AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782850711916
250 pages
Cent Mille Milliards (15/10/2021)
1.75/5   4 notes
Résumé :
« Je devais avoir sept ans lorsque j’avais découvert au grenier des poupées khmères, en miettes dans un carton. Mon père en parle dans l’une de ses dernières lettres, en signalant avoir demandé qu’elles soient bien emballées ! J’avais interrogé ma mère qui avait répondu qu’elles venaient d’un colis envoyé par “ton père”, qu’il n’y avait rien à en faire parce qu’elles étaient fichues. Je pris acte de la réponse comme d’un constat inéluctable, mais alors pourquoi les ... >Voir plus
Que lire après Poupées en miettes : De la guerre, de l'honneur et du deuilVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le titre fait référence à un colis de poupées que le père de l'autrice a envoyé d'Indochine, peu de temps avant de mourir en mission. L'épisode prend 1/2 page dans le livre et est repris en 4è de couverture. Il est relaté en fin de première partie, celle consacrée aux raisons pour lesquelles les gens peuvent bien décider de mourir.

En fait, pour l'autrice, les gens... ce sont les militaires. le vulgus pecus n'a pas vraiment droit aux égards de l'autrice. Elle se concentre sur la gloire, le sacrifice, l'honneur, la patrie. de vrais motifs que les hommes de bien peuvent invoquer pour avoir une mort digne, importante, imposante.

Je pense qu'il faut féliciter la personne qui a eu l'idée du titre. Les poupées en miettes, c'es très porteur. Idem pour la personne qui a eu l'idée de la 4è de couverture. Cela donne un tour à l'ouvrage qu'il ne possède pas. le lecteur peut penser qu'il va lire un récit de famille, une forme de constellation familiale... eh bien pas du tout.

L'autrice parle de ses aïeuls, et de son père. Morts glorieusement pour la patrie. Et si elle semble se détacher un peu dans la conclusion, ce n'est pas très crédible ou cohérent.

Dans la seconde partie Marie-Hélène du Parc Locmaria parle du deuil. de nouveau on a une succession de lieux communs, entrecoupés (plus fréquemment) de réflexions issues de son vécu, du vécu familial. Cela brise un peu le côté inutile et puéril de son essai. Cela amène du corps, du concret. Mais cela ne sauve rien du tout en fait.

Evidemment, vu qu'on est dans un essai, on pourra dire que l'avis de l'autrice en vaut un autre. L'auteur d'un essai, somme toute, a toujours raison... Mais encore faut-il étayer ses idées. Ce qui n'est pas vraiment le cas. Au final, cet ouvrage semble être un prétexte à diffuser des idées réactionnaires, passéistes. Voire nier les évolutions de la société, mais sans vraiment être honnête dans le jugement porté quant à ces évolutions. C'était mieux avant nous murmure l'autrice à demi-mot. Les hommes, les vrais, savaient mourir et vivre à cette époque. Surtout chez les du Parc Locmaria. Personnellement, je ne suis pas persuadé que c'était mieux avant. Mais je suis prêt à lire les mots qui essaieraient de me le prouver. Ce n'est pas ce que fait l'autrice, qui biaise et nous vend des propos réactionnaires sous le couvert de quelques réflexions assez banales sur la mort des militaires et le deuil qui s'ensuit.

Florilège de positions de l'autrice distillées par la bande... il y en a tellement de ces petites phrases distillées çà et là et qui en disent long sur le fondement de la pensée de l'autrice. Marie Gillain "limite perverse" dans Mon père, ce héros. Dans l'armée, "la ségrégation par grade est quotidienne et normale", justifiant que les enfants d'officiers ne se mélangent pas aux enfants de sous-officiers ou de soldats. Que les enfants restent dans des groupes constitués par le grade de leur père (quoi qu'en dise l'autrice, la féminisation de la Grande Muette semble anachronique et aberrante). "Tant qu'il y aura la vie, il y aura la mort et la guerre!", propos intéressant... mais ridicule, à mon avis. "Les vrais héros meurent dans le silence, dans l'ombre, et c'est là leur gloire, tandis que les survivants ne sont pas forcément si glorieux que ça...", voilà des propos que les descendants de résistants apprécieront sans doute à leur juste valeur. Savoir que leur ancêtre est un héros à condition d'être mort... quelle satisfaction. Et les quelques pas de reculs dans la conclusion n'arrangent rien.

Ajoutons pas mal de charges sur l'Islam, souvent infondées, car hors sujet. Un dédouanement quasi permanent du catholicisme. Comme par exemple, l'idée surgie dans la conclusion que dieu (elle met une majuscule) rappelle les siens, peu importe le moment du décès et que, donc, nous n'avons de prise ni sur notre naissance ni sur notre mort. "Les morts nous précèdent" dit l'autrice, sous-entendu au royaume des cieux, pour que nous soyons "re-suscités dans la gloire de notre être". J'ajouterai... pour les siècles des siècles, amen. Mais on retrouve le mot gloire... gloria... in excelsis deo, en quelque sorte.

