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Marie-Hélène Angelini-Trevet (Traducteur)
EAN : 9782912042514
224 pages
La Fosse aux Ours (26/09/2002)
4/5   17 notes
Résumé :

" Lire Mario Rigoni Stern, c'est s'abreuver à la beauté, à la fraternité, se nourrir de mots doux et loyaux, de ceux qui susurrent le raffut du monde en empruntant les chemins de la poésie. " Martine Laval, Télérama.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre a été traduit par Marie-helene Angelini. C est le 1er livre de cet auteur que je lis. C'est s' abreuver à la beauté , à
la fraternité, se nourrir de mots doux et loyaux, de ceux qui susurrent le raffut du monde en empruntant les chemins de la poésie. Je suis né à Asiago en Vénétie ou j'ai choisi de résider toute ma vie. C'était un village de montagne.
c'était parce que la guerre en 1916, l'a détruit, l'a rasé. Il était au centre du bourg où le Pach coulait. j'ai aimé le dernier hiver de la guerre. J'aime le Barolo de Bartolo.
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Dans ces courts textes parus en Italie en 1986, l'auteur, alors âgé de 65 ans, se remémore différents moments, impressions et souvenirs de son passé lointain ou récent, presque tous situés dans sa région natale des hauts plateaux d'Asiago, région montagneuse entre la chaîne des Dolomites et Vicenze dans la plaine.
Comme il le dit lui-même : "On revit par la mémoire des sensations et des moments qu'ont filtrés les ans, comme si la faim, la fatigue, la douleur, le danger s'étaient déposés au fond de la bouteille de la vie. le vécu décanté reste limpide et mélancolique et acquiert des couleurs et des parfums très délicats."
Dans les deux premières parties, il évoque la 2ème guerre mondiale, les entraînements de son régiment de chasseurs alpins dans le Val d'Aoste, puis quelques scènes saisissantes de ses souvenirs de prisonnier dans des camps allemands aussi inhumains que ceux de la déportation, évoqués dans d'autres romans.
Les deux autres parties sont consacrée à sa patrie montagnarde, à son travail au cadastre, aux saisons et aux jours, à mille et une anecdotes qui forment comme une mémoire collective de l'histoire de cette région isolée, au climat rude, et qui a été le théâtre durant le conflit de 1914-1918 d'une terrible guerre de positions entre armée italienne et forces autrichiennes.
Le sentiment de la nature, l'attention au climat rigoureux, à la faune, à la flore, sont ceux d'un amoureux de la montagne, d'un chasseur, jardinier à ses heures, qui tente de perpétuer les traditions ancestrales de survie de son haut-plateau. On sent la fraîcheur de la neige, on entend les bruits de la forêt, on s'émeut ou on sourit à l'évocation de destins tragiques (Une courte vie heureuse) ou étonnants (Le révérend père lièvre dans la tourmente).
Un livre, servi par une belle écriture, qui comme un vin vieux, se déguste, se savoure, dans l'authenticité retrouvée d'une nature âpre mais apprivoisée par des générations d'hommes.
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Très beau recueil de nouvelles de cet auteur italien talentueux et malheureusement disparu il y a dix ans. Tous les thèmes de prédilection de cet écrivain sont abordés dans cette longue suite de textes courts mais intenses : les deux guerres mondiales (mobilisé à la seconde guerre, il a terminé dans un camp de concentration allemand, avant de s'évader pour rejoindre les siens en Italie), son pays montagneux du Trentino, son enfance, les souvenirs liés à la vie pastorale, à la montagne... Certains textes sont particulièrement touchants et la traduction, de qualité, respecte le style à la fois riche et dépouillé de l'auteur. Une bonne lecture pour les amateurs d'écrits de nature de tous les pays.
