Qui verrait la terre de loin

Eric Pessan a depuis toujours aimé les récits de science-fiction de voyage dans l'espace, sur une autre planète, rencontrer d'autres êtres vivants. Ce livre est l'occasion de mettre sur pages ses pensées sur le sujet. Il s'imagine astronaute à découvrir l'effet de l'apensanteur, d'oublier la Terre. Mais il n'est pas le premier à réfléchir à l'immensité de l'espace et de savoir ce qu'il s'y trouve, et de chercher les moyens d'y aller. Il raconte les saints, scientifiques et autres qui voient les astres, posent les formules complexes, construisent les fusées et partent dans l'espace. Mais il contrebalance la sensation grisante de l'espace avec l'amère réalité du quotidien, les gilets jaunes, la privatisation de l'espace, l'écart grandissant entre pauvres de riches... J'ai beaucoup aimé cet essai sur l'Espace/la Terre d'Eric Pessan et la citation qu'il emprunte à Fontanelle, un scientifique du XVIIème siècle fait parfaitement le lien entre les deux lieux. Il a le mérite de nous faire réfléchir sur notre monde et de nous faire rêver à un ailleurs.
#NetGalleyFrance
#Quiverraitlaterredeloin

Un très joli livre aux confins du rêve et de la science, qui réussit l'exploit de rejoindre deux extrêmes si difficilement conciliables, comme seul l'espace et ses mystères peuvent sans doute le faire.

D'un côté, les rêves infinis de découvertes et de conquête de l'espace, aussi fous que poétiques ; de l'autre, la triste réalité qu'ils prennent sur notre propre terre, terre-à-terre et amère... L'auteur réussit à merveille à faire sans cesse pencher la balance de l'un à l'autre, en revenant toujours à l'équilibre grâce à la fascination et à l'infinie tendresse que lui inspire l'immensité de l'univers.

Avec un style aussi profond que drôle, toujours très pertinent et bien senti, Eric Pessan rend un hommage aussi doux que passionnant à ceux qui ont bâti l'histoire de la conquête de l'espace, du plus discret au plus cocasse, des plus terribles au plus malmenés, des plus célèbres aux plus oubliés. Une course éperdue et dévorante vers l'inconnu, aussi vaine qu'irrépressible, et que seul notre imaginaire pourra peut-être un jour gagner...

Pourquoi mettre autant d'efforts dans la quête impossible d'un nouveau monde, quand on ne sait pas prendre soin de celui que nous avons? Mériterions-nous seulement d'y arriver, pour certainement finir par tout gâcher? Un constat cynique et désespérant, qui trouve pourtant son salut dans les voyages que nous offre notre imagination - un espace encore plus infini que l'espace, que l'auteur nous invite à explorer autant que les étoiles, qui n'ont pas fini, malgré tout, de nous faire rêver.