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EAN : 9782330117962
240 pages
Actes Sud (02/01/2019)
3.02/5   27 notes
Résumé :
Chaher, jeune fonctionnaire lettré s'ennuyant au ministère des Biens de mainmorte, se voit confier une mission inhabituelle : rédiger un rapport sur une bibliothèque oubliée du Caire que l'État veut raser pour faire passer une nouvelle ligne de métro. Cette curieuse bâtisse labyrinthique précieusement gardée par une poignée de vieux intellectuels nihilistes et cyniques recèle plus d'un secret. Chaher devra les élucider, avec ou sans leur aide.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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La Bibliothèque enchantée... Un tel titre prometteur et une couverture à l'avenant, il n'en faut pas plus pour que le volume atterrisse dans mes mains.

Curieuse de découvrir cette mystérieuse bibliothèque du Caire, je me suis lancée de suite dans la lecture, sans passer par la case résumé en quatrième de couverture.

Deux voix s'alternent : Chaher, jeune homme fonctionnaire à la Direction Générale des Biens en Mainmorte, et Sayyid, vieil habitué de la fameuse bibliothèque, érudit et cynique.

Le propos de l'auteur, je pense, est d'offrir un havre étrange et onirique avec sa bibliothèque. Les livres ne sont pas classés par ordre alphabétique ni par thème, pas de catalogue des références, pas de fichier des emprunts puisqu'il n'est pas permis de sortir les volumes. Une maison sur cinq étages emplie comme un oeuf de livres en tous genres, et une cour avec un mûrier appelée le puits de lumière. Voilà pour l'édifice. Quant aux usagers, leur nombre est restreint - jamais plus de dix - et la plupart sont des habitués qui viennent chaque jour. Des personnalités parfois loufoques comme le surnommé Jean le Copiste qui photographie page après page les livres.

L'arrivée de Chaher apporte une curiosité et du sang plus jeune à ce lieu. Perdu dans les innombrables étagères sans ordre (comment ne pas penser au Cimetière des Livres de Carlos Ruiz Zafon?), son incrédulité de départ laisse place à une fascination pour la bibliothèque et pour ses habitués, en particulier Sayyid. Ça lui change du travail en bureau qui consiste à lire les journaux, petit déjeuner, échanger nouvelles et potins, boire du café... et parfois mettre un coup de tampon sur un document appelé à disparaître dans les oubliettes administratives. Je ne sais si la vision décrite par Mohammad Rabie correspond à la réalité de la fonction publique égyptienne. Les journées doivent être longues...

Malgré ces points intéressants, une écriture soignée, de nombreuses références à Joyce, Naguib Mahfouz, Homère et bien d'autres, je ne peux pas dire que je suis tombée sous l'enchantement de la bibliothèque. L'ensemble est plutôt déroutant, avec une fin étrange à la limite du fantastique. le volume faisant moins de 200 pages, ça passe encore. Plus épais, je crois qu'il aurait fini par me tomber des mains.
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Ce que j'ai ressenti:

***Un lieu charmant…
Qu'on ne me demande pas pourquoi ce titre m'a interpellée…Tout est là: La Bibliothèque Enchantée. Une invitation en somme et la curiosité de lire de la littérature égyptienne, je l'ai attrapé avec un certain plaisir dans les rayons de la bibliothèque. Et le voyage fut agréable…

Entrer dans « La bibliothèque de Kawkab Ambar », c'est sentir les odeurs des livres, se reposer dans le puits de lumière et découvrir un rangement loufoque. Un lieu avec une empreinte forte, que l'on découvre dans les yeux de Chaher, qui se retrouve à faire, un peu par hasard, un rapport sur son utilité, sa fonction et son influence avant sa destruction. Et l'enchantement opère bien sur, sur nous lecteurs, comme s'il était possible de découvrir un tel endroit aussi fabuleux…

« (…)elle demanda à son époux de bâtir une bibliothèque portant son nom et de la doter d'ouvrages qui en feraient le point de mire de tous les férus de savoir et de culture. Rien d'autre n'eût pu la satisfaire. (…) Et il la baptisa selon son souhait: « La bibliothèque de Kawkab Ambar « .

