C'est un beau livre, où les dessins enlacent les textes, ces poèmes étranges... C'est un bel objet, où les traits, entre le croquis et l'épure, éveillent le désir...
C'est une curiosité, un pas de côté, une lecture qui confond les mots avec les gestes. C'est une sulfureuse bizarrerie, qui donne l'envie douce de caresser les pages et ressentir les corps sous la pulpe des doigts.
Un magnifique travail d'édition !
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Un livre déniché par hasard. le titre m'a interpellée, puis la couverture. Un livre dont je tourne les pages et je m'émerveille très vite. Je ne peux résister à l'emporter mais avant, je montre à mon amie-soeur cette beauté… Fascination qui l'emporte, et bientôt cette lecture pour elle aussi.
Les courbes poétiques s'allongent délicatement pour sublimer les mots, parfois crus, mais qui n'en éveillent pas moins le désir. D'une finesse et d'une élégance que cet objet. D'une volupté à faire frissonner. Je m'y suis abandonnée toute entière. Parfois dressée tel un phallus en érection, parfois liquide tel un con humide, les mots s'imbriquent et les crayonnés prennent vie.
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Ce livre est tout d'abord un beau livre. Beau papier, couleurs qui mettent en valeur les textes et les croquis, format qui rend hommage à l'ensemble. Et puis il y a les textes. Les textes m'ont plu, mais je dirais sans plus. Ils sont plaisants à lire, ils nous intrigues et nous font sourire car ils parlent de désir, mais ils n'ont pas touchés mon âme. Par contre j'ai vraiment adoré les croquis à main levée, qui viennent compléter les vers, les sublimer, et sans lesquels cet ouvrage perdrait beaucoup de sa saveur.
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[Perdre haleine]
Jour et nuit le même écart
L'embardée vent debout
Quand le vide dit son envol
J'ai tenu ta tête entre mes mains
Au passage libre de chaque porte
Devant les fenêtres sans rideaux
S'offre ce qui sort du cadre
J'ai tracé l'arc-en-ciel de tes seins
Sans débander le temps devient ce nuage
Qui s'efface dans l'angle vif
Où l'inconnu décide de tout
J'ai suivi l'aplomb fatal de tes hanches
Regard lié et souffle court
L'inépuisable au fond du puits
Parle de sexe en vérité
J'ai baisé le quant-à-soie de tes bas
Il y a une bouche à l'état sauvage
Qui se courbe et qui boit
L'insolence épicée d'une étoile
J'ai glissé à mon doigt l'anneau fauve de ton cul
N'était pas dit alors ce qui était dit
Et les haures murailles la porte cloutée les serrures
Ne s'inspiraient pas d'un conte gothique
Mais de quelques enluminures d'or et d'indigo
Sitôt dans la chambre de Mahansar
Le bleu déclinait et le rouge et le noir
Vous avicez choisi un grand lit a colonnes
Et des tentures qui montaient jusqu au toit
Un cerénmonial imprévu
Suivait plusieurs pentes a la fois
Plusieurs désirs contraires
Dont vous teniez les rênes et reteniez l'allure
En vous montait une insolence
Qui faisait voeu d embarquer au jugé
Pour un périple de chair de nerts de mots insensés Arrimés désormais à notre bon plaisir
Le decor de ce cháreau au bout des songes
Inspirait des audaces de champ de bataille et d'amour
Ma queue venant à votre guise
Il n'y avait souffle court que de vos volontés
Ainsi ma langue pointée avivait clle votre cul
Le mascaret de votre sexe submergeait-il la vue
Cela comme inscrit sur le bois tatoué dans la pierre
Etait dit alors ce qui n'était pas dit
[En attente]
Quand le présent se dote d'un surcroît d'impudeur
Sans doute faut-il douter
Du maintien des choses révélées
Comme de l'axe du monde
Ivre soudain de fournaises et de laves
Quand le trouble se fait sursaut de dauphin en eau claire
L'énigme a toujours soif
D'une autre voix
Si semblable pourtant et plus sombre
Altière altérée impérieuse à traquer les miroirs
Quand l'esprit éprouve un vacillement d'aigle
C'est jouir à l'arme blanche
Avec ce cri d'ange délectable
Qui ouvre à deux mains sa blessure
Et ne sait s'il brûle s'élève ou se noie
Ton corps alors est un collier de roses
Il n'y a rien à promettre
L'aube se lève à ton cou
Par tous les temps qui s'évadent
Et improvisent vivement
Comme des iles sous le vent
C'est une récolte légère
Ou la main a sa part
La main leste qui n'a jamais semé
Ni calculé le rythme des saisons
Pour se saisir du grain de tes épaules
Sous le ciel de Jaipur
Un lit à la renverse
Toi la surprise à la bouche
Et la pensée passe au feu
Qui change de prisme d'offrande de source
Avec les traces sans preuve
D'une gerbe de roses consentantes
Au grand mystère de l'harmonie
Fascinée et fragile
En sa métamorphose
RIEN NE VA PLUS
Quand le désir a jeté les dés
Le jeu se donne sans foi ni loi
Et la mise ou la muse
Sont de stricte indécence
En dessous rouges et noirs
A même la table ou le tapis
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac
Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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