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Georges-Michel Sarotte (Traducteur)
EAN : 9782264032775
299 pages
10-18 (04/12/2003)
3.3/5   257 notes
Résumé :
4e de couverture édition 10/18 Grands détectives de janvier 2002 ISBN 9782264032775 :

Image de couverture : Raffaello Sanzio of Urbino, "Angel from the polyptych of St. Nicolas of Tolentino (détail)

« L’Affaire Raphaël est un parfait exemple de ce nouveau genre qui associe le punch d’une intrigue à surprises à une connaissance approfondie de l’histoire de l’art. Le thème en est la course que se livrent connaisseurs, policiers et escrocs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Premier opus de la série des Jonathan Argyll (depuis longtemps terminée), L'affaire Raphaël a pour moi un charme particulier, que je n'ai pas souvent retrouvé, voire pas du tout, dans les suivants.

D'abord à cause de l'intrigue : un doctorant en histoire de l'art découvre qu'un Raphaël est caché sous un autre tableau sans grande valeur, dans une petite église de Rome. Il se fait damer le pion par un marchand d'art et l'on découvre au monde entier le Raphaël en grande pompe. Oui, mais finalement, ce Raphaël est peut-être un faux. Ou pas. Il y aurait peut-être un vrai Raphaël caché ailleurs. Certainement. Ou pas. Ou finalement, peut-être que si... Vous aurez compris que dire de cette histoire qu'elle est riche en rebondissements relève de l'euphémisme. C'est alambiqué - on peut s'y perdre lors d'une première lecture - et carrément tiré par les cheveux. Mais c'est c'est ce qui en fait toute la saveur, car l'auteur assume pleinement, et avec un bon brin d'humour, la construction de cette intrigue résolument compliquée - contrairement à une Agatha Christie, par exemple, qui, se donne pour mission de faire passer pour parfaitement plausible un plan machiavélique irréalisable.

Ensuite, on découvre ici pour la première fois Jonathan Argyll, en même temps que Flavia et Bottando, qui constituent les deux autres personnages essentiels: Anglais, maladroit, un peu timide, s'enferrant dans les problèmes et s'attirant sans cesse les foudres de la police, c'est un personnage résolument attachant et assez drôle. Qui, du coup, rend Flavia, l'enquêtrice en titre, un rien revêche et un peu trop parfaite à mon goût, ce qui est un peu dommage. le général Bottando, dans son rôle de chef de service rusé, rôdé aux manoeuvres politiciennes mais néanmoins sympathique, complète très bien le trio.

De plus, l'originalité du livre consiste à utiliser le monde de l'art comme toile de fond, chose qui n'est pas faite pour me déplaire, loin de là ; mais point n'est besoin de s'intéresser particulièrement aux arts plastiques pour apprécier ce roman policier à l'humour bien anglais.
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Un vrai tableau de Raphaël dissimulé sous une peinture de Mantini, peintre de seconde zone et escroc à ses heures, afin de lui permettre de quitter Rome au début du 18ème siècle serait en fait resté en Italie et n'aurait jamais été découvert.

C'est la conclusion à laquelle est arrivé Argyll, jeune anglais historien de l'Art, sur le point de mettre la main sur sa miraculeuse trouvaille cachée dans les ténèbres d'une petite église italienne sans intérêt. Mais un marchand d'art, un certain Byrnes l'a devancé. le tableau gratté, nettoyé, restauré, se révèle être en effet un authentique Raphaël, vendu chez Christie's une petite fortune...au musée Getty de Rome.

Mais ce tableau, bien qu'expertisé, est-il un vrai ? Et si non, qui est responsable de cette escroquerie ? Argyll ? Byrnes ? D'autres agissant dans l'ombre ? Et qu'en est-il du directeur du musée, Marco di Tommaso ?

Le général Taddeo Bottando, chef de la brigade spéciale de protection des oeuvres d'art et son adjointe Flavia sont sur l'enquête. Quand à Argyll, il n'a guère de choix que de les seconder...pour éviter de finir dans les geôles italiennes. de Rome à Londres, en passant par Genève ou Paris, le monde de l'art est bien loin d'être au dessus de tout soupçon. Et le paisible visage d'Elisabetta surgi du 16ème siècle devant nos yeux émerveillés de spectateurs d'une autre époque, continue à susciter sombres convoitises, intrigues, manipulations, assassinats...