***Mais qui ne se dévoile pas totalement…
Bien sûr, que le cadre est dépaysant et cette bibliothèque intrigante, et c'est ce qui m'a tenue pour lire et finir ce roman. Je regrette qu'il n'y ai pas eu plus de reliefs dans l'histoire. C'est très contemplatif et finalement, il ne se passe pas grand-chose au niveau de l'intrigue. Et puis, sur la fin…On saisit la magie. Elle était là, bien planquée. Encore fallait-il pousser la curiosité un petit peu plus loin, aller tout au bout de ces pages sans flancher, y croire, tout simplement. le détour en valait la peine…Et puis déambuler dans les rayons d'une bibliothèque n'est pas désagréable, alors j'ai suivi sans déplaisir, cette petite communauté cairote.

"Reste que, dans l'histoire de l'humanité, toutes les bibliothèques ont fini dans l'eau ou dans les flammes."

***Retour à la réalité…
En bref, c'était une jolie découverte. Surtout pour La Bibliothèque, mais ce lieu avait, à mon avis, bien plus de potentiel pour une histoire époustouflante et vraiment enchantée. À noter quand même, que pour tous les amoureux des livres, c'est un lieu extraordinaire qu'on rêverait de pouvoir arpenter. Mohammad Rabie parle avec passion et douceur, de l'univers du livre et c'était agréable de se balader dans cet imaginaire venu d'ailleurs.

"Cela fait longtemps que je me tiens à l'écart du monde."



Ma note Plaisir de Lecture sticker-fee-libellule 7/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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Vous aimez les livres et les bibliothèques?

A l'heure où les médiathèques s'informatisent, où la lecture se fait électronique, où les ordinateurs deviennent traducteurs (plus ou moins bien) ... Voici une bibliothèque enchantée, mystérieuse, cachée dans une rue du Caire, invisible aux passants, au nom féminin de Kawkab Ambar!

Dans cette bibliothèque, nul fichier, nul classement, nulle carte de lecteur. Seuls quelques habitués la fréquentent. Et pourtant la quantité de livres est impressionnante. Chaher, un fonctionnaire, est envoyé pour faire un rapport sur le fonctionnement de cet établissement. Il ne se fait pas d'illusions : la bibliothèque est condamnée, on va faire sur son emplacement une station de métro. On attend de Chaher le rapport qui confirmera la fermeture.

Ce dernier tombe sous le charme de cette institution mystérieuse, il fréquente ses habitués. L'un d'eux l'initiera à la logique du rangement des livres puis à la particularité : la bibliothèque a "la baraka des traductions" . Un auteur qui dépose un exemplaire obtient la chance de voir son ouvrage traduit dans des langues étrangères. D'ailleurs, l'un des fidèles lecteurs est un traducteur réputé, même un Professeur de traduction.
Il sera question de Mahfouz, de Joyce et de Borges, je découvrirai le plus vieux roman arabe Hayy ibn Yazqzan écrit au 12ème siècle....je me suis demandée si le Codex Seraphinianus avait vraiment existé(oui me répond Wikipédia)... 
 Ironie, mystère, mystification ou délire, on nage dans l'invraisemblance, qu'importe? Il n'y a pas d'intrigue, ni d'histoire seulement une poétique déambulation dans l'univers des livres. '
Lien : http://netsdevoyage.car.blog.
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C'est une vieille bibliothèque cairote, construite autour d'un puits de lumière, dont il est prévu qu'elle soit détruite pour construire une station de métro. Chaher, fonctionnaire rêveur et dilettante a pour mission de rédiger un rapport pour justifier cette démission déjà décidée.

Il découvre ce lieu étrange et ses occupants hors du temps, construite jadis en l'honneur d'une épouse érudite, labyrinthique, rempli de milliers de volumes qui ne sont ni classés, ni répertoriés, mais rangés dans le seul ordre de leur chronologie d'arrivée, avec sur la première page le nom du volume précédent et sur la dernière le nom du volume suivant. Parmi eux, de nombreuses traductions, où n'apparaît jamais le nom du traducteur. Et pour finir, un ouvrage particulièrement mystérieux:

« le Codex seraphinianus est intraduisible. Composé dans une langue inconnue à l'alphabet ignoré, il décrit un monde inconnu. Rien ne le relie à notre univers ni à notre civilisation. Il n'existe aucun texte équivalent dans aucune langue connue. Dans ces circonstances, ce livre est indéchiffrable. Y chercher quoi que ce soit est contraire à la logique, cela revient à perdre son temps. »


Ironie ou absurdité suprême, ce livre est traduit en de multiples langues, dont l'arabe.