Je ne partage pas cette vision. D'autant que l'autrice se moque des croyants de la dernière heure. Ah oui, c'est cohérent avec l'idée qui traverse son "essai" , l'idée que sa famille '(et elle, par corollaire) sont différents du peuple... les gueux, comme elle le dit à plusieurs reprises, mais cela ne sonne pas toujours comme du second degré. Ajoutons un passage plutôt positif sur le Camp des Saints, ce roman xénophobe et vomitif. Ajoutons la justification de l'apprentissage de "nos ancêtres les gaulois" à des générations de petits Africains... Ajoutons un dégoût pour la Révolution française et ses idées. Ajoutons la glorification de la patrie (avec majuscule). Ajoutons un parfum constant d'élitisme. Ajoutons le mépris pour quelques personnes ne pensant pas comme elle, et qu'elle manifeste en ne citant même pas le nom de ces personnes, comme si les nommer était en-dessous de sa condition. Ajoutons la justification de la guerre, l'idée que les femmes ont une place à respecter, à l'ombre des hommes, le regret de l'époque où les guerres, les famines, les maladies régulaient la population mondiale... ah c'était le bon vieux temps... car nous sommes trop sur terre, clairement, pour Marie-Hélène du Parc Locmaria. Que dire quand elle déplore que les jeunes ne veulent plus mourir pour un idéal qu'elle considère comme supérieur à la petite vie mesquine de ces jeunes...

Personnellement, jeune ou moins jeune, je ne souhaite pas mourir. Comme dit Brassens, mourir pour ses idées, oui, mais de mort lente... Mais l'autrice n'explique pas pourquoi il serait plus glorieux de mourir que de vivre pour ses idées. A part le fait que son grand-père, son grand-oncle, son père, et d'autres de sa famille semblent l'avoir fait...

Oserait-on dire qu'elle fut épouse de militaire aussi (colonel, si mes souvenirs sont bons).

Je me suis profondément ennuyé. Pas parce que je ne partage pas les idées de l'autrice, mais parce que la démonstration est malhonnêtement développée. Parce que sous le couvert d'une dissertation sur la gloire, la mort et le deuil, ce sont des idées d'un autre type qui sont professées. Parce que l'on prétend livrer au lecteur un livre de souvenirs, de récits familiaux, et que l'on a autre chose, de moins reluisant, de moins convaincant et surtout quelque chose qui avance caché, sans dire son vrai nom. C'est bien dommage, car l'histoire des poupées en miettes, c'était alléchant, attirant mais au final ce n'est qu'un détail du livre, un teaser, une façon de faire du buzz. le résultat est insipide, ennuyeux et à éviter.

