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EAN : 9782020525800
167 pages
Seuil (14/01/2002)
3.35/5   147 notes
Résumé :
Si Pierre de Gondol est le plus petit libraire de Paris, sa connaissance de la littérature tous azimut est considérable.
C'est ainsi qu'un matin, l'un de ses clients, dérouté par la lecture d'un célèbre roman de Jim Thompson, vient lui demander où sont passés les cinq personnes oubliées dans la traduction de ce texte qui, en anglais, se nomme "Pop 1280" et, en français, "1275 âmes". Pierre va alors se transformer en détective littéraire, pour retrouver dans d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 147 notes
Pierre de Gondol est l'heureux propriétaire de la plus petite librairie de Paris. Tout ce que la capitale compte d'illuminés du verbe, de brindezingues de la couverture, bref de bibliophiles effrayants se donne rendez-vous dans sa minuscule boutique, bourrée à craquer d'éditions originales et autres incunables.
il en faut donc beaucoup pour surpendre cet homo librarus, habitué à répondre aux demandes les plus folles de sa clientèle d'allumés. Jusqu'au jour où un gaillard qui dit se méfier de la Série Noire comme de la peste le charge de retrouver cinq âmes manquantes.
Rien de mystique là dedans: on apprend en fait que le célèbre 1275 âmes de Jim Thompson s'intitulait à l'origine Pop 1280.
Ni une , ni deux, notre érudit décide de mener l'enquête, quitte à se rendre sur place pour éclairicir le mystère ( et retrouver une fille, tant qu'à faire).
De Paris aux Etats-Unis on suit ce libraire anti-conformiste dans ses pérégrinations sans jamais s'ennuyer.
Ni lassant, ni pédant ce roman pourtant bourré de références culturelles et de jeux de mots est un véritable tour de force. À mi-chemin entre l'investigation littéraire et l'exercice de style, Jean Bernard Pouy propose ici un roman atypique, tout en verve et en humour.
À lire de la foulée de 1275 âmes pour mieux apprécier...

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My tailor is rich… (1)

Comme tout lecteur qui découvre les romans de Thompson pour la première fois ou presque (j'avais déjà lu 1275 âmes auparavant sans faire véritablement attention à l'auteur), je me suis emmêlé les pinceaux comme jamais entre ses différents romans.

Encore faut-il que je précise qu'il s'agit de Jim Thompson, non pas Carlene et son « six de coeur » que je viens d'emprunter par ailleurs ! (simple coïncidence)

En effet il y a deux de cela, suggérant « le démon dans ma peau » pour une idée de cadeau de Noel, je me retrouve avec « L'assassin qui est en moi » dont je n'avais jamais entendu parler. Quelle déception !

Après quelques mois au placard, je découvre bêtement que ce livre est une nouvelle traduction intégrale des éditions Rivages qui ont récupéré les droits de la collection « Série noire ».

Depuis la lecture de ce roman culte, j'ai continué à explorer d'autres livres remarquables de Jim Thompson dont le dérangeant « Rage noire » ou la traque haletante de « l'échappée » (nouvelle traduction « du lien conjugal »).

Ainsi, dernièrement pour mon anniversaire, ma chère et tendre m'a offert la possibilité de percer le mystère de la traduction française tronquée de « Pop. 1280 » dont 5 pauvres âmes ont disparu malencontreusement sous la plume de Marcel Duhamel.

Dans ce roman de Jean Bernard Pouy, à juste titre intitulé « 1280 âmes », un libraire dans Paris, Pierre de Gondol, se retrouve à devoir enquêter pour un de ses clients sur l'affaire des cinq disparus de la traduction française « 1275 âmes ».

Mais où chercher quand Pottsville, le bled du roman dont le shérif Nick Corey est le héros malgré-lui, n'existe pas, même aux Etats-Unis ? Les seules pistes d'une rivière et d'une ligne de chemin de fer à proximité de la petite ville suffiront-elles à percer le mystère ?

A vous de le découvrir dans cet agréable et court roman, sorte de road-trip littéraire et cinématographique virevoltant entre Paris et les Etats-Unis…

En résumé, un très bon digestif littéraire ! Hic...à la votre...


Ps : Comme je m'en suis rendu compte, pour apprécier pleinement « 1280 âmes », il est préférable de l'enchaîner directement après le roman de Thompson.