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C'est en fin observateur des us et coutumes de sa région, la Vénitie, et de sa commune : Asagio, que Mario Rigoni Stern nous conte des bouts d'histoires, de personnages, de souvenirs. Chasseur alpin au début de la guerre, puis employé au cadastre, au service de la ville, mais surtout au service des paysans dans le besoin. Ses histoires ne sont jamais ennuyeuses, on l'écouterait volontiers au coin du feu, lors des longues soirées d'hiver, nous dévoiler des pans de vie de ce haut-plateau qu'il chérit autant que les hommes qui l'habitent. Attachement à la terre, aux valeurs ancestrales, aux savoirs empiriques, à ces histoires presque oubliées qu'il déniche avec bonheur, en interrogeant les anciens et sa propre mémoire inépuisable. Beaucoup desouvenirs de guerre aussi, mais toujours pour évoquer la part d'humanité qui subsistait chez les uns, ou pour ressortir de l'oubli les autres.
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Cet auteur est absolument étonnant. Il écrit avec simplicité, c'est un homme de la terre. Avec une économie de moyens, son style est captivant . Ses récits de guerre ou la vie à la campagne ont beaucoup de charme.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Chaque événement de notre vie est lié à d'autres faits ou événements qui, consciemment ou non, dans l'écoulement du temps, s'enchaînent et se rattachent à des personnes et à des lieux. Grâce aux récits que j'ai écrits reparaissent souvent inopinément ou se manifestent pour la première fois après très longtemps des personnes que le hasard découvre. On revit ainsi par la mémoire des sensations et des moments qu'ont filtrés les ans, comme si la faim, la fatigue, la douleur, le danger s'étaient déposés au fond de la bouteille de la vie. Le vécu décanté reste limpide et mélancolique et acquiert des couleurs et des parfums très délicats.
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Pendant la guerre, après un sauvetage en montagne.
Alors l'homme ouvrit avec difficulté l'étui d'or et d'argent et, en écartant les doigts de la main, il saisit toutes les cigarettes qui étaient à l'intérieur et les lui tendit.
Ce fut à ce moment que le prisonnier s'aperçut que cet homme n'y voyait pas, qu'il était peut-être complètement aveugle. Il fut pris d'une grande pitié qui éteignit l'euphorie éprouvée précédemment en affrontant la tempête et qu'il savourait encore en fumant la pipe du vieil homme en sa compagnie auprès du poêle, comme s'il était dans un refuge dans les montagnes de son pays. La jeune femme lui dit :
- C'est arrivé à la guerre ; acceptez au moins ces cigarettes.
Alors il les prit. Il retourna près du poêle. La tempête faiblissait, et, derrière les vitres de la fenêtre, on commençait à apercevoir le profil des montagnes.
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Le dimanche de Pâques, dans chaque maison, il y avait au déjeuner de l'agneau avec de la polenta, et des galettes dont on avait fait lever trois fois la pâte avant de les enfourner. L'odeur de ces bonnes choses, le chant des grives et le son des cloches accompagnaient les vœux que tous échangeaient joyeusement en se rencontrant. Les jeunes filles se pavanaient dans des robes neuves, trop légères peut-être pour la saison ; les jeunes gens portaient un chapeau neuf avec un rameau d'olivier ; quant à nous, les enfants, à partir de cet après-midi là, on allait à la recherche des nids.
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Ce sont trois merveilleux cerisiers...
Au printemps quand ils fleurissent, ce sont trois grands nuages blancs, vaporeux. En juillet, ils donnent de la fraîcheur à un troupeau de chevaux au pâturage. À la fin d'août, quand mûrissent leurs cerises noires, juteuses, très sucrées, les oiseaux, les enfants, garçons et filles, en font de grandes agapes. Monter là-haut, entre leurs branches, c'est comme entrer dans une forêt.
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On revit ainsi par la mémoire des sensations et des moments qu'ont filtrés les ans, comme si la faim, la fatigue, la douleur, le danger s'étaient déposés au fond de la bouteille de la vie. Le vécu décanté reste limpide et mélancolique et acquiert des couleurs et des parfums très délicats.
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Vidéo de Mario Rigoni Stern
"Altipiano ou cheminer avec Mario Rigoni Stern", Loïc Seron, éd. Rue d'ULM EDS
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Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges. (Département de la Seine-Maritime)
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