte, bien éloignée de mes trajets habituels, le suspense est bien mené, l'atmosphère est étrange et inquiétante et deviendra cauchemardesque

le roman plaira sans doute encore davantage aux jeunes lecteurs mais je ne regrette pas ma lecture.

J'attends avec impatience de découvrir l'impression qu'elle laissera au futur lecteur à qui je la destine.
Commenter  J’apprécie          393
Souvent dans les histoires de jeunesse vient un moment où le héros ou l'héroïne doit passer au moins une épreuve significative qui, plus ou moins symboliquement, représente le passage à l'âge adulte, le chemin à emprunter pour quitter l'enfance. C'est toujours une étape importante, néanmoins cela n'en est jamais qu'une seule dans leur entière quête identitaire. Je serais tentée de dire que, dans le cas présent, toute l'oeuvre du Voleur d'éternité est cette phase précise, ce combat obligatoire, cette fatalité douloureuse. Ce moment tangible où une rupture se fait, une brèche dans le monde et dans l'âme - une fracture dans laquelle bien des choses peuvent être englouties, aspirées par sa force violente.

Un regard ennuyé et implorant lancé par la fenêtre, comme un appel à l'aide. Qui se perd dans le gris du ciel et dans les gouttes de pluie. Un jour de soupirs qui avale les derniers souvenirs d'un été passé déjà lointain, alors le prochain paraît à jamais hors de portée. L'existence semble alors être un triste théâtre où virevoltent l'ennui et la frustration sur une musique discordante, sur un rythme dérangeant. Ce moment précis où l'on fait un souhait dangereux sans y penser, l'air de rien : celui d'être ailleurs, à faire autre chose. Et pour inviter le merveilleux, quelle que soit sa forme, à entrer dans nos vies, il n'y a rien de plus fort qu'un voeu; c'est ce qu'il y a de mieux pour lui donner consistance.
Quand la lassitude est à ce point impérieuse et que son remède nous est présenté sur un plateau d'argent, il est difficile de résister à la tentation, de ne pas saisir l'occasion. Parce que nous sommes à ce point soumis à nos désirs, amoureux de nos envies, avides de ce qui nous manque. Surtout, peut-être, lorsque l'on a que dix ans. Harvey accepte les conditions de sa, croit-il, nouvelle liberté : il sera emmené ailleurs et ses rêves seront réalisés, pourvu qu'il ne pose aucune question. Il suit son guide à travers les murs et le brouillard, changeant de réalité.

Et là-bas, il y a... le chant du vent au printemps, la chaleur délicieusement écrasante de l'été, les couleurs des feuilles en automne et l'odeur froide et piquante de l'hiver. La cabane dans les arbres, la fraîcheur de la rivière, le refuge de la maison. La vieille et rassurante cuisinière n'en mène pas large, proposant à toute heure gaufres et biscuits, tartes de toutes sortes, mille plats en sauce et autant de mets possibles et imaginables. Mais aussi, plus forte encore, l'inquiétante étrangeté d'un étang sombre, les monstres tapis dans les ombres de la nuit et ceux qui dorment encore dans notre coeur. Les questions sans réponse, les mystères dangereux et la tristesse les regards et les murmures des confidences. le goût de l'enfance, juste là, au bord des lèvres. Comme un baiser à prendre.
Tout, autour et dans la Maison, est une invitation à l'exploration et au jeu. Chaque jour est plein de promesses de nouvelles aventures et de surprises innombrables, riche de toutes les saisons, concentrant toutes les vacances de l'année en seulement 24 heures. Il y a tant de choses à faire, tant de choses à penser ! Tout est parfait, et plus encore. Trop, même, certainement. Trop pour être vrai.
Trop, juste pour que personne ne se pose de questions - "pas de question" reste la règle, à laquelle Harvey a souvent, malgré lui, bien du mal à se plier. Alors, un moment, interrogeons-nous. Pour un tel miracle, il faut bien un prix à payer. Un prix égal à ce qui est offert. Quelle peut être l'équivalence à une telle magie ?

Il va y avoir un retour difficile à la réalité - difficile à bien des égards, sur bien des niveaux. C'est s'arrêter et se retourner. C'est s'accorder le temps (ah, précieux, tellement précieux !) pour regarder, pour se rendre compte et pour comprendre. de ce que, dans notre course folle, on laisse derrière soi. Ce que l'on abandonne ou de ce que l'on perd. de ces instants inestimables dont la valeur ne se dévoile que lorsqu'ils sont déjà passés et reposent au sol, agonisants. C'est ne plus vivre dans un présent immédiat et se rappeler ce que l'on est, ce que l'on vaut, de ce que l'on veut réellement. Et c'est accepter alors les moments pénibles avec la même plénitude que les occasions de se réjouir. L'ennui et l'enthousiasme, la joie et la peine, les matins ensoleillés et les soirs de pluie. L'un avec l'autre, l'un dans l'autre. Mettre bout à bout toutes ces expériences, tout ce ressenti et ce vécu comme autant de perles délicates sur le fil de la vie. Autant de fragments du miroir de notre être, parmi lesquels on cherche notre reflet, avec lesquels on cherche à trouver le mot secret qui détient la clef de tout. En somme… Grandir et se découvrir. Se reconnaitre et se saluer.