Note : 3.5

(1) « My tailor is rich » (littéralement « Mon tailleur est riche ») est la première phrase de "L'Anglais sans peine", premier ouvrage de la méthode Assimil d'apprentissage de l'anglais, écrit par Alphonse Chérel en 1929.
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Ce n'est pas par un de ses polars, que je suis entré dans la prose de Jean-Bernard Pouy...
C'est dans ce réjouissant "road-trip", sur la trace hasardeuse et improbable de cinq habitants "disparus" entre l'original de Jim Thompson et sa traduction par le célèbre directeur de la Série Noire, Marcel Duhamel himself (Celui-ci ayant jugé que 1275 âmes sonnaient mieux que 1280!)
C'est donc le micro-libraire Gondol qui s' y colle, à la demande oiseuse d'un client. L'occasion pour l'érudit bouquiniste d'aller goûter l'air et la gastronomie de l' Amérique des champs.
Les portraits de quelques bibliophiles parisiens, puis de certains naturels du Sud des États-unis, vaut son pesant de Séries Noires (avec jaquette, de préférence).
La troupe de théâtre de la petite amie du héro, avec une tournée en Normandie sous les auspices de l' andouille, puis à Corpus Christi sous le patronage de la couenne est tout aussi réjouissante.
Alors, Pierre de Gondol parviendra-t-il à retrouver les cinq personnages disparus? La réponse est à la fin de cette enquête aussi curieuse que haute en couleurs... et dans une belle langue bien mitonnée par l'auteur.
Ah! ces âmes perdues...

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La preuve qu'on peut avoir la plus petite mais être efficace quand même… Voyez plutôt : Pierre de Gondol possède la plus petite librairie de Paris – What did you think ?? – mais c'est un librairie efficace car sa connaissance en littérature est considérable et tous azimut.

Dans son 12m², il ne possède que des livres rares, des incunables, des signés… Sa clientèle ? Des amoureux pervers polymorphes du livre !

Ses clients, des érudits tout comme lui, aime lui poser des questions, des énigmes… Jusqu'au jour où un lui parle du roman de Jim Thompson "Pop. 1280" et traduit par Marcel Duhamel "1275 âmes" (le N°1000 !)… Soit-disant que ça sonnait mieux !

Pour un Belge qui dira "Mille deux cent septante-cinq âmes", oui, mais le français ira par un autre chemin, nous donnant un "Mille deux cent soixante-quinze âmes"… Faut déjà additionner !

Alors, elles sont où, ces 5 âmes perdues ?? Et c'étaient quels personnages qui sont passé dans les limbes lors de la traduction ?

Pour ceux qui ne le saurait pas encore, la mythique "Série Noire", qui importait et traduisait des romans "noirs" américains, n'était pas toujours regardante dans ses traductions et sabrait de bon coeur dans le texte original afin qu'il "colle" avec le nombre de pages prévu.

Véritable enquête, ce petit roman nous emporte dans Paris et ensuite, aux États-Unis, dans son trou du cul parfois, pour un périple où les références culturelles, littéraires et cinématographiques vont se bousculer au portillon et être très utile pour l'enquête.

Parce que Pottsville, la ville du roman avec le shérif Nick Corey, elle n'existe pas ! Alors, il faut aussi mener une enquête avec des cartes afin de trouver une petite ville du début du siècle, avec une rivière capable d'emporter des corps, un chemin de fer et une rue qui donne sur la rivière…

Notre libraire est un érudit, ses références culturelles sont nombreuses, son enquête est sérieuse et c'est un véritable plaisir que de se détendre avec ce roman, surtout si on a lu "1275 âmes".

L'auteur nous parlera aussi des nombreuses adaptations cinématographiques qui furent faites des romans de Thompson, ainsi que des passages coupés dans le roman, dont deux pages importantes au début et manquantes dans la traduction.

Mélangeant la culture avec l'humour, les 166 pages défilent sans que l'on s'ennuie une seconde et je vous avoue que j'ai souri très souvent des bons mots de Gondol qui ne se prend pas la tête… la tête de Gondol ! Déjà que son surnom est "Épictète"...

Si j'ai sorti rapidement ce livre acheté la semaine dernière, c'est suite à une question d'un membre de Babelio, au sujet de "1275 âmes" et qui voulait savoir de qui Buck parlait-il en disant à Nick Corey "Tu dois te prendre pour l'Autre. Celui qu'a la même initiale que toi".

J'ai apparemment trouvé la solution puisque confirmée dans "1280 âmes".

À lire si vous voulez en savoir plus sur "1275 âmes" ou tout simplement pour boire un super bouillon de culture, additionné de bons mots ou de métaphores, tout en voyageant en Oklahoma avec notre libraire érudit et vous détendre après des lectures sombres.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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"- Suppose que tu t'appelles Goethe, que tu es jeune et que tu travailles comme un forçat sur l'oeuvre de ta vie, un texte qui serait le point d'orgue du romantisme, les considérations d'un jeune illuminé sur la nature, la morale et le destin individuel, et que ça fait trois mois que tu écris, assis sur une mauvaise chaise de bois, et que tu commences à avoir un mal de dos incroyable, là, derrière, à la base du cou, une souffrance de jeune vertèbre...
- le con.
Pas loin de dix dollars pour cette ânerie..."

