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EAN : 9782267030549
465 pages
Christian Bourgois Editeur (11/01/2018)
3.03/5   82 notes
Résumé :
Cora Seaborne, jeune veuve férue de paléontologie, quitte Londres en compagnie de son fils Francis et de sa nourrice Martha pour s'installer à Aldwinter, dans l'Essex, où elle se lie avec le pasteur William Ransome et sa famille. Elle s'intéresse à la rumeur qui met tout le lieu en émoi : le Serpent de l'Essex, monstre marin aux allures de dragon apparu deux siècles plus tôt, aurait-il ressurgi de l'estuaire du Blackwater ? Dans un cadre marqué par une brume travers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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L'époque victorienne n'était pas une époque très agréable pour les femmes qui avaient envie d'autre chose que d'une vie de femme mariée et de mère de famille.
Seules les veuves avaient finalement le pouvoir de faire ce qu'elles voulaient, et encore, dans la mesure où elles avaient suffisamment d'argent pour cela et où cela ne choquait pas trop la bonne société.
Cora Seaborne est une jeune veuve d'une trentaine d'années, elle a de l'argent et compte désormais vivre comme elle l'entend.
Elle est passionnée par les fossiles, en cela, le roman m'a beaucoup fait penser au roman « Prodigieuses créatures » de Tracy Chevalier.
Cora va donc quitter sa demeure londonienne pour aller vivre dans l'Essex où la rumeur dit qu'un monstre marin hanterait la région.
Plus qu'un roman sur la paléontologie, l'auteur brosse le portrait d'une femme qui a envie de vivre pleinement, d'une femme qui aspire à la liberté totale, celle de s'habiller comme elle veut, celle de se comporter comme elle l'entend, celle de se lier avec qui elle veut, celle de penser par elle-même.
L'ambiance brumeuse est merveilleuse décrite, à l'image des esprits étroits de la plupart des personnes rencontrées au fil de l'histoire.
L'auteur aborde également des thématiques liées à l'époque, que ce soit les logements insalubres des classes sociales les plus basses ou les rapports qu'entretiennent les partisans de la science et de la religion.
J'ai dévoré ce roman qui décrit parfaitement une époque, un lieu et les relations des gens les uns envers les autres, qu'ils soient de la même classe sociale ou non.
Une très belle histoire qui prône la liberté de vivre, de penser et d'aimer avec un fond de mystère.
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Il est très rare que j'abandonne un livre en cours de lecture ; ne serait-ce que pour avoir le plaisir de défouler l'ennui qu'il m'a procuré en pondant une critique assassine. Mais si je n'ai pas abandonné celui-ci, c'est principalement parce qu'il m'a été offert ; sachant que toute ma reconnaissance pour le cadeau ne me rendra pas pour autant plus indulgente dans mon jugement

C'est lent, c'est long, ça se répète, ça tourne en rond, c'est laborieux, souvent confus, ça fait des phrases pour faire des phrases, ça se regarde écrire...

Mieux construit, moins ronflant, condensé sur 300 pages, ce roman aurait pu être intéressant. Mais délayé sur 560 pages, le remplissage est soporifique à souhaits.
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C'est à un véritable voyage dans le temps que nous convie Sarah Perry avec le Serpent de l'Essex.

Fin XIXème siècle, l'Angleterre vit les dernières années du long règne de la reine Victoria. le roman s'attèle à présenter un groupe de personnages, liés mais aux tempéraments différents. Il y a Cora, jeune femme à la vive intelligence, mariée à un homme âgé, influent, riche et brutal. Bientôt veuve, elle quitte Londres avec son fils autiste et sa gouvernante et amie, Martha, socialiste dans l'âme et en croisade contre l'insalubrité des logements populaires. Direction l'Essex, où court une rumeur sur des attaques provenant d'un serpent monstrueux qui vivrait dans une baie près de marais salants. Et aussi pour y rechercher des fossiles de toutes sortes, passionnée qu'est Cora pour les thèses évolutionnistes et l'histoire naturelle.
Il y a le Lutin, médecin chirurgien épris de Cora et d'innovation médicale. Son ami Spencer, riche à ne savoir que faire de sa fortune, chirurgien par hobby mais homme posé et doté d'un grand coeur, tempère son confrère et l'aide dans son impécuniosité.
Il y a la famille Ransome avec notamment Will, le père, pasteur taillé comme un bûcheron et loin d'être une figure ecclésiastique sclérosée dans ses dogmes.