Harvey aura cette possibilité extraordinaire de pouvoir revenir sur le passé, pouvoir défaire ce qui a été et pouvoir réparer son erreur – et donner ainsi cette même opportunité à d'autres. Son combat, il le mènera de façon paradoxale : en rendant les coups sans avoir recours à la violence. Il prend son adversaire à son propre jeu, en acceptant et en refusant tout à la fois. Accepter ce qu'il est, sans céder à la tentation de la transformation. Accepter ce qu'il a déjà, sans chercher à accumuler ce qu'il reconnaît ne pas lui être indispensable. Il apprend à voir au-delà des choses, ou à les voir pour ce qu'elles sont véritablement. Il comprend que pour obtenir le désir de son coeur, il doit se risquer lui-même, risquer le tout pour le tout. Même en sachant que l'acte seul de s'engager ne lui promet pas la victoire, seulement une chance. Une chance de gagner. Non pas avec des illusions mais avec du réel, luttant contre le chaos et le vide avec des émotions sincères et avec ce qu'il est, entièrement, véritablement.

Cette histoire pourrait à bien des égards s'inscrire dans la lignée de la précédente que j'ai traitée, Peter Pan. Sur une trame totalement différente, mais avec le même fil, faisant apparaître les contours de l'enfance et des souvenirs, des jeux et des mauvaises découvertes, de l'éternité et de ce qu'elle coûte – et qui doit en payer la note.
Commenter  J’apprécie          10
Ce tome regroupe les 3 épisodes de la minisérie parue en 2005. Il s'agit de l'adaptation, en bandes dessinées, d'un livre de Clive Barker : le Voleur d'éternité datant de 1992.

Millsap est une ville résidentielle, vraisemblablement américaine, composée de pâtés de maisons bien carrés, avec des pavillons bien rangés, d'un ou deux étages. Dans cette ville dortoir, Harvey Swick (10 ans) pense qu'il ne survivra par à l'ennui du mois de février, coincé entre la routine de l'école et le quotidien anémique du foyer. Un soir, Monsieur Rictus, un étrange individu en chapeau haut de forme (tuyau de poêle même, vu sa hauteur), s'introduit dans sa chambre et lui fait miroiter un ailleurs plus animé, plus enchanteur. Lors d'une deuxième rencontre dans la rue, Monsieur Rictus propose à Harvey d'aller jeter un coup d'oeil à cet ailleurs. Grâce à un pouvoir magique, il traverse un mur, et ils se retrouvent sur une pelouse ensoleillée, entourant une jolie demeure ancienne. Harvey vient d'apercevoir la Maison de Vacances. Il fait connaissance avec Madame Griffin (entre la gouvernante et la bonne à tout faire) et 2 enfants Lulu et Wendell. Une vie merveilleuse et insouciante peut commencer. Il y a aura bien sûr un prix à payer.

Clive Barker se fait connaître en écrivant une série de nouvelles regroupées dans sous le titre de Livres de sang (Books of blood, 1984/1985) qui redonnent un coup de fouet aux récits d'horreur pour adultes. Par la suite, il écrira aussi quelques livres pour un public plus jeune, tels que "Thief of Always". L'adaptation est réalisée par Kris Oprisko, et transposée en bande dessinée par Gabriel Hernandez (dessinateur également de The suicide forest).

Premier constat : si l'on ne sait pas que cette histoire était à l'origine un livre, il n'y aucun moyen de le déceler. le travail de transposition est parfaitement exécuté et le récit coule naturellement comme s'il avait été conçu pour la bande dessinée à l'origine. Deuxième constat : ce récit s'adresse surtout à un jeune lectorat. Il est raconté comme un conte mettant en scène Harvey Swick comme le héros de l'histoire, un enfant courageux et plus intelligent que les autres ayant séjourné à la Maison de Vacances. Les aventures d'Harvey Swift s'apparentent à celles d'un enfant atteignant le pays de Cocagne et prenant conscience petit à petit du prix à payer. le récit réserve plusieurs surprises et même s'il peut paraître dérivatif d'une des situations de Pinocchio, le déroulement des péripéties s'avère assez original pour retenir l'intérêt du lecteur. Par contre, rapidement, les dialogues d'Harvey Swift s'éloigne de toute crédibilité par rapport à la manière de s'exprimer d'un enfant de 10 ans. le second niveau du scénario ne propose pas grand-chose d'autre qu'une illustration de "there's no such thing as a free lunch" et "à coeur vaillant rien d'impossible".

