Golden City, tome 4 : Goldy

J'ai toujours un avis mitigé quant à l'oeuvre de Daniel Pecqueur. Il y a comme un parfum d'aventure qui reste sérieusement accroché et qui vous rend accro à ses histoires, lesquelles pourtant, n'ont rien d'exceptionnel sinon leur simplicité et la passion de l'auteur à nous les faire partager qui transpire dans chaque page. Ce qu'il fait, il le fait bien et avec coeur, et nous le transmet. Les personnages, même s'ils manquent de caractérisation, deviennent attachants à la longue. C'est effectivement après plusieurs tomes qu'on se rend compte qu'on a plus d'affinité avec l'un ou avec l'autre. On finit par s'intéresser à leurs épreuves. Dans sa simplicité, l'auteur réussit toujours à intégrer un élément qui va nous inciter à aller voir plus loin, à savoir comment ça va se terminer.
Ce tome 4 ne déroge pas à la règle puisqu'il introduit un nouveau personnage dont on ne connaît rien, et qui s'intègre bien rapidement au récit. Cela permet au lecteur de tenter un tas de supposition le concernant et laisse tout loisir à l'auteur de le faire évoluer comme bon lui semble. Ce personnage féminin, effectivement devient en quelques pages très proche du héros. On ne connaî même pas son prénom, ce qui n'a pas l'air d'inquiéter le héros plus que ça, mais elle fait déjà parti de la famille!
J'espère que ce personnage remplira les vides de ce que son anonymat peut laisser supposer...

Ce 4e tome de la série Golden City est, comme les trois précédents, vraiment divertissant, amusant, captivant... et ce, malgré des incongruités, des invraisemblances et une certaine caricature dans les personnages (particulièrement au début, quand Harrisson s'écrase dans le nord et que la photographe tombe sous son charme instantanément). Je crois qu'il faut lire cette série un peu comme un visionne un film de James Bond: en s'attendant à de l'exagération, en n'espérant pas tout savoir ni que tout se tienne, mais plutôt avec l'intention de se divertir et de s'amuser, car l'action est présente, rythmée, les dessins et les couleurs sont attrayants et les personnages sont sympathiques (bien que caricaturaux). Et puis, il faut bien l'avouer, à la fin du tome, on a une folle envie de connaître la suite...

Comme le titre laissait présager, on s'attendait à découvrir la réponse à l'énigme lancée dans le tome précédent : « Mais qui est Goldy ?». Et il faut bien avouer que la réponse est plutôt décevante et ne mériterait même pas de figurer sur la couverture de l'album.

Ensuite il faut également noter quelques lourdeurs au niveau du scénario, surtout avec l'apparition de cette journaliste (Inuit) qui suit un bagnard aveuglement et accepte avec le sourire la destruction de sa maison (bizarrement d'ailleurs, pour le petit pot en terre cuite qui explose à l'impacte d'une balle, elle avait plus de mal).

Mais d'un autre côté, ces improbabilités sont largement compensées par de nombreux retournements de situation et les révélations posthumes de la mère de Harrison Banks. Ce qui donne au final tout de même un tome bourré d'action et de surprises qui empêchent de s'ennuyer à la lecture. de plus, le dessin, le découpage et la colorisation sont d'une clarté exemplaire, augmentent la vitesse de lecture et du coup le lecteur saute d'action en action à grande vitesse sans trop avoir le temps de se soucier des lacunes au niveau du scénario.

Ce quatrième tome nous permet de découvrir des détails de l'enfance de Harrison : ses vacances passées avec sa mère et sa rencontre avec Léa. Nous retrouvons également Mifa, Apple, Solo et Kumiko, toujours prêts à aider notre homme. En revanche, les événements qui président à sa rencontre avec un nouveau personnage féminin est tout à fait improbable : Harrison vient ruiner tout ce qu'elle et son père ont construit et auquel elle se dit attachée... Difficile dès lors de comprendre sa réaction très optimiste et positive. Hormis ce point, qui a gêné ma lecture, l'univers graphique est toujours aussi plaisant.

Le milliardaire Harrison Banks a fort à faire pour arriver a reprendre sa place à Golden City.
Le thème écologique abordé dans cet épisode (très brièvement) est celui de la fonte des glaces et de l'élévation du niveau des mers.
intéressant de penser que ces BD datent de 2002