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EAN : 9782072847035
128 pages
Gallimard (29/08/2019)
3.56/5   60 notes
Résumé :
« J’avais vu juste, elle n’a personne dans sa vie actuellement. De son côté, elle sait que je suis séparé. Elle a été mariée, a divorcé, n’a pas d’enfants. Elle sort peu, mais elle aime aller au restaurant. Parler sans fin en mangeant est également un de mes grands plaisirs .»
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Marc Pautrel, un écrivain que je découvre grâce à la dernière masse critique Babelio que je remercie infiniment ainsi que les éditions L'infini de Gallimard.

Quel bel écrin que ce petit livre empreint de douceurs, flottant sur le printemps, sur l'amour, le temps et sur le bout des doigts une pointe de mélancolie.

Le narrateur (l'auteur ?) raconte sa rencontre avec une femme plus âgée, libraire, intellectuelle. Femme aux deux visages, l'un exalté et lumineux et l'autre fermé et angoissé. Un portrait de femme qui a su me toucher en plein coeur. Je dois certainement m'y reconnaître dans cette femme imparfaite qui rêve dans une réalité souvent asphyxiante. le narrateur s'éprend, patiente, fait preuve d'une réceptivité et complémentarité avec sa douce d'une intense beauté. On se promène entre l'amitié et l'amour dans un éternel printemps. Certaines choses n'évoluent pas, le temps passe vite, et soit certains se retrouvent seul derrière une porte fermée, ou d'autres préfèrent dormir seuls. Femme complexée par son âge, par ce temps qui passe trop vite, angoissée par la mort de sa mère, elle accepte les rendez-vous de l'homme épris qui n'aura de cesse de l'écouter parler de tout et de rien, essayera à tout prix d'apaiser ses angoisses, de la faire rire, de lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule, qu'elle est belle, qu'elle est jeune.

Un très beau roman optimiste, positif, sans sucre ni édulcorant. Un roman qui met l'accent sur l'acceptation de l'autre dans toutes ses différences et complexité. Un hymne à l'espoir, à l'essentiel, aux valeurs vraies. Un amour platonique mais combien lumineux à travers la complémentarité de ces deux êtres.
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Le narrateur, écrivain cinquantenaire, s'éprend d'une libraire de neuf ans son aînée. Son attirance est partagée, leur communion d'esprit parfaite et tous deux sont libres car divorcés. Pourtant, plus leurs liens se renforcent, et plus cette femme semble s'attacher à préserver une certaine distance.


Peur de l'âge et du regard d'autrui, angoisse de la mort depuis le décès de sa mère : elle ne parvient pas à abattre les murs qui l'entourent et se réfugie dans un espace entre amitié et amour. Lui se montre patient et réceptif, tente de la convaincre qu'il reste du temps pour le bonheur, et, faute de parvenir à la rassurer tout à fait, accepte cet amour platonique, tendre et lumineux.


Empreint de douceur et de mélancolie, ce roman donne vie à deux personnages touchants et saisis dans leur infinie complexité : aucune complaisance ni mièvrerie dans cette histoire toute de délicatesse, où deux êtres se rencontrent sans parvenir à se rapprocher totalement, séparés par le temps qui passe et par la crainte de partager leur déclin à venir. Leur reste une bulle de tendre complicité, l'éternel printemps d'une relation jamais éclose, stoppée dès ses balbutiements par peur de l'abîmer.


J'ai beaucoup aimé ce petit livre à part, où la retenue et les non-dits pavent une relation construite sur le respect de l'autre et de ses sentiments, nourrie de la simple perspective de possibilités d'autant plus belles que, jamais concrétisées, elles garderont éternellement leurs promesses.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un petit roman singulier qui offre la description , l'évolution d'une rencontre entre un homme , écrivain et une femme plus âgée, libraire d'anciens…souhaitant se mettre à l'écriture. Elle commence par lui solliciter des conseils pour écrire. Ils aiment se retrouver, passer du temps ensemble, parler encore et encore. Un art de vivre, une rencontre à travers les mots et l'art de la conversation. … Toutefois, elle ne se laisse pas approcher et refuse tout intimité.