Le style graphique de Gabriel Hernandez rend l'histoire plus intéressante. Il utilise un rendu un peu crayonné, un peu esquissé, à base de traits très fins. Les dessins ne cherchent pas à faire joli, mais plutôt à mettre en évidence la bizarrerie de chaque chose. Cela commence avec le sourire démesuré de Monsieur Rictus qui est plus large que son visage. Cela continue avec le visage de Madame Griffin très ridé, avec une forme à mi-chemin entre simiesque et momifiée. En fonction de la scène, il va remplir les cases de détails et d'objets pour montrer la richesse de la Maison de Vacances, ou alors il va se concentrer sur quelques éléments et surtout retranscrire l'ambiance de la scène. Hernandez réalise également la mise en couleurs par le biais d'aquarelles précises, très inspirées et se cantonnant aux contours délimités à l'encre. Dans ses libertés maîtrisées avec la réalité, Gabriel Hernandez offre un spectacle très personnel qui devrait plaire aussi bien aux plus jeunes qu'aux lecteurs plus âgés.

À partir d'un récit destiné aux enfants, Kris Oprisko réalise une transposition exemplaire en bande dessinée. L'histoire est assez classique et le niveau d'horreur la destine effectivement à des enfants d'une dizaine d'années. Les qualités graphiques des illustrations en font une lecture sympathique pour un adulte.

Ce récit a été réédité dans Clive Barker Omnibus, avec également les 12 épisodes de The great and secret Show adaptant le livre du même titre, ainsi qu'une histoire courte "Seduth". Ces deux dernières ont la particularité d'avoir été illustrée par Gabriel Hernandez, le dessinateur de la série Locke & Key.
Commenter  J’apprécie          40
Livre pour enfants contenant de nombreux dessins en noir et blanc réalisés par Clive Barker, qui en a également créé la couverture. Ledit livre convient tout aussi bien aux adultes.
Harvey, 10 ans, s'ennuie à l'école, tout autant que dans sa routine quotidienne. Un jour, il rencontre Rictus, créature de Mr Hood, qui lui propose de l'emmener dans la Maison de vacances, paradis pour les enfants. Celle-ci se trouve dans un coin isolé de Millsap et on y pénètre par un faux mur.
Dans la Maison de vacances, on trouve tout ce qu'on veut dans la même journée, même les saisons réunies. c'est Noël tous les jours et Halloween chaque soir. Harvey s'y fait des amis et ne s'ennuie plus.
Un jour, il découvre un lac rempli de ce qui ressemble à des poissons carnivores, lesquels auraient été humains auparavant... Mais sort-on indemne de ce "paradis" ? Déjà, est-il possible d'en sortir ?
J'ai adoré cette lecture, vous l'aurez compris. Clive Barker est un magicien qui joue avec nos émotions.
Commenter  J’apprécie          120
Ce roman jeunesse a tout d'un grand, Harvey et ses amis vont s'amuser près d'une vieille maison, vous savez, cette maison au coin de la rue quand vous étiez enfant et où vous jouiez à qui s'en approche le plus, ce genre de maison sauf qu'à l'intérieur tout est magnifique, elle a tout pour plaire à nos joyeux compagnons. Donc forcément ils vont entrer… mais le rêve deviendra cauchemar quand ils chercheront à en sortir, la maison se transformera alors en véritable prison démoniaque, à croire qu'elle a une mauvais âme cette maison, ce manoir plutôt vu le nombre de pièces présentes.
Entrecoupé de dessins de l'auteur, nos joyeux compagnons vont donc vivre des aventures terrifiantes mais pas trop quand même, ça reste un livre pour adolescents, ce n'est pas du Stephen King où vous ne dormez plus pendant trois nuits. L'intrigue avance bien, il n'y a pas vraiment de longueurs ennuyantes et c'est tant mieux vu le public visé.
Au final je trouve les personnages sympathiques, la maison est cauchemardesque mais c'est voulu, le style de l'auteur nous emmène loin dans l'horreur et fera frissonner petits et grands.
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Là, sur le seuil, se tenait une dame à côté de qui la grand-mère de Harvey (la personne la plus âgée qu’il connût) aurait fait figure d’adolescente. Le visage de cette femme ressemblait à une boule de toiles d’araignées enchevêtrées, couronné d’une masse de cheveux qui, eux aussi, auraient pu avoir été tissés par une araignée. Elle avait de petits yeux, une bouche étroite et des mains ridées et tordues.
Commenter  J’apprécie          144
— Je veux des homards cuits dans la limonade et des steaks de cheval à la purée pour bébés et des tartes au fromage de chèvre et de la soupe de poivrons…
— Doucement ! cria Rictus. Tu vas trop vite !
Mais Harvey continua néanmoins son énumération.
— … et du ragoût de choux de Bruxelles et du nougat d’escargots aux pieds de porc …
Commenter  J’apprécie          93
On m'a offert ce livre pour mes douze ans et depuis c'est toujours avec un plaisir ingalé que je le lis même parès toutes ces années. A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Clive Barker (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clive Barker
Open to Question - Clive Barker
autres livres classés : epouvanteVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (159) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres des romans de Clive Barker

Quel est le titre correct ?

Le Palais des Devins
Le Domaine des Devins
Le Territoire des Devins
Le Royaume des Devins

12 questions
31 lecteurs ont répondu
Thème : Clive BarkerCréer un quiz sur ce livre

{* *}