Je me suis mépris sur l'intérêt du livre. Mais je remercie néanmoins Masse Critique et les Editions 100.000 milliards (tout en déplorant que des maisons d'édition répandent de telles idées).
Commenter  J’apprécie          135
J'ai été très heureuse de gagner ce livre dans le cadre de masse critique.
Je l 'attendais avec impatience.
Je trouvais la couverture très belle et j' avais envie de la toucher.
Je trouvais le résumé prometteur et le nom de la maison d'édition adorable.
C'est avec avec grand plaisir que j'ai commencé ma lecture.
Mais très vite, je me suis rendue compte que je n'adherais pas du tout aux phrases, aux mots qui défilaient devant mes yeux.
Ce livre est un livre d'amour sur la guerre et les militaires.
Moi, la petite fille bercée par le déserteur de Boris Vian, moi la maman berçant ses enfants avec la même chanson, moi l 'épouse abolissant les frontières, moi la femme dont le choix de Sophie de William Styron reste gravé au plus profond de ma mémoire, j' ai souffert de lire ce livre mais j'ai respecté mon engagement, comme quoi le respect de l'engagement n'est pas que militaire.
Ponctuée de 'oooooh"de "Mon Dieuuuuu" cette lecture a sucité bien des regards interrogateurs de mes voisins de voyage du tram et une grande solitude dans mon salon.
Ce livre, de plus , est un parti pris sans nuance.
Ainsi nous avons d' un côté les méchants communistes et les gentils capitalistes, les méchants musulmans et les gentils chrétiens venus pacifier ces barbares esclavagistes qe sont les algériens lors de la colonisation, les méchants palestiniens et les gentils israéliens tout ça soupoudré par une fixation sur l'islam.
J 'aime lire parce que j' aime les gens, les rencontrer, les écouter, les entendre, j'aime apprendre, j 'aime les nuances, les incertitudes, les incertitudes..
Là je n' ai rien trouvé de tout ça mais des propos hallucinants sur les femmes, par exemple l'auteur dit que la femme est souvent considéré comme un bien et que si c'est flatteur cela peut être aussi agaçant parfois...
Que si les femmes faisaient la guerre, il y aurait des trêves en fonction de la météo.. Trop beau, trop froid pour tuer...
C'est bien connu Yto, la guerrière berbère se battant contre la colonisation au Maroc appelée protectorat tricotait des écharpes ou se dorait la pilule.
Sans parler des femmes de la résistance pendant la seconde guerre mondiale, des Amazones, des femmes militaires en général.
L auteure parle également de la virilité des hommes, de cette joie de faire la guerre, je me demande ce qu'en pense du fond de leur tombe tous ces jeunes hommes, presque des enfants, massacrés lors de la première guerre mondiale...
Je suis très triste de parler ainsi d'un livre et je déteste être méchante.
Mais je me dois d'être honnête et je suis sortie de ce livre, blessée, fatiguée, hallucinée et profondément triste de constater que la puissance de l'écriture puisse être mis au service de la plus grande tragédie du monde, la guerre.
Commenter  J’apprécie          42
J'ai gagné ce livre à un concours en pensant s'il s'agissait d'un témoignage, celui d'une fillette ayant perdu son père durant la guerre d'Indochine. Plus que cela, "Poupées en miettes" est en fait un essai sur le statut de militaire, et sur son impact dans l'inconscient collectif. En effet, être militaire implique l'acceptation de tuer (l'ennemi), mais aussi celle de mourir. Pour quoi, pour qui, dans quel but ? Marie-Hélène du Parc Locmaria nous livre ici ses réponses, basées sur les concepts d'honneur, de gloire et de Patrie, tout en se servant de son expérience personnelle. C'est cette partie là que j'ai préférée, lorsqu'elle redevient la petite fille de l'époque à qui on a rien expliqué et qui se retrouve orpheline. Pour le reste, j'avoue que j'ai bien galèré, je n'étais pas préparée à cette lecture et n'en avait pas tellement envie.
Bref pas terrible.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À un certain niveau de foi et de croyance, c’est-à-dire de confiance en quelqu’un ou quelque chose, je remarque que dans la Bible les mots hébreux d’honneur et de gloire sont des mots très concrets, très incarnés qui vont bien souvent l’un avec l’autre. La gloire de Dieu c’est la splendeur manifestée. La gloire est la révélation de l’être profond. Ce mot peut donc s’appliquer à tout un chacun. Ma mère prétendait que chacun avait son heure de gloire dans sa vie. Pour elle, l’heure de gloire était de découvrir l’amour de sa vie et, de fait, l’amour porté par l’un à l’autre les révèle réciproquement. Et cela s’applique aussi à des amours autres qu’humains, dans l’amour d’un état ou d’une vocation. Quant à l’honneur, qui en hébreu se réfère donc au poids, à la pesanteur, autrement dit à notre ancrage humain sur terre, il évoque dans un sens plus figuré la valeur et la place qu’on accorde à celui qu’on honore. La gloire évoque la reconnaissance de l’être profond de quelqu’un. C’est pour cela que gloire et honneur sont d’abord rendus à Dieu pour reconnaître sa puissance et son poids, plus fait d’amour que de force.
Commenter  J’apprécie          00
En 1944, le général George Smith Patton, haranguant les troupes du Débarquement, rectifie crûment cette vision qu'il estime erronée d'une remarque devenue célèbre : "Aucun fils de pute n'a jamais gagné une guerre en mourant pour son pays. On gagne une guerre en faisant ce qu'il faut pour que les fils de pute d'en face meurent pour leur pays."
Commenter  J’apprécie          20
Quelles que soient les représentations qu'on s'en fait, vocation, profession ou fonction, le métier de militaire demeure lié à la guerre, au droit de tuer et au risque de l'être. Il y a donc bien quelque chose de spécial dans le statut du militaire. Dans les autres professions civiles, la mort n'entre pas en ligne de compte, elle relève seulement d'un accident du travail.
Commenter  J’apprécie          00
Ce livre est le résultat de recherches et interrogations sur les grands mots d'Honneur et de Patrie, de Gloire et de Sacrifice. Je ne connaissais pas d'avance où tout cela me mènerait, je n'avais pas d'a priori. J'ai découvert entre autres l'inutilité de se sentir victime et l'extrême honorabilité de l'honneur... (p.14)
Commenter  J’apprécie          00
Et pourtant, ce qui nous paraissait inconcevable, à nous européens, enfants gâtés de cette longue paix après la Seconde Guerre mondiale, est arrivé le 24 février 2022. Un pays souverain en droit en a envahi un autre, également souverain en droit, sans même une déclaration de guerre (...)...
Commenter  J’apprécie          00

Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus

Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}