Dernier Royaume, tome 4 : Les Paradisiaques

« Toujours revient le souvenir impalpable d'un règne qu'il a fallu quitter en toute hâte sous l'injonction d'une voix « souveraine ».Un royaume perdu. Un premier royaume perdu. "

On aime retrouver la pensée et les petites histoires de Pascal Quignard comme un vieil ami, conteur au coin du feu, loin du bruit et de la fureur du monde. A travers de petites histoires, des légendes anciennes, l'origine des mots il nous conte en esthète un âge d'or disparu, un lointain temporel tel que la reconnaissance des êtres aimés ne se fait plus, le tout teinté d'une savoureuse érudition.
Il ne faut pas chercher à lire l'ouvrage comme un roman mais comme un série de petites mythologies qui sourdent dans nos rêves, plongent dans notre plus lointaine enfance, celle « d'avant » la naissance, ceints en ce lieu clos. On nous narre l'histoire tragique de familles séparées des années durant et qui ne se reconnaissent plus. On explore la Bible, les mythologies grecque et romaine, bref on retourne le fameux « jadis » et le lecteur se complait à retrouver cet univers particulier, le soir entre ses draps, juste avant le rêve, pour effacer les turpitudes de sa journée. Ce livre a un pouvoir apaisant, bénéfique. Il rend heureux comme si l'on retrouvait un paradis perdu. A déguster comme un grand vin, à petites gorgées pour faire durer le plaisir.

« le coup de foudre fait surgir la ressemblance absolue de ce qu'on n'a jamais vu. »

J'avais adoré « Villa Amalia »et beaucoup aimé « Tous les matins du Monde », je m'étais donc dit qu'un roman de P Quignard dans mes bagages de vacances serait un vrai bonheur…

Et bien j'ai du déchanter. Les Paradisiaques sont le tome 4 d'une série (je n'avais vu cela en le prenant à la bibliothèque)… mais je ne vais pas lire les 3 précédents. C'est une succession de notes / chapitres. C'est très érudit. Il y a des références à Courbet, à la mythologie, à l'histoire de saint(e)s catholiques… L'auteur nous fait part de ses réflexions sur le désir, le sexe, … sur l'incapacité à bien connaitre / reconnaitre les gens que l'on aime…

D'après certains, c'est très bien fait. D'après d'autres, c'est du verbiage…

Je pencherai pour la seconde version. La prochaine fois que je prends un Quignard, je serai plus sélective.

J'ai écrit cette note en aout 2011. J'avoue ne plus avoir aucun souvenir de ce livre. 10 ans après peut être serais je plus réceptive. Il faudra que je retente l'expérience.

La formule n'est pas de moi, mais s'applique assez bien à l'oeuvre de P Quignard, et plus particulièrement à ce livre :< L'oeuvre d'art supporte et même requiert une certaine somme de pensée; mais sous un afflux excessif de pensée, discursive, de dialectique et de philosophie, elle s'effondre et se pulvérise en beaux fragments..> de Geneviève Bianquis en introduction à l'oeuvre de Thomas Mann.