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EAN : 9782020414906
141 pages
Seuil (24/02/2002)
  Existe en édition audio
3.7/5   47 notes
Résumé :
Toute une jeunesse trimbalée dans quelques coins de monde, dans quelques recoins de la tête. Tel est le dernier objet littéraire d'Alain Rémond, chroniqueur à Télérama.

Point de départ à cette jeunesse, des lettres de son père, retrouvées par hasard, écrites entre 1930 et 1931 et qui rendent compte d'une autre jeunesse, passée au Maroc pour cause de service militaire.

À leur lecture, c'est tout simplement un narrateur qui va à la renc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Jouer, c'est expérimenter le hasard."
(Novalis)

Le hasard a voulu que je trouve cette lecture dans une boîte à livres.
Aucune idée de qui peut bien être Alain Rémond (que vous connaissez peut-être en tant qu'ancien chroniqueur de Télérama ou de Marianne), et pour toute info j'avais juste un petit extrait sur la quatrième de couverture qui parlait d'une promenade à Rome. Un extrait assez séduisant, en passant...

J'ai donc joué le jeu, en ouvrant ce récit autobiographique... C'était quitte ou double.
J'avoue que si je savais d'avance que l'auteur est un ancien séminariste qui est devenu chroniqueur dans les médias, je n'aurais peut-être même pas eu envie de le lire, mais ce petit livret d'à peine 150 pages est une sympathique excursion dans la France des années 60, avec tous ses changements.
Le style de Rémond est simple, le livre est plein d'humour intelligent, et cette histoire de vocation ecclésiastique ratée est remplie de souvenirs, rencontres et impressions qui font de sa confession un intéressant témoignage de son époque. Sans oublier cet omniprésent hasard qui change des destins à n'importe quel moment.
Disons que je n'avais pas la moindre idée de comment on devient (ou pas) prêtre, en France. Quel cursus faut-il entreprendre, et comment cela se passe. Que je ne connais personne qui a vécu les événements du '68 à Paris. Rien que pour ça...

Alain Rémond est issu d'une famille catholique bretonne de dix enfants. La tradition veut qu'au moins un garçon de ces familles nombreuses voue sa vie à l'Eglise; le jeune Alain a la foi, il est bon élève, et rien ne s'oppose à son chemin vers Dieu. Ses rêves de jeune garçon sont très romantiques : un missionnaire en Chine, ou plus tard un "prêtre ouvrier motard", qui sillonne la campagne en apportant la bonne nouvelle et le réconfort à ceux qui le désirent.
Il entre donc à la Congrégation de Sainte-Croix, dont la branche américaine va d'abord financer ses études au Canada, puis à la prestigieuse université Grégorienne à Rome. Mais cette Eglise catholique traditionnelle est figée et corsetée dans les dogmes millénaires qui sont loin de ses rêves de "catho de gauche", et qui le font douter de sa vocation malgré la foi qui reste. Même le souffle nouveau, venu avec le Vatican II, n'est pas encore assez, malgré les changements presque révolutionnaires dans l'enseignement. Fini, l'omniprésent latin ! Les cours de philosophie le font réfléchir de plus en plus si cet avenir en soutane a encore un sens. Et cette découverte de chansons de Bob Dylan sur le campus américain à Rome ! C'est peut-être cela, le message qu'il cherchait...
Pendant qu'il fait son service militaire en enseignant le français aux enfants Kabyles, il assiste de loin aux événements de '68 à Paris. Il a envie de rentrer et de faire partie de tout cela. Il renonce à sa vocation...
Petits boulots, communauté hippie en plein coeur de Paris, passion pour le cinéma et les médias, engagement dans la politique, enseignement... Rémond ne sait plus où donner de la tête. Et toujours cette passion pour les chansons de Dylan, qui va aboutir sur son premier livre publié.