Un bon polar, au charme à la fois british et italien, pas inoubliable, mais qui se laisse lire...à condition de ne pas en perdre le fil.
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L'histoire de l'art est emplie de cas litigieux de tableaux à problèmes. Ainsi dernièrement « la Chute d'Icare » de Pierre Breughel l'Ancien s'est révélée être une copie. Une copie d'excellente facture, mais une copie malgré tout. le vrai tableau doit-il toujours être préféré au faux ? Croyez-moi, dans le domaine de l'art, rien n'est moins sûr, surtout que les différencier l'un de l'autre relève parfois de l'impossible. Prenons l'exemple du cas Han van Meegeren. Son nom est resté intimement lié à celui de Vermeer dont il a vendu des copies peintes par ses soins aux nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Sincèrement, il faut être aveugle pour ne pas voir que ce sont stylistiquement des faux.
C'est donc ce genre de problématique qu'Iain Pears (lui-même historien de l'art) utilise comme ressort de son intrigue pour ce premier roman consacré à un trio de protagonistes assez attachants. Tous les trois sont plongés dans une profonde perplexité. Il y a donc le général italien, amateur d'oeuvres d'art où point de s'entourer des peintures qu'il retrouve. Puis il y a la bombe italienne, une enquêtrice intelligente, assistante du général. Enfin, il y a l'Anglais, un historien de l'art pas très futé, commettant bévue sur impair. Tout ce beau monde évolue au milieu d'un marché de l'art où les copies et les faux (attention ! ce n'est pas la même chose ! La différence réside dans l'intention lors de l'exécution). Il y a donc des statuettes étrusques datant de l'entre-deux-guerres (l'affaire Alfredo Fioravanti), des icônes ayant soi-disant survécu aux autodafés des communistes, mais surtout il y a ce portrait par Raphaël, authentifié puis rejeté, pour être caché, perdu puis enfin retrouvé. Un tableau qui ne livrera que difficilement tous ses arcanes. A tout cela, il vous faudra encore ajouter tous ces marchands malhonnêtes, conservateurs et experts véreux, rien que des roublards et des hypocrites, à moins que cela ne soit que de la pure fiction. Posez-vous la question suivante : et si la situation décrite dans ce roman policier était en-dessous de la vérité ?
L'intrigue non dépourvue de situations cocasses et d'humour tout britannique nous emmène de Londres à Rome, avec une étape en Toscane. Ce sera également le cas pour les autres aventures de la série .
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L'affaire Raphaël constitue le premier tome de la série policière sur le monde de l'art imaginée par Iain Pears. Pour ce faire Pears invente des personnages fort sympathiques. A commencer par Jonathan Argyll, anglais jusqu'au bout des ongles, maladroit au possible, et qui dans ce tome finit ses études d'art par la découverte d'un tableau caché de Raphaël sous une peinture quelconque d'une église romaine. La brigade spéciale italienne sur les vols d'oeuvres d'art, invention de l'auteur, est dirigée par le bonhomme général Bottando, qui a sous ses ordres une jeune et dynamique policière, Flavia, par ailleurs bien troussée et fort appréciée d'Argyll. Ce sont eux qui vont accorder foi aux élucubrations d'Argyll.
La recherche du tableau, déjà revendu, les doutes sur son authenticité, et les manipulations qu'il a pu connaître, s'accompagnent de malentendus et de chausses trappes, en partie causés par Argyll.
Sous des dehors de roman policier classique, Pears sert un parcours dans les milieux de l'art, experts, commissaires priseurs, et collectionneurs, en y ajoutant une bonne pincée d'humour britannique.
Un roman de détente, bien fait, intelligent, et qui sent bon l'Italie, ses pins et son patrimoine historique considérable.
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Sur le plan du style ou de la littérature, there's nothing. Je ne note ni ne dénote rien. Si l'on peut apprendre un peu de l'art, ses arcanes et quelques techniques picturales et des faussaires, ça reste trop pauvre. Ca ne va pas assez loin. Tout comme le ton, plutôt léger, badin. L'humour y est trop léger pour être perceptible, comme une impression que sous le tableau passablement médiocre, on aurait pu trouver un chef d'oeuvre. But, it's not.
Un livre d'été sur la plage ou pour alimenter le feu si vous voulez faire des économies d'énergie. La meilleure économie étant encore de ne pas produire le livre, ne pas couper d'arbre, etc. Enfin, je vais un peu loin. Lisez ça sulla spiaggia. Dolce vita, tout cela, tout cela.
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
L'auditoire était lui aussi à la hauteur. Les enchères londoniennes varient beaucoup quant au style, au décor et à l'objet. Au bas de l'échelle, il y a les ventes de routine qui se passent dans des salles minables, situées dans des quartiers insalubres comme Marylebone, et où la clientèle se compose pour l'essentiel de marchands mal rasés qui se réunissent pour bavarder, manger des sandwiches et enlever des croûtes pour deux cents livres.
Tout au sommet se trouvent les maisons prestigieuses de St James Street, dont les chasseurs en livrée ouvrent les grandes portes de bronze, dont les employés parlent avec l'accent des classes privilégiées, tandis que la clientèle semble pouvoir acheter une huile valant plusieurs centaines de milliers de livres sans s'en apercevoir. Même là, cependant, les marchands sont en majorité, mais il s'agit des princes de la profession, propriétaires de galeries dans Bond Street, sur la 5ème Avenue ou rue de Rivoli. Ces gens peuvent vivre une année entière en vendant un tableau tous les trois mois, et ils sont à la tête de firmes - pas d'une affaire et jamais d'un magasin - fondées souvent il y a un siècle ou plus. Non que cela les rende plus honnêtes et moins susceptibles d'enfreindre la loi si nécessaire, mais ils le font avec une plus grande prudence, une plus fine intelligence et davantage d'élégance.

