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Serge Ginger (Préfacier, etc.)Jean-Pierre Denis (II) (Traducteur)
EAN : 9782710120087
122 pages
ESF Editeur (12/02/2009)
4.5/5   4 notes
Résumé :

Fritz Perls est considéré comme le fondateur de la Gestalt-thérapie et comme l'un des précurseurs du grand mouvement de libération de l'être à la fin des années 1960. Cet ouvrage est la traduction de son œuvre maîtresse, The Gestalt Approach, véritable " testament professionnel " qui rassemble de façon particulièrement claire et accessible les idées centrales de Perls. Il propose au lec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le Manuel de Gestalt n'est que la première partie d'un livre que Fritz Perls avait écrit à la fin de sa vie, alors qu'il réalisait qu'il serait peut-être intéressant de laisser une trace écrite de ses recherches et de sa pratique.


Fritz est devenu un gourou dans la société libéralo-hippie des années 70 après avoir fait sa crise de bourgeoisie. A 53 ans, il décide d'abandonner sa carrière de psychanalyste (qui lui avait apporté plein de fric) pour mener une vie de bohême aux US. le fric aide assurément à ne vivre plus que d'amour et d'eau fraîche. Avec une honnêteté qu'on lui pardonne, Fritz a claironné : « Je ne suis pas le fondateur de la Gestalt, mais tout au plus, son redécouvreur. » Cette franchise lui a permis d'être vénéré comme le père d'un nouveau courant thérapeutique. Sans doute parce que nous savons tous, dans le fond, que toutes les découvertes ne sont que des vieilleries que l'on ne fait que recouvrir d'une couche de vernis.


Ignare absolue dans le domaine de la Gestalt, je découvris progressivement que cette discipline s'inspirait de la psychanalyse freudienne pour, semble-t-il, la liquider du mieux que possible, privilégiant la guérison rapide au brassage des souvenirs, le rôle empathique du thérapeute à l'analyse du transfert.


« La Gestalt est en effet une thérapie de « l'ici et maintenant », consistant à demander au patient de porter toute son attention sur ses actes actuels, ici même et en ce moment, pendant la séance.
La Gestalt est une thérapie expérientielle plutôt que verbale ou interprétative. Nous ne demandons pas à nos patients de parler de leurs souvenirs, de leurs traumatismes et des problèmes qu'ils ont eu jadis, mais de revivre leurs problèmes et leurs traumatismes dans l'ici et le maintenant, c'est-à-dire de refaire l'expérience dans le présent de leurs histoires inachevées. »


Que propose de singulier la Gestalt ? « On pourrait dire, en un sens, qu'entrer en contact avec l'environnement signifie former une Gestalt. » Être névrosé, c'est souffrir d'un trouble du contact avec l'environnement que l'on peut étudier en décortiquant les phénomènes de l'introjection, de la projection, de la confluence ou de la rétroflexion. La Gestalt propose l'unification du névrosé avec son environnement.


La Gestalt, ancêtre des thérapies comportementales à la mode du moment ? le sentiment de déjà-lu qu'inspirent les réflexions de Perlette au lecteur du siècle peut le laisser croire. C'est une sorte de soupe un peu flasque qui se boit en pensant à autre chose. Une soupe pleine de bons sentiments qui donnera du courage aux gens qui en ont déjà. Une bonne petite soupe qui redonnera des forces à ceux qui n'en manquaient point. Un bon repas consistant qui ne vexera ou n'indignera pas ceux qui se sentent trop en harmonie avec la vie pour pressentir ce qu'elle peut avoir d'insultant. Les exemples présentés dans le livre pour soutenir la théorie marchent toujours miraculeusement. le bon docteur donne le bon conseil et le bon patient l'applique aisément afin que tous ses problèmes trouvent immédiatement leur résolution. Tout fonctionne à coup de bonne volonté, ce qui est très bien, mais lorsqu'il suffit de faire preuve de bonne volonté pour se sortir d'une impasse, c'est qu'on n'a pas besoin de psychothérapie.


La Gestalt, précurseur du développement personnel ? Je n'osais pas le dire. Voilà, c'est fait.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Prenons comme exemple l’une des manifestations psychosomatiques les plus répandues : le mal de tête. Dans la vie quotidienne, il sert très couramment de prétexte à se retirer, mais – sauf dans le cas d’un menteur invétéré -, il y a effectivement une expérience physique authentique, où le corps dit en substance, dans le langage qui est le sien : « Cette situation me donne la migraine », ou bien : « Tu me rends malade ». Les maux de tête sont des mécanismes d’interruption du contact. Pour faire face à une situation donnée, l’organisme crée une excitation qu’il transforme ensuite en émotion, puis en action. Mais si l’excitation est retournée contre soi-même, l’action qui aurait dû permettre d’accomplir un objectif se transforme en une inhibition susceptible de créer une simple manifestation ou même un véritable symptôme psychosomatique.
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L’homme moderne manque de vitalité, d’audace et d’imagination. Il pourrait se cultiver, s’enrichir, s’amuser, se perfectionner, mais il tourne en rond sans savoir ce qu’il veut. Il s’ennuie et ne s’intéresse plus à ce qu’il fait, son énergie décline, son enthousiasme s’éteint. Il ne souffre pas vraiment, mais il est engourdi, morose, inquiet, insatisfait. Il se sclérose ou devient irritable. Il croit que jouer, grandir, apprendre sont des activités réservées aux enfants, et qu’à quarante ans, on est déjà trop vieux pour cela.
Pourtant, la vie est passionnante, et les occasions de se réjouir ne manquent pas ! Où sont passées sa fantaisie, sa spontanéité, sa simplicité, sa sensibilité ? Il se noie dans un océan de mots quand il parle de ses problèmes et ne fait rien pour les résoudre. Sa vie se réduit à des jeux intellectuels et à un verbiage stérile. Au lieu de jouir de la vie ou de saisir la réalité à bras-le-corps, il cherche dans la psychiatrie ou dans une pseudo-psychiatrie la raison de son mal-être.
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Il est évident que le névrosé n’a pas l’impression d’être une personne pleine et entière. Il sent que les conflits dont il souffre, ses tâches inachevées, le déchirent et le mettent en pièces. Quand il se reconnaîtra comme homme – comme un tout unifié – il recouvrera le sentiment de plénitude auquel tout être humain devrait naturellement avoir accès.
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Il est préférable de ne pas interpréter le rêve si nous voulons en saisir la signification. Au lieu de spéculer sur lui, nous demandons à nos patients de le vivre plus pleinement, plus intensément, afin de découvrir le paradoxe.
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Quand l’individu ne sent plus aucune limite entre lui-même et son environnement, que tous deux sont devenus une seule et même chose, on dit qu’ils sont en confluence : la partie ne peut plus être distinguée du tout. Ainsi, les nouveau-nés n’ont aucun sens d’une quelconque distinction entre intérieur et extérieur, entre eux-mêmes et les autres : ils vivent en confluence. Même un adulte peut être en confluence avec son environnement dans un moment d’extase, de grande joie ou de concentration extrême.
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