Comme le titre le laisse deviner, cet ouvrage nous propose de démêler le vrai du faux derrière des idées reçues que l'on a sur l'Égypte ancienne, par exemple Cléopâtre était-elle vraiment belle, pourquoi les Égyptiens ont-ils adopté cette curieuse façon de représenter leurs dieux et leurs semblables, y'a-t-il vraiment une malédiction des pharaons ou encore le chat était-il vraiment un animal sacré ?
J'ai découvert cette collection "Vérités et légendes" il y a deux ou trois ans, avec un titre consacré aux Vikings : j'avais beaucoup aimé, j'étais donc ravie de voir qu'il existait un titre consacré à l'Égypte ancienne, une de mes périodes historiques préférées !
J'ai une nouvelle fois passé un moment de lecture très intéressant et instructif : l'autrice utilise les découvertes les plus récentes concernant notre connaissance de l'Égypte ancienne (notamment pour Toutankhamon et le trésor découvert dans sa tombe) et livre un propos très documenté, mais néanmoins accessible à tous, néophytes comme passionnés de l'Égypte des pharaons. Les chapitres sont par ailleurs assez courts, ce qui fait qu'on peut savoir cette lecture par petits morceaux ou profiter de quelques minutes de libres pour apprendre des informations intéressantes sur cette civilisation (qui n'a pas fini de nous dévoiler ses secrets !). le fait que les chapitres soient thématiques et apportent une réponse à la question posée dans le titre est un autre avantage pour qui souhaite "picorer" cette lecture : on peut lire un chapitre par-ci par-là, en fonction de ses envies ou ses centres d'intérêt, ou lire tout d'un coup (c'est ce que j'ai fait :) ).
Bref, si vous aimez l'Égypte ancienne ou que vous recherchez un livre d'histoire accessible et intéressant, je vous conseille volontiers celui-ci (et cette collection en général).
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1. La géographie a-t-elle façonné la pensée des Égyptiens ?
Une puissante artère vitale et ses canaux d’irrigation comme autant de veines battantes d’un grand corps, une mince bande de terres cultivables cernée par deux déserts, libyque à l’ouest et arabique à l’est : la géographie singulière de l’Égypte a-t-elle façonné le tempérament de ses habitants tout autant que leur conception du monde ?
D’évidence, cette civilisation n’aurait pu fleurir au cœur de déserts inhospitaliers sans la crue qui fécondait alors ses rives du limon noir venu des plateaux volcaniques de l’Éthiopie. Mais nuançons la fameuse formule d’Hérodote, « L’Égypte est un don du Nil » : sur son parcours égyptien, ce flot généreux pouvait aussi tout dévaster sur son passage, en raison du très faible dénivelé qui court d’Assouan à la Méditerranée. L’agriculture antique était donc totalement tributaire des caprices du Nil. Nombre de documents s’en inquiètent, car les crues ne sont constantes ni dans leur volume, ni dans leur durée, ni dans leur date d’apparition. Elles peuvent faire de l’Égypte le pays de l’abondance, comme le réduire à la famine.
Ce n’est donc pas un hasard si les Égyptiens calqueront les trois saisons de leur calendrier sur ce phénomène naturel, indispensable à leur survie : akhet (l’inondation), de juin à octobre ; peret (le temps des semailles), de novembre à février ; chemou (la récolte), de mars à juin. Pour dompter et amadouer ce fleuve, il leur faudra toujours travailler, serrer les rangs et se soumettre à un pouvoir tout-puissant, sans manifester un quelconque esprit de révolte…
Les Textes des pyramides ont été gravés sur les parois des appartements funéraires de plusieurs rois et reines durant l’Ancien Empire (vers 2700-2200 av. J.-C.) et seront utilisés pendant plus de deux cent cinquante ans avant d’être repris dans les Textes des sarcophages, qui leur succèdent chronologiquement. Les formules et prières qui les composent, destinées à faciliter aux défunts la voie vers la renaissance et l’immortalité, permettaient à Pharaon de rejoindre Osiris.
À travers ces écrits, qui ne sont pas exclusivement funéraires, mais plus généralement religieux et politiques, se dessinent les fondements culturels et les structures institutionnelles de l’État pharaonique. Ancêtres du fameux Livre des morts, ils incarnent « la première trace écrite d’une pensée religieuse et d’une expression poétique dans l’histoire de l’humanité », selon l’égyptologue Serge Feneuille.