“Je sais qu'elle est comme un moineau craintif, elle en a parfois l'allure, un oiseau fragile, magnifique et miraculeux, qui s'est posé sur une branche à quelques mètres de moi, et qui m'écoute vivre, ou plus exactement qui m'écoute dérouler une suite de mots gracieux, des phrases sonores et douces, des variations pleines d'allitérations, et ce moineau n'a plus peur de l'énorme être humain, si dangereux dès qu'il se trouve si près de lui, ce moineau ne rêve que d'une chose, pouvoir lui parler et que tous deux se comprennent enfin. Mais je sais aussi que si je m'arrête de prononcer mes douces, belles, et régulières phrases, et surtout si je bouge, si je fais un seul geste brusque, le moineau sera effrayé et quittera sa branche pour toujours. Oui, elle est comme un moineau, je ne dois pas l'effrayer si je veux que nous puissions rester proche le plus longtemps possible. »

Un texte singulier , atypique dans une époque où tout se consomme , rencontres amoureuses et sexuelles , comprises. Là, nous sommes dans une autre dimension, une autre époque…un Art de vivre, d'être ensemble ….de se parler, de nourrir des discussions sans fin, sur tous les sujets, « en vrai »…. !

« « Nous parlons pendant des heures, des après-midis, quasiment des journées entières. Avec elle, c'est l'exercice complet et parfait de la conversation française, profonde, diverse, sincère, érudite, libre, didactique, tentatrice, réservée, tacticienne, débridée et pourtant extrêmement codifiée, la parole courtoise par définition, nous parlons de presque tout, ses souvenirs, mes souvenirs, ses amants, mes maîtresses, un peu de sexe survolé, un jeu complexe d'approches et d'éloignements, d'écarts, de circonvolutions et d'extrême plaisir intellectuel. Nous nous décrivons nos royaumes respectifs, et chacun de ces pays est un délice pour l'autre. Nous nous faisons la cour mutuellement. La conversation française est bel et bien une forme de pratique érotique. »( p. 41)

Une lecture plaisante…poétique ; un questionnement autre sur la rencontre entre un Homme et une femme…

Premier texte que je lis de cet écrivain…cependant, j'ai dans ma pile en attente, un autre écrit très différent , concernant l'évocation d'un peintre : « La Sainte réalité, vie de Jean-Siméon Chardin « [ coll. L''nfini, 2017). Un écrivain à connaître plus avant !
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Ils se rencontrent fortuitement, il est écrivain, elle est libraire, l'amour de la littérature peut les réunir, d'autant que ni l'un ni l'autre n'est engagé dans une relation. Il va aller la voir dans sa librairie, l'inviter au restaurant, ils vont se promener dans les rues de Paris, un été de canicule, il va tenter de l'apprivoiser, il va tout savoir d'elle mais elle va lui résister, jamais elle ne l'invitera à rejoindre son appartement d'un immeuble haussmannien. Il reste sur le trottoir à chaque fois et la séparation est pour lui toujours brutale car il attend autre chose. Il est manifestement amoureux mais elle a trouvé un ami, un confident et il respecte cette manière différente qu'elle a de vivre cette relation. Tantôt elle est anxieuse, tantôt enjouée, brillante souvent, mystérieuse.
Je reconnais à Marc Pautrel de réelles qualités dans ce roman et j'ai apprécié la manière dont il la considère et dont il décrit un beau portrait de femme complexe mais j'ai trouvé que cela manquait d'action, que c'était un peu trop « bobo », parisien rive gauche. Comme souvent, cela m'a rappelé une chanson…
Rive Gauche à Paris
Oh mon île, oh mon pays
De musique et de poésie
D'art et de liberté éprise
Elle s'est fait prendre, elle est prise
Elle va mourir quoi qu'on en dise
Et ma chanson la mélancolise