Voilà le style de l'auteur inventeur du Poulpe, de l'auteur qui parle si bien de la philosophie dans "Spinoza encule Hegel", et de l'auteur de 1280 âmes qui traite plutôt bien l'histoire de la série noire de Gallimard.
Pierre de GONDOL travail dans une petite librairie; 12m². Il n'y a dans ce point de vente que des livres rares, des incunables, des signés...
Un jour, un homme qu'il n'a encore jamais vu entre. Il lui avoue ne pas avoir confiance en la série noire de Gallimard : la traduction laisse à désirer. Effectivement, Jim Thompson a écrit "Pop 1280", traduit en France par Marcel DUHAMEL (directeur de la collection Série noire) par "1275 âmes". L'homme se demande donc où ont bien pu passer les 5 disparues dans le roman traduit... Et il est prêt à mettre le prix pour se réconcilier avec Gallimard.
Pierre de GONDOL va alors entamer un périple à travers les États-Unis et les références culturelles cinématographiques, théâtrales et littéraires pour découvrir qui se cache derrière ces 5 âmes. Et pourquoi.

Le livre se compose de deux parties, à savoir la première qui se passe dans la librairie et la seconde au Texas. La première est pleine de références culturelles alors que la seconde se veut un peu plus douce, en mode "road trip".
Le roman est tout le long agrémenter de calembours, pour le plaisir de tous, en voici un second :

"Mère Nature nous aime, elle ne nous dévore pas, elle nous déguste. On va y passer à petit feu, en attendant le grand embrasement final du système en supernova. Merci qui, merci Mamie Nova."

Sans oublier le plus fort du tous, son petit surnom donné par un client envahissant et connaisseur : Épictète. A vous de découvrir pourquoi. Vous ne prendrez pas un gros risque.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Assassin inexorable, tranquille, respecté de tous, travailleur indépendant qui fait son boulot d'exterminateur le cul sur sa chaise et le bulbe en ébullition, Armand est un tueur de mots, chargé par une multinationale de l'édition de débarrasser les colonnes des dictionnaires et autres encyclopédies de mots qui désuètent, vieillissent mal, décrépitudinent, voire s'inusitent, ce qui, pour un mot, est une maladie grave. Depuis qu'il officie, une cohorte de substantifs, une légion d'adjectifs et d'adverbes, une brigade de verbes et tout un pacsif de noms propres sont passés de vie à trépas par le seul geste violent qu'il se permette, le trait rageur et définitif d'un feutre fluorescent. Tout un tas de signifiants aussi chamarrés que des perroquets gabono-amazoniens ont ainsi disparu, à jamais, de la mémoire des hommes ordinaires, quittant le chaud cocon de la classification alphabétique, accompagnés par tout un amas de signifiés aussi puissants que des scrappers caterpileux.
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- Vous connaissez Jim Thompson, bien sûr.
- Quand même...
- Et le numéro 1000 de la Série Noire.
- 1275 âmes. Un chef d'œuvre.
- Traduit par Marcel Duhamel himself. Titre anglais ?
- Pop 1280.
- Voilà le problème. Soi-disant que ça sonnait mieux. Mais avec des conneries comme ça, lors de cette traduction, cinq personnes ont disparu, cinq habitants de la bourgade de Pottsville.
- Ploucville, comme disait Duhamel.
- Ça me taraude. Ça m'empêche de considérer cette littérature, la noire, comme parfaite, un truc comme ça. J'aimerais que vous me les retrouviez, ces passés à l'as, pour raison signifiante. Je vous en garderais une éternelle reconnaissance.
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Sur le court trajet de la librairie, j'ai pesé le pour et le contre. Fermer le bouclard dix jours ou trouver quelqu'un qui garde le fonds?

Et puis je me suis dit que c'est du meilleur effet de mettre, de temps en temps, sur la porte un écriteau du genre :

"Votre libraire est en vacances, il reviendra le 28..."

Ça fait riche, ça fait commerçant repu qui n'est pas esclave de ses murs, ça fait affaire qui roule et qui amasse suffisamment de mousse pour aller se faire dorer à Ibiza.
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Je n'ai pas que des zozos littéraro- psychopathes . J'ai aussi des dingues et , parmi cette large catégorie , des fanas de la gâchette , laquelle , dans un paquet conséquent de romans populaires , remplace , comme on sait , la détente. Alors , de temps en temps , je vois des allumés venant me demander des précisions sur les armes à feu . Et ils me font penser à Manchette , le PPPP (Petit Père du Peuple Polar ) qui est revenu plusieurs fois , dans ses chroniques et articles , et avec force agacement , énervement et maniement d'anthèmes , sur les péteux , comme quoi ceux qui en parlent et qui ne sont pas capables de faire la diffêrence entre un .32 modifié quarante - douze avec armature en duralumin d'Allemangne de l'Est façonné sur des cuisses oblongues de cubaines , et un .42 chambré trente- treize avec balle rayée dans le sens de la marche , sont des crétins , des gagne- petit surtout pas dignes d'écrire des livres et notamment des polars .
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Plus de deux mille volumes arrivant direct dans une longère de Centre-Bretagne, ça fait un choc, bousille les étagères, mais surtout enflamme les synapses et détourne la vie d'un jeune homme qui lit depuis l'enfance comme un forcené pour éviter de voir le vert trop vert, la pluie trop fine et les cornes des vaches.

Et c'est en vendant des éditions originales de -L'Ensorcelée-, de -La bague d'Hannibal- et de -Mémoranda-, que j'ai pu, à Paris, louer un petit local et avoir le droit divin de devenir libraire. (p.31)
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