Cette vie errante d'un jeune homme qui a finalement rencontré Dieu ailleurs qu'il n'aurait pensé va s'achever avec le décès de sa mère en Bretagne. Un jeune homme est passé, après avoir parcouru son bout de chemin... et je le quitte là.
Je pense que j'ai apprécié le récit pour sa sincérité. Rémond a su rester humble et il a un don pour raconter; une gentille ironie qui ne fait pas mal, mais qui fait souvent sourire.
La personne qui a déposé le livre dans la boîte a pris soin d'écrire "Bonne lecture" sur la première page... au hasard, j'aurais pu me faire avoir, mais finalement cela mérite bien 3/5; et sans doute même plus pour les fans de ses chroniques.
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"Un jeune homme est passé" est la suite de  "Chaque jour est un adieu".
Cette deuxième partie d'autobiographie est écrite, là aussi, au pas de charge  avec un style à la fois fugueux et juvénile.

Nous revoyons le chemin parcouru par le jeune Alain Rémond à partir de la fin de son adolescence.
Enfant d'une famille catholique bretonne désargentée de dix enfants, ce jeune garçon va se retrouver, dans les années 1950, dans un pensionnat religieux, puis, très vite, il se destinera à la prêtrise.
Après un séjour de silence et de méditation théologique à la Congrégation de la Sainte Croix au Canada, il sera  sélectionné pour un séminaire encore plus prestigieux à Rome, où l'on forme les futurs grands prélats.

Mais la révolte gronde au sein de ce centre de formation religieux haut de gamme, et Alain, en bon "catho de gauche" est  écoeuré par la "pensée magique" qui obscurantit l'Église Catholique. L'opposition de certains séminaristes à Vatican II grandit.

De Gaulle,  mai 68, la guerre d'Algérie, le PSU, Bob Dylan...toute une révolution  gronde, et avec elle le souhait d'une profond changement intérieur.
Il y a le besoin de réparer,  l'envie de comprendre, de cicatriser... en s'engageant  autant pour l'individuel que pour le collectif.

C'est un livre d'engagements et de renoncements, où l'on apprend que les contradictions peuvent aussi être fécondes.

Entre un roman, deux billets, trois chroniques, Alain Rémond prolonge là son retour sur le temps écoulé, et nous raconte,  dans un style court et épuré,  ce qu'il a vécu, comme si nous nous étions accoudés, ensemble,  au bar d'un bistrot parisien.

C'est très facile à lire (trop ?), et touchant,  parce que cette autobiographie nous emmène sur des chemins qu'on aurait jamais parcourus, sans Alain Rémond, cet homme ivre de culture "né dans une librairie" qui  nous montre que, décidément,  nous sommes nombreux à avoir mal à nos aïeux !
 
Lien : http://justelire.fr/un-jeune..
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A partir d'un lot de lettres retrouvé, que son père écrivit à sa mère lorsqu'il était au service militaire, Alain Rémond (Chroniqueur et rédacteur en chef de Télérama, qui s'est fait malproprement virer de ce magazine) relate son parcours de jeune homme, depuis sa vocation et son entrée au séminaire jusqu'à ses débuts littéraires.

On assiste alors à l'évolution de sa foi issue d'une famille bretonne catholique jusqu'à l'installation du doute puis sa considération de la religion catholique ( et surtout de ses rites) comme teintée de superstition.

Il publie aussi un livre sur Bob Dylan qu'il vénère entre tous ; passant d'une chambre à l'autre, de rencontres en rencontres, de pays en pays (Canada, Italie…). Il y a, parallèlement, la montée de Vatican II (nom du groupe qu'il crée avec des amis sous Saint-Sulpice) et bien sûr de mai 68 jusqu'à la résignation de De Gaulle en 1969 et l'installation du régime pompidolien (qu'il exècre).