Alain Souchon. Rive gauche.
Challenge multi-défis 2022
Challenge riquiqui 2022
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Marc Pautrel nous livre un texte bref, charmant, subtil, tendre. Hommage à l'amour courtois moderne "L'Éternel printemps" est un roman où la pudeur construit une relation basée sur le respect des sentiments de l'autre.
Ce délicieux petit récit est un livre à part, il fait la part belle à la parole dans la séduction amoureuse… ou dans la relation amicale. Car c'est cette tension qui tient le spectateur en haleine.
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critiques presse (1)
Culturebox
30 août 2019
Son écriture, tout en équilibre, accompagne la langueur tranquille d'un été étouffant et d'une passion naissante, puis mûrie, comme la robe d'un bon vin qui se patine avec le temps.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Elle m’a dit ceci : « J’aime tellement être seule. Je peux rester des heures, et même des jours entiers, sans voir personne. » Elle m’a expliqué qu’elle tenait ça de l’enfance : fille unique, elle avait appris à jouer seule, avec ses parents non loin, absents de la pièce mais qu’elle savait présents dans la maison.
C’est donc ainsi qu’elle vit, ainsi qu’elle tient : par fidélité à l’enfance. Elle avance sans effort, elle continue sur sa lancée, grâce à cette énergie et cette excitation permanentes qui expliquent qu’aujourd’hui encore elle ne boive toujours pas d’alcool, ni de café ou de thé, s’estimant suffisamment survoltée comme ça. Elle génère sa propre électricité, elle est autonome, elle est son propre centre, comme un petit soleil. Elle me sourit en me le racontant, elle me laisse être une petite planète tournant autour d’elle inlassablement, multipliant les révolutions sans jamais pouvoir quitter mon orbite et me jeter dans son feu.
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Je sais qu’elle est comme un moineau craintif, elle en a parfois l’allure, un oiseau fragile, magnifique et miraculeux, qui s’est posé sur une branche à quelques mètres de moi, et qui m’écoute vivre, ou plus exactement qui m’écoute dérouler une suite de mots gracieux, des phrases sonores et douces, des variations pleines d’allitérations, et ce moineau n’a plus peur de l’énorme être humain, si dangereux dés qu’il se trouve si près de lui, ce moineau ne rêve que d’une chose, pouvoir lui parler et que tous deux se comprennent enfin. Mais je sais aussi que si je m’arrête de prononcer mes douces, belles, et régulières phrases, et surtout si je bouge, si je fais un seul geste brusque, le moineau sera effrayé et quittera sa branche pour toujours. Oui, elle est comme un moineau, je ne dois pas l’effrayer si je veux que nous puissions rester proche le plus longtemps possible.
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Je lui explique qu’elle est double, une janusienne, le visage partagé entre un côté angoissé et un côté insouciant. Je lui dis que je préfère de loin sa face exaltée, mais que, parce que je l’aime tout entière, j’aime aussi sa face angoissée, je préfère l’été mais l’hiver est une partie du tout.
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* p102
Elle a depuis longtemps deviné que j’étais amoureux d’elle, cela lui plaît, elle est flattée, pas du tout inquiète ou gênée. Après des mois de conversation à la française, après que je lui ai fait une cour incessante, elle pourrait se laisser aller et tout oublier, son âge, le mien, l’inquiétude de la mort et le souvenir de sa mère. Les choses pourraient évoluer, tout pourrait changer. Mais elle sourit encore, elle sourit et elle ne fera rien, elle attendra, elle appréciera, elle me dégustera en pensée.
Elle veut me dire, je crois, que si elle m’accorde enfin ce que je veux, alors, passé les semaines, les mois, les années, je partirai, je la laisserai pour une autre femme. Elle veut me dire que plus je serai proche, plus elle restera loin, et plus ce sera délicieux, tant pour elle que pour moi.
Elle se moque bien des années, elle se sait désirée et c’est tout ce qui compte pour elle. Elle veut gagner quelques secondes encore. Accroître le temps restant, tendre vers l’éternité.

* p104
Je ne sais toujours pas comment elle fait pour tenir, je ne sais pas de quoi est composée son intimité. Que vit-elle profondément ? Qu’espère-t-elle du futur ? Qu’attend-elle ? Moi, je sais ce que j’espère et attends de ma vie chaque jour : l’amour. Mais elle, de son côté ? elle qui n’a plus personne, plus de père, plus de mère, pas d’enfants, pas de neveux et nièces, à peine une lointaine cousine, et qui, derrière elle, ne laissera rien ni personne, vers où veut-elle aller ?

* p105
Nous pourrions rester ainsi l’un face à l’autre jusqu’à la fin des temps, jusqu’à la disparition de nos corps. Les idiots, s’ils savaient, diraient que parce qu’il n’y a pas de sexe il s’agit d’amitié, mais l’amitié n’est jamais aussi ambiguë, frénétique, drôle, émouvante, sensible, fragile, et précisément c’est la possibilité du sexe qui maintient cette tension. Le magnétisme nous permet de tourner, la logique atomico-sexuelle alimente la lumière entre nous, électron et proton s’attirant perpétuellement sans jamais pouvoir se toucher. C’est ainsi que reste intacte, c’est ainsi qu’on peut stocker la foudre, cette énergie qui court entre ciel terre.
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Mais moi je ne la trouve pas si sage, et moins elle l'est, plus je l'aime.
Je guette ses secondes de folie, les éclairs durant lesquels elle quitte la route et s'envole pour quelques minutes. Elle me fait penser à ces cerfs-volants que je vois l'été devant l'océan (...) Le plus beau cerf-volant est celui dont on coupe le fil et qui part vers le firmament. (p. 50)
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