p.52
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C'était agaçant. Doublement agaçant, en fait. pour Flavia, il ne faisait aucun doute que tous les négociants en œuvres d'art étaient plus ou moins malhonnêtes. Après tout, leur travail consistait à acheter des objets en sachant que leurs propriétaires pouvaient en obtenir davantage ailleurs. Byrnes, cependant, était l'image même de la respectabilité. Parlant parfaitement l'italien, il donnait souvent des pièces aux musées italiens et en prêtait certaines pour des expositions. Ses services dans d'autres domaines avaient été récompensés par des distinctions honorifiques en Italie et en France, qui s'ajoutaient à son titre de chevalier en Angleterre. Il avait la réputation d'être un gentleman cultivé ; on avait jamais ouï dire qu'il eût fait la moindre entorse à la loi et encore moins qu'il l'eût enfreinte. C'était exaspérant, et aux yeux de Flavia cela prouvait juste qu'il était trop malin pour se faire pincer.
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A l'étranger aussi la décision de l'Italie fut applaudie. Partout, les directeurs de musées nationaux citaient cet achat comme un exemple que devraient suivre leurs gouvernements respectifs ; certains journaux allèrent jusqu'à désigner le ministre - un piètre administrateur à l'intelligence limitée - comme incarnant le genre de dynamisme et d'ampleur de vues qui feraient de lui un Premier ministre efficace.
Cela déplut au détenteur du poste, mais vu que le gouvernement dans son ensemble tirait quelques bénéfices de cette image d'efficacité, de diligence et de culture - cette dernière qualité étant, en un certain sens, considérée en Italie comme plus importante que les deux premières -, personne ne souffla mot. Cependant on s'en souvint, et le ministre fut surveillé de très près, au cas où il manifesterait de nouveaux signes d'outrecuidance.

p.59
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Argyll expliqua qu'à son retour en Angleterre, après son infortune dans les cellules des carabiniers, il s'était replongé avec ardeur dans la question Mantini. Ses motifs n'avaient rien à voir avec une quelconque passion de l'histoire de l'art, ni avec un ardent désir de restaurer la réputation du peintre dont il s'occupait et que l’imagination la plus fertile ne pouvait guère considérer autrement que comme une artiste de seconde zone. C'était davantage une question de fierté personnelle : après avoir étudié le sujet pendant plusieurs années, il se devait d'obtenir un document couronnant ses efforts, même s'il ne s'agissait que d'une peau d'âne attestant son droit à être appelé M.Argyll, docteur en histoire de l'art.
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Des complications, rien que des complications. Ça n'arrangerait pas la réputation de Bottando qu'un témoin ait été tué sous sous nez. L'affaire s'en trouverait plus difficile à dénouer, et un meurtre engendrerait des querelles de territoires avec la brigade criminelle et d'autres services de police pour la gestion du dossier. L’enquête risquait de s'enliser et d'aboutir à l'une de ces situations à l'italienne où chacun passe son temps à combattre ses collègues pendant que rien n'avance.

p.183
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L'écrivain Iain Pears confie ses méthodes d'écriture.
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