Parcours de jeune homme, recherche, quête, Alain Rémond a su rendre son récit enjoué, avec une distanciation pleine d'humour, car il se prend rarement au sérieux. Très agréable à lire.
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Séduit par la lecture de"chaque jour est un adieu", j'ai entamé celle-ci avec beaucoup de plaisir, c'est simple, comme quoi on peut dire de belles et vraies choses simplement, tout simplement......
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Réconciliation avec son enfance et avec son père.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tous les matins, le bus du Collegio qui nous emmène à la Grégorienne nous fait franchir une distance aussi bien culturelle que linguistique. Au Collegio, on parle surtout anglais. A la Grégorienne, les cours sont en... latin. Ils sont donnés par les profs (ultra-pointus) venus du monde entier. La langue universelle de L'Eglise n'est ni l'anglais, ni l'italien, ni le français. Mais le latin.
Un latin un peu particulier : pour parler de philosophie, mais aussi de cosmologie, de psychologie ou de sociologie dans le monde d'aujourd'hui, il a bien fallu inventer des mots nouveaux, greffés sur le français ou l'italien, ce qui donne un latin pas très cicéronien et plutôt basique, genre latin de cuisine. Chaque professeur, en plus, le parle avec son accent à lui, qui peut se révéler de plus exotiques (je pense en particulier à un Irlandais fort sympathique, qui enseigne la métaphysique dans un étrange sabir, que nous apprendrons vite à décrypter). Nous livres de cours sont eux aussi en latin. Et nous passons nos examens en latin (je vous fais Aristote et Saint Thomas en latin quand vous voulez). Les cours sont du genre magistral, à l'ancienne : le prof en haut de l'estrade et nous tous qui écrivons fiévreusement sous sa dictée. En latin. Quand nous reprenons le bus du Collegio dans l'autre sens (le rendez-vous est près du Colisée), nous basculons dans la culture américaine.
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Un jour, avec des amis coopérants, à Ghardaïa, on discute, dans un café, avec des jeunes à qui on propose de faire un match de foot. D'accord, nous disent-ils, très bonne idée, venez demain à 15 heures au stade, on s'occupe de tout, les chaussures, les maillots, tout. Le lendemain, à 15 heures pile, on arrive, tranquilles. Le choc. On découvre qu'il y a un guichet. Et que les entrées sont payantes. Ils sont des milliers à avoir déjà payé, assis sur les gradins. Et la queue est encore logue, que canalisent des policiers en grand uniforme. On se frotte les yeux. On se donne des coups de coude. Ce n'est pas tout. Sur la pelouse, on joue déjà. Un match d'ouverture, deux petites équipes locales. Les vedettes, c'est nous. Le lecteur perspicace aurait peut-être déjà compris ce que nous réalisons, nous, péniblement, dans les vestiaires, en nous équipant de pied en cap : on nous a annoncés, urbi et orbi, avec force réclame et moult superlatifs, comme une sélection de l'équipe de France. Oui, parfaitement. Contre nous, des minables, des amateurs, face à notre magistral professionnalisme : la première équipe du Sahara.
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Je suis tellement heureux de les découvrir, ces lettres écrites par mon père, alors que je suis furieux contre moi-même, contre ces articles qui ont tout compris de travers, par ma faute. Je vais à la rencontre d'un jeune homme qui deviendra mon père. Je vais apprendre à connaître celui qui ne m'a presque rien dit de lui. Je vais lire les lettres de celui qui ne m'a jamais écrit une seule lettre. Tout ce courrier d'un seul coup, alors que je viens, moi, de lui écrire une longue lettre, ce livre où je lui dis que je ne sais rien de lui. Et qu'il m'a tellement manqué.
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L'Église d'après le concile, l'Église moderne, a elle aussi inventé ses formules gris-gris, son vocabulaire passe-partout, que je ne peux plus entendre sans avoir envie de boxer. Et ce carnaval des assemblées d'évêques, à Rome ou ailleurs, avec leurs mitres, leurs crosses, tous leurs falbalas.... etc..... Page 127
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Ma première escapade hors d'Alger est pour Tipasa, à cause de Camus, de son livre "Noces à Tipasa" . C'est une telle ivresse, quand j'arrive au milieu des ruines romaines qui descendent doucement vers la mer, ce mariage de l'ocre des pierres et du bleu de la mer, je suis saisi, j'en ai le souffle coupé.
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Vidéo de Alain Rémond
Ma mère avait ce geste de Alain Rémond aux éditions Plon
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