Le Serpent de l'Essex, avec cette bête légendaire que Cora aimerait trouvé, persuadée d'avoir affaire à un survivant de la race des grands sauriens de la Préhistoire, tourne beaucoup autour des superstitions opposées à la raison scientifique ou à la foi religieuse, les deux ne s'excluant pas aux yeux de Will Ransome. Femme peu commune et déterminée à ne pas être restreinte à sa condition féminine, Cora va le surprendre plus d'une fois. Une amitié se tisse entre ces deux êtres, souvent houleuse quand ils abordent les sujets des croyances et des savoirs, et non dénuée d'ambiguïté.

Sarah Perry signe ici un roman foisonnant tant sur les personnalités présentées et leurs rapports que sur les thèmes abordés (religion, sciences, résidus païens et superstitions, conditions féminines, urbanisme et logements sociaux, socialisme et moralité conservatrice). Elle parvient à un style qui donne l'impression que le texte a effectivement été rédigé à la fin du XIXème siècle.

Je me suis beaucoup intéressée aux personnages et à leurs désirs et actions. L'Essex, avec ses forêts, ses pluies quasi incessantes, ses brouillards, procure un cadre aux allures mystico-fantastiques, qui collent parfaitement à la fois avec la poursuite du monstre et le flou des sentiments de la plupart des protagonistes. Beaucoup de richesses et de qualités dans cette histoire si bien racontée.
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Que voilà un roman déroutant, mais qui fait du bien aux neurones !
A la fin du XIXème siècle en Angleterre, Cora, jeune veuve londonienne, file dans l'Essex pour tenter de voir -et même capturer- le Monstre qui hante l'estuaire et qui met en émoi le petit village côtier d'Aldwinter. Autour d'elle évoluent un pasteur rationnel, un chirurgien rêveur, une gouvernante marxiste, un parlementaire généreux, une phtisique hallucinée, un héritier au grand coeur, un fils autiste, et des personnages secondaires qui ont tous leurs particularités.
Outre l'ambiance romantique et mystérieuse à souhait (lande, mousse, brume, murmures, odeurs de sel, lueurs lointaines, évènements étranges, phénomènes météorologiques, hystérie collective), ce qui m'a plu est que les personnages n'endossent pas des rôles ordinaires. Cora n'est pas une veuve éplorée, mais une femme qui se réjouit de sa liberté et de son indépendance, qui se passionne pour les fossiles, se chausse de bottes d'homme, et n'est animée par aucune fibre maternelle. de même, le pasteur doute en permanence, la gouvernante est une copine d'Eleanor Marx, le chirurgien pratique l'hypnose, l'héritier exerce la médecine pour s'occuper... Tous ces personnages sont attachants, et j'ai beaucoup apprécié qu'ils ne soient pas là où on les attend, sans que cela déséquilibre pour autant la cohérence du récit.
Par ailleurs, il y a un souffle de modernité vivifiant qui traverse ce roman, de par son féminisme et son socialisme (via la dénonciation de l'habitat sordide du prolétariat londonien) ; Sarah Perry a réussi un roman victorien effronté, strict dans son cadre mais audacieux dans son contenu, qui m'a fait penser à "L'amant de Lady Chatterley" saupoudré de "Mary Poppins". C'est à la fois enlevé, grave et léger, insolent, rigoureux, profond, drôlement intelligent. Wow.
Seul bémol : il m'a fallu du temps pour m'y adapter, tant les repères sont bouleversés, et je me suis un peu ennuyée au début. D'où l'importance d'accepter de se laisser emporter par la fantaisie, parfois, pour que la lecture soit un ravissement à chaque page... (c'est valable pour la vie en général aussi).
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Bien que publié en France en 2018, ce livre immerge complètement le lecteur au coeur de l'époque victorienne. Sarah Perry y dresse le portrait d'une femme éprise de liberté, fascinée par le parcours d'une paléontologue renommée dont elle rêve de suivre le chemin.
Malgré son deuil, Cora apprécie secrètement sa nouvelle vie. Elle fuit la capitale aussitôt après les funérailles de son défunt mari pour vivre comme elle l'entend. Au fil des pages, on constate qu'elle prend de l'assurance et s'émancipe. Elle ne souhaite plus se marier pour ne plus se cantonner à un rôle d'épouse et de mère que l'on attribue aux femmes à cette période. Passionnée et intelligente, Cora est pleine de ressources. La légende du "serpent de l'Essex" tombe à point. Attirée par les sciences depuis son enfance, elle va se consacrer à la recherche de la vérité.
[...]
L'auteure nous entraîne sur les traces d'un monstre marin qui nous rappelle celle du monstre du Loch Ness. C'est à la suite d'un tremblement de terre, que "quelque chose" aurait été libéré dans les profondeurs du Blackwater, la rivière qui traverse Aldwinter. Des disparitions surviennent. Les villageois apportent leurs témoignages et diverses théories.

