Ce roman est très court, et a pour héroïne Camille, une jeune femme qui travaille pour
Madame de Staël. Selon une autre édition, anglaise celle-ci, l'héroïne se prénomme Célie - oui, comme celle de
A l'ombre de la guillotine, intrigue qui se déroule après celle-ci. En effet, si la capitale est témoin d'événements sanglants, si la violence va crescendo, sans discernement aucun, il n'est pas encore question que le roi soit emprisonné ou jugé.
Veuve, Camille a vécu une seconde tragédie : la mort de son fils Jean-Baptiste. Elle tente de surmonter sa douleur, cependant Thérèse, qui travaille elle aussi pour madame
De Staël, attise celle-ci. Elle entretient même savamment sa rancune contre Sophie, la jeune femme qui devait garder le nourrisson, et contre Georges, l'amant de celle-ci, au point de pousser Camille à se venger.
C'était vraiment très simple de le faire, à cette époque - presque trop simple eut égard à la brièveté de l'intrigue, alors qu'il est si difficile, si complexe de venir en aide aux personnes que l'on aime ou que l'on estime, comme Madame de Staël le fera à plusieurs reprises, en dépit de son état (elle est enceinte de son troisième enfant, Albert). Plus qu'un roman policier, ce roman se rapproche des
contes de Noël qu'écrit
Anne Perry tous les ans : c'est en effet la morale de l'histoire qui compte, plus que l'histoire elle-même. J'ai vraiment eu l'impression d'une fin trop abrupte, de personnages rapidement abandonnés, dont j'aurai pourtant aimé connaître le devenir, savoir pourquoi, par exemple, Sophie ne parle jamais avec Camille de son fils défunt. Pudeur face à la douleur de la jeune mère ou indifférence ?
Un plat qui se mange froid n'est pas vraiment une histoire de vengeance, plutôt une histoire de rédemption et une peinture sanglante de la Révolution française.