" Faut-il nécessairement que les choses aient une logique ?"


Il s'agit donc d'un texte étrange, à la limite entre l'absurde et le fantastique, qui interroge sur le sens de la lecture, de la culture, de la conservation des archives, ainsi que de la traduction. Érudit tout en étant poétique, réaliste mais plein d‘excursions fantaisistes, La bibliothèque enchantée nous parle (sans doute en parallèle avec Borges que je n'ai pas lu) de notre univers de lecteur, de notre rapport aux livres et à la traduction.
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Initialement publié en 2010, en langue arabe, le premier roman de l'égyptien Mohammad Rabie vient d'être traduit en français chez Actes Sud, dans la précieuse collection Sindbad. C'est un livre assez différent de ceux que l'on a l'habitude de lire quand on fréquente depuis un certain temps les écrivains cairotes. Pas de fresque sociale ici mais une histoire qui peu à peu se pare d'atours fantastiques, non sans constituer une critique assez cinglante du fonctionnariat à l'égyptienne. le récit se partage entre deux narrateurs, Chaher, employé de ministère qui doit enquêter sur une bibliothèque oubliée du Caire (avant sa destruction programmée), et Sayyid, vieil intellectuel habitué du lieu. Ceci posé, il n'y a pratiquement pas de progression narrative, le personnage principal étant cette bibliothèque, son fonctionnement étrange, ses méthodes de classement aléatoires et la rareté des ouvrages qu'elle abrite. On aimerait en savoir un peu plus sur les deux personnages principaux de la bibliothèque enchantée mais l'auteur ne s'attache à rien d'autre qu'à son sujet central, avec uniquement des protagonistes masculins. C'est un peu frustrant quand on espérait davantage autour du quotidien d'habitants "moyens" du Caire. le fait que le livre s'éloigne de plus en plus du réalisme et se termine de manière confuse n'aide pas à chasser le désarroi d'un lecteur qui attendait mieux et plus.






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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il est plus vraisemblable que mon âme ait habité le corps d'un crocodile du Nil. Au demeurant, j'éprouve une immense sympathie pour ces êtres paisibles, presque toujours sans mouvement, au long dos chamarré fait de monts, de vallées, de collines, tout en angles aigus et sans couleur précise. Je ne veux pas entendre parler de toutes ces sornettes que l'on raconte sur leur férocité, leurs larmes et autres niaiseries. Le crocodile a un corps énorme, il faut bien qu'il se nourrisse! Et les moustiques qui transmettent des maladies, ce ne sont pas des prédateurs, peut-être?
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Le personnel de mon département a coutume de visiter les bibliothèques. On consulte les registres, on vérifie le flux des usagers. Globalement, il s'agit d'évaluations de routine. Parfois, il faut à peine une heure à l'employé pour recueillir les informations qu'il cherche sur un établissement, puis encore une heure pour rédiger son rapport, et le tour est joué. Le rapport est lu par le chef du département et par le directeur général, qui le signent, après quoi on le conserve dans le dossier de la bibliothèque en question.
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Il est écrit sur la couverture : Roman égyptien contemporain". Nul doute que le traducteur étranger pensait qu'il s'agissait d'un texte parfaitement abouti, simplement parce qu'il ne l'avait pas compris, qu'il n'avait pas su en déchiffrer les rébus! Il s'était donc appliqué à le transposer en anglais, histoire de faire découvrir aux enfants de l'Empire britannique la littérature de ceux dont ils occupaient encore le pays il n'y a pas si longtemps
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Cela fait longtemps que je me tiens à l’écart du monde.
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"(...)elle demanda à son époux de bâtir une bibliothèque portant son nom et de la doter d'ouvrages qui en feraient le point de mire de tous les férus de savoir et de culture. Rien d'autre n'eût pu la satisfaire. (...) Et il la baptisa selon son souhait: "La bibliothèque de Kawkab Ambar ".
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