Le texte du livre est assez condensé, surtout dans sa première moitié où l'accent est mis sur la description de l'ensemble des personnages et des relations qu'ils entretiennent. Il s'agit d'une lecture qui demande beaucoup de concentration, mais une fois que l'on est complètement imprégné du contexte, la lecture se fait toute seule.
J'ai beaucoup apprécié la personnalité de Cora, une féministe avant l'heure en cette fin de 19ème siècle en Angleterre.
Le déroulement de l'intrigue est assez lent, la fin n'est pas exceptionnelle mais les éléments géographiques, sociaux et scientifiques insérés dans l'histoire en font une lecture vraiment prenante.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Et comment expliquer autrement le désir que j'ai pour vous ? J'étais satisfait, Cora. J'étais parvenu à la fin de toute ce qui était nouveau : je n'avais plus de surprises en réserve et je n'en cherchais aucune. Je remplissais ma fonction. Et voilà que vous êtres apparue; de vos cheveux, qui ne sont jamais coiffés, à vos vêtements d'homme, je n'ai jamais aimé votre apparence (cela vous ennuie-t-il?). Mais je semble vous avoir apprise par cœur, je semblais vous avoir tout de suite reconnue, j'ai eu la liberté immédiate de vous dire tout ce que je n'aurais jamais pu dire ailleurs... Tout cela est pour moi la "substance de choses que l'on espère, la preuve de choses que l'on ne voit pas"! Devrais-je être honteux ou troublé ? Je ne suis ni l'un ni l'autre. Je refuse de l'être.
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- I think it's a shame, that's all.
- A shame !
- Yes - a shame. That in the modern age a man could impoverish his intellect enough to satisfy himself with myth and legend - could be content to turn his back to the world and bury himself in ideas which even your father must have thought outdated ! Nothing is more important than to use your mind to its last degree !
- I've turned my back on nothing - I have done the reverse. Do you think everything can be accounted for by equations and soil deposits ? I am looking up, not down.
There again was another of those little alterations in the air, as if the pressure had dropped, and a storm was coming : each was aware of having grown angry with the other, uncertain why.
- You certainly don't seem to be looking outward - I know that at least !
Cora found herself braced against the arms of her chair, wanting to be a little unkind :
- What do you know of England now, of how the roads are laid, and where they're going - of places in the city where children have never seen the Thames - never seen a patch of grass. How content you must be, reciting your psalms to the air, and coming home to a pretty wife and books that left the press three hundred years ago !
It was unjust, she knew; she faltered a little, warning neither to retreat nor press on.
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Cher Will,
Charles me dit que je dois vous présenter des excuses. Eh bien, je ne le ferai pas. Je ne puis présenter d’excuses quand je ne puis concéder avoir mal agi.
J’étudie les Ecritures, comme vous m’avez un jour incitée à le faire, et je remarque (cf. Matthieu18, 15-22) que vous devez m’accorder encore 489 agressions avant de me chasser.
En outre, je sais comment vous avez parlé du péché à mon fils et je n’ai pas eu querelle avec vous à ce propos! Devons-nous faire de nos enfants des champs de bataille ?
Et pourquoi mon esprit devrait-il céder au vôtre, ou pourquoi le vôtre, au mien ?
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Stella baigna alors dans la dernière lueur du jour, sa fine robe bleue laissant voir tous les os charmants de ses épaules et de ses hanches. Elle tenait un bouquet de lavande qui dégageait encore son arôme; ses flacons en verre bleu, ses lambeaux de batiste et de coton étaient blottis tout autour d’elle ; sous sa tête, un coussin en soie bleue; à ses pieds, son cahier bleu, gondolé par l’humidité.
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- Well then, he said.
- What are you doing here ?
- I am not sure. Liberty, I suppose. I lived so long under constraints. You wonder why I grub about in the mud - it's what I remember from childhood. Barely ever wearing shoes - picking gorsefor cordial, watching the ponds boiling with frogs. And then, there was Mickael, and he was - civilised. He would pave over every bit of woodland, have every sparrow mounted on a plinth. And he had me mounted on a plinth. My waist pinched, my hair burned into curls, the colour on my face painted out, then painted in again. And now, I'm free to sink back into the earth if I like - to let myself grow over with moss and lichen. Perhaps you're appalled to think we're no higher than the animals - or at least, if we are, only one rung further up the ladder. But no, no - it has given me liberty. No other animal abides by rules - why then must we ?
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