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Les Malaussène tome 6 sur 9
EAN : 9782070404087
82 pages
Gallimard (16/10/1998)
3.34/5   109 notes
Résumé :

Enceint, Malaussène. À qui se confier, dans cet état ? Au nouveau venu, évidemment. Tout le monde vous le dira : il faut leur parler avant l'atterrissage. Mais voilà que le nouveau venu prend la parole à son tour : 'Père, quand vous serez passé par ce que j'ai vécu avant de naître, vous pourrez l'ouvrir !'

Ce qui nous donne les 1550 pages de la saga Malaussène concentrées en une seule conversation où Benjamin joue tous les rôles, sans trop sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Mine de rien avec ce Monsieur Malaussène au théâtre, qui est à lui seul tous les personnages, Daniel Pennac avec un sens de la formule déjantée qui fait mouche aborde les sujets essentiels que sont la naissance, l'amour, la vie (et la mort).
« Ça va naître ?
Ça va plonger?
Ça descendra un jour dans la rue ?
Ça passera devant les kiosques à journaux ?
[…]
Ça va tomber du rien dans le pire ?
Un fruit tout nu précipité dans les mâchoires du monde...
Au nom de l'amour, la belle amour !
Et le reste du temps ça va chercher à comprendre...
[…]
Ça va dériver...
Ça va manger, ça va boire, ça va fumer, ça va aimer, ça va penser...
Et puis ça va décider de manger mieux, de boire moins, de ne plus fumer, d'éviter les idées, de reléguer les sentiments.
[…]
Et puis […] Ça ne va plus écouter que ses propres tuyauteries, surveiller ses boulons, multiplier les vidanges,
dans le seul espoir de durer encore un peu...
Durer... »
Voilà une excellente synthèse des inénarrables aventures des Malaussène.
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Lecture imprévue, pêchée dans mon filet au hasard d'une moisson de livres d'occasion.
Pas vraiment au hasard finalement : Fan absolue de la sage Malaussène il y a vingt ans, ayant hésité puis renoncé à lire la suite récemment publiée, j'avais une frustration en souffrance, et ce petit texte tombait à point pour la combler.
Mission réussie : on retrouve le ton, le pas de côté, l'humanité foisonnante, le joyeux bordel, Julie la vraie bombe et Benjamin le faux dépressif.
Ce petit retour en arrière fait du bien, mais me conforte en même temps dans mon intuition que replonger vingt ans après dans un univers qui m'a fait vibrer vingt ans avant n'est pas une bonne idée.
Ce qui ne n'empêche pas de remercier à nouveau Mr Pennac pour cette saga Malaussène, ce fut si bon...
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— Jérémy ?
— J'ai une question à te poser.
— C'est que tu me supposes la réponse.
— Ben, dis-moi comment on fait ?
— Comment on fait quoi ?
— Fais pas chier, tu sais très bien ce que je veux dire.
— ...
— Les enfants, Ben... Dis-moi comment on fait les enfants.
— ...
— ...
— D'accord, Jérémy. Assieds-toi.
Il s'assied.
Je me lève.
— Jérémy...
Ici, le plus sournois de tous les silences: l'embarras pédagogique.
J'y suis allé prudemment. J'ai commencé par le commencement: je lui ai parlé gamètes mâles et gamètes femelles, cellules haploïdes et diploïdes, ADN et Léon Blum ("qui fut le premier, Jérémy, à nous autoriser la procréation comme acte réfléchi et volontaire"), ovulation, flaccidité, corps caverneux, vestibule, trompe de Fallope et cône d'attraction...
Je commençais à m'admirer sincèrement quand Jérémy s'est levé d'un bond:
— Tu te fous de moi ?
Des larmes de rage au bord de ses yeux:
— Je ne te demande pas de me faire un cours d'éducation sexuelle, putain de merde, je te demande de me dire comment on fait les gosses !
La porte s'est ouverte et le Petit a fait son apparition:
— Les gosses ? Mais je sais moi ! C'est très facile, les gosses !
Il a saisi une feuille, le stylo de Julie, et a tendu le résultat à Jérémy:
— Tiens, c'est comme ça qu'on fait !
Deux secondes plus tard, ils dévalaient tous les deux les escaliers en ricanant comme un coin de récré.
le croquis bâclé par le Petit ne laissait aucun doute: c'était bien comme ça.

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Au fond, la mention sur la quatrième de couverture suffit-elle à expliquer les raisons de ce livre malicieusement intitulé Monsieur Malaussène au Théatre :
"Père, quand vous serez passé par ce que j'ai vécu avant de naître, vous pourrez l'ouvrir !"
Benjamin Malaussène à toujours les deux pieds plantés dans la réalité, du moins le personnage des romans de Daniel Pennac. On l'a bien aimé un peu dans tous, La fée Carabine, au bonheur des ogres, la petite marchande de prose...
Pour attachant qu'il soit, l'univers de Pennac peut lasser à la longue, non qu'il soit ennuyeux, mais parce que, comme des enfants devant du chocolat, nous en avons bouffé jusqu'à en être malade.
J'explique ce Monsieur Malaussène au Théâtre de la même façon. Lassitude de l'auteur devant un personnage qui se rebelle, qui ne veut plus écouter son créateur, besoin de réécrire une saga contée par son personnage principal.
Cette pièce est un long monologue de Benjamin Malaussène. Comme dit la phrase en exergue du livre :
Trois fois rien : un banc, un livre, deux tabourets, un disque blanc dans le ciel et Malussène en-dessous.
Il sera lui-même et tous les autres personnages.
Sans un moment de répit il parle, il parle jusqu'à nous étourdir :
"Si vous repérez trois enfants maigres - dont un à lunettes roses - qui se traînent boulevard de Belleville."
Et on replonge au truc :
"Julie est habitée ; la petite Verdun est née d'une agonie ; etc..."
Benjamin nous prévient pourtant, ce type est dangereux :
"Pas de Daniel dans la famille, Julie, jamais, jure-le moi. Un seul Daniel et tous les emmerdements du monde nous tomberons sur la gueule, je le sens, je le sais. Tu trouves qu'on n'a pas été assez servis comme ça ?"

Fermez le ban.

A conseiller aux inconditionnels de Pennac
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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La procréation et la naissance racontés à mon futur enfant selon Pennac.... carrément hilarant, cinglant et succulant.
C'est un enfant fantasmagorique qui est attendu dans l'angoisse résignée du géniteur engagé dans un monologue avec cet ogre de fils attendu, déjà rebelle à l'autorité paternelle, contestataire mais fascinant. Tout son père quoi !
Bien meilleur qu'un guide "9 mois" pour la préparation à l'insoupçonnable rôle de père...


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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Comme une femme est belle en ces premiers mois où elle vous fait l’honneur d’être deux !
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Il nous restait à choisir ton prénom dans les catalogues disponibles. Pour ce qui est du chrétien homologué, bien sûr.
C'est un prénom qui se porte plus facilement, se démode moins, ne détonne pas dans une cour de récré ... Mais c'est plus fort que moi dès que j'entends prononcer le nom d'un martyr, je ne peux m'empêcher de revivre en détail les circonstances qui l'ont enlevé à notre affection.
- Blandine, si c'est une fille ?
- Livrée aux bêtes !
- Etienne ?
- Lapidé sur la route de Jérusalem!
- Daniel, la Babylonnien ?
- Jamais !!
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Prenez un Malaussène, faites-lui mal, il court.
Il court, Malaussène, et on ne voit pas trop qui pourrait courir plus vite, faire ainsi tourner le monde sous ses pieds, si ce n'est un autre Malaussène peut-être, un autre malheur en mouvement, et tout compte fait ils doivent être nombreux ces coureurs affligés, si on en juge par la rotation de la Terre.
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Ça va se construire : une charpente d'illusions sur les fondations du doute, les murs vaporeux de la métaphysique, le mobilier périssable des convictions, le tapis volant des sentiments...
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Savez-vous que d'un point de vue génétique nos enfants naissent plus âgés que nous ?
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Videos de Daniel Pennac (133) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Pennac
Par Daniel Pennac Dans le cadre du festival Italissimo 2024
Piero nourrit une passion pour les voitures de luxe, idéalement dérobées. Pendant un bref moment, le vol lui permet de s'échapper de la routine quotidienne, lui conférant l'agilité et la puissance d'un lynx. Une nuit de brouillard, il stationne sa flamboyante Alfa Romeo sur une aire de repos, prêt à piller la caisse d'un « restauroute ». C'est à ce moment-là qu'il croise le regard d'un adolescent égaré, dont l'assurance et la beauté singulière le foudroient, annonçant ainsi un bouleversement radical dans sa vie. Daniel Pennac, admirateur absolu de cette nouvelle de Silvia Avallone, nous offre une lecture inédite.
À lire – Silvia Avallone, le lynx, trad. de l'italien par Françoise Brun, Liana Lévi, 2012. L'oeuvre de Daniel Pennac est publiée chez Gallimard.
Lumière par Hannah Droulin Son par Lenny Szpira Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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