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EAN : 9782707321084
141 pages
Editions de Minuit (04/03/2010)
3.36/5   32 notes
Résumé :
Vingt ans plus tôt, je connaissais bien Elisabeth. Mais, lorsqu'elle réapparaît et qu'elle m'en apporte la preuve, je n'en retrouve aucun souvenir. Paul, lui, habite pour l'instant chez moi. Mais, lorsqu'il disparaît, il ne m'adresse plus aucun signe. Quant à Marianne, c'est moi qui ne veux plus la voir. Bref, je me retrouve seul. J'en profite pour aller m'exiler en Beauce, faire un peu le point. Et c'est là qu'apparaît Anne, dont je sais que je ne me passerai plus,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Maintenant que j'ai pris le coup et surtout pris goût à l'écriture assez déroutante il est vrai, de Paul Oster, c'est moi qui demande à ma belle-mère de me prêter les ouvrages qu'elle a de lui et non plus l'inverse. Tout est une question d'habitude mais il est vrai que parfois, on a beau se forcer, ça ne passe pas. Cependant, avec Oster et là, je parle pour moi, j'ai eu raison d'insister ca maintenant, je me suis prise au jeu et adore le suivre dans se phrases qui partent dans tous les sens et qui pourraient paraître d'une extrême longueur à qui ne supporterait pas ce genre d'écriture (il faut cependant que je rappelle aux lecteurs que fut un temps, je me suis moi-même retrouvée dans cette situation).

Assez parlé de moi, parlons maintenant de lui. Lui, c'est qui ? C'est Jean, notre narrateur, la cinquantaine, pas marié, sans enfants, célibataire quand il prendra la décision au cours de ce roman et sans attache. Enfin si, une, au départ : son colocataire ou devrais-je plutôt dire un ami qu'il héberge pour une durée indéterminée et qui est de vingt ans son cadet. Il s'agit de Paul. Paul ne travaille plus, est à la recherche d'un appartement sans vraiment l'être puisqu'il s'est fixé les barres trop hautes mais, en même temps, il n'a pas l'air trop pressé de partir de chez notre narrateur. du coup, c'est notre narrateur qui part. Non pas définitivement bien sûr mais comme ça, sur un coup de tête, pour aller prendre l'air et faire un peu le point. Étant chroniqueur pour un journal dont le siège se situe à Chartres, il prend cette direction mais n'ayant rien prémédité à l'avance. Il faut dire qu'entre temps, une femme vient d'emménager dans son immeuble et qu'il est supposé la connaître sans pour autant n'avoir le moindre souvenir d'elle. Cette dernière, Élisabeth, sera le fil déclencheur qui le poussera à prendre la fuite. Moult péripéties vont attendre notre narrateur à Chartres et notamment avec son rédacteur en chef mais de cela, je ne veux pas vous en dire trop car c'est en quelque sorte là que se trouve toute l'intrigue...

Un roman qui se lit vite, avec des phrases, comme je l'ai dit plus haut, relativement longues (style propre à l'auteur) mais des chapitres courts. Que d'aventures toutes aussi improbables les unes que les autres et pourtant, pourquoi pas ? En tout cas, le lecteur y croit et c'est ce qui compte ! A découvrir !
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La Feuille Volante n° 1325

Dans la cathédraleChristian Oster – Éditions de Minuit.

Paul, 35 ans, vit à Paris chez Jean, le narrateur qui a 20 ans de moins. Officiellement Paul cherche un appartement mais le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne met pas dans cette recherche une énergie débordante, tout comme dans la quête d'un travail pour la découverte duquel nous savons depuis peu qu'il suffit de traverser la rue. Il s'agit donc d'une cohabitation qui, de la part de Jean, est plus motivée par la charité que par l'attachement à la personne de son ami. Puis, tout d'un coup Paul disparaît pour aller rejoindre une femme. Jean se retrouve seul et il se souvient de différentes compagnes qui ont fait partie de sa vie. L'une d'elles y débarque en prétendant l'avoir connu alors qu'il n'en a aucun souvenir. Est-ce à cause de tous ces fantômes qui font irruption dans sa mémoire ou à la disparition subite de Paul qu'il choisit de partir, toujours est-il qu'il disparaît à son tour. Il choisit la Beauce, près de Chartres, peut-être par le plus grand des hasards, peut-être parce que c'est le siège social du journal où il travaille. Il y retrouve un collègue qu'il connaît à peine, Andrieu, qui va se marier, qui tombe malade et dont Jean va s'occuper.

L'auteur renoue avec son thème favori qu'est celui de la solitude, avec une variante ici, la solitude entre les hommes et les femmes. C'est un peu toujours la même chose avec Christian Oster. Ici Jean est tellement seul qu'il prend la décision un peu surréaliste de tout abandonner de ce qui fait sa vie, son appartement et son travail parisien, sans pour autant avoir le moindre projet de remplacement. Il part en se disant qu'il verra bien et que le hasard décidera pour lui. Les relations entre les hommes et les femmes sont également évoquées à l'aune de la solitude et Jean repense à toutes ses compagnes qu'il a eues auparavant et pour qui il n'a jamais éprouvé une vraie passion. Certaines retiennent un peu son attention alors que d'autres lui sont à ce point indifférentes qu'il a complètement oublié leur passage dans sa vie et on peut même supposer qu'il s'agit d'une erreur sur la personne. Physiquement je n'imagine pas Jean comme un « latin lover » et encore moins comme un « donnaiollo » comme disent si joliment nos amis Italiens, Je le vois comme un homme ordinaire, si seul cependant qu'il est capable de tomber amoureux d'une femme dont il sait qu'elle sera pour lui inaccessible, comme c'est le cas d'Anne, la fiancée d'Andrieu, même si on sent que cet amour, qui n'est peut-être qu'un désir fugace, ne durera pas. Un peu comme si cette femme juste entraperçue était moins l'objet de son amour que de son fantasme, justement parce qu'il est seul. Je l'imagine plutôt vivant dans la fidélité d'un chien ou le mystère d'un chat. le titre du roman évoque la cathédrale de Chartres où se déroule la mariage d'Andrieu et d'Anne mais qui n'est qu'un lieu de transit, un moment éphémère dans la vie de Jean. Est-ce à dire que l'amour n'existe pas et qu'on se rapproche de quelqu'un un peu par hasard ou pour exorciser la solitude, en comptant sur la chance pour nous aider ? J'avoue que cette explication m'agrée un peu et, pour être personnelle, cette intuition éclaire pour moi l'oeuvre de notre auteur au regard de notre société.

Les romans d'Oster sont pour moi, plus que les autres, l'objet d'une question que leur seul titre ne suffit pas à résoudre. Ici l'action, si on peut la qualifier ainsi (ce n'est que le déroulement d'une série de faits qu'on pourrait attribuer au hasard), se développe principalement aux alentours de Chartres. Depuis Péguy, nous savons que cette ville est indissociable de sa cathédrale or, de cet édifice, il n'est question en filigrane qu'à la fin, un peu comme le roman de Boris Vian « l'automne à Pékin » qui ne se passe ni en automne ni à Pékin. Les romans de notre auteur se lisent bien et même rapidement. Ils sont parfois écrits avec des phrases démesurées ce qui en rend la lecture difficile mais ce n'est pas le cas ici. Leur agencement est aussi quelque peu haché par une architecture peu conventionnelle. le style est malgré tout fluide, agréable, l'usage des imparfaits du subjonctif ont un côté vintage et original qui ne me gêne pas du tout, bien au contraire et je trouve même que cela se marie bien avec l'ambiance du roman.

J'ai abordé sa lecture par hasard, en prenant, par curiosité un de ses romans sur les rayonnages d'une bibliothèque publique. Je l'ai lu, je me suis posé des questions sur ce que je venais de lire et aussi sur moi, mais finalement, je ne sais exactement pourquoi, j'ai résolu d'explorer plus avant son univers créatif. D'après ce que j'ai pu lire, il me semble que cela renvoie assez bien l'image de notre société contemporaine, que cela en est le miroir. En tout cas je m'y reconnais un peu. Il m'a sans doute fallu longtemps et de nombreuses hésitations pour appréhender cet auteur et peut-être le comprendre.
©Hervé GAUTIER – Février 2019. http://hervegautier.e-monsite.com




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Voici donc le premier roman que je lis de Christian Oster.
Cet auteur, que je ne connaissais pas, qui a commencé par le polar et qui écrit aussi des livres pour la jeunesse , a un style d'écriture qui prend le dessus sur tout.
La fiche wikipedia qui lui est consacrée - oui, je n'ai pas eu à chercher bien loin - en parle très bien : « Un style particulièrement porté sur le langage plutôt que sur l'histoire en elle-même »
On ne sait donc, finalement, pas grand-chose sur les personnages. Moi qui aime bien tout connaître, avoir toutes les clés, je vous dirais qu'il y a plein de zones d'ombre mais j'ai conscience que l'intérêt du roman n'est pas là.
Christian Oster dépeint tout simplement, mais avec excellence, la réalité quotidienne d'un homme dans la société, sans grande péripétie.

Jean, 55 ans, célibataire et sans enfant, vit à Paris et tient une chronique dans un journal local de Chartres. Une relation amoureuse qui s'étiole et à laquelle il ne va pas tarder à mettre fin, et un ami, Paul, de 20 ans son cadet, qu'il héberge provisoirement et qu'il aide dans ses recherches d'appartement.
Une nouvelle voisine débarque dans son immeuble, une certaine Elisabeth, qui le reconnaît tout de suite sauf que lui ne se souvient pas du tout d'elle.
Un jour, alors que Paul l'accompagne à un enterrement, celui-ci disparaît sans laisser de trace.
À partir de là, Jean semble prendre conscience de la platitude de sa vie qu'il ressent comme en train de s'émietter.

Il décide de partir, pour changer d'air, pour faire le point. Pas au bout du monde, non. Il prend un train, un peu au hasard et atterrit à côté de Chartres. Il prend une chambre à l'hôtel et en profite pour aller rendre visite à son supérieur hiérarchique, Andrieu, au siège du journal.

J'arrête là le résumé pour garder un peu de suspense dans cette histoire, si tant est qu'on puisse en trouver.
En effet, il ne s'y passe pas grand-chose, si ce n'est les errements de Jean dans et autour de Chartres, des non-événements qui sont liés entre eux par le plus simple des hasards.
Et pourtant... le lecteur est tout de même pris. Il ne lâche pas le livre, emporté par le style de l'auteur qui procure un pur plaisir de lecture.
« L'unique péripétie est celle du romancier qui se déplace dans l'écriture » et « l'écrivain consacre plus d'importance à ses tournures de phrases qu'à l'univers représenté », comme le dit si bien, encore une fois, la fiche wikipedia.
Je situe l'apogée de l'action dans la fameuse promenade à vélo de Jean dans la Beauce, qui peine quelque peu à suivre son collègue Andrieu, et sa chute à vélo. C'est simple : on s'y croirait !

Quant à l'apogée du suspense, pour moi, c'est LA rencontre, à la fin du livre. Sans surprise, elle n'a rien d'extraordinaire mais c'est tellement bien écrit que le roman semble (enfin) s'illuminer.

Le style de Christian Ostier me semble simple à décrire tellement il saute aux yeux :
Des phrases souvent longues, voire interminables, car pleines de digressions, mais heureusement très bien ponctuées à coups de virgules, de tirets, et de « qui » ou de « dont », introduisant des propositions subordonnées employées à plusieurs reprises d'une manière très particulière, à la limite du « pas français » aurait dit ma prof de 2nde.
Exemple p. 27 : "J'éprouvais, en ces instants, la sensation que m'échappaient pas mal de choses. La disparition de Paul, sans doute, me préoccupait, dont je ne parvenais même pas à recenser les causes éventuelles, me heurtant, peut-être, en ces circonstances, à un manque d'imagination qui m'avait parfois joué des tours."

On note aussi la rareté des dialogues et quand ils sont présents, ils ne sont jamais marqués mais noyés dans la narration.

Une fin qui n'en est pas une - mais pas du tout - une histoire qui s'arrête net d'un coup, tout ce que je n'aime pas trop. Dommage pour moi. ;-)

Pour terminer, je vous livre un dernier extrait - toujours se rapportant à la fameuse rencontre finale - quelques phrases que je trouve délicieuses, comme il y en a quelques-unes dans ce livre...
Extrait p. 130 : "C'était la première fois que je la voyais en présence d'Andrieu, mais aussi que je voyais Andrieu avec elle, ce qui faisait également beaucoup. J'attendis qu'entre eux se fît jour une attitude, quelque chose qui me rendît la tonalité de leurs rapports, mais ils ne me livrèrent rien. de toute façon, je n'allais pas passer la journée à continuer à tomber amoureux d'elle sous le nez d'Andrieu, ni même sous le sien, me dis-je, ça va bien comme ça. Et puis je l'ai assez vue, j'ai des images d'elle pour vingt ans. Je me sentais épuisé."


Un auteur à découvrir et dont je serai curieuse de lire un autre roman si l'occasion se présente !
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Au fond, Jean, le héros de Dans la cathédrale mène une vie assez sinistre, banale à en pleurer et sans plaisirs majeurs. N'est-ce pas le portrait de l'homme moderne que brosse ainsi Christian Oster avec l'indécision et l'indifférence comme traits de caractère principaux ? Jean s'enfuit mais, là aussi, c'est pathétique, pas au Brésil ou en Australie, non, quelque part en Beauce (le symbole parfait de la platitude), non loin de Chartres. Un enterrement, une rupture téléphonique, un accident de vélo, quelques heures à discuter avec un agriculteur, juché sur une moissonneuse-batteuse, telles sont quelques unes des péripéties de ce roman qui serait triste comme la mort s'il n'y avait ce style inimitable d'Oster, cette dérision permanente, ce sens de l'absurde (pas loin de provoquer notre hilarité). Ainsi, un trajet dans un car Transbeauce devient une sorte d'épopée comme si le narrateur remontait l'Orénoque. Trop drôle ! Et puis l'auteur pratique toujours l'art de la digression avec une maîtrise confondante et une facilité déconcertante. 142 pages et puis tout s'arrête. Ou tout commence ? Comment savoir avec ce diable d'Oster qui, au fil des livres, tisse une toile où l'animal pris au piège a de plus en plus de mal à se débattre. Un animal appelé également Homme.
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Encore un bon Christian Oster. Comme toujours nous sommes complètement plongés dans les pensées les plus intimes du narrateur. A chaque fois ces pensées nous semblent devoir inhiber son personnage, mais il continue son chemin.
Comme toujours aussi la fin du roman qui n'en est pas une, dans ce cas elle est absurde. Mais peut-être que la fin du roman est la fin des pensées incessantes du narrateur et le début de l'action.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Vous ne l'appellez pas ? me demanda l'homme. En fait, dis-je, et je m'interrompis, m'avisant que, si j'avais Andrieu en ligne, je ne saurais pas exactement comment lui présenter les choses, chute, vélo cassé, perspective d'un déjeuner à la ferme auquel j'eusse hésité à le prier de se joindre, évidemment, ignorant ce qu'en penserait mon hôte, ce que j'en pensais moi même et ce qu'il en penserait lui, Andrieu...
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Je te quitte, dit-elle. Très bien, dis-je, moi aussi. Je te rappelle que tu as des affaires chez moi, dit-elle. Je les mets sur le trottoir ou tu passes les prendre ? Ça m'est égal, dis-je. Ok, dit-elle. Attends, dis-je. Quoi ? dit-elle. Non, rien, dis-je, et elle raccrocha.Il m'apparut que nous venions de trouver un accord. Il me sembla également que nous n'étions pas tristes, mais ce n'était pas certain.
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"En agissant sur l'autre, me dis-je, ou en croyant agir sur l'autre, il est ainsi possible de modifier la perception qu'on en a."
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Le train ne roulait pas vite. J'ai donc eu aussi largement le temps de me demander pourquoi j'avais réservé un hôtel à Langeville, qui compte moins de trois mille habitants...En outre, je ne connaissais pas Langeville. Enfin, je n'avais rien à y espérer. Je crois que je me disais que là bas je serais tranquille, et surtout loin du décor parisien, qui me renvoyait à moi-même. Pour faire un tout petit peu de psychologie, il n'aurait pas été exagéré, donc, de dire que je me fuyais.
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Je ne déteste pas les enterrements, mais je préfère y croiser deux ou trois connaissances, faute de quoi j'ai vaguement l'impression de suivre le mien.
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Videos de Christian Oster (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Oster
Christian Oster - La vie automatique .Christian Oster vous présente son ouvrage "La vie automatique" aux éditions de l'Olivier. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/1934121/christian-oster-la-vie-automatique Notes de Musique : Free Music Archive: Gillicuddy - All